Le calme, le silence....
une grande étendue, morne, sans couleurs, sans odeurs.
un ciel sombre encore obsurcit alors que point l'aurore.
Tout est vide, plus rien n'a de sens, tout est froid..
Un râle vient rompre ce tableau, un mouvement vient animé cette photo noire et blanc.
rrrhhhaaaaaaaaaaaaaa.....
un homme habillé de lambeau gémit de douleur, cillant des paupières et se raidissant sous le coup d'un mal atroce....
il git, là, comme inconscient, pris d'un cauchemard qui semble monopoliser ses sens, puis le silence reprend son droit...
L'homme a maintenant les yeux ouvert, il fixe le ciel, immobile.
Se laissant rouler mollement sur le coté il tente de se tenir à quatre pattes restant dans cette position la tête pendant entre les épaules...
Il relève difficilement la tête et semble humer l'air ambiant fermant les yeux sous l'effort.
Ses doigts se crispent s'enfoncant profondément dans le sol puis ses jambes font l'effort de le soulever alors qu'il pousse de ses bras.
Il se tient droit, les bras le long du corps et, penchant la tête en arrière, renifle à nouveau l'air qui l'entoure...
D'un geste brusque, sec, son visage fait face à l'est, sa machoire se crispe, ses yeux s'écarquillent.
Un rayon de soleil transperce l'horizon, l'instinct prend alors le dessus et, d'un bond puissant, l'homme à moitié dénudé se jette dans une course folle. Les premières lueurs du jour laissent apparaitre le sang séché qui donne cette couleur sombre aux lambeaux de tissus qui tiennent encore sur le corps du fugitif...Il ne pourrait expliquer sa course mais il sent que le danger est proche...deja une odeur de cramé envahi ses narines. Il ne se connaissait pas cette force, à vrai dire il n'a aucun souvenir juste un sentiment de renouveau, à chaque foulée il augmente la puissance de ses gestes et sa vitesse s'accroit.
il aperçoit un trou dans le sol, un trou béant qui pourrait lui permettre de s'abriter de l'astre malfaisant dont les rayons brulent son dos. Il plonge se frayant un passage des mains, poussant des pieds, il tombe au fond de la cavité roulant sur le sol parsemé de détritus...des ossements...des os encore parsemés de matières nauséabondes...il cherche du regard et trouve l'objet de son frisson....des yeux, des yeux rouges, rouges comme le sang, durs comme la pierre, le fixent.
Les ténèbres semblent crachées des voluptes de fumées alors que la créature fond sur l'étranger ils combattent à coup de crocs, de poings et de hurlements...tout ne fait que commencer et tout semble déjà se terminer.....