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04. 03. 2009, 13:26

[ASSOCIATIF] De l'évolution du monde...

C'était finis... Les choses avaient enfin retrouvé un semblant d'ordre.
Cela avait durer des années, des siècles peut-être ? Mais nous en étions enfin sortis... Les choses allaient en se stabilisant, l'équilibre se rétablissait petit à petit et seuls quelques individus restaient attachés aux valeurs qui avaient dirigé le monde durant ce laps de temps où, comme si nous n'avions jamais été des êtres sensés, nous n'avions passé nos nuits qu'à nous entredéchirer...
La longue période de guerre perpétuelle qui avait suivi la Troisième Guerre Mondiale et qui avait vu apparaître la domination de notre espèce sur le monde était terminée... Du moins le pensais-je... Les choses n'étaient pas complètement réglées et des conflits persistaient ça et là, mais c'était tout de même un début.

Malgré tout, malgré le semblant de paix qui s'instaurait, ma bibliothèque restait désespérément vide... Cela me chagrinait un peu et je me remémorait les paroles d'Iridia qui m'avait judicieusement signaler que "les vampires ne savent plus lire ni écrire"... Ah... Pourtant, ils étaient là ces ouvrages, ces pupitres et ces magazine pornographique ; et personne à part quelques âmes désœuvrées ne venaient plus les consulter ou les compléter.
Les choses se figeaient petit à petit et une bibliothèque renfermant les frasques d'une poignée de schizophrènes n'intéressait plus personne... C'était le jeu après tout.

Je me promenais dans les rues qui n'avaient pas changées d'un pouce depuis que j'étais arrivé à Ultima, des carcasses de voitures, des clochards, des débris, pas la moindre trace de verdure, du sang séché, des douilles, des lambeaux de vêtements et la poussière...
Toutefois, l'ambiance n'était plus la même, je n'étais plus en déplacement d'un lieu à un autre, j'étais en promenade. Je n'étais plus tellement sur mes gardes et je marchais tranquillement, rassuré de ne plus avoir à me méfier de la moindre ombre, du moindre bruit...
Au détours d'un immeuble en ruine, certainement un ancien dispensaire, j'observais, j'écoutais... Le silence avait remplacer les crissements de pneus sur le bitume, le souffle du vent celui des cris d'agonie et la lumière de la lune avait remplacer la teinte rougeâtre des flammes...
Je croisais d'autres vampires, certains semblaient de mauvaise humeur, d'autres plutôt contents. Les intrigues politiques avaient pris un autre visage... D'une guerre des gangs généralisée, nous étions passé à une véritable guerre froide. Plus personne n'avait d'intérêt à saccager le quartier de son voisin simplement pour se faire une place au sein de la ville. Les rôles étaient maintenant distribués et même si cette distribution pouvait encore changée, le statu quo global semblait laisser au monde un moment de répit...
Mais bon peut-être que tout ceci n'était qu'une accalmie, une parenthèse dans la vie du monde..? Demain peut-être, les clans se battraient de nouveau avec acharnement pour un pouce de terrain histoire de satisfaire la mégalomanie de certains ? Peut-être aurons-nous de nouveau droit à une démonstration de barbarie sans borne ? Peut-être les mercenaires reviendront encore et encore pour remplir leur poches au détriment de jeunes vampires qui n'auront pas eu le temps de se ranger d'un côté ou de l'autre ?
Peut-être...?

J'avais laissé tomber depuis longtemps... Restant dans ma bibliothèque sans plus me soucier des affaires en cours. Leurs embrouilles politiques n'avaient plus aucun sens pour moi depuis que j'avais pris conscience que, quoi qu'il arrive, il y aurait toujours des êtres pour se monter les uns contre les autres. Eux, je ne les craignais pas ; ils me laissaient tranquilles pour je ne sais quelle raisons et cela me convenait parfaitement...
J'avais plus particulièrement peur d'une catégorie de personnes bien précise... Un genre d'individus qui ne peut être heureux que s'il voit le monde bruler ; qu'il soit vainqueur ou vaincu, cela n'a que peu d'importance...
Il ne fallait surtout pas que la situation actuelle reparte en arrière ; en cela j'avais peut-être un rôle à jouer en compilant les récits des différents conflits qui avaient saigné à blanc la Ville, en retraçant leurs causes et leurs effets ? Ainsi, on se souviendrait peut-être du passé et l'on en tirerait peut-être les enseignements...

Assis sur un tas de parpaings, je fumais une cigarette, contemplant la quiétude qui avait investi les rues...
C'était beau à voir. Et même si mon Shamisen m'accompagnait encore, je savais que mon non-allignement me permettait de jouir d'une sorte d'imunité vis-à-vis de chaque membre de chaque clan. Bien sûr, j'avais encore quelques maux avec certains vampires et certains patrons de bars, mais ils n'avaient aucun intérêt à venir me chier dans les bottes, tout comme je n'en avais aucun à aller chier dans les leurs...
J'étais enfin en paix avec moi même et avec le monde... Si d'autres continuaient à se dépecer ça et là, je m'en balançais complètement.
C'étais égoïste, mesquin et sans le moindre avenir, mais cela me convenait bien...
Levant ma flasque face à la lune, je trinquais à ma situation d'emmerdeur non-alligné. J'aimais ça, ne plus être obligé de calculer sans cesse tout mes actes. J'amais ne plus avoir à espionner sans cesse mes voisins et leurs relations pour savoir si, oui ou non, je pouvais aller pisser sur leur poignée de porte sans risquer de me prendre une bastoce dans le dos et crever la quéquette à l'air et le pantalon sur les chevilles...
Quand j'y repensais... J'en avais fais de belles...

Et maintenant, tout cela était loin, très loin... J'avais une situation ni trop appréciable, ni trop désagréable et ma porte était toujours ouverte à qui voudrait boire un coup, fumer un peu ou tout simplement parler...
Assis sur mes parpaings, je lançais mon mégot dans le vide.
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Turmac" (04.03.2009, 14:22)


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04. 03. 2009, 16:37

Une musique flottait dans ma tête, sûrement l'expression la plus proche que l'impression que me donnait cet endroit. Agenouillé sur une des mythiques gargouilles qui bordaient le toi de la bibliothèque, je contemplais le coucher de soleil orangé à l'horizon.
La ville s'était largement étendue pendant mon absence, mais ce n'était pas le seul changement : un vétéran pouvait clairement voir que les rares combats étaient mineurs.
La banlieue, où se trouvaient les quartiers individuels, s'était divisée en deux parties, selon l'alignement.
Le centre-ville restait le même, personne n'ayant ressenti le besoin de démolir les immeubles de plus en plus délabrés.
Je tenais le fourreau de mon katana dans ma main gauche, et une petite clé dorée dans la droite.
Je descendis jusqu'au rebord de la fenêtre la plus proche, et l'ouvrait en introduisant ma clé dans la serrure. J'entrai.
La pièce était petite et fonctionnelle : c'était la chambre que m'avait prêté Turmac durant mon séjour en ville, quelques années auparavant.
Personne ne l'avait occupée depuis -la bibliothèque avait apparemment été désertée- et je la trouvai donc dans son état d'origine.
Je rangeai mon manteau dans l'armoire et me glissait dans le lit, ayant enfin le loisir de me reposer.
6 mois de modération... on va dire que ce qui nous tue pas nous rend plus fort^^

"Lorsque les hommes sont amis, la justice n'est point nécessaire,
mais quand ils sont justes, ils ont encore besoin de l'amitié."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cryzer" (04.03.2009, 16:39)


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04. 03. 2009, 18:17

"La guerre est finie! La paix gouverne notre vie!
La guerre est finie! Vive la guerre!"


Toutes ces banderoles affligeantes de joie naïve.. C'en devenait ridicule. Pour quelques LOL de plus on pourrait sans doute voir les éternels ennemis se lancer des fleurs... enfin des bouquets. Mais, il fallait déjà trouver ces "quelques LOL de plus", soit environs trois milliard, pour entrer dans la deuxième zone, section ultra sécurisée de Ultima Thule. Sécurisée depuis peu puisque pas longtemps avant, on pouvait encore entendre les clans s'entre-déchirer pour les quartiers de cette zone.

Mais c'était révolu.

Xezbeth avait toujours soigneusement évité les gros conflits, tout en restant proche de la cour des grands. Son ancienne alliance était l'aile droite d'un clan ancien qui résistait dans le très désiré "TOP 15 des clans les plus puissants". Mais sa chute avait précédé de peu l'avènement de cette air de paix. Aussi s'était il rapproché des Ainés, pour voir cette paix de l'intérieur. Et tout cela était d'une navrante quiétude ordonnée, froide et distante. Bien sûr tout le monde s'aimait, mais fallait faire gaffe à pas trop en faire quand même. Et puis, bien sûr que ce calme était désespérant, mais que souhaiter de plus pour un petit vampire de sa condition? Il n'avait jamais vraiment combattu, trop faible pour cela.

Alors pourquoi cela gênait-il tant cet éternel promeneur paumé dans la grande cité du sang, plus propice à faire des châteaux de carte qu'à aller piquer la forteresse du voisin, plus propice à boire de la vodka plutôt que prendre un shooter de sang des Aînés?

Sans doute l'odeur ambiante de poudre rejetée des hauts murs séparant les vampires des Ainés, les passages furtifs de hauts vampires claudiquant qui se réfugiaient dans les dernières zones pour échapper au courroux de leurs ennemis quelques temps, les chants barbares des va-t-en-guerre lui manquaient.

Quoi, le fief de ces être reniés de Dieu, ou ayant renié Dieu, ressemblait plus à un îlot paradisiaque qu'à la géhenne? Même les humains affluait en nombre. Bien entendu, les longs voyage depuis les autres cités étaient risqués, et peu parvenait à atteindre Ulthima Thule, mais une fois arrivés, leurs chances de survie était démultipliées! Les vampires utilisait de plus en plus leurs esclaves pour partir dans les contrée dangereuses, mais les sévices gratuits étaient moins nombreux.

Xezbeth avait entendu parlé d'un groupe anarchiste secret qui comptait remettre "de l'ordre" à tout ça. Mais les informations filtraient si peu qu'il cru bientôt qu'il s'agissait d'une légende.

Tourmenté par le calme auquel il ne s'était pour le moins toujours pas accommodé, il se mit en chemin pour rejoindre le véritable îlot de paix de Ulthima Thule, le seul endroit que les conflits des Aînés n'avait jamais touché, juste quelques embrouilles entre schizo et tarés... Rien qu'à la pensée du mot Schizo, Xezbeth sourit. Même Sustrugiel ne s'était pas manifesté depuis la paix.

Cette cité avait vraiment changé... et elle avait emporté ses habitants dans sa distorsion.
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Xezbeth" (04.03.2009, 18:34)


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04. 03. 2009, 20:06


Comme c'est étrange... tant de calme... tant de silence... tant de courants d'air qu'aucun sifflement de lames ou de balles ne vient couper... J'étais partie dans la fumée, le sang, les hurlements et la guerre. Je reviens dans une nuit claire, sous un clair de lune limpide, alors que l'on peut savourer dans la quiétude les mélodies de la nuit, dans une paix très relative, certes, mais qui semble dispenser une parodie d'équilibre plus ou moins jouable. J'étais partie aussi tourmentée que l'endroit que je quittais. Je reviens aussi calme et silencieuse que la ville nouvelle que je trouve à mon retour.

Les brumes grisâtres elles, sont restées les mêmes, simplement moins imbibées de l'odeur du sang et de chair brûlée, moins macabres, juste plus grises. L'âge d'or est passé, comme toute chose, car tributaire du temps. Même les vampires auront une fin. Certains en sont désormais plus ou moins conscients... et ont voulu empêcher que la race ne se détruise elle-même. C'est vrai que, comme fin, il y a plus glorieux. Enfin... allez trouver de la gloire dans tout ça... Tout juste un fond de pathétique, et beaucoup d'affligent...

Je laisse porter mon regard sur les kilomètres à la ronde de bâtiments délabrés, emplis de fantômes plus que d'ombres furtives. Ultima se meurt sous mes yeux. Ultima la fière, Ultima la sanguinaire, Ultima qui jamais ne baisse la tête, Ultima l'orgueilleuse... Ultima la grande est à genoux, vaincue par ceux-là même qui lui ont offert la gloire et l'ont élevée au rang de légende, au rang des dieux. Mais où es-tu tombée, jolie carnassière sans dieux ni maîtres, toi qui faisais ta propre loi, toi qui avais une âme dans tes murs rougis du sang de tes enfants, toi qui en vivais... Où sont donc les hurlements lugubres, les silhouettes dégoulinantes des mutants, les hordes hurlantes des lycans, les marres écarlates, les éclats de rire dans les bars, l'odeur d'alcool et de sang mêlés, les délicieuses effluves de la peur et de la méfiance, l'aura de la mort et de la sauvagerie que tu inculquais dès sa naissance à la chair de ta chair? Même le coucher de soleil a perdu de son éclat. Autrefois on pouvait voir le firmament naissant saigné, comme on aurait répandu le sang d'un nourrisson dans des flammes, et l'embrasement sanglant du ciel sonnait l'avènement de la ténébreuse nuit à venir, durant laquelle le sang et la rage, la folie, seraient une fois de plus les maîtres incontestés. Maintenant... Il n'y a plus rien de la gloire rougeoyante de l'astre mourant sonnant l'avènement des ténèbres, il n'y a plus cet esprit sauvage et indomptable, il n'y a plus rien de toi, maîtresse vénérée, que des braises refroidies, par les vents et la pluie...

Une amertume légère, tel un léger chuchotis, murmure à l'oreille de mon coeur tandis que mes yeux cherchent, en vain, des traces de la cité sanglante que j'ai connue. ... Jamais je n'aurais cru pouvoir éprouvé ne serait-ce qu'une once de regret pour toutes ces tueries et cette débauche insouciante... Un monde malsain qui pourtant avait gagné sa place dans bien des cœurs... Et à mon avis, c'était bien là le véritable pouvoir qu'avait eu cette cité. Et c'est bien de la nostalgie qui m'empoigne le coeur tandis que mon esprit vagabonde vers les souvenirs que j'ai gardés de mes longues et insouciantes années dans la grande capitale vampirique. Dans mon esprit, je me repasse les images de ceux avec qui... de l'amitié oui... un or impalpable bien plus précieux que l'or rouge...

Éclair dans mon esprit. Une odeur, familière, une gifle en pleine figure. Je ne suis déjà plus là avant même de m'en rendre compte. Mon instinct me pousse en avant sans me demander mon avis. Et ce n'est pas le sang. Non, cette précaution-là je l'ai prise en arrivant, grâce à un charmant bambin qui semblait perdu... Cela ne faisait pas assez longtemps que je n'avais pas vu un de ces affreux mioches.

J'étais partie sans prévenir, sans un mot, sans une explication. Je reviens sans rien de tout cela non plus. Juste avec une non-vie, deux sabres... et une langue un peu moins pendue qu'avant peut-être. En même temps, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de parler ces temps-ci. Mon retour fait l'occasion de voir si je n'ai pas perdu mon babil... Bien que, chose étrange, j'ai pris goût au silence de la nuit... et à l'observation.

J'ai honte au fond, de revenir comme je suis partie. Et j'ai peur surtout, de retrouver la même solitude et la même distance froide qui avaient été mon lot la première fois que j'étais arrivée dans cette ville. Par une même belle nuit de Lune montante... à l'époque où la cité noire était encore un enfant monstrueux plein de démence, incontrôlable et encore jeune. Mais à moi, même s'il elle semble maintenant une vieillarde au panache déclinant, à moi elle fait toujours peur, car elle seule connaissait et connaît les véritables tourments de mon être. Et je sais quelle n'hésitera pas à me punir de l'avoir abandonnée, si l'envie lui en prend. Pourtant c'est avec frénésie et hâte, presque de la joie, que je me précipite vers la source de ce fumet non inconnu, entre tabac et alcool douteux. Sentant que ma cible est proche, je ralentis, me faisant silencieuse et invisible comme une ombre par une nuit sans lune. Oui, il est là en contre-bas... comme autrefois...

Je me souviens de toutes ces fois où je les suivais, aussi concrète qu'un courant d'air sur leur pas, et que je les observais, un bouffée douce au cœur, les nuits où le silence m'étouffait. En général, quand rien ne me poussait à sortir de l'ombre, ils ne me voyaient pas. Sauf peut-être Bloody, qui je ne savais trop comment, sentait toujours ma présence. Ce soir, c'est un peu comme avant... la fumée monte vers moi et me donne une envie irrésistible de lancer un "Tu t'abîmes encore les poumons tête de nœud?" ou de lui jeter un mégot sur la tête, comme je le faisais parfois, pour lancer une nuit de chamailleries. Oh comme je me souviens des poursuites, des grognements rageurs, des carreaux dans l'arrière-train, des coups de bottes à talons dans le nez... des sourires en coin, et de l'insouciance, un peu de cette paix que seule la bibliothèque parvenait à apporter en dehors des moments de jeu ou de discussions amères. ... Firunbel, Cryzer (un peu moins toute fois), Bouf même à une lointaine époque, Smyrni, Lucia, Iri, Turmac, Bloody, Nighty et Pamela, Cycy, Joe aussi...

Je me couche à plat ventre, la tête dans mes mains, et je regarde, je respire la fumée et les senteurs de sa flasque, qui même fermée empeste à des kilomètres pour qui connaît déjà l'odeur du liquide (de l'horreur devrais-je dire) qu'elle contient, je me souviens, et je souris à l'intérieur. Il n'a pas changé. Pas en apparence tout du moins. Revoir les courbes familières de son dos musclé me rassure. Ultima ne sera pas morte tant que ceux qui l'on connu et l'ont vécu vraiment ne seront pas morts et enterrés eux aussi, tant que la bibliothèque tiendra debout, tant qu'il restera une once de vice dans un cœur de la cité.

Pourquoi suis-je si angoissée à l'idée de perdre ce nid de crime et de pêché? Parce que c'est le seul port auquel mes souvenirs se raccrochent? Peut-être... Dans tous les cas, je décide d'oublier un peu toutes ses pensées. Je sors en silence un bout de papier déchiré, un vieux stylo mâché et sans bouchon, et écris de mon écriture penchée et brouillonne, quelques mots qui font sourire mon cœur immobile dans le flot du temps. Portant mes mains en coupe à ma bouche, je souffle doucement sur le frêle lambeau de papier qui s'envole comme une feuille d'automne sur un zéphyr complice. Elle tourne, doucement, inégalement, virevolte, vire et chavire sur l'océan de l'air, avant de se poser sur...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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05. 03. 2009, 08:58

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Le vent... Ou plutôt ce vent. Ce vent fort mais doux à la fois aussi apaisant et excitant que la respiration d'une femme qui partage votre couche.
Les nuages de poussières voletaient, trace de érosion progressive des murs de la vieille Ville qui, semblait-il, manquait cruellement d'architectes et de maçons... Il ne fallait pas se voiler la face, Ultima était condamnée à disparaître un jour ou l'autre. Un jour, il ne restera plus aucune trace, pas le moindre décombres de cette cité autrefois si grandiose... Ce n'était pas plus mal en fin de compte. Au moins, nul n'aura plus trace de ce que nous fûmes, de ce que nous sommes et de ce que nous serons.
Laisser les choses vieillir et mourir et observer le spectacle ; c'était peut-être ça le rôle d'un vampire après tout...
Bah... Je préférais nettement passer mes nuits à fumer et à boire. Quelques jeunes vampires fraichement débarqués venaient parfois me chercher des noises, pensant que la Bibliothèque était un bon endroit pour s'établir ; les pauvres... Généralement, ils repartaient la queue entre les jambes ; et si, par bonheur plus ou moins relatif, un membre de clan me connaissant venait à passer, je n'avais même pas à faire le sale boulot.
En tout cas, les clans respectaient le statu quo et cela était pour le mieux... Plus de conflits majeur avec son lot de tuerie inutiles.
Ils avaient été beaux durant ces années de guerre, enchainant coups bas sur coups bas, trahison sur trahison... Et ils invoquaient encore et toujours l'honneur, un honneur fantoche qui ni plus ni moins qu'un orgueil démesuré...

Ces dernières années, j'avais fureter au hasard des rues et des ruines et m'étais déniché une pipe en bruyère... Au départ, elle avait trôné sur mon bureau sans que je sache quoi en faire. Puis un jour, par désœuvrement, j'avais fais quelques recherches et avais appris à m'en servir...
Rien ne m'étais plus agréable maintenant... Une bonne pipe... Aspirer le tabac, le recracher en volutes sublimes d'un bleu spectral et observer ces fantômes voler sans le moindre encombre. Cela me calmait, m'apaisait et me permettait de réfléchir plus posément...
Alors je sorti de ma sacoche cet objet, apparemment si fragile, si vieux... Je la bourrais de tabac et, craquant une allumette, faisais rougir mon visage de cette teinte douceâtre de feu contenu et chaleureux.

Alors que je tirais ma première bouffée, un morceau de papier vint se poser à me pieds, poussé par ce vent qui, je le savais maintenant, n'était ni plus ni moins qu'un plaisantin sans borne qui aimait à jouer avec les êtres vivants qu'il croisait...
Sur le papier, une écriture que je reconnu tout de suite me fit sursauter... Evy... La petite Evy qui avait disparu du jour au lendemain sans demander son reste ; laissant dans ma bibliothèque un pupitre vide de plus.
Était-ce encore un mauvais tour que me jouait le zéphyr ? Non... L'encre n'était pas encore sèche et le seul mot qui ornait ce lambeau de feuille ternie par le temps m'informa qu'une amie m'était revenue : "Désolée"...

- Evy, sors de ta planque sacré nom ! Je sais que t'es dans le coin et que tu me mates !

Aucune réponse, pas le moindre bruit, pas le moindre mouvement...

- Si tu crois que c'est en me laissant un petit mot que tu vas racheter ta conduite, tu te plantes ma belle ! Allez, viens... Je vais pas te bouffer après tout !

Toujours rien... A croire que je m'étais monter le bourrichon pour des prunes encore une fois.
Sortant un stylo de mon cache-poussière, je griffonnais de mon écriture grossière un petit mot au verso de celui que le vent m'avais porté. Je me saisis d'un carreau et placardai cette missive sur un mur à ma portée...
Je retournai à la Bibliothèque...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Cryzer" (05.03.2009, 16:48)


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05. 03. 2009, 19:00

Sur le chemin jusqu'à la bibliothèque, Xezbeth avait eu le temps de se souvenir à loisir ses diverses aventures dans Utlima Thule avec les anciens habitués de la bibliothèque. La première rencontre avec Turmac, et ce Joe le taxi, disparu peu après et vite remplacé, ses déboires avec une troupe hétéroclite de vampire à la chasse de mutants dans la ville même, ainsi que ses retrouvailles avec Sytry (histoire qu'il n'avait pas encore fini de composer, et dont il restait toujours le manuscrit à la bibliothèque). D'ailleurs, en parlant de cela, il pourrait très bien reprendre l'écriture de ce retours au sources de courte durée. Oui cela lui semblait intéressant, de retracer son histoire ainsi que comment le passé l'avait rattrapé dans la cité alors qu'elle mugissait encore de la fureur de ses habitants.

Pour la première fois, il n'avait pas croisé de duel vampirique sur son chemin. Non, la route jusqu'à la bibliothèque était calme, comme désertée. C'était vraiment affligeant. Comment cet édifice dédié au savoir pouvait-il être abandonné à l'époque où la guerre avait vidé les esprits, laissant les vampires aptes à se cultiver et s'enrichir au sens intellectuel? Peut-être était-ce la beauté morbide des batailles, des fleuves de sang où flottaient les corps des humains sacrifiés qui éveillaient chez les non-morts la flamme de l'artiste, de l'érudit. Du tant des grandes guerres, on entendait parfois se produire des groupes de musique où ne jouaient que des Vampires. Désormais, cet art semblait réservé aux humains; ça n'avait rien de mal en soi, il était toujours plaisant d'entendre jouer du Hendrixdans un bar, puis duLed Zepplin dans un autre. Mais ce désintérêt quasiment total des vampire pour une culture qui était la leur autant que celle des autres êtres habitants les vastes cités était navrant.

En poussant la lourde porte -toujours ouverte- de la bibliothèque, Xezbeth prit soudain conscience d'une chose. Les cités, Ultima Thule ou même Moria, étaient des îlots au milieu d'une mer de sang. Même les vampires étaient parfois faibles face aux requins blancs, noirs, dorée ou noble. Dehors régnait la loi des bêtes. Mais jusqu'à peu, un ordre plus violent encore régnait dans Ultima Thule, celui de la tête de la chaîne alimentaire, celui du vampire sanguinaire. Cet être violent, pétri d'orgueil et d'avidité. Et le temps avait eu raison de cet être supérieur, comme les armes nucléaires avait vaincu le semblant d'hégémonie humaine. Désormais le vampire semblait s'être "civilisé", abandonnant ses instincts profonds au profit d'un instinct de survie communautaire.

Plus il y réfléchissait, plus Xezbeth se disait que le vampire moderne était stupide. Un instinct de survie...

"... Pathétique humanisation de notre mode de pensée..."

En prononçant ces mots, Xezbeth éteint son baladeur sur un cri de cette humaine magnifique dont il ne se souvenait jamais le nom. Il sentit dans dans le vaste édifice une présence, comme en veille. Un vampire dormant de nuit? cela étonna Xezbeth qui ne pu s'empêcher de crier:

"Yo! y'a encore âme qui non-vive dans ce tas de poussière?"


Son cri résonna longtemps dans la grande bibliothèque, et n'entendant aucune réponse immédiate, il prit un exemplaire du Faust de Goethe, un des Fleurs du mal et enfin un recueil de nouvelles de Stefan Zweig en allemand, sa langue natale. C'était une longue soirée érudite qui s'annonçait.
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Xezbeth" (05.03.2009, 20:42)


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06. 03. 2009, 21:26

Bloodlovin observait, écoutait, il analysait sans cesse cette cité en perpétuel changement, lui qui n'était autre qu'une pierre immobile piégé dans un ruisseau pourpre et déchainé.

En ce monde que certain qualifiait de renaissant lui était perdu, ses instincts, sa façon d'être, ses "amis", même ses armes avaient perdu leurs sens et signification,
les vampires s'entraidait, la communication avait trouvé une place dans des petites communauté lié par pactes,
les êtres manipulaient leurs armes dans le seul but de se défendre, êtres immortel essayant de préserver la vie.

Bloodlovin n'était pas de ce monde, plus de ce monde, désormais il était obsolète, ni plus ni moins qu'une statue autour de laquelle la vie continuait, son regard rouge était éteint, sa voix avais pris des consonances rauque, son corps était aminci et ses armes laissait apparaitre des traces de rouilles,
prix du temps, invincible et tout puissant, capable de mettre a terre les rois et réduire les montagne a l'état de sable.

Il observait les choses du haut de la bibliothèque, une autre nuit, cela n'avais pas changé, il était toujours condamné a observer les ténèbres, le vampire au regard rouge n'avait désormais plus sa place, sa présence n'était pas requise, ni utile, et encore moins désiré, pourtant lorsqu'il aperçu Turmac il se jeta mollement en avant, avant de rejoindre d'un pas rapide le bibliothécaire, alors qu'il s'apprêtait a ouvrir la bouche pour l'appelé son regard se tourna, a cet instant une voix retentit et Bloodlovin disparu dans les ténèbres son esprit ne cessant de se demandé si vraiment il avait une place en ce monde ou si il n'était qu'un détritus, vestige d'un temps révolu.

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06. 03. 2009, 22:53

... Sa voix grave et profonde est toujours la même. Tout juste à peine plus mélancolique... Ses yeux aussi ont encore cette même couleur de braises inaltérée, simplement plus... seule, peut-être... Ses mots raisonnent encore dans ma tête, dose irraisonnable de cette drogue qui me tient à la gorge. Passé, Ô triste bourreau, que même mes veines refusent de laisser s'en aller, se refermant sur les entailles libératrices comme des lèvres d'amantes! Même mon corps semble allié à ce cruel tortionnaire... Passé, temps, futur incertain... tant de noms pour une seule et même mortelle lame...

Mon cœur se serre malgré moi. Il est trop tard maintenant. Je ne peux plus repartir. Je le sais. Et il serait stupide de croire le contraire. De toute façon, ma place est ici maintenant. Maintenant que je sais, maintenant que cet ancien moi est mort avec le vent de ses tourments. Oui maintenant ma seule place est dans cette cité qui fut ma mère, qui fut celle qui me donna le sein et m'abreuva de son sanglant laitage. Elle me forgea comme on recrée une arme luisante à partir de lambeaux ébréchés d'acier. Désormais, c'est à moi de prendre soin de ce qu'il reste de ce qu'elle fut dans toute sa gloire de démence, dans tout le panache de ses flots de rubis. ... Vivante... mais morte... n'être plus qu'un corps... Pauvre Ultima, qui s'essouffle qui trébuche et qui manque tomber, tes enfants ne sont que des parasites inconscients que tu nourris en ton sein, toi tu es une titanide éternelle, pourtant la vie c'est dans tes veines même maintenant qu'ils la prennent. Pauvre Ultima...

Un triste sourire étend mes lèvres. Après tout qu'importe...

Je prends soin de vérifier tout le périmètre avant de m'avancer à découvert. Vieux réflexes... inutiles. Turmac est parti depuis plusieurs minutes déjà, mais un parfum de tabac froid flotte encore dans l'air. Je passe un doigt sur le carreau fiché sur la paroi effritée. Même acier, même tranchant, même précision. Comme si la seule différence était cette sombre mélancolie, ces ténèbres tristes, cette morosité solitaire, qui semblent s'être insinués partout comme une tempête de sable emplissant chaque interstice, comme une brouillard glacé gelant toute chose jusqu'à l'os, jusqu'au cœur. Et... moi, ai-je encore ma place?

J'arrache enfin ce fichu bout de papier qui me brûlait les yeux à force de rester là juste sous mon nez sans rien me dire. Mes yeux parcourent rapidement les quelques mots, et je ne peux empêcher un sourire et des larmes d'emplir mon visage. ... j'ai une poussière dans l'œil... je me laisse aller contre le mur froid et bancal et glisse au sol doucement, en fermant les yeux. Ce grain de sable était là depuis longtemps, sous ma paupière, et il vient juste de partir, avec cette eau salée venue du cœur...

Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, je ne sais pas... Un poids vient de tomber au bas de mes épaules. Est-ce tout ce temps passée seule dans le noir? Est-ce simplement l'humaine en moi? ... oui, peut-être que ce qui arrive à l'ensemble de cette fichue cité de vipères n'est pas entièrement dû à ses habitants... qui sait... Parfois même les dieux ont besoin de repos... et il n'est pas facile de fermer les yeux quand rugissent les cris de guerre et les torrents incarnats, quand sifflent les coups fatals et résonnent les hurlements de supplice. Oui, peut-être tout cela n'est-il en fait que le signe de la fatigue du Ciel... Après tout, ils se sont bien lassés des hommes et de la raison, alors pourquoi pas de nous...

Peu importe, nous vivons malgré tout, avec ou sans eux. Avec ou sans âme. Avec ou sans cœur. Avec ou sans rage. Avec ou sans mots. Avec ou sans haine. Avec ou sans amour. Avec ou sans inhumanité. ... On est là et on y reste, tant qu'on pourra.

Je fourre précieusement dans une de mes nombreuses poches le mot griffonné à la va-vite. Et, après quelques secondes d'hésitation, je prends à mon tour, le chemin de la grande, de l'immense, de la silencieuse, de la soupirante forteresse de connaissance, de ce bastion de neutralité, de cet îlot de raison. La Bibliothèque du Savoir Universel D'Ultima Thule. Le fronton triangulaire de style Renaissance trône toujours fièrement au-dessus de la porte principale. Elle est toujours aussi magnifique. Avec ses grandes colonnades qui la font plus paraître un véritable temple qu'une bibliothèque. Tout respire le sacré. De ses imposantes pierres blanches ou grises, en passant par les inscriptions en latin sur ses hauts-reliefs, et jusqu'à ses hautes fenêtres encadrés d'arabesques marmoréennes figeant à jamais dans la pierre et dans le temps, le génie d'un temps passé. Et les statues. Ah ces statues à la peau grise, lisse et froide, mais aux yeux comme des onyx vivantes! Ces anges figés au regard encore perçant, dont j'ai toujours eu la crainte. Tout comme cette immense porte aux lourds battants, bardés de dorures autant que de fer. Ces énormes cloutages brillants, ce bois massif peint en rouge, cette hauteur écrasante... je n'avais jamais passé la porte principale, le moins possible tout du moins, prétextant caprices ou enfantillages, alors qu'en fait... Ah comme tout cela parait loin... si proche pourtant...

Dans l'ombre, j'observe l'imposant bâtiment en silence, émue, l'émotion me prenant à la gorge. Je ne pensais pas que revenir serait aussi... je ne pensais pas que cet endroit m'avait autant marquée. Sans chez moi, je ne m'attache que peu aux biens matériels. Pourtant ici...

"Yo! y'a encore âme qui non-vive dans ce tas de poussière?"

Je reviens à la réalité. Trois présences. ... non quatre. Peut-être même cinq. Mon cœur sourit toute fois en entendant la familière voix fluette. Le mioche... le seul môme que j'aie jamais supporté de toute ma non-vie. Le seul sal marmot qui ne m'ait pas trop tapé sur les nerfs et que j'ai réussi à supporter. Alors comme ça lui aussi il s'accrochait aux vieilles pierres... Mon sourire s'élargit dans l'ombre. Comme c'est bon de pouvoir se souvenir sans ressentir l'amère brûlure du non-retour... je suis revenue...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

9

06. 03. 2009, 22:55

Le barde sanglant est là aussi, devant les portes de sa bibliothèque. Il s'est arrêté à l'appel de jeune vampire, à l'intérieur du bâtiment. Une silhouette reste caché, là-haut derrière l'aile cassée d'un ange martyr de marbre monochrome laiteux que le clair de lune éclaire d'un halo lugubre. ... BloodLovin. Je perçois les rubis de ses yeux comme si c'était deux phares grenats dans les ténèbres de la nuit piquetée d'étoiles. Oh mais comme ils semblent ternis ces deux beaux joyaux autrefois si brillants d'étrangeté, d'énergie et de mystère... L'amertume me pince l'intérieur de la poitrine. Regarde la vérité en face Evy, ceux que tu as connus semblent agoniser autant que cette cité...

Mais je n'ai pas le temps de me plonger dans ces sombres pensées plus avant, car un détail retient mon attention. Ce n'est pas une silhouette familière, ce n'est pas un vampire de passage, non ce n'est pas quelqu'un mené par de bonnes intentions qui se tient là-haut sur le toit de l'immeuble en ruine, avec les trois carreaux encore survivant sur la seule fenêtre encore enchâssée dans son mur de façade. Furtive ombre dans les ténèbres, je n'ai aucun mal à filer comme une flèche vers la source de mes inquiétudes. Pourquoi? Mais pourquoi donc est-ce que je me casse les miches comme ça? Avant je... avant... il y a bien longtemps... avant n'est plus maintenant, n'est pas le présent... avant est perdu... Avant... le passé... ne jamais oublier...


Mais je ne suis déjà plus là avant de m'en rendre compte. Déjà je suis positionnée au Nord du bâtiment, vers là d'où vient le vent et j'écoute, le souffle coupé, le cœur au ralenti.

- T'as bien placé les explosifs là où il fallait? Personne ne t'a vu?

- Non c'est bon, je suis formé pour, et de toute façon y a pas un chat dans ce trou à rats. C'est tout juste si y a deux mites qui se courent après dans les bouquins. D'ailleurs y a deux trois jolis spécimens hé hé hé...

- De quoi tu me parles encore crétin?

- J'ai tchouré un mag avec des jolies images dedans c'est tout, de toute façon personne verra rien, y a trop de poussière et de vieux bouts de papiers qui servent à rien là-dedans...

- Je te promets que s'il y a le moindre problème à cause de ça je te fais bouffer tes noix! On est pas là pour se rincer l'œil sur du PQ défraîchit! ... Vise mieux avec l'antenne, je capte plus ce qu'ils disent. Et surveille donc les radars, ça fait cinq minutes que t'y as pas jeter un oeil bougre de con!

Du joli matos qu'ils ont là les gus. Je ne m'y connais pas plus en technologie et en jouets modernes que depuis le jour où je suis partie, mais j'arrive quand même à voir quand du boulot est bien organisé ou non. Et en l'occurrence, malgré l'allure décontractée et insouciante des deux espions, leur installation est vachement bien tournée. J'ai vraiment eu de la chance de les sentir. Un coup de bol à l'état pur... Ouhlalalala... mauvais signe... Quand la chance me sourit, c'est toujours qu'il va arriver une catastrophe...

- C'est bon chef, on a toujours le lobotomisé sur le toit, le gros lard en bas qui vient de rentrer, et sinon à l'intérieur y a des interférences comme d'habitude, on a du mal recevoir les données...

- Bon écoute, on peut pas se permettre de prendre des risques pour des problèmes techniques OK? On est là sur des ordres venus d'en haut, pour faire en sorte que ces putains de vampires de merde se bougent leur gros trou du cul, pour que ces putains de trafics reprennent, et pour que les clans reprennent les hostilités! On ne peut pas continuer à...

- Putain chef! Dans une des chambre inutilisées où on a fait passer un des fils ça bouge!

- Espèce de demeuré!!! Je t'avais pourtant dit de faire gaffe triple con!!

- Mais j'vous jure chef!! Il y avait personne et...

- Ta gueule du con! Si la personne là-dedans suit le fil et tombe sur l'engin qu'on a fichu quelques étages en dessous, on est dans la merde, mais alors là je t'explique même pas!! Prépare l'artillerie lourde, appelle Sniks et son équipe. Si y a le moindre truc de détecter autour de cette fichue bombe, on débarque là-dedans et on les dégomme tous par surprise. On foutra les cadavres vers une charge pour être sûrs qu'ils ne s'en sortent pas par régénération et on laisse tout péter. Au final, on obtiendra quand même le résultat voulu.

Le subordonné obtempère, se saisissant d'un téléphone et s'éloignant en parlant dans un langue que je ne comprends pas. Il me semble que cela ressemble à l'albanais, mais je ne suis pas certaine. Son chef reste sur place, fixant les cadrant d'un air qui me fait frissonner malgré moi. Celui-là est un dangereux. Et si la personne qui a eu la mauvaise idée de rentrer dans la "chambre interdite", est trop curieuse ou simplement malchanceuse...

Ne sachant que faire, je décide de rester dans l'ombre pour le moment. Au moins, je pourrai toujours me rendre utile s'ils décident d'entrer en force pour faire une hécatombe. Même s'il n'y a pas grand monde, ils n'ont pas l'air de vouloir faire les choses à moitié. Il faut que je trouve un moyen de rester proche d'eux pour les surveiller en prévenant les autres. Seulement je ne vois pas de solutions miracle. Je vais devoir attendre. Attendre le moment propice, et prendre mon mal en patience. Et je n'ai plus qu'à espérer pour qu'aucun de ceux qui furent mes compagnons et mes amis, ne meurt cette nuit...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (06.03.2009, 23:24)


10

06. 03. 2009, 23:40

Ma bibliotèque... Enfin, LA bibliothèque. Depuis que Nightlust m'avait laissé la responsabilité de veiller sur cet édifice et son contenu, j'en avais fait mon logis... Je m'y étais attaché malgré tout.
Je m'immobilisais quelques secondes devant le parvis de l'édifice, il n'avait rien perdu de sa superbe après toute ces années. Mais peut-être étais-je maintenant le seul à voir cette aura qui se dégageait de ces murs grisés par le temps ? Après tout, je m'en foutais d'être le seul à la voir comme je l'avait vu au premier jour ; un sanctuaire, un lieu sacré que nul ne pourrait blesser tant qu'il me resterait un souffle de non-vie...
Une voix ébranla le silence... Xezbeth à n'en pas douter. Ce petit salopard de psychopathe était donc revenu après tout ce temps... Peut-être avait-il grandi ? Et dans ce cas il voudrait peut-être m'emprunter deux ou trois magazines tirés de ma collection personnelle ? Eh ben il lui faudrait être vachement convainquant.

Je poussais les portes qui frappèrent les murs, faisant trembler les lustres du hall d'entrée. Rien n'avait bouger depuis mon départ... Je me précipitais vers mon bureau ; si cette andouille de Xez' n'avait pas oublié l'agencement des salles, il avait du se diriger vers mon bureau pour voir s'il y avait quelqu'un...
Un escalier, un long couloir, une antichambre, mon bureau... Et personne.
Bah, il avait du aller directement fureter dans les rayons pour ensuite retourner à son pupitre. Autant attendre un peu avant d'essayer de le localiser...
Cela me faisait plaisir de savoir que quelqu'un était revenu feuilleter deux trois ouvrages histoire de tuer le temps ; tout ça parce que cela prouvait qu'Iridia avait eu tort encore une fois.

Malgré tout, le mot d'Evy me turlupinait... "Désolé"...
Sûrement quelques états d'âme qui l'avait poussé à écrire cela et à filer ensuite, juste pour me signifier que sa brusque disparition n'avait rien de personnel...
En tout cas, elle ne voulait plus me voir, ou du moins me parler à en juger par son silence de tout à l'heure. Pourtant, elle savait bien que je lui aboyait beaucoup dessus mais que je ne l'avais jamais mordu...

Je bourrai de nouveau ma pipe et l'allumait ; je buvais un petit coup... C'était véritablement décontractant. Il ne me manquait qu'une chose : une pensée possitive pour ne pas sombrer dans la léthargie.
Je me dirigeais vers mon petit placard privé ; nul n'avait le droit d'y toucher sans mon autorisation bien qu'il ne fut pas fermé à clef. J'y avais mis le temps, mais j'avais pu rassembler l'intégralité des Playboy, un plaisir pour les yeux... En fin gourmet, j'aimais regarder ces humaines dégoulinantes de luxure. J'ouvrais le placard et l'évidence me sauta aux yeux : il me manquait un exemplaire...
La rage m'envahit... Qui avait osé fouiller dans mes affaires et me tirer LE playboy de mai 2012, le dernier imprimé ?
Qui était l'enculé d'enfoiré de batard de fils de putain qui s'était rendu coupable d'une telle ignominie ?
XEZ ' !!!!

Je sortais, fulminant de mon bureau à la recherche de ce petit trou du cul. Il allait le payer cher !
Parcourant tout le bâtiment, je perçu enfin une présence. Ce petit enculé allait le payer ; revenir après tant d'années d'absence uniquement pour s'astiquer le poireau devant un monument historique... Il allait la sentir passer la pillule...
Approchant furtivement de l'endroit où cet enfoiré devait se trouver, je m'apperçu que j'étais à deux pas de la chambre que j'avais attribué à Cryzer et que cette espèce d'hémoroïde s'était empresser d'appeler la "chambre interdite"... Le mioche comptait se planquer là dedans.
Prêt à cogner, je bondissais d'un seul coup et me ruais sur le corps situer à quelques mètres de moi. Mon poing frappa un visage...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Turmac" (06.03.2009, 23:42)


11

08. 03. 2009, 14:46

J'entre d'un pas rapide dans la grande salle où m'attendent mes conseillers. Ils se lèvent d'un bloc.

Bonjour Messieurs, Mademoiselle, asseyez-vous. Passons à l'ordre du jour: après un bref rapport sur les avancées commerciales et technologiques du domaine nous aborderons les récents développements stratégiques. Conseiller Zorghal je vous écoute.

L'homme qui commence à parler est un humain d'un cinquantaine d'années, à la chevelure encore fournie et aux tempes grisonnantes.

-Monseigneur, nous avons reçu le dernier paiement de votre transaction avec Groumi. A présent il ne reste plus que la dette de Lebh qu'il ne devrait pas tarder à rembourser. Dois-je lui mettre la pression?

Hors de question. Quel est le bilan de notre nouvelle politique d'exploration?

Je vois qu'il commence à hésiter, les nouvelles ne sont pas bonnes.

-Monseigneur, il est encore trop tôt pour faire un bilan car...

Abrégez Zoghal je n'ai pas que ça à foutre. Quel le bilan?

Les gouttes de sueur qui perlent sur son front m'inquiètent de plus en plus.

-Le bilan est plutôt mitigé mais...

Pas de ça avec moi Conseiller vous le savez bien. Alors, est-ce bon ou mauvais?

Il baisse la tête. Putain je le savais.

-C'est mauvais Monseigneur, au début nous avons eu des résultats encourageant mais les dernières semaines ont été très décevantes. Je préconise un retour à l'ancienne méthode mais par séquences alternées. Un investissement supplémentaire serait également le bienvenu.

Bordel de merde ça se passe jamais comme je le voudrais.

Très bien Zorghal, vous aurez cet argent. Comment se déroule notre programme de soutien?

Il relève la tête dans un sourire. Enfin une bonne nouvelle.

-Tout se déroule à la perfection Monseigneur, les retours d'investissement en terme de popularité et de soutien sont énormes, c'est un succès.

Très bien, continuez ainsi Conseiller. Monsieur Stillson?

Sourire franc, regard vif et pétillant, Stillson fait partie de mes derniers recrutements. C'est un jeune loup.

-Situation stable Monseigneur, comme vous le savez nous n'avons plus eu d'attaques sur le domaine depuis des mois. Votre escorte vous donne satisfaction?

Absolument. Passons au vif du sujet. Mademoiselle Finnsdottir je vous avais demandé il y a un mois d'enquêter sur les résultats de notre propagande dans les rues de la cité et dans les quartiers généraux des différentes factions. Quels sont vos conclusions.

La dénommée Finnsdottir est une grande blonde, très belle et donc le charme resplendissant fait parfois oublier son statut d'intellectuelle, ce qui ne semble pas la gêner, bien au contraire.

-Monseigneur, c'est un succès total.

Elle se lève se dirige vers un tableau où s'affichent des graphiques.

-Comme vous pouvez le constater les tentatives d'agression ont diminué de plus de 80% dans notre secteur, et j'ai eu également de très bons échos venant des quartiers plus éloignés. Tous les clans majeurs ont adhéré à votre Traîté et à présent c'est le calme plat sur la Cité.

Et l'impact des mesures annoncées par le Gouverneur?

-Il a été fort et dans votre sens Monseigneur, comme vous l'aviez prévu. Vu les restrictions imposées par décret gouvernemental le nombre de partisans de la guerre a fortement diminué, et le Parti Belliciste n'a jamais été aussi bas dans les sondages.

Oui j'ai vu Detesta dernièrement lui-même semble s'être fortement assagi. Des troubles à prévoir? Que disent vos indicateurs?

-Il y a encore quelques extrémistes barbares et des anarchistes dans le camp de la guerre Monseigneur, même si pour l'instant ils ne représentent pas de menace claire ils pourraient s'avérer dangereux à l'avenir.

Que préconisez-vous?

-Plusieurs options s'offrent à nous: nous pouvons les détruire de l'intérieur, j'ai déjà un ou deux hommes dans la place; nous pourrions également sensibiliser l'opinion publique sur ce sujet. Mais si vous me permettez un avis personnel Monseigneur, ces groupes anarchistes sont très utiles pour renforcer la conviction du peuple que la paix est une absolue nécessité, j'irais même jusqu'à proposer que nous les soutenions discrètement, tout acte terroriste venant de leur part ne ferait qu'ajouter de l'eau à notre moulin. A l'instant où je vous parle un groupe de forcenés a investi la Bibliothèque dans le but de tout faire exploser. Un de mes hommes est avec eux, il peut les arrêter tout de suite si vous le désirez, ou bien les aider à accomplir leur mission.

Quels sont les risques Conseillère?

-Ils sont nuls Monseigneurs, je suis en communication permanente avec lui: dès l'instant où il aura effectué sa tâche, si celle-ci est de les aider, il mourra. J'ai introduit une mini-bombe dans son estomac à son insu, la situation est sous contrôle.

Après un bref instant de réflexion je me lève.

Ordonnez-lui de les aider Conseillère, et soyez très attentive à son sort, si la Bibliothèque explose veillez à ce qu'il soit détruit avec. Très beau travail Conseillère. Messieurs, la séance est levée.

Sans leur laisser le temps de réagir je quitte la pièce.

Convoquez le directeur du service propagande, nous allons préparer un communiqué de presse en réaction à cet attentat.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cryzer" (08.03.2009, 19:32)


12

09. 03. 2009, 18:19

Je dormais profondément, chose rare depuis pas mal de temps, quand un poids soudain sur le corps me réveilla. Avant que je n'aie le temps de comprendre pourquoi et par quoi j'avais été réveillé, on me frappa au visage. Mon réflexe ne se fit pas attendre : j'attrapai le bras de l'inconnu (étonnamment fort par ailleurs) et le projetai sur le sol de la chambre. Un bond, une roulade, une extension ; j'étais en garde. Mon agresseur se relevait déjà, je lui balançai un coup de pied dans l'estomac. J'allais le frapper à nouveau quand mais ressentis un sentiment bizarre. Cette pause permit à mon esprit de se clarifier ; je reconnus Turmac, dans son grand manteau noir!

"C'est moi!"

Il ne réagit pas à mon cri et m'attaqua. Je lui sautai dessus, le plaquai au sol et mis mon visage devant ses yeux. Il regarda quelques secondes mon visage ensanglanté puis la surprise apparut sur son visage.

"Toi?!
-Oui je suis moi...
-Cryzer!
-Toujours aussi intelligent même avec l'âge!
-Va brûler en enfer moisissure virulente!"

Je me relevai et lui tendis la main ; il l'attrapa et se redressa. Après avoir fixé mon visage, il parut se rendre compte qu'il m'avait frappé.

"Je suis vraiment désolé.
-T'as de la force Papy!
-Et toi tu aurais pu me tuer malgré ça..."

Je répondis dans un ricanement :

"Ça fait plus de cent ans que je m'entraîne au combat à mains nues! Mais c'est une longue histoire.
-Tu me la raconteras quand on aura rejoint tout le monde.
-Tout le monde?
-Oui, par un curieux hasard, il semblerait que nous nous retrouvions tous en même temps.
-Et moi qui croyais ne trouver personne! Tu es toujours bibliothécaire en chef?
-Toujours... C'est une longue histoire.
-Alors tu me la raconteras quand on aura rejoint tout le monde!", dis-je en riant.

Nous allions sortir de la chambre quand, en ramassant mon katana, j'aperçus un fil qui courait sur le sol.

"Tu restaures le système de sécurité? Tu installes le câble?
-Quoi??
-Le fil par terre...
-...Je ne l'ai jamais vu. Peut être que la force mystique qui nous a rassemblé a ramené d'autres personnes...
-Je préfère rejoindre les "autres", c'est peut être risqué."

Nous sortions enfin de la chambre.
6 mois de modération... on va dire que ce qui nous tue pas nous rend plus fort^^

"Lorsque les hommes sont amis, la justice n'est point nécessaire,
mais quand ils sont justes, ils ont encore besoin de l'amitié."


13

10. 03. 2009, 12:19

Apparemment, Cryzer n'avait rien perdu de sa force ; il avait même gagné en technique ce bougre de cornichon...
Maintenant, nous étions au moins quatre à roder dans les parages : Cryzer, Xez', Evy et moi... La nostalgie les avaient sans doute poussés à revenir faire un tour dans le coin et ce n'était que coïncidence s'ils étaient tous arrivés en même temps. Enfin, c'était mieux de penser que c'était ça plutôt que de penser qu'une force pseudo mystique les avaient tous poussé à remontrer leurs sales tronches de cake...
Cryzer et Moi sortions de la chambre que j'avais attribué à ce dernier quand il m'avait proposé de m'épauler dans l'entretient et la sauvegarde de la Bibliothèque ; bien qu'il ait foutu les bouts quelques temps plus tard, il m'avait donner un bon petit coup de main.

En tout cas, au delà des réjouissances barbantes qu'aurait dû engendrer cette réunion d'anciens élèves, la disparition d'une des pièces de ma collection personnelle et l'apparition de ce câble électrique me turlupinait... Y avait quelque chose de pas clair qui se tramait dans le coin et ça ne sentait pas bon du tout. Il allait falloir la jouer fine pour découvrir le pourquoi du comment du sac de nœud qui pointait le bout de son nez. Et pour la jouer fine, il nous faudrait être un peu plus que deux...
Pour atteindre mon bureau, nous devions passer par la grande salle du rez de chaussée ; au moins, si Xez' s'y trouvait, nous tomberions dessus et je pourrai enfin récupérer mon magazine.
Descendant un des escaliers latéraux, de superbes escaliers hélicoïdales taillés dans du hêtre massif, je m'aperçus qu'il n'y avait pas un chat dans cette putain de grande salle. Xez' avait dû retourner dans mon bureau pour reposer mon bien avant que je ne lui botte le cul... Si le mioche pensait se faire pardonner en me faisant croire que j'avais halluciné et que mon magazine était rester à sa place, il se foutait le doigt dans l'œil jusqu'à se titiller la prostate.

Passant entre les pupitres, les tables en chênes, les banquettes et les étagères, j'entamais la conversation :

- Dis moi, t'as foutu le camp dans quel bled paumé pendant tout ce temps ?

- Hum...J'étais vers l'Est... Et toi, t'es rester ici ou tu t'es payer quelques années de vacances ?

- Je suis rester le cul vissé à mon fauteuil, les pieds agrippés à la rue et les coudes collés à quelques comptoirs... Ca n'a pas été triste durant ton absence, les choses ont changé doucement mais sûrement. J'ai pu observer à loisir les différents clans se foutrent sur le rable...

- On ne change pas une équipe qui gagne. Et t'as pas pris quelques balles perdues, ne serait-ce que pour ardoise non réglée ?

- Que dalle, je ne sais pas pourquoi, mais on est jamais venu me faire chier... Ils se sont entretuer sans jamais me demander de prendre partie.

- Peut-être bien qu'il avait pas envie de perdre s'ils te demandaient de l'aide.

- Très drôle... En tout cas, on a eu droit à une belle merde ces trente dernières années. Au cas où tu ne sois pas encore au courant, on a plus que deux blocs de clans. D'un côté, on a l'Empire et de l'autre les Revoltas... L'Empire contrôle toute la zone Nord de la Ville et les Revoltas controlent le Sud.

-Y a pas d'autres clans à part ces deux là ?

- Si, y'en a d'autres mais ils sont tous neutres et ne veulent pas prendre partie... Ici t'es en plein dans la zone neutre. Le No Man's Land d'Ultima. Les grands pontes de la Ville tiennent quelques réunions ici de temps de temps... Si ça doit pêter un de ces quatre matins, c'est dans cette zone que ça arrivera, pas ailleurs...

- Et la Biblio est toujours debout... Putain, ça doit être calme ces temps-ci.

- Tu l'as dis bouffis.

Nous étions à quelques mètres de mon bureau et toujours aucune trâce de Xez'... Je commençais à croire que ce petit emmerdeur avait foutu le camp avec mon précieux bouquin. Mais à priori, Cryzer n'était pas le seul à avoir améliorer deux ou trois de ses capacités...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

Ce message a été modifié 4 fois, dernière modification par "Turmac" (11.03.2009, 10:22)


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10. 03. 2009, 18:55

Pluviôse, irrité contre la ville entière,
De ton urne à grand flots verse un froid ténébreux
Aux plus pâles habitants du voisin cimetière
Et la mortalité...


C'est un fait avéré: quiconque lit tranquillement de la poésie, au chaud dans sa bulle de rêverie, se verra dérangé.

Xezbeth se rendit compte du boucan en lisant paisiblement l'un des fameux Spleen de Baudelaire. Rien n'aurait pu le mettre dans une moins bonne humeur. Non mais franchement, pour une fois qu'il se rendait dans le lieu le plus tranquille d'Ultima thule, pourquoi est-ce qu'on venait l'emmerder?

"La faute à Syma et au Polonais sans doute..."

Gémit-il avec ironie. Il n'avais jamais compris pourquoi dans la cité ce peuple se faisait tant haïr; pour avoir fréquenté des Polonais, ils n'étaient pas plus méchants que les autres.

Le petit vampire tendit l'oreille pour saisir d'où venaient ces bruits, mais au lieu de cela il découvrit QUI faisait ces bruits: le proprio, Turmac et son colabo, Cryzer (d'après ce qu'il avait entendu dire).

"Merde merde merde... Putain, j'ai pas ma carte... mais bordel où je l'ai mise?..."

Dans la précipitation, il rangea le bordel qu'il avait mis sur un pupitre, et le temps que les deux vampires descendent, tout était en ordre, Xezbeth caché dans un coin, agrippé à des livres. C'est bien entendu lorsque les deux dangereux combattants autant qu'érudits furent au beau milieu de la pièce, que l'encyclopédie volume XXI du savoir universel et absolu sur les patates douces (prise de la main gauche de Xezbeth) décida de tomber. Le bruit du tonnerre allié au nuage de poussière extrêmement lourd dit croire au délinquant qu'il avait fait exploser une grenade lacrymogène en tombant mais il n'en était rien. Juste que Cryzer n'avait pas mis souvent sa tenue de soubrette pour passer le chiffon.

Avant même que le vampire à l'allure adolescente ne se soit relevé, les deux bibliothécaires l'avaient empoignés et c'est avec un poing habile collé dans la joue que Xezbeth s'excusa:

"Hop hop hop, du calme les enfants, c'est moi Xezbeth! Vous savez, le chiard!

-Non mais bougre de... Rah, mais on t'as fini à la truelle toi? C'est quoi ces manières, et en plus tu fous le bordel dans ma bibliothèque?

-Mais non... enfin, j'veux dire c'est que...

-Hey le mioche, tu réponds oui? Et puis tu te cachais en plus?

-Bah c'est à dire que... j'ai pas ma carte d'abonnement alors je me suis dis qu'il valait mieux pas que... vous..."


Les deux vampire quittèrent Xezbeth des yeux pour se regarder avant d'éclater de rire. L'ado se cru sauvé jusqu'à ce que Turmac mette fin à ses illusions en lui fichant profondément son poing dans ses abdominos peu entrainés, à la surprise évidente de Cryzer.


"Et mon magazine, tu crois que tu vas t'en sortir comme ça petite chiure meêm pas achevée? On t'as bercé trop près du mur pour croire que tu tromperais le vieux Turmac comme ça, hein?

-Euh.... mais de quel magazine tu parle... je lisais du Baudelaire..."


Apparemment, l'œuvre du poète français n'était pas la quête du grand et fort musclé bibliothécaire.
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Xezbeth" (10.03.2009, 18:58)


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14. 03. 2009, 15:19

Visiblement, le mioche n'était même pas au courant que j'avais une petite collection privée... Fallait croire que certaines informations ne filtraient pas vite dans ce bas monde.
Quoi qu'il en soit, si Xez' et Cryzer n'avaient pas "emprunté" mon magazine, cela voulait forcément dire que quelqu'un ou quelque chose d'autre furetait dans le coin. Y avait bien Evy, mais je ne l'imaginais pas avoir ce genre de lecture... Quoique, après tout, elle avait peut-être eu deux ou trois expériences durant son absence et elle aurait cru de bon ton de se perfectionner en jetant un petit coup d'oeil dans ces ouvrages. C'est sûr que ça ne devait pas être des plus folichon vu son caractère ; bien sûr, elle était pas mal dans le genre grosse poitrine, super cul et air cochon, mais son côté renfermé devait donner lieu à des ébats d'une platitude sans nom...
Bref, y avait un lézard et ça commençait à renifler la merde à quinze bornes... En plus, ce câble électrique qui était apparu subitement sans la moindre explication plausible. Il allait falloir suivre cette saloperie de fil pour voir à quoi ça menait...


- Bon, Cryzer, Xez', au pied.
- Va te faire voir.
- Ta gueule. On a du taf...
- Ben voyons, à peine de retour et tu penses pouvoir nous exploiter de nouveau ?
- Mais tu peux pas la fermer deux minutes ?
- Non.
- Rhâ ! Bon alors écoutez les bouseux, on va suivre le putain de cable qui part de la piaule de Môssieur l'emmerdeur de service et on va voir où ça mène... Comme d'hab'...
- On va se retrouver fourrer dans une belle merde...
- En gros oui, c'est ça.
- Ok, je marche.
- Moi aussi.
- Parfait, alors en route.

Nous prîmes le chemin vers la turne de Cryzer et l'on suivit scrupuleusement le plan... D'un côté, difficile de ne pas suivre ce plan correctement.
Entre les réflexions à deux balles de Cryzer et les observations de Xez', on ne faisait pas trop dans la discrétion. Faut dire qu'on ne savait pas trop sur quoi on allait tomber...
Mais au bout de quelques minutes on tomba sur une des extrémité du cable...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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15. 03. 2009, 20:49

Attention ça bouge. Une bande d'une bonne dizaine de gus armés jusqu'aux dents vient de débarquer, avec des airs plutôt sinistres de tueurs déterminés. Celui qui semble être le chef, un grand blond décoloré avec un récepteur collé dans l'oreille droite, arbore une mine calculatrice et méfiante. Il observe chacun de ses hommes avec une minutie effrayante et scrute les environs à chaque fois que le vent apporte des odeurs nouvelles. Ses yeux sont comme deux lames de vent froid, gris et pâles, impassibles. A mon avis, c'est de lui dont il faut se méfier le plus, et c'est lui qu'il faudra interroger. Alors donc ce sera lui ma cible. Enfin, autant ne pas prendre de risque... Toi aussi là-bas, avec ton magazine, tu ne mourras pas en silence. Vos deux langues se délieront. ... et puis deux c'est plus prudent, on ne sait jamais, le cyanure est encore à la mode de nos jours...

Une vraie petite fourmilière. Ils bougent dans tous les sens, avec une organisation parfaite, branchant les écrans radars, comptant les munitions et chargeant les armes, revérifiant les détonateurs et... quoi?! Quel compte à rebours de secours? Putain mais merde c'est quoi cette connerie encore!? ... ah d'accord, même les bombes ont le wifi maintenant... quelle bande d'enfoirés. C'est le gus qui a ordonné que les autres viennent qui prend ce détonateur-là. Pas de fil, juste une pression à effectuer vers l'avant du boîtier, et boum. Et bah ça va être joyeux tiens...

- Putain chef!!! Ça bouge vers la charge quatre!!!! Et c'est pas des rats ni des bouquins pour le coup!

... ça c'est lourdaud premier et son magazine qui fixe l'écran d'un air contrit. Ronchon semble avoir envie de lui faire avaler le numéro de Play boy mais il se retient, sûrement à cause de Britney et de son air énervé. En effet, la grande statue blanche comme un fantôme semble contrariée par la nouvelle. Les lèvres pincées, il marmonne un truc dans son émetteur, et fait signe à son commando de se préparer à partir.

- Krovski, débranchez tout, mettez les systèmes de sécurité en route, prenez un flingue et bougez votre cul. Lâche-t-il froidement.

Pas commode le type. Ronchon-Krovski lâche son matos avec un air étonné. Apparemment il n'était pas censé faire partie des réjouissances. Pas de bol pour toi mon coco. Et puis vu tes compétences, toi aussi faudra te garder en vie, si on veut éviter de sauter comme des glands...

- Allez! En formation! Et plus vite que ça! On a une bande de tapettes neutres à faire sauter! Montrez-moi que vous êtes des vampires les gars!

Britney fait volte-face et s'élance, suivi par ses hommes. Très concentrés, graves, ils n'ont pas l'air du tout de plaisanter. Furtifs dans les ombres épaisses, ils se rapprochent en silence du bâtiment. Moi, je reste en arrière, je les suis de loin, cherchant en vain un moyen d'au moins mettre en garde les personnes présentes dans le bâtiments. Seulement je ne peux pas me permettre de les perdre de vue ne serait-ce que le temps d'aller foutre un coup dans la chaîne des hauts-parleurs et faire passer un message quelconque. ... mais peut-être que... Oui, au moins, peut-être que ça pourra servir.

Je fais volte-face. je n'ai aps de temsp à perdre, je dois me dépêcher de les rattraper, je ne dois pas les perdre. Vitesse 80% des capacités. Je reviens sur mes pas comme une flèches, mes contours se brouillant déjà presque. Je commence à ressentir cette peur sourde qui m'a longtemps poursuivie, et dont je pensais être débarassée. La peur de faillir, la peur de perdre, la peur d'échouer, la peur de voir disparaître. Disparaître ce qui est cher, disparaître le peu auquel on a jamais eu droit, disparaître aussi vite qu'un souvenir, disparaître oui, et pour toujours. Je me rue vers les quelques caisses qui sont restées sur le campement. Dans la première je prends le dernier glock qui reste, dans la seconde je m'empare du pourquoi de ma venue. Prenant soin de ne pas déclencher les systèmes de sécurité, je m'extirpe de l'étroit repair. J'enfile l'uniforme, rabats la capuche, place l'arme à feu à ma ceinture, et transvase mes nombreux couteaux dans les poches de mon nouveau vêtement supérieur, le plus vite possible, mes membres gifflant l'air avec frénésie et précision. Non, je ne faillirai pas. Plutôt crever que de laisser le moindre de ceux que j'ai connus et appréciés mourir ou être gravement blessés.

Vitesse 85% des capacités. Je reste dans l'ombre, plus par habitude que pour éviter les regards, tandis que je suis leur odeur, cette senteur encore fraîche aux saveurs piquantes de d'armes aiguisées et de fourreaux huilés. La silhouette sur le toit s'est éclipsée, et la Lune est seule désormais à chanter la tristesse de cette nuit froide et frissonnante. J'ai un tremblement de colère. Ces ordures regretteront d'engager le combat... Une ombre à leur couleur, trop rapide pour eux, risque de les décimer s'ils sortent la moindre de leur armes contre eux.

Je ne suis pas assez naïve pour tenter de me glisser dans les rangs d'un comité aussi restreint. Mais en plein combat, c'est une autre affaire. Et en restant derrière en silence, bien cachée, je peux toujours avertir les personnes visées avant l'assaut. C'est toujours mieux que rien. Bientôt je les ai rattrapés. Je me suis inquiétée pour rien. De toute façon ils veulent garder leur effet de surprise, ils ne vont pas foncer tête baissée. Maintenant, reste plus qu'à suivre, à rester dans l'ombre, et à agir au bon moment. Avant de pénétrer dans le bâtiment, pour la première fois depuis bien longtemps, je lance un coup d'oeil aux étoiles. Chose rare, j'adresse une prière, muette, au firmament. Je ferme les yeux une seconde. Je me rachèterai comme je pourrais. Je pose une main sur mon coeur, au-dessus du petit bout de papier usé. Non, je ne manquerai pas deux fois à mes devoirs, sur ma non-vie je le jure.

Rouvrant les paupières, je m'avance dans les ténèbres des pierres anciennes. Aucune hésitation. Concentration, détermination, froideur. Je suis prête. Prête à réagir, prête à agir.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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22. 03. 2009, 20:56

- C'est quoi ce truc ?
- Je ne pense pas que ce soit un nouveau groupe électrogène...
- Tu l'as dis bouffi ! M'est avis que ça n'a rien à foutre là ça.
- Donc c'est pas toi qui a installé ce truc..?
- Non, je m'en souviendrais et puis le système d'auto-destruction de la biblio est mieux planqué que ça.

Nous étions arrivé devant une saloperie d'engin assez bizarre... Des fils de toutes les couleurs, un bon paquet de C4 et une petite ampoule rouge clignotante. Il ne fallait pas avoir inventé l'eau chaude pour deviner que ce bordel était une bombe...
Xez' avait l'air un peu inquiet quand à notre survie futur et proposa que l'on foute le camp le plus vite possible afin de sauver nos belles paires de miches ; Cryzer observait le mécanisme avec perplexité ; et moi je me disais qu'après tout ce serait une manière assez douce de tirer ma révérence...
En tout cas, y avait bel et bien une couille dans le potage.

Cela faisait bien dix minutes que nous étions plantés comme trois navets devant le tas d'explosif lorsqu'un coup de feu retenti, bientôt suivit par toute sa petite famille... Les balles sifflèrent à nos oreilles et nous eumes à peine le temps de réagir pour éviter de nous faire trouer le cuir.
Cryzer sauta sur sa droite, atterissant derrière un pupitre ; Xez' s'empressa de plonger derrière une étagère garnie d'encyclopédies.
De mon côté, je me planquais derrière l'engin de mort qui était la cible de toutes nos attentions quelques secondes plus tôt ; agrippant mon shamisen et décochant un carreau dans la direction de nos assailants je reçu la confirmation que j'avais fait mouche...
Armant de nouveau mon arme, je hurlais à l'encontre des couilles molles qui voulaient nous envoyer bouffer les pissenlits par la racine :

- Hey, bande de glands ! Si vous continuez de nous arroser vous allez faire péter votre petit joujou ! Et si vous ne déposez pas les armes dans la minute, je me charge de faire exploser ce tas de merde ! Ah et petite précision, dans un cas comme dans l'autre vous y passez aussi tas de con !
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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23. 03. 2009, 17:58

Au moment même où je m'apprêtais à me jeter dans la mêlée et à semer le trouble parmi les assaillants, notre bibliothécaire attitré nous sortit un de ses plans foireux et suicidaires, qui eut tout de même le mérite de faire s'imobiliser et se taire tout le monde. M'enfonçant prudemment dans l'ombre d'où j'avais failli sortir, je me faufilai dans les couloirs adjacents jusqu'à atteindre un perchoir mieux dissimulé et m'offrant une vue plus adéquate sur la scène. Ils n'avaient pas vraiment besoin de moi pour le moment. Il valait mieux rester en retrait au cas où.

Les sens aux aguets, je me tenais prête à intervenir en cas de nécessité. Je vis Britney et Krovski se concerter brèvement, échangeant à voix basse des mots que je ne pouvais pas entendre. La colère semblait rendre le sinistre blond encore plus cadavérique, et son subalternene semblait pas du tout dans son assiette. L'idée de péter avec et grâce à leur oeuvre ne semblait guère enchanter le second. Quelle bande de tafioles... Si seulement y avait pas eu cette espèce de grand molosse pour maintenir le troupeau en ordre... à tous les coups ils se seraient tous barrés sans demander leur reste, pour mieux revenir par la suite, mais éviter de péter comme des feux d'artifices...

Le petit comando à l'avantage du nombre, nous avons l'avantage du terrain, et en plus de ça, Turmac est bien assez taré pour devenir dangereux avec un engin pareil entre les mains. Bizarrement, je le vois bien se faire péter la gueule rien que pour tirer sa révérence avec panache tout en atomisant cette bande larves qui avaient voulu s'en prendre à SA bibliothèque.

Le blond pousse Krovski en avant. L'homme s'avance en levant les bras, annonçant sa volonté de parlementer. Les autres ne baissent pas leur armes pour autant, et les trois vampires acculés ne relâche pas non plus leur garde. Oh la la la... ça sent le roussi...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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23. 03. 2009, 23:24

*Bordel de merde... dans quel foutue situation de merde... tien j'ai déjà dit merde?... je me suis foutu... je le savais, j'aurais pas dû revenir...*

Xezbeth avait étrangement conscience de la situation: un groupe de terroristes, trois assaillis dont un désarmé, lui. Il risquait d'être un poids si ça dégénérait. Pendant que le leader du groupe d'assaillants s'avançait et commençait à parler avec Turmac, le petit vampire se mit discrètement en quête d'une autre arme que son petit poignard. Un encrier vide, des livres, une bibliothèque avec de lourdes encyclopédies, et ... quoi? Mais oui!
L'adolescent d'apparence reporta son attention sur la discussion et n'entendit que le leader vérocifier:


"Nous n'avons pas peur, d'ailleur regarde bien..."

Avant que le vampire n'ai eu le temps d'appuyer sur la gachette pour tirer lui même sur la bombe, la lourde étagère remplie d'encylopédies lui tomba dessus. A cause de la promiscuité, l'homme ne pu éviter le meuble et lorsqu'il poussa pour s'en dégager, Xezbeth sautait sur l'étagère pour maintenir le poids. La suite fut assez rapide pour qu'il ne comprenne rien: un instant après qu'il se mit à sauter sur les rayons aux sol, les assaillants se mirent à lui tirer dessus et le leader poussa de toute ses force, si bien que le maigre vampire vola jusqu'au plafond, sur lequel il prit appuie pour foncer droit sur l'homme fraichement libéré. Tandis qu'il descendait, c'est à dire, en une seconde à peine, Turmac avait déjà abattu un autre vampire et Cryzer frappa violemment l'un d'eux qui alla s'écraser dans un craquement lugubre contre le mur. Au moment même où Xezbeth aurait du atteindre sa cible, cette dernière le balaya presque sans un regard. Pour se tourner furieux vers Turmac. Le choque du mur contre son crâne étourdi le vampire et fit raisonner une voix.

*BWAHAHAHA qu'elle merde tu fais quand je suis pas là!
-Sustrugiel?
-Non le pape abruti... n'empêche, tu m'as impressionné, t'es devenu rapide... Mais t'es toujours une brêle en combat...
-On fait ce qu'on peut...
-Tu permets?
-Si tu veux, mais je vois pas à quoi ça va servir dans mon état..."

Le vampire se releva en vacillant, Sustrugiel avait repris le contrôle, mais sa vision floue ne lui permit pas de comprendre ce qui se passait. Il ferma les yeux et arrêta d'entendre pour se concentrer uniquement sur la chaleur du sang autour de lui et sa circulation. Apparemment, il restait au moins dix vampires qui faisaient la gueguerre, dont un qui avait réussi à se faire oublier et qui...

*Putain, ça sent mauvais, merde!*
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Xezbeth" (23.03.2009, 23:25)


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24. 03. 2009, 20:46

J'avais suivi Turmac depuis le début et n'avais pas changé mes habitudes au premier coup de feu, je m'étais planqué. Pendant que le boss décochait ses carreaux, je cherchais un moyen d'atteindre mes adversaires sans mourir, ou alors de mourir sans les atteindre, ou peut être de désactiver la bombe tout en les atteignant sans mourir...
La chute spectaculaire d'une étagère de plus de cinq mètres de haut me ramena à l'action. Le petit merdeux n'avait rien trouvé de mieux à faire que de foutre le bordel en beauté. Outre le fait qu'il se mettait en danger, il risquait de déclencher le détonateur et tous nous faire péter, chose qui n'était pas dans mes projets. Xezbeth était déjà balayé par l'un de nos assaillants, il reprit ses esprits rapidement mais semblait trop sûr de lui. Je me précipitai vers lui et tirai par le col l'homme qui s'apprêtait à l'estourbir. Je lui collai mon katana entre les mains.

"Te sens pas obligé de mourir, t'es plutôt sympa... Prends mon arme t'en aura besoin, moi je pourrais pas la prendre là où je vais. T'as intérêt à en prendre soin!"


Je fis volte-face et je sautai sur le nez d'un autre terroriste, ce qui produisit un craquement sinistre. Profitant de cet élan, je prolongeai mon envol vers le plafond et envoyai valser la grille d'aération dans un demi-salto. Je m'accrochai et terminai mon mouvement en me glissant dans le conduit. Les balles sifflèrent mais j'étais à l'étage en quelques instants.

"Bon, il est où ce poste de contrôle déjà?
...
Aïe!"


Je ne me préoccupai pas de la légère entaille ouverte par la balle et entamai la recherche de la pièce que j'avais en tête...
6 mois de modération... on va dire que ce qui nous tue pas nous rend plus fort^^

"Lorsque les hommes sont amis, la justice n'est point nécessaire,
mais quand ils sont justes, ils ont encore besoin de l'amitié."


21

25. 03. 2009, 02:19

Bloodlovin observai la scène dans l'ombre, suspendu au plafond grâce a la fameuse technique "Firunbel a le griffe de chauve-souris",
son regard vide et terne posé mollement sur "l'action" qui lui semblait duré une éternité.

"Ils vont mourir soit a cause de la bombe soit a cause des gars,
les gars se fichent de mourir,
le c4 est généralement peu utilisé avec un minuteur mais plutôt un détonateur portable,
le blondinet a cherché a flinguer la bombe pour la faire explosé dont ne doit pas avoir le détonateur,
un vrai chef se fait jamais pété la gueule donc il doit être un sous-fifre de haut niveau,
l'équipe local est en sous nombre et des renforts pourrait arrivé si les autres donne pas de nouvelle...
mais qu'importe de toute façon le monde a changé, nous ne sommes que des vestiges."


Bloodlovin pu voir l'étagère s'écrouler, l'ascension de Cryzer et les échanges désespéré de coup de feu, le blond regardait Turmac avec haine et de toute évidence un duel allait se déclenché.

Bloodlovin se laissa tombé entre eux avant de pointé ses magnums sur les deux hommes,
un cliquetis se fit entendre mais aucune détonation, la gâchette de l'un des magnums était bloqué et la rouille semblait avoir rendu l'arme inutilisable,
un autre cliquetis se fit entendre par la suite, suivi quasiment instantanément d'une détonation, le second magnum, éventré, laissa tombé au sol son barillet avant de l'y rejoindre.

"Bon a chaque fois que je veux faire une entrée correct tout foire..."

Il mis sa main au pommeau de son épée et d'un geste vif fit heurté ce dernier contre le sol, la lanière venait tout juste de cédé et le fait que Bloodlovin n'avais en rien graissé le tout rendait la lame prisonnière de son étui,
face a cette situation il ne restait qu'une solution au vampire: se planqué comme les autres l'avais fait.

"OK OK c'est bon je suis pas là j'ai rien fait je suis pour personne et je vous laisse vous amusé."

Un instant il se souvint d'une chose,
il se souvint du papier que Turmac avait reçu...
Evangéline aurait été la seule a faire quelque chose dans ce genre et le fait d'y pensé rendait Bloodlovin nostalgique, il sortit sa "célèbre" aiguille a poutré et libérant toutes ses forces se jeta en direction des hommes, après avoir empalé plusieurs yeux, coeurs, artères, nerfs et tendons il disparu de nouveau dans l'ombre en laissant une trainée de sang derrière lui, preuve des blessures qu'il avait subi.

Deux hommes faisait face a Xezbeth dont l'un possédait le détonateur de secours, pendant ce temps Turmac et l'impassible "chef" se regardait prêt a en découdre.

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25. 03. 2009, 12:10

Tendue à craquer, je fixai ma scène sans ciller, les yeux plissés de concentration, les jambes repliées prêtes à me propulser à vitesse maximale, ne perdant pas une miette de ce qu'il se passait dans la pièce. Mes yeux volaient d'un combattant à l'autre, guettant un risque, un coup fatal. La situation se détériorait de plus en plus, et le départ de Cryzer n'arrangeait pas les choses. Au vu de la direction qu'il avait prise et des événements, il semblait quasiment certain qu'il tentait de retrouver le post de contrôle. Restait à espérer qu'il y parviendrait à temps pour isoler la pièce et déclencher le système de sécurité d'urgence, avant que l'un d'entre nous n'ait à crever les tripes à l'air ou ne soit atomisé par cette foutue bombe à deux balles.

J'étais prête à lui donner encore quelques minutes de sursis. Oui, au moment même où l'un de ces poseur de bombe se risquerait à vouloir tuer définitivement un des défenseur de la bibliothèque, à partir de ce moment-là, on passerait dans la phase de sursis. Parce que je ne laisserais aucun d'entre eux mourir cette nuit-là. Parce qu'au moment même où un de ces chiens tenterait d'ôter une de leur vie, j'abattrais à mon tour mes cartes, et les fils de leurs non-vies seraient tranchés net. Je préférais mourir plutôt que de voir cette bibliothèque réduite en poussière, je préférais prendre dans ma chair chaque balle plutôt qu'une seule ne finisse dans la leur. Et je savais que j'étais capable d'en éliminer une bonne partie, l'effet de surprise et la rapidité aidant. Les plus lents à réagir ne comprendraient même rien à cause de mes vêtements à leur image. Et même si vu leur nombre je ne tiendrais pas une eternam, ce serait probablement assez pour que Cryzer appuie sur le bon bouton.

Non... non. Aucun d'entre eux ne devait mourir cette nuit. Je le jurais sur ma propre éphémère éternité.

Reportant mon attention sur la scène en contrebas, je m'aperçus que Britney avait perdu son écouteur, qui gisait au sol à une bonne dizaine de mètres de lui. Bon, c'était déjà ça en moins pour cette bande de pourceaux... De son côté, Blood semblait en mauvais état. Mais pour l'instant il avait droit à un répit, le bout de commando présent dans sa zone se regroupant tant bien que mal, la plupart blessés, grâce au légendaire tranchant de l'aiguille à poutrer. Cela faisait chaud au coeur de le revoir avec les mêmes extravagances...

Une bouffée de rage me prit à la gorge à la vue de la traînée de sang qu'il avait laissée derrière lui. Mes sabres seraient vengeance ce soir.

Le mioche semblait mieux s'en sortir, le sabre de Cryzer tranchant et repoussant habilement ses adversaires. Pour l'instant, il n'y avait pas trop de souci à se faire de ce côté-là. En revanche, Turmac allait avoir du fil à retordre. L'homme aux yeux gris aussi durs que la pierre semblait bien décidé à lui arracher la tête. Pas si impassible que ça finalement le type... Mais probablement pas moins dangereux pour autant. Je sentais dans le frémissement de ses tempes et dans la contraction de ses muscles, l'expérience du combat, et la ferme intention de tuer. Turmac n'aurait pas la tâche aisée.

Il ne me restait plus qu'à attendre ce moment qui semblait se rapprocher de minutes en minutes. Le combat entre le chef du commando et le bibliothécaire avait commencé. Xez résistait admirablement, et ceux qui s'étaient mis en tête d'achever Bloody semblaient hésiter sérieusement à s'en prendre de nouveau à lui. Ceux qui restaient tentaient de dégager leurs camarades coincés sous les étagères renversées. Même avec la majeure partie de leurs effectifs en train de tenter de redresser les énormes meubles de bois massif et de déblayer les monceaux d'ouvrages éparses, ils étaient encore largement en surnombre. Et aucun ne semblait avoir l'idée de poursuivre Cryzer dans les méandres du bâtiment. Ils devaient sûrement penser qu'il s'était enfui pour sauver sa peau. J'espérais sérieusement qu'ils se trompaient.

J'attendis encore, prête à jaillir de l'ombre aussi rapide et implacable que la foudre elle-même, observant les différents combats, préparée à sauver une vie en une fraction de seconde lorsque le moment serait venu. J'étais prête à payer ma dette à sa juste valeur.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (25.03.2009, 12:15)


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25. 03. 2009, 14:00

Les enfoirés de leur race, ils ont vraiment cru pouvoir faire la peau à la bande de vampires la plus disjonctée d'Ulthima aussi facilement ?
Enfin, ça n'était pas très facile pour nous de résister à cette joyeuse équipe. Cryzer était parti en direction du poste de contrôle ; il n'avait pas oublié les plans que je lui avais fait bouffer à priori... Xez' déclenchait la surprise en montrant que "y a pas que la taille qui compte" et Bloodlovin venait de nous faire une de ses entrées légendaire, répandant son propre sang et celui de nos adversaires un peu partout.
J'étais, décidément, super bien entouré ce soir !

Malgré tout, le chef du petit commando s'était relevé et me fixait maintenant avec un regard qui me rappelait pas mal de chose...
Vous savez, ce genre de regard que votre partenaire sexuel peut vous lancer lorsqu'il ou elle vient d'atteindre l'orgasme et qu'il ou elle en redemande ; ou alors, le regard de celui ou de celle qui en veut carrément à votre peau... Dans le cas présent, la deuxième solution paraissait être la plus plausible.
L'avait pas l'air commode le bougre, un bon morceau bien épicé ; le genre de mastard qu'on ne peut pas envoyé dans les cordes avec seulement quelques coups bien placés...


- Dis donc chéri, arrête de me fixer comme ça... T'es pas vraiment mon genre, mais si tu te montre convainquant je pourrais peut-être te faire découvrir deux trois trucs que ton patron ne t'a encore jamais fait...
- Et c'est ça le grand Bibliothécaire ?
- Pardon. On dit Môssieur le Grand Bibliothécaire s'il te plaît.
- C'est ça grand père et tu comptes t'y prendre comment pour vous sortir d'ici ?
- Je n'en sais rien encore mon petit, mais on sait jamais. Je pourrais être un peu plus intelligent que ce qu'on t'a raconté...
- Eh bien voyons ça.

V'la ! Le voilà qui s'élance vers moi, sabre au clair, les yeux exorbités et tout les muscles bandés.
Une série de carreaux dans sa direction, il les évite tous les uns après les autres. Il est rapide ce con...
Il tente de me frapper à plusieurs reprises mais j'esquive sans trop de difficultés les coups de sabre. Je n'ai plus le temps de recharger mon Shamisen, on va la jouer à l'ancienne... Mon katana émet une douce mélodie lorsque je le tire de son fourreau ; j'ai toujours apprécié le son d'une bonne lame bien affutée se dévoilant à la lumière blafarde de la lune, ça a de quoi vous faire oublier que vous risquez votre peau.
Nos deux sabres s'entrechoquent avec frénésie ; il cogne fort cet abruti mais j'ai de quoi lui rendre la pareille... Nous échangeons les attaques et les défenses sans discontinuer et sans non plus faire attention à ce qu'il se passe autour de nous ; désolé les amis, mais là je ne peux vraiment rien faire pour vous aider s'il y a besoin...
Le bougre paraît de plus en plus enragé, il ne cesse de me rentrer dans le lard avec autant de hargne que si je lui avais coupé les bijoux de famille. De mon côté, je multiplie les désaxes et les esquives pour mieux le prendre à contre-pied ou pour lui assener un coup de poing ou de pied.
Craaaaac... Ca y est, je lui déboité la rotule à cette tête de nœud ; pas le temps de réfléchir au prochain coup, je dois le finir maintenant.
Merde... Il a paré et a même réussi à me repousser. Y a pas, il est balèze ce bonhomme...
Mais bon, il reste en mauvais état... Je charge, il pare quelques uns de mes coups et... Putain ! Il m'a touché ce crétin !
Dans sa main gauche, j'aperçois une dague ruisselante de sang... De mon sang.
Il m'a eu en plein dans l'abdomen et ça saigne plutôt pas mal... Ha, il veut jouer à ça avec moi ?
Il se redresse et recommence à m'attaquer, je me défend tant bien que mal et parvient à lui assener un violent coup de pied qui le repousse à quelques mètres, je lui ai surement fêlé une ou deux côtes dans la manoeuvre et il n'a pas l'air d'apprécier... Il tente de revenir mais, piochant dans ma sacoche, je lui envoie trois carreaux qu'il n'a pas le temps d'esquiver. Un dans chaque épaule et un autre dans le bide, ça le stoppe net.
Il chancelle et s'écroule...

Reprenant un peu mon souffle, je m'approche de lui avec un peu de méfiance... Il n'est pas mort.
Il gît, sur le ventre et semble souffrir le martyr. Je le retourne d'un violent coup de pied...
A peine est-il face à moi qu'un coup de feu retenti...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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25. 03. 2009, 15:17

* Putain mais quel con... * furent les dernières pensées claires et intelligibles qui ont raisonnées dans ma tête. Moi-même je ne sais si elles s'adressaient plutôt au Barde Sanglant ou à son adversaire. Les deux peut-être. Ensuite, j'avais fondu vers le sol à pleine puissance. La vitesse avait toujours été mon fort. Après plusieurs décennies à la perfectionner sans relâche, je savais que je pouvais devancer cette balle sans trop de mal. La vitesse était impressionnante, mais après le fragment seconde qu'il me fallut pour atteindre le sol, je me posais sur la surface de pierre comme si j'avais flotter tranquillement. La douleur me transperça l'abdomen, avec une lenteur exaspérante en comparaison de l'éclair de ma descente vers le sol.

J'étais sur le point de descendre aider les autres. J'avais attendu le plus longtemps possible, mais le situation ne me permettait plus de patienter une minute de plus. Il aurait été simple de descendre faucher les vies par derrière, furtivement, comme une ombre tranchante, d'agir trop vite pour qu'ils puissent réagir tout de suite. Seulement, les choses ne s'étaient pas passées comme cela. Il avait fallu que la mort vienne fondre sur l'un d'entre eux. J'avais à peine eu le temps de comprendre, j'avais plongé.

La plaque de métal sous le cuir de mon bustier s'enfonçe dans ma chair, m'envoyant les vibrations de l'impact dans tout le corps, faisant vibrer de douleur mes nerfs. Immobilité totale. Contraste de vitesse extrême. Juste de quoi surprendre cet imbécile. Pauvre naïf... Tu peux baisser ton arme. C'est comme si tu étais déjà mort.

Les yeux de granit clair me regardent sans comprendre. Un instant je le laisse contempler son trépas inévitable au fond de mon propre regard qui le toise sans la moindre once de pitié. Puis je laisse la rage embraser mes yeux comme mon âme. Je ne laisse pas le temps de croître à l'étincelle de compréhension et de peur qui est née dans ses pupilles froides. Je saisis son poignet, le tord violemment vers lui par un chemin peu naturel. Ses os émettent un craquement délectable qui résonne dans son membre et le mien. Mes lèvres bougent subreptiscement, mimant en silence un "Adios". C'est allé vite, mais je sais qu'il l'a compris. La mort accélère souvent la compréhension de ceux qu'elle serre déjà entre ses bras. J'appuie sur la détente. Une fois, deux fois, trois fois. Clic. C'est fini pour toi.

J'abandonne à terre l'arme déchargée et le corps transpercé de part en part. Je n'aime pas l'équité. Un tir à bout portant pour moi, tout le reste pour l'imbécile qui a tiré en premier.

Fin du ralenti. Je fais volte-face avant de m'envoler vers mes prochaines victimes. Mon regard croise celui du Bibliothécaire sanguinolent, mais je ne m'y attarde pas. Ce n'est pas encore le moment. Je n'ai pas encore payer ma dette. J'ai encore du sang à verser.

Je ne suis déjà plus là. Je dois maintenir ma vitesse le plus longtemps possible si je veux nettoyer les lieux de toute cette présence souillante. Un éclair dans mon esprit demande silencieusement à Cryzer de se dépêcher. Puis toute suite de pensées cohérentes déserte mon crâne. Seul le but compte. Le but, et la manière de l'atteindre. Tintement clair résonne sur la pierre. Scintillement lunaire sur l'acier étincelant. Il ne manque plus que les flots de rubis, et le tableau sera complet en cette nuit de combat et de colère.

Les lames fauchent trop vite pour ceux qui tombent sans même avoir le temps de se retourner. Je me laisse emporter par le flot courroucé de cette danse mortelle, me laisse ennivrer par les effluves suaves et alléchants du sang chaud s'échappant de cadavres fumants. Il faudra toute la furie dont je dispose pour réussir à jouer les digues, parce que j'ai trop tardé, ils ont réussi à rassembler une bonne partie des leurs. La plaque de métal tordu contre mon flanc tinte contre les dalles du sol alors que je m'en débarasse pour dégager mes mouvements. Puis le ballet reprend aussitôt, comme s'il ne s'était jamais arrêté. Mais, ça y est, ils ont compris qu'un ennemi à leur effigie décime leurs rangs. Trop tard, le loup est dans la bergerie.

Autour de moi, au-delà du sang et des ennemis, il y a les autres, épuisés par leurs combats précédents, affaiblis par leurs blessures, mais les yeux toujours brillants, cet éclat qui emplit encore tout l'édifice des fondation jusqu'à la cime. Cette étincelle qui nourrit mon énergie à décimer les porcs qui ont osé souiller ces lieux sacrés. Ceux qui acculaient Xezbeth finissent la gorge béante. Je m'apprête à aller régler leur compte à ceux qui s'attaquent à Blood. Je ne sens même pas les quelques entailles qui me lacèrent les avant-bras. Je ne fais pas attention à mon abdomen touché. Je veux les tuer, tous simplement les tuer, tous jusqu'au dernier.

Les corps tombent, le sang se répand, ma vitesse diminue. Je redeviens une proie comme une autre, simplement animée d'une rage un peu plus meurtrière peut-être, avec encore assez d'énergie pour faire reculer, portant des assauts haineux et assénant des regards plein de flammes. La plupart sont équipés d'armes à feu et sont formés au corps à corps. J'esquive les balles avec le moins de mouvements possibles, récoltant quelques erafflures, et je contre-attaque, devant, derrière, partout où ces chiens tentent de m'atteindre. Ils ont compris que ma vitesse avait ses limites. Et la surprise passée, ils redeviennent de sérieux adversaires.

J'entends les carreaux fusés. Turmac s'est remis à l'oeuvre malgré ses blessures. Maintenant que je lui ai dégagé le périmètre, il peut s'occuper de couvrir les autres sans trop craindre pour lui. Un poignard me perfore le flanc. Je tranche la tête de l'impudent. D'une pulsion fatiguée, je parviens à atteindre le sommet d'une étagère encore debout. Le sol est poisseux de sang, et les irréductibles défenseurs semblent de plus ne plus improbables, seuls contre les restes du commando. Est-ce vraiment possible, de vaincre malgré le nombre? Est-ce vraiment possible? Je ne veux pas de la réponse. De toute façon, on arrive tous au bout. Si Cryzer ne se dépêche pas, on va y passer.

Je ne suis déjà plus là. Je suis devant le nuage de balles. Finalement, je n'avais pas tout prévu, et je n'en étais pas capable. J'entends des pas derrière moi. C'est bon, il s'en est tiré.

Je commence à voir flou. Mais il me reste quelque chose à faire. M'assurant qu'aucun de mes compagnons n'est dans une position plus désespérée que la situation générale déjà très dégradée, je m'élance, dans un regain d'énergie. Krovski. Je dois lui prendre le détonateur. C'est lui qui l'a. Et ce putain d'enfoiré est toujours vivant. Vitesse 75%. Je passe derrière lui sans un bruit, dans un mouvement à l'harmonie parfaite, silhouette évoluant dans un silence étrange au milieu du vacarme. Ma main se referme sur le boîtier fatidique et s'en empare avant que l'autre ait eu le temps de quoi que ce soit. De toute façon, cet abruti n'a pas sa place dans ce combat, il aurait mieux fait de rester devant ses ordi à la noix.

Alors que je m'éloigne pour mettre en sécurité le bouton de mort, je sens un objet froid pénétrer mon corps déjà perclus de coups, de balles, et d'entailles profondes. Le silence s'empare de moi, tandis que je vois le sol se rapprocher à une lenteur angoissante. Cela va-t-il faire mal? ... De toute façon j'ai déjà trop mal ailleurs pour pouvoir réellement sentir ce choc-là. Mes genoux heurtent en premier les pavés durs. Une gerbe de sang s'échappe de ma bouche emplie d'un gout métallique et sucré, me faisant un tapis rouge sur le sol. Ma joue vient se poser dans ce velours luisant et sombre. J'entends vaguement les cris autour. Je sens dans le sol les vibrations de pas qui s'approchent. Il semblerait que je l'ai sous-estimé. Et maintenant il vient réccupérer son bien.

Mais apparemment, lui non plus ne doit pas aller plus loin. Entre mes paupières lourdes, je vois son visage flasque venir s'écraser sur les dalles à côté de moi. Il est déjà mort. Mon corps s'engourdit doucement. Je sens les larmes piquer mes yeux. Mon enveloppe charnelle a atteint ses limites, trop de plomb ayant déchiré les chairs, trop de lésions, trop de sang perdu. Les larmes coulent sur mes joues. Mon coeur se serre. J'ai échoué. J'ai perdu. Lamentablement perdu. Le seul espoir qu'il me reste est que Cryzer parvienne à les sortir d'affaire avec un des systèmes de sécurité, avant qu'ils ne succombent comme moi. Je sens le sang couler au coin de mes lèvres et ruisseler sur mon menton, se mêlant au flot de larmes. Bizarrement, je sais déjà lequel se tarira le premier...

Tant que ce n'est pas le leur... après tout qu'importe...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Evangéline" (25.03.2009, 17:21)


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26. 03. 2009, 09:16

Cryzer avait bien fait de filer son sabre à Xezbeth, enfin, à Sustrugiel. Finalement, il se demerdait pas si mal. Bien entendu, il n'avait pas l'habitude de se battre de toutes ses forces, et encore moins avec un tel sabre. Il faisait tant de mouvements qu'il était désormais épuisé. Une longue éraflure le piquait sur l'avant bras droit, mais elle n'était pas bien profonde. Ce qui l'inquiétait plus, c'était les deux balles qu'il avait pris dans la jambe droite et celle qui s'était enfoncé dans sa clavicule. Il était désormais hors d'état de combattre mais les adversaires ne s'intéressaient plus à lui de toute façon.

Avec un sourire de triomphe, Xezbeth s'affala lorsque soudain l'impensable arriva. La personne habillée comme les assaillants qui les décimait s'effondra. Il ne pouvait pas la laisser comme cela. Même s'il ne savait pas qui c'était, il avait un honneur, et quiconque l'aidait méritait de vivre. Par contre, c'était pas gagné. L'ennemi contre qui elle s'était battu s'était lui ausi effondré à ses côtés. Le vampire s'approcha en rampant des deux gisants. Il avait abandonné le sabre, trop lourd. Désormais c'était la douleur qu'on lisait sur son visage. Tout ça parce que Cryzer s'était cassé. D'accord, il lui avait laissé son arme, mais bordel, pourquoi s'était-il cassé par les conduits d'aération? Enfin, là n'était pas l'essentiel pour le moment.

Arrivé au niveau des deux vampires, Xezbeth dégaina sa petite dague. Elle était tout juste assez tranchante pour que rapidement la tête du "méchant" soit détachée de son corps, et Xezbeth, suivant l'idée de Sustrugiel, gouta du bout de la langue son sang. Un vrai délice. Pas vraiment le sang d'une grande famille vampirique, la puissance d'aucun vieux vampire ne coulait là-dedans, mais un incoyable pouvoir de régénération. Xezbeth sentait déjà sensiblement ses blessures se refermer, ce qui ne prévisageait rien de bon, étant donné que les balles étaient encore bien enracinées dans sa chair. On verrait après pour sortir tout ça. Il lui vint toute fois une idée.

Prenant sa dague, il se taillada la langue et prit une longue gorgée du sang de l'assaillant. La bouche ainsi pleine de son sang antique et du pouvoir régénérateur de l'autre, il rampa jusqu'à la personne qui les avait sauvé. Se penchant vers sa blessure sa plus profonde, il fit y gouter un fin filet le sang mêlé pour soigner plus rapidement la blessure. Il vint enfin vers la capuche qu'il souleva. C'est alors qu'il comprit. Il la connaissait elle! Comment s'appelait-elle... Eva... Evion... non, Evangeline! Xezbeth manqua de tout recracher, mais contint sa réaction de surprise. Raison de plus pour la sauver. Il lui ouvrit doucement la bouche et y fit couler le sang encore présent dans sa bouche. Il la vit déglutir difficilement, puis avec un peu plus de vigueur. Malheureusement, la source était tarie.

Il lui fallait encore du sang, et Xezbeth n'aurait pas la force de ramper jusqu'au vampire mort. Il s'entailla alors le poignet droit. Ce serait plus facile pour la faire boire. Il cola son poignet sur la bouche de la vampire qui s'y accrocha comme une sangsue. Des sensations grisantes l'envahirent alors. Il n'avait jamais connu ça. L'impression de se donner tout entier à quelqu'un, comme un plaisir dépassant la chair et l'esprit. Un long orgasme souverain. Rien de ce qu'il n'avait jamais connu. Il sentait son sang partir et revigorer la personne qui le buvait désormais avec une véritable vigueur, comme par instinct de survie.

Les yeux de Xezbeth se refermèrent lentement. C'était grisant, mais aurait-il assez de sang pour les soigner elle et lui? C'est au moment même où ses paupières se clorent qu'il vit la haute silhouette s'approcher d'eux.


*Oh putain...*
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

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26. 03. 2009, 13:11

Un vampire tenait dans ses mains une épée évidé, regardant de haut les deux "gosses" de la bibliothèque, sur son visage apparaissait un sourire de victoire et son corps était pratiquement couvert de sang, non pas le sien, mais celui du propriétaire de l'arme.

Alors qu'il soulevait la lame pour assené un dernier coup aux vampires les trace de sang sur son corps coagulèrent instantanément, on pouvait voir a travers ses yeux la douleur des lames que le sang avait formé a travers lui,
peu de temps après Bloodlovin se saisit de son épée, une large plaire ouverte a l'épaule, et une blessure assez superficiel au visage, sans compter les différentes plaies par balle,
ses yeux brillait au travers du filet de sang qui lentement masquait ses traits, devenant peu a peu un masque pourpre, masque mortuaire pour quiconque lui ferait face.

Il sépara Xezbeth et Evangéline avant de s'écrouler près d'eux.

"C'est pas encore l'heure de laissé tombé le rideau, y a la bombe, et, les aut..."

Sachant qu'il allait finir par perdre conscience afin de se régénéré sans brulé trop d'énergie il déposa sa gourde empli de sang dans la main de Xezbeth puis plongea dans une léthargie réparatrice.

Un petit groupe entra, parmi eux un homme récupéra le boitier du détonateur qu'il avait rapidement repéré au sol puis il demanda aux troupes d'investir les lieux et sécurisé le périmètre, désormais il était le seul de son groupe dans les parages.

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26. 03. 2009, 17:39

Décidément, on s'était donné le mot pour venir faire une petite visite de la Bibliothèque...
Je n'avais pas eu le temps de tout comprendre... Evy était apparue d'un coup et m'avait même sauver le peu de peau qu'il me restait avant de se faire avoir ; Xez' lui avait à son tour sauver la mise ; et Blood' en avait fait de même pour le mioche... On aurait jouer aux dominos version grandeur nature que ça n'aurait pas été plus réussi.

Maintenant, un guss tronait au milieu de la pièce. Les étagères renversées, les taches de sang et les cadavres ne semblait pas le géner...
Plutôt grand le bougre, deux bons mètres à n'en pas douter ; et une belle petite artillerie accroché sur lui. Dans le genre "je suis un gros méchant" ça se posait là.
De mon côté, je tenais plus le rôle du mec complètement fracassé qui s'accroche on ne sait pourquoi à quelque chose qui ne lui apporte rien... En l'occurence, c'était à ma non-vie que je m'accrochais sans trop savoir ni comprendre pourquoi.
Je pissais le sang et ne devait pas avoir l'air bien dangereux pour que le type ordonne à ses hommes de le laisser seul avec mes restes et ceux des trois autres cadavres qui gisait à quelques mètres de lui... Il avait l'air calme... Ses yeux se posèrent sur les cadavres de ses coéquipiers et il esquissa un sourire avant d'éclater de rire.


- Et bien mon cher Turmac, je ne pensais pas que votre résistance serait aussi dévastatrice.
- Pardon, mais on se connait ?
- Vous ? Non, vous ne me connaissez pas... Mais j'ai deux trois informations sur vous.
- Ah... Et je suppose que je ne saurai sans doute jamais qui te les a données ?
- Oh, dans l'état où vous êtes, je suppose qu'il n'y a pas grand risques que vous puissiez faire quoi que ce soit de compromettant si je vous les divulgue.
- Alors expliques moi tout ça mon cher... Mais laisses moi fumer et boire durant votre récit.
- Comme il vous plaira...

Je sortais ma pipe que je bourrais de tabac avant de craquer une allumette et d'y foutre le feu... Un épais nuage de fumée s'échappa de ma gorge et monta vers le plafond tandis que je me saisissais de ma flasque pour me délecter de son contenu pendant qu'on m'expliquerait le pourquoi du comment de toute cette embrouille...
Le tocard encagoulé commença ses explications :


- Voyez vous mon cher, cette opération n'a rien de personnelle... Notre client ne voulait nullement faire de vous des dommages collatéraux, mais les lois de la guerres sont ainsi faites. On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs, n'est-ce pas ? Bref, si votre chère Bibliothèque va finir en poussière, c'est uniquement dans le but que les clans neutres d'Ultima prennent partie pour l'un des deux camps en présence... Personnellement, je ne suis qu'un mercenaire et je me fous royalement de ce qu'il adviendra de cette ville une fois mon travail fini ; mais m'est avis que tout va s'embraser dans peu de temps... Enfin, vous ne serez plus là pour profiter du spectacle. De toute façon, vous ne vous en seriez pas mêlé et vous n'auriez rien fait si ce n'est monopoliser un emplacement stratégique de choix avec vos bouquins stupides.
Vous vous demandez sans doute en quoi votre mort et la disparition de ce tas de pierres fera se décider les clans neutres ? C'est simple comme bonjour, ce bâtiment est un symbole... Si la Bibliothèque tombe, c'est tout le statu quo qui maintient la paix qui s'écroule. Sans Bibliothèque, plus de négociations possibles entre les différentes factions et donc, plus de paix durable...
- Et tu penses que ça fonctionner votre combine ?
- Je ne suis pas là pour penser...
- Dommage pour toi.

On ne se méfie jamais assez de l'eau qui dort... De même, on ne se méfie jamais assez de ce qu'est capable de faire un homme blessé, poussé à l'extrême et à qui l'on vient de donner une raison de vivre.
Non pas que je souhaitais que les choses restent comme elles étaient... Mais je ne voulais pas que la bibliothèque tombe... Ils en avaient fait un symbole ? Libre à eux, mais moi je souhaitais juste que ces livres, ces récits, ces rapports, ces comptes rendu de ce qu'était le monde dans lequel nous non-vivions restent à disposition pour que, peut-être, un jour la minorité dirigeante cesse de faire chier la majorité survivante...

En tout cas, malgré sa carrure et sa politesse, le salopard de mercenaire venait de faire un faux pas.
Me laisser boire et fumer... Manifestement, on ne lui avait pas tout dit sur moi.
Ma flasque avait répandu son contenu à mes pieds, et lorsque le fourneau de ma pipe déversa les braises encore chaudes sur le sol, une gerbe de feu monumentale m'enveloppa de ses bras ardents, mettant le feu à mon visage, consumant mes cheveux, mes cils... C'était risqué, très risqué... Je pouvais y passer si mon plan ne fonctionnait pas... Cryzer, pourvu que tu ne sois pas aussi con qu'avant !

De me voire mettre le feu à moi-même entraina une vive surprise chez mon interlocuteur... Cela ne dura qu'une seconde, mais il ne m'en fallait pas plus.
Mon Shamisen vibra... Une note, une seule...
Le connard patenté s'écroula de tout son long, un carreau en pleine poire.


- CRYZER !!!!!
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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29. 03. 2009, 05:31


Firunbel se dirigeait vers la Bibliothèque accompagnait de Stance et de l'envie de pressante de revoir ce lieux presque saint, exempt de l'ancienne pourriture qui faisait l'identité d'Ultima Thule. Et bien que cela fasse bien longtemps qu'il avait le projet de revenir dans cet havre, des affaires d'ordres "administratives" l'avaient retenu dans son quartier, encore en proie aux assauts de vampires mégalomanes et pathétiques. Il était donc heureux d'associer l'antique édifice à cette nouvelle période prospère que connaissait ses vassaux.



Le vieux vampire s'arrêta un instant dès qu'il fut en vue du bâtiment, se délectant sans retenu de cette joie retrouvée. Et au sein de son esprit, un écho l'interpelle, le tirant de ses rêveries :



- "Oh! Grévin! Tu y vas ?"

La Vielle Stance révélait une fois de plus son impatience, bousculant son porteur dans ses pensées. Celui-ci se remit en chemin, profitant du statut de la zone neutre pour se libérer de ses prudences.

Je marchais une nouvelle fois dans la rue de la Bibliothèque, mon deuxième foyer. Cette harmonie parfaite de forme et de matière, de pensées et d'écrits, de connaissances et de savoirs. Ce sanctuaire semblait déjà s'ouvrir à moi, faisant ressurgir dans mon être tous mes souvenirs agréables qui ont marqués ma vie presque éternelle. Mon extase fut complète lorsque je sentis sous mes pas le sol marbré du hall du bâtiment, m'apportant un torrent de Nuances et de plaisirs. J'avais oublié comme ce lieu était emprunt de Magie et d'Harmonie. Je passais lentement dans les rayons, prenant le temps d'effleurer presque amoureusement les ouvrages oubliés de cet édifice au mes yeux universel.

Soudain des coups de feu et des cris d'agonies retentirent dans l'édifice, comme un glas, le rendant brusquement lugubre et austère. Turmac aurait-il abandonné la Bibliothèque à des vampires trop prétentieux? Le connaissant il leur aurait arraché les bijoux de familles avec les dents s'il le fallait ou fait sauter le bâtiment en entier afin que personne de l'investisse à sa place. Non, se doit être quelque chose bien plus grave. Les Nuances m'apportent instinctivement des réponses, beaucoup de sang à déjà coulé, il y de nombreux morts, des blessés mais aussi des âmes damnées qui me sont familières. Et tandis que mes sens me confirment cela, je dois me résoudre à croiser le fer de nouveau. L'exaspération est alors à son paroxysme, mon humeur massacrante, et mon bras prompt à dispenser mort et jugement. Déterminé à porter secours à mes connaissances, je gravis les escaliers, lentement, au pas, car aussi décidé à arriver au moment opportun. Et tandis que je parcours les corridors poussiéreux de la Bibliothèque je continus à entendre les fracas de la bataille rythmant ainsi mon ascension.

Brusquement plusieurs individus sortirent de l'encadrement de la porte quelques centimètres de moi. La surprise fut totale pour tout le monde et c'est seulement grâce à Stance que je parvins à réagir promptement. Bien que décontenancé par l'originalité de la situation, j'étais habitué à ces combats improvisés d'autant plus que le corps à corps forcé me procuré un avantage plus que certain. Mon armure d'obsidienne luisait aux rayons spectraux de la Lune d'argent et effraya un temps de plus mes opposants. Leur malchance fut de ne pas connaître les rares vampires attachés à ce lieux car ils périrent tous les trois. Sans un mot et sans un cri, mes poings armurés défiguraient leur visage implacablement tout comme ils semblaient aussi remodeler leur âme damnée. Je saisis cependant le dernier, le tenant fermement par le crâne. Et là encore, silencieusement je contractais brutalement tous les muscles de mon bras et commençais à broyer sa tête. D'abords des vibrations parcoururent mon bras, puis de petits arcs électriques. Firent de même. La fin du ballet d'effets sons et lumières fut le craquement de la boîte crânienne étouffé par mes gants d'aciers noirs. Le sang gicla, tout comme la cervelle, se répandant sans délicatesse sur le sol de la Bibliothèque ainsi que mon armure. Mon exaspération n'en fut que plus grande mais je me réjouissais que l'ajout de mes nouveaux modules à base de titane s'avère utiles. Cependant je m'étais résolu à ne pas sortir mes armes afin de ne pas m'agacer et cet énergumène avait réussi à me pourrir la vie même dans la mort.

Bref, je me remis en route, la main sur mon fourreau, dirigeant toute mon attention sur ce que je pouvais percevoir et continuant à marcher lentement convaincu qu'il n'était pas question de vitesse. Je parcourais ainsi quelques mètres les couloirs désertés de la bibliothèque avant de voir trois nouvelles personnes devant moi, montant la garde à une porte.

Les trois hommes armés m'avaient tout de suite repéré, sans doute à cause des cliquetis sonores de mon armure, mais je me jetais sur eux avec détermination. Les balles fusèrent en réponse à mes moulinets d'épée. L’acier volait tout comme la chair était pourfendue et percée. Plusieurs de leurs attaques passèrent outre la défense de mon armure mais n'atteignirent aucun point vital tandis que l'une de mes tentatives venait de toucher un adversaire au niveau de la clavicule. Le coup, que j'avais porté avec force, avait sectionné plusieurs os et côtes avant de provoquer une hémorragie mortelle à en juger par le débit d'organes vitaux déversé par ma victime. Je parais ensuite un coup de couteau sans difficulté puis porté une contre-attaque au second au niveau du bas ventre avant de propulser le troisième à l'aide d'un coup de pied venant "droit du cœur". L'homme s'envola presque dans la pièce qu'ils semblaient garder, ouvrant par la même le semblant de porte pendant que je tentais de contenir ma rage.

Je me tins donc un court instant, réfléchissant sur les détails de leurs morts, m'apercevant une joie à peine contenue que je ne prenais pas plaisir à provoquer des boucheries et que j'observais tous les détails des combats auxquels je prenais part. Dans la seconde d'après je pénétrais dans la pièce que venait d'ouvrir le troisième larron et découvrir avec une stupeur que je dissimulais derrière mon casque Turmac en train de brûler vif. Me voyant faire éruption dans la pièce, précédé par un homme armé, il ne fit qu'hurler en m'ordonnant de l'éteindre à l'aide d'un "tour de magie". Mais à ce même moment, les vieux systèmes anti-incendie du bâtiment se mirent à fonctionner et bien que défectueux un épais filet d'eau dégoulinait de la bouche non loin de Turmac. Celui-ci se jeta dessus comme si il s'agissait de la dernière bouteille d'alcool de l'univers ou d'un nouveau magazine de Playboy. Mai avant que je demande quel était l'origine de ce capharnaüm, une détonation eut lieux...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cryzer" (31.03.2009, 16:43)


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29. 03. 2009, 09:12

Je courais dans les couloirs, me dirigeant d'après mes vagues souvenirs. La bibliothèque paraissait immense. Et cette porte, je n'étais pas déjà passée devant ?
Néanmoins les souvenirs me revenaient, les lieux n'avaient pas vraiment changé et je m'étonnais à reconnaître un couloir ou un autre de temps en temps.
A une intersection je prenais tout droit tandis que des voix m'interpelèrent de la gauche. Je continuais sans m'en préoccupais mais au virage suivant, je tombais sur toute une troupe m'empêchant de continuer.

"Arrête-toi ou nous tirons! Qui es-tu?"

Je me fixais et penchais la tête.

"Ah non les gars c'est pas cool...
- Colle-toi au mur, les mains derrière la tête!
- .... J'ai pas le temps là."

Je me mis en mouvement, les soldats ouvrirent le feu immédiatement. La mitraille ne s'arrêtait pas, moi non plus. Les balles étaient trop lentes pour me toucher, je me déplaçais maintenant au maximum de mes capacités. Tout semblait lent. Leurs paroles étaient incompréhensibles. Les balles étaient vraiment lentes, ridiculement lentes, comment une chose pareille pouvait-elle tuer ?
J'étais tout près d'eux, je pris mon élan et sautai, pris appui sur le mur, rebondis sur l'épaule de l'un des vampires, passai sur l'épaule d'un autre, avant de rejoindre le sol. Je repartis, ils n'avaient pas eu le temps de comprendre ce qui s'était passé. Une intersection me permis de ralentir.
Je retrouvais enfin le poste de contrôle, il n'était pas gardé. J'entrai et refermai la lourde porte blindée.
Je me trouvais devant les commandes, indécis.


"Hum, le bouton rouge avec une tête de mort ? NON
Le bouton jaune avec un missile ? NON
Le bouton vert ? Ah! Le bouton vert ? Euh... Bordel et si je me trompe!"


A ce moment-là j'aperçus les écrans de surveillance, et en particulier la pièce principale. Turmac discutait.
La caméra de l'entrée me révéla un nouvel arrivant... FIRUNBEL?!
Ah Turmac se battait maintenant, quel bourrin celui-là!
...

"Putain mais il s'allume!"

Une voix féminine m'interpela:

"Fumée détectée, activer le système anti-incendie?"

Oui...mais comment ? Je regardai à nouveau les commandes mais ne vis rien qui ressembla a de la fumée, du feu, ou un incendie.

"Voulez-vous activer l'aide ?
- OUI!
- Activation de l'aide vocale. Quelles sont vos consignes?
- Ben là faudrait éteindre Tutur...
- Reformulez.
- Merci de déclencher le système anti-incendie?
- Activation du système anti-incendie et préservation des biens."

Une sonnerie retentit. Des parois vitrées sortirent du plafond pour se placer autour de chaque étagère. Dès que ce fut finit, les buses crachèrent eau et mousse.

"Super ! On peut activer le système de sécurité ?
- Le système de sécurité inclut une isolation intérieure, une isolation extérieure, un brouillage électromagnétique et une auto-destruction, choisissez vos options.
- ...
- Choisissez vos options.
- Oui Oui ! Bon... Isolation extérieure et brouillage électromagnétique!
- Activation."

Cette fois, d'épais rideaux de fers recouvrirent toutes les issues. Je ne savais en quoi consistait le brouillage électromagnétique mais je n'avais envie ni de nous séparer ni de péter...
Je sortis de la salle, la verrouillai par code et partis retrouver les autres.
6 mois de modération... on va dire que ce qui nous tue pas nous rend plus fort^^

"Lorsque les hommes sont amis, la justice n'est point nécessaire,
mais quand ils sont justes, ils ont encore besoin de l'amitié."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cryzer" (31.03.2009, 17:23)


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07. 04. 2009, 16:41

Enfin ! Cryzer avait donc réussi à retrouver le centre de contrôle et à appuyer sur le bon bouton... Il avait progressé durant toutes ces années... Ou alors était-ce simplement de la chance ?
Quoi que ce fut, j'avais maintenant autant de sex-appeal qu'un rat crevé et je n'allais surement pas être "présentable" pour un petit bout de temps... Le temps que me tissus calcinés cicatrisent correctement, je pouvais bien compter sur une bonne semaine.

Firunbel était donc revenu trainer sa carcasse dans le coin... Des lustres qu'on ne l'avait pas vu celui-ci ; et, chose amusante, personne n'était venu quémander après lui lors des bonnes grosses tractations diplomatiques qui avaient secoué la ville. Sûrement que les grands pontes savaient qu'il ferait exactement comme bibi et qu'il déciderait de se prendre pour la Suisse...
En tout cas, j'étais content de revoir sa gueule... Enfin, ce qu'on pouvait en voir. Toujours la même armure bizarre et toujours ce maintient digne des chevaliers du XVIe siècle... Et puis son épée encore plus zarb' que tout le reste de son équipement... Il avait pas pris une ride le vieux.


- Alors, on revient s'encanailler à Ultima ?
- Bonsoir Turmac, je suis tombé à point nommé ne pensez-vous pas ?
- Bordel, t'as même pas arrêter le vouvoiement...
- Et vous, vous n'avez pas arrêter l'alcool et le tabac je présume ?
- T'as raison, on ne se refait pas ! Viens plutôt m'aider à remettre l'équipe sur pied...

Le chevalier vampire m'aida donc à installer Blood', Evy et Xez' un peu plus confortablement, le temps qu'ils reprennent leurs esprits...
Ils étaient pas beaux à voir... Ils en avaient pris plein la gueule et un coup de sabre heureux avait même déchiré une partie des vêtements de la chieuse de service, ce qui laissait entrevoir un peu plus que d'habitude ses appâts. J'interceptais même un coup d'oeil plongeant qui se voulait furtif de la part de mon adjoint ambulancier du moment.
Mais nous n'avions pas trop le temps de jouer à reluki-reluka... Cryzer avait même intérêt à rappliquer dard-dard. Si nos chers visiteurs revenaient, on ne serait pas trop de trois pour défendre la bande de comateux qui gisaient maintenant contre un mur...
A bien y réfléchir, on allait sûrement ravoir de la compagnie ; le système de sécurité était enclenché et personne ne pouvait sortir sans moi pour la bonne et simple raison que j'étais le seul à connaître le code permettant de déverrouiller toute la Bibli...


- Vous m'avez l'air mal en point Turmac...
- J'en ai vu d'autres... Bon OK, j'avoue. Je me suis aussi senti mieux que ça, mais là, on ne peut rien faire si ce n'est attendre.
- Vous avez raison. Mais puis-je me permettre...
- D'arrêter de me vouvoyer ? Bien sûr, te gênes pas.
- Humpf, puis-je me permettre de vous suggérer d'éviter de vous immoler à l'avenir ?
- Merci du conseil, j'y aurai jamais pensé !
- Ne soyez pas aussi sarcastique. Et puis d'abord, qu'y a-t-il dans votre mixture pour que cela prenne aussi bien feu ?
- Oula, je te vois venir toi avec tes questions... Je ne te filerai pas ma recette.
- Au moins aurais-je essayé...

Nous éclatâmes de rire.
Puis, il y eut un mouvement...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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08. 04. 2009, 20:58

Blood se redressa brusquement, son regard parcourait la salle, il ne ressentait même pas l'eau sur lui, ni rien d'autre d'ailleurs, instinctivement il se dirigea vers le corps de l'un des assaillants, saisissant son aiguille il déchira d'un geste vif une partie de l'oreille de l'homme, se saisissant d'un petit boitier et continua a fouillé l'homme jusqu'à déchiré son poignet et extirpé un petit boitier.

"Équipement datant de peu avant la guerre nucléaire, haute technologie jugé inutilisable avant un retour a des armes plutôt pré-médiéval de toute évidence en bonne état...."


Il appuya sur un des boutons du boitier et on pu entendre:

"U*dziiit*té en po*dziiit* déployez *dziiit* zones, nous allons *dziiit* poste de controle*dziiit* éteindre et surveillé*dziiit**dziiit*.

*dziiit**dziiit**dziiit**dziiit*

change*dziiit**dziiit* tenez*dziiit**dziiit* éffaçez toutes traces*dziiit**dziiit* bombe, sang, corps, matériels, nous devons *dziiit*rapports, preuves et données des conférences, puis sa*dziiit*la place de*dziiit* je sais il est des notres mais nous devons*dziiit**dziiit* afin que les masses se*dziiit**dziiit*.
Sachez que l'unité 3 ne*dziiit**dziiit* il y a un traitre probablement envoyé par Is*dziiit* ainsi si vous respectez les or*dziiit* vous ne devriez pas rencontré d'alliés*dziiit**dziiit* cibles, vous pouvez tiré a vue même sur l'u*dziiit*.
Changez de chanal selon la procédure de sécurité, *dziiit*miné."


Blood essaya de changé de fréquence quand soudain un voyant rouge s'alluma sur l'appareil, de toute évidence la "procédure" fonctionnait comme une combinaison de coffre-fort a cadran et Blood s'était trompé de "combinaison".

"Les gars... je crois qu'on a un problème, je sais pas si vous avez tout entendu mais UT est miné et ils veulent faire le ménage... de plus ce truc veux pas s'éteindre... on fait quoi?"

Il regardait de ses yeux vide Firunbel et Turmac avant de collé la gourde dans la bouche de Xezbeth et regarder les yeux fermé d'Evy.

"Vaudrait surement mieux se planqué et réfléchir calmement, je pense qu'il feront pas sauté la bibli si les portes sont fermé..."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "ninix" (08.04.2009, 21:07)


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01. 06. 2009, 14:39

Une restructuration urbaine éclaire en perspective... Dans le genre grosse embrouille qui pue ça n'avait pas l'air trop mal.
Quoi qu'il en fut, Blood' avait repris ses esprit et jouait les nurses avec le mioche, lui filant à téter une gourde remplie de sang afin qu'il soit de nouveau sur pied. Firunbel restait les yeux rivés sur la porte, les sens en éveil pour voir si personne n'avait la bonne idée de radiner directement sur nous histoire de nous utiliser comme clef de sortie. Evy était salement amochée et elle ne se relèverait surement pas avant quelques heures...
Quand à moi, je me creusais les méninges pour démêler ce sac de nœuds...

En résumé, nous avions un nombre de visiteurs inconnu qui crapahutaient un peu partout dans la Bibliothèque avec la ferme intention d'en sortir pour tous nous envoyer ad patres et jouer aux urbanistes en herbe avec Ultima Thule ; Cryzer vadrouillait je ne savais trop où en tentant certainement de sauver sa peau avant toute chose et nous étions cinq à ne plus être en complète possession de nos moyens...
Par une association d'idées fulgurante provoquée par une bouffée de nicotine et une lampée de cocktail molotov, je me remémorais quelques principes de tactiques militaire. Faire sauter toute la ville n'avait pas de réel intérêt, mais en faire sauter une partie pouvait s'avérer intéressant dans l'optique d'une offensive à grande échelle sur un point particulier ; en tenant compte de la position stratégique qu'occupait la Bibliothèque, on pouvait se rendre vite compte qu'en faisant sauter tout les bâtiments en ligne droite en passant par le centre d'Ultima Thule aménageait un boulevard permettant une avancée massive de troupes afin d'établir une ligne de front pouvant être rapidement approvisionnée et sécurisée. Restait à savoir vers quel secteur allait être établie cette putain de ligne et à l'initiative de quelle faction... Avec une telle opération coup de poing, la faction qui déclencherait les hostilités allait sûrement rallier beaucoup de clans neutres, impressionnés par une telle démonstration de puissance. On pouvait d'ors et déjà estimé qu'elle rallierait au moins 75% de ces clans et que la faction d'en face n'aurait d'autres choix que de capituler ou de se faire exterminée.

J'avais raison, c'était trop beau pour durer cette période de paix... En soi, je m'en balançais qu'ils se foutent sur la tronche. Mais qu'ils fassent sauter la Bibliothèque et qu'il s'en prenne à moi en premier, c'était un peu raide comme combine.
Fort heureusement, nous pouvions encore stopper tout ce merdier. Il fallait à tout prix que nous nous rendions dans le rayon géographie et aménagement du territoire tout en faisant un rapide détour par celui destiné à l'archivage des actions militaires qu'avait connu la Ville. En partant des données présentes à nous, nous pourrions peut-être deviner le tracé de la zone de démolition et empêcher que tout ne vole en éclat...


- Firu, Blood', vous vous sentez de déplacer les deux macchabées ?
- Pourquoi faire ?
- Faut qu'on se magne le train d'arriver au rayon Géographie. Faut aussi passer par les archives militaires.
- Ca ne nous dis toujours pas pourquoi...
- En clair, y a de la restructuration Haussmannienne dans l'air et on est en plein sur le tracé.
- Et ?
- Mais t'es con naturellement ou t'as fais des études pour le devenir ?! Avec des plans de la ville et des archives sur les différentes embrouilles qui ont déjà eu lieu, on peut deviner comment ils veulent faire sauter les immeubles et empêcher un nouveau conflit du genre qui craint un max.
- Pourquoi ne pas simplement préserver la Bibliothèque ?
- Pour qu'elle devienne le point stratégique principal d'une nouvelle gueguerre ? Non merci. On va désamorcer la majeur partie des bombes !
- Dans le genre, t'es optimiste...
- Si t'es pas content, t'as qu'à rester là et attendre de voir si tout ne finis pas par s'arranger tout seul. Dans le genre optimiste, on fait pas mieux je pense.
- Ca va, j'ai rien dis...

Il nous fallait passer par la bouche d'aération qu'avait emprunter Cryzer quelques minutes plus tôt, ça n'allait pas être de la tarte...
Blood attrapa Xez' et le fixa sur son dos, Firunbel (étant le moins amoché) s'engouffra dans le conduit en tant qu'éclaireur...
Comme d'hab', le boulot chiant c'était pour bibi. Il allait falloir que je me dépatouille avec la grosse... Je saisissais donc Evy par la taille et sautait d'étagère en étagère afin d'atteindre notre point de sortie. De la main gauche, je m'agrippais à une poutre et m'engouffrais dans l'étroit passage lorsque mon fardot m'échappa. Je rattrapais la petite par ce qui s'offrit à moi et qui, en l'occurence, occupait pas mal d'espace... Pourquoi ne pouvait-elle pas se réveiller ?
Malheureusement pour moi, j'étais aller un peu vite en besogne quand à mon pronostique et, alors que je m'agrippais à l'une des protubérence mammaire de celle que je tentais désespérément de ne pas laisser tomber, un violent coup de poing m'atteint au visage, suivi d'une volée d'insultes toutes plus salées les unes que les autres... Evy était sortie du cirage...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Turmac" (01.06.2009, 14:40)


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01. 06. 2009, 18:17

- CHIOTTE BORDEL DE MERDE PUTAIN DE TA RACE!!! Espèce de sal porc mal léché, d'où tu sors le droit de fourré tes sales pattes de pervers sur moi, pauvre con lobotomisé à coup de Play-Boy?!?! Couilles molles!! Tu pues encore plus fort que d'habitude!!! T'as la face fondue comme du caramel à base de merde de lycan et tu crois que tu peux seulement prétendre à penser en profiter que je suis inconsciente pour assouvir tes besoins avilis?! Espèce d'enculé! Ôte immédiatement cette main de ma poitrine où je te castre comme il faut et on aura plus besoin de se demander pourquoi tu te rabats sur des putains d'humaines que tu tues ensuite pour les réduire au silence!! Chiotte!

Le bruit sec et craquant du nez de l'interpelé sous mon poing me calma un peu. Une expression de rage outrée tordait mon visage, tandis que, avant qu'il ait pu réagir, je m'aggripai à son bras indument placé et me hissai dans le conduit au-dessus de moi en prenant appui sur lui. Je pris soin au passage de bien appuyer de tout mon poids sur sa tête. Non mais quel gland je vous jure...
Pendant qu'il montait à son tour en tenant son nez vomissant un flot rouge, je lui fichai au passage un coup de pied.

- Et ça, c'est pour toutes les choses désobligeantes que t'as pu penser.

Cet accès de colère brutale m'avait totalement sortie des brumes de l'inconscience, même si mes blessures se régénérant encore me lançaient sérieusement. Pendant que Lourdeau 1er se hisse dans le conduit tant bien que mal (il faut dire qu'il n'est pas en très bon état), je me saisis de l'étui métallique accroché à ma ceinture, activai mécanisme, et ingurgitai la pillule tombée dans ma main. Encore un truc technologique dont je ne comprenais pas le fonctionnement exact, mais qui était censé aider la régénération.

Turmac m'avait rejointe dans le boyau d'aération. Sa peau noircit exalait une atroce odeur de chair brûlée, et son nez cassé sanguinolent n'arangeait pas le tableau. Une bouffée de remord monta dans ma poitrine. J'aurais ptête du réfléchir trente secondes avant de lui exploser le pif comme ça...
Les autres ne s'étaient pas arrêtés, conscient que ce n'était que moi qui avait du m'éveiller. Ils nous attendraient probablement au prochain croisement.


Nous nous dévisageâmes un instant en silence. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu, comme ça, en face... Malgré ses chairs carbonisées que la régénération commençait toute fois à éclaircir, l'éclat de ses yeux restait et était resté le même. Les deux topazes sombres et dures me fixaient. Décidemment, la distance entre lui et le monde ne changerait donc jamais...

Je détournai la tête et lui tendit une de mes capsules miracles.

- Tiens. Chais pas c'que c'est exactement mais c'est supposé aider. ... Désolée.

N'ayant pas envie d'entendre une de ses répliques acerbes, et n'ayant même pas envie d'entendre quoi que ce soit, j'enchainai en tournant les talons. Mon courage et mon aisance n'avait pas augmenté durant tout ce temps. J'étais toujours cette Evangéline qui avait tendance à s'emporter autant qu'à fuir.

- Je suppose qu'il faut se dépêcher. Allons-y.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

34

29. 06. 2009, 19:09

C'est pas vrai, je l'ai fait!

Je n'arrivais pas à la croire...Je détachai le foulard blanc et délavé noué autour de la branche du saule qui se dressait devant moi.
« Le dernier arbre quand on se rapproche d'Ultima, et le premier lorsque l'on s'en éloigne »

J'avais attaché le chiffon à l'arbre à mon départ, il y a quelques décennies, ne croyant pas vraiment le revoir un jour. Et pourtant.
Elle était là, se dressant sous mes yeux de tout son orgueil de jeune fille. Ultima la rouge, Ultima l'immortelle.
Bien des spectacles m'avaient été offerts durant mon exil mais aucun ne m'avait procuré le sentiment que je ressentais là. Je le savais maintenant. « Je
suis à la maison! »

Le vent se lève dans mon dos, il faut me hâter, la tramontane est synonyme d'aurore dans cette partie du globe, et l'aurore est synonyme d'horreur pour un suceur...

En passant les énormes arches de l'entrée de la ville, un premier choc me fige... Quel silence!
Trop calme. Pas une pétarade, pourtant il est encore tard... Pas un hurlement d'agonie, même pas le doux son d'une orgie sanglante de fête de prise de quartier... juste le vent qui souffle.
Ultima serait devenu une ville fantôme?
Ce n'est pas possible, elle a survécu jusqu'ici à de nombreux périls, les lycans, les tocards d'Ultima II et j'en passe.

Je dois en avoir le cœur net...

Mon quartier attendra, si quelque chose se passe, je connais LA personne qui sera au courant. Et j'ai la chance d'avoir été son pote, même si je suis loin de savoir si se sera toujours le cas.
J'ai nommé Turmac, le pire fouille merde que la ville est jamais connu. Le chef de tous les plans foireux. Le roi des racleurs de slips qui trouverait une paille dans une botte d'aiguilles si en échange on lui file une bouteille de gnôle, une pute bien saignante, ou 1 numéro inédit de FHM ou Playboy...

S'il s'agit d'une trêve ou d'un cessé le feu, il aura surement des indics et des pots-de-vins dans les deux camps, s'il s'agit d'une 2ème guerre civile, ben pareil en fait héhé, et si c'est autre chose il aura bien trouvé une combine pour pas trop se salir les miches. Bon go to the bibliothèque.

Arrivé là devant, c'est le second choc. Bon okay, le bâtiment n'a pas perdu de sa superbe, mais on note clairement, par les slips qui sèchent au balcon, le tas de poubelles dans la ruelle remplies uniquement de bouteilles de bourbon et de scotch, et l'écriteau estampillé Charles Pierre Beaudelaire placardé sur la porte, que soit le proprio a changé, soit Nighty est devenu aussi perverti et flemmard que Turm'... Mais on va vite en avoir le cœur net...

BLAM! BLAM! BLAM!....

BLAMBLAMBLAMBLAMBLAM!!!

« TUUUUUUUUUUUUUUUUUUURMYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY!!!!
Ouvre éspèce de couille de loup!! C'est moi! Myrrdin! Qu'est ce qui se passe dans cette ville? C'est quoi ce merdier??! Ils sont où les cadavres?!!!! »

Bon, maintenant, de deux choses l'une: Soit je me prend une droite parce que j'ai disparu pendant près de 10 ans, soit je me prend une droite parce que je reviens sans nouvelle de Luciana... A voir...
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "myrrdin" (29.06.2009, 19:16)


35

30. 06. 2009, 01:20

Les consignes étaient claires. Je partis donc en avant, empruntant la bouche d'aération respectant le souhait de Turmac. Son instinct l'avait poussé à donner les ordres aux rares vampires encore conscients. Cela m'irrita d'abord puis je me résigné à coopérer, désireux simplement rendre service à un ami mais aussi de sauvegarder son honneur sous la forme de l'imposant édifice dans lequel nous nous trouvions alors. Malheureusement notre tâche ne devait pas se limiter à cela. Mais pour le moment...

J'étais dans le conduit sale et envahi par d'innombrables toiles d'araignées, comprenant que je devrais aussi bien ramoner ce conduit que faire office d'éclaireur. Je passais donc agacé par cette nécessité et j'imaginais déjà une basse vengeance à l'encontre de ces mystérieux mercenaires. Rapidement j'entendis une voix s'élever jusqu'à moi. Je me figeais, écoutant avec intérêt l'individu qui me semblait inconnu au simple son de sa voix rude:

- Putain de nom de Dieu! Qu'est ce que tu fous Hammers?!

- Mais gueules pas comme ça! Tu veux que les allumés nous tombent dessus pour nous péter les dents?


- Rien à foutre! Bouges ton cul et installes l'dispositif!

- Tu comprends vraiment rien...

Je m'avançais au bord de la grille qui se trouvait à présent devant moi et observais les deux humains qui s'agitaient. Le dénommé Hammers était de dos et m'empêchait de voir se qu'il faisait tandis que l'autre le regardait d'un œil mauvais en plus d'être assassin. A croire qu'ils se haïssaient depuis longtemps...

Derrière moi, j'aperçus Blood qui arrivait tandis que je lui fis signe de s'arrêter. Il se stoppa, aux aguets, avec l'attitude d'un félin lorsque je me retournais vers les humains. Le gueulard avait porté son communicateur à son oreille:

- Les gars, deux entités se déplacent vers vous à vitesse réduite. vous devrez les rencontrées dans peu de temps, dépêchez vous avant qu'ils ne découpent.

- Rodger QG, je passe l'info. Il se tourne vers son collègue. T'as compris tête d'endive? Bouges ton cul!


Hammers continuait son entreprise en lâchant un timide: " Tête d'endive? Mais il en tient une couche celui là..."

C'est à cet instant que je choisis d'intervenir. Je brisais avec force la grille et tombais pieds joints vers la brute qui s'écroula sous mon poids et la surprise. Il ne fit rien si ce n'est qu'hurler à cause de ses deux jambes cassées et des autres lésions qu'il venait de subir. Je me dirigeais rapidement vers Hammers et lui décocha un direct du gauche qui lui décolla la mâchoire inférieure et le fit voler sur quelques mètres. Les deux hommes étaient morts et Blood' descendit de l'aération.

- Archives militaires, nous y sommes.

Evy arriva suivit de Turmac à la tête ensanglantée et à l'humeur semblait-il fracassante. Nous étions réunis et le maître des lieux nous laissa rechercher les documents qui nous intéressés pendant qu'il s'occupait de son nez en mauvais état. Me rappelant d'un détail je demandais à Evangèline de regarder le dispositif mis en place par les humains, veillant à ne pas la regarder, la laissant avec son dernier rapport avec Turmac.

Puis ne m'arrivant pas à me résigner au silence je lâchais:

- Il faudrait qu'un jour vous soyez honnête l'un envers l'autre, se serez plus facile à vivre pour les autres dans ce genre de situation...

Blood approuvé de la tête tandis que Turmac n'avait pas compris que cela s'adressait à lui et à Evy.

Enfin moi se que j'en dis...

Nous entendîmes une voix qui résonnait puissamment dans la bibliothèque:
« TUUUUUUUUUUUUUUUUUUURMYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY!!!!
Ouvre éspèce de couille de loup!! C'est moi! Myrrdin! Qu'est ce qui se passe dans cette ville? C'est quoi ce merdier??! Ils sont où les cadavres?!!!! »


Cette voix me disait quelque chose...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Firunbel" (24.08.2009, 03:59)