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30. 10. 2009, 19:21

Frapper, esquiver, trancher. Même s'ils avaient déjà envoyé ad patres une bonne partie de la cavalerie, les choses se corsaient de plus en plus. Et même si LuneRouge avait assez d'énergie pour éviter de se faire blesser de manière trop sérieuse, le filet de sang qui ruisselait au coin de sa bouche écarlate ne présageait rien de bon, de même que les tremblements de son bras gauche. Sa voix se tentait de panique. Le sang-froid n'était son affaire que dans les histoires de discussions et de négociations. Les combats trop sérieux la laissaient rarement de marbre, même si le voir n'était jamais une chose très aisée au premier abord. Mais là, les éléments étaient trop nombreux.

- Merde! COUILLON!!! ECOUTE BORDEL!! S'il... Airin! J... AIRIN!!!!

Mais rien, juste des coups rageurs, une indifférence royale. Pourtant, elle était à peu près certaine qu'il était conscient de sa voix, à défaut de ses paroles.

- Toi peut-être, mais moi j'ai pas envie de crever connard!!!

Le feu dans ses veines se fit plus cruel. Sa vision se brouilla un instant.

- Bordel espèce de SAL RAT T'AS PAS LE DROIT!

Autour, il ne restait qu'une dizaine d'hommes. Mais ils paraissaient des centaines, car même s'ils étaient moins forts, leur nombre, la fatigue... La lame de Raserei s'enfonça dans la poitrine d'un désormais ex être vivant. Sa main se resserra à l'extrême sur la garde ouvragée. Les ciselures mordirent ses chairs, avec des crocs de fureur.
Un grondement rauque s'échappa de sa gorge tandis qu'elle faisait volte-face en un tourbillon d'acier mortel. Le katana ensanglanté décrivit une dernière courbe gracieuse et impitoyable vers un des hommes en uniforme. La risposte de celui-ci fit mouche au moment où il s'écroula. Mais une blessure de plus ou de moins... peu importait. Le grondement devint rugissement, un feulement de fauve outragé, cri d'animal blessé.
Le revers de son poing refermé sur sa garde vint s'écraser sur la mâchoire de l'absorbeur, tandis que son autre main lui arrachait rageusement son casque. Un instant, un silence pesant plana dans l'air. Les hommes de main s'étaient immobilisés, déconcertés.

- Espèce de pauvre tache MENTEUR LÂCHE!!!

Son poing repartit de plus belle. Les pensées ne s'alignaient plus dans son esprit. Ne restait plus que la rancoeur, tournée contre le responsable de sa colère. Doucement, le contrôle lui échappait.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (30.10.2009, 19:31)


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30. 10. 2009, 19:54

Elle se retourne, me regarde en vomissant sa haine. Il n'y a plus beaucoup d'adversaires, on devrait pouvoir s'en sortir, et si tout va bien, j'aurais le temps d'avaler un fiole de sang avant d'avoir à couper mon casque; Je me retourne et abat un adversaire, alors que ses camarades se montrent de plus en plus hésitants.

Une sensation étrange, froideur au niveau de mon cou. La douleur, soudaine et indésirée. Elle a retiré mon casque, m'arrachant un rugissement. Je me retourne, pour me prendre son poing dans la gueule, dur retour à la réalité. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits, qu'un autre coup atterit. Je remet le casque précipitamment, et augmente le volume. Jusqu'à atteindre les 100%. Ca y est, la perte de conscience totale. je saisis son poing et sa face, avant de la lancer contre le mur. Puis de tronconner le bide d'un salopard ennemi.

Anéantir la menace, tuer ce qui m'en veulent. Et malheureusement elle en fait partie.
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.



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30. 10. 2009, 20:39

Le mur, la douleur, lancinante, dans son dos, mais dans son abdomen aussi. La jeune femme s'écroula au sol, à demi sonnée. Mais, dans un état presque second, elle se redressa, au bout de quelques secondes. Les instincts reprenaient le dessus. Et les digues de la folie, d'habitude solides et stables, vacillaient. Comme lorsqu'elle était perdue dans le flot de magie, étouffée. Sauf que cette fois-ci c'était la souffrance physique et la rage qui l'oppressait. Et il n'y avait plus aucun point stable, plus aucun soutien, nulle part. Voilà pourquoi un vampire qui se bat contre le déséquilibre de son propre esprit ne doit pas pousser trop loin les limites. Pourquoi la solitude? Parce que c'est souvent à cause des autres, ou pour eux, que l'on dépasse les bornes.

Se ramassant sur elle-même, grondant d'un air menaçant, l'absorbeuse fixa sa proie quelques secondes... puis bondit. Au moment où les lames du colosse s'enfonçaient dans l'abdomen d'un homme livide de terreur, son pied lui percuta les côtes. Ils roulèrent au sol, dans le chaos de leurs brasiers respectifs. Elle fondit vers sa gorge, crocs découverts. Les mains puissantes de l'absorbeur la retinrent à la gorge, elle lui laboura le visage de ses ongles. Vol plané, nouvel impact douloureux. La silhouette imposante la domina, le coup s'arma. Mais une attaque d'un homme en uniforme sur la droite lui accorda un sursis. Mugissant de rage, Airin se retourna contre l'importun. LuneRouge se redressa, aveuglée par la colère. Elle allait faire payer. Vengeance.

De quoi? Elle ne savait même pas, même plus. Tout ce qu'elle savait encore, c'est qu'elle avait mal, qu'elle voulait que cela s'arrête. Et, allez savoir pourquoi, quelque chose lui disait que si elle tuait cet être sans nom, elle serait libérée d'un poids. Son sabre gisait à quelques pas d'elle, mais elle ne pris même pas la peine de le ramasser. Ce morceau de métal, qu'elle couvait tellement en temps normal, ne lui évoquait plus que de mauvaises vibrations désormais, elle ne s'en encombrerait pas. Un véritable chasseur n'a pas besoin de gadget. Frémissante de rage, elle se prépara à bondir de nouveau. Il était plus grand, plus fort, plus résistant. Mais elle avait la vitesse, la souplesse, et elle était en meilleur état. Tout du moins au niveau de ce qui était utile pour tuer et rester en vie plus longtemps.

Elle toussa le sang qui lui encombrait la gorge. Un spasme l'agita. Tuer... Elle allait le tuer. Le détruire. Elle avait mal, trop mal. Elle ne se rendit même pas compte qu'ils étaient seuls désormais, les derniers rescapés s'étant carapatés avant de finir en chair à pâtée. Avaient-ils compris que ce n'étaient plus à des individus conscients qu'ils avaient affaire? Dans tous les cas, il n'y avait plus qu'une proie, pour elle, comme pour lui.

Leurs comptes allaient-ils être réglés aussi ironiquement, sans même qu'ils s'en rendent compte?
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 10. 2009, 21:40

Une seule présence obstruait son champ de perception. Et je n'aurais su dire qui c'était, tout ce que je savais, c'est que l'ennemi était plus petit, plus rapide et plus agile que moi. et ça me suffisait. Je poussai un rugissement vainqueur, voulant déstabiliser ma cible, mais rien ne se passa.

Un coup de poing dans la machoire, un coup de pied dans les cotes, se firent sentir. Saisissant la jambe au moment du choc je la fis basculer avec moi, entrainant du même coup mon adversaire. Une rapide analyse de sa morphologie me permit de savoir ou frapper. Les os craquèrent alors que je frappais son stérnum de toutes mes forces. je la saisis à la gorge et lui rouai le visage de coups.

Un coup de pied au visage lui permit de se dégager. elle était forte, mais cela importait peu. Au fond de moi, j'avais conscience du danger, et du fait que je devais la tuer pour me proteger. Elle me sauta dessus et me lacéra le visage. lui saisissant les épaules, je la soulevai du sol et l'envoyai contre un mur. Usant de sa souplesse, elle m'envoya un double coup de pied dans les cotes. La douleur essaya de penetrer mais fut bloquée in extremis. Je me relevais comme si de rien n'était. Elle continuait de me frapper. un coup de genou dans l'estomac la fit vomir, je saisis son visage et serrait de toute mes forces. Son hurlement de douleur aurait du m'arracher les tympans.

Au lieu de ça, j'avais l'avantage. je smashais son visage sur le sol à deux reprises avant de l'envoyer voler d'un grand coup de pied dans les cotes. Mais la réalité physique m'obligea à marquer un court instant de pause.
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.


Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Airin" (30.10.2009, 22:11)


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30. 10. 2009, 23:09

Elle hurla. Son corps ne tenait plus. Quelques assauts encore et... ce serait fini. Son instinct de survie tirait sur la sonnette d'alarme qui retentissait à tout rompre dans sa tête. Mais le martèlement coléreux de son cœur qui tambourinait à ses tempes semblait couvrir jusqu'à cela. La respiration plus que douloureuse, elle se redressa tant bien que mal. Tout tournait, tanguait, lui donnant la nausée... * Qu'est-ce qui se passe? * Ses poings se serrèrent, elle cracha, tel un félin sur le point d'attaquer de nouveau. Une convulsion lui secoua l'échine. * J'ai mal... * Pourquoi ce monstre n'essayait-il pas de l'achever?! Elle l'attendait de pied ferme! Son genoux glissa, elle retomba au sol, avec un nouveau cri déchirant. * Où est... * Le monde chavira un instant. Les différents chocs sur sa tête lui causaient une affreuse douleur. Elle redressa le menton, inspirant faiblement par le nez. L'odeur du sang lui monta au cerveau, elle vit rouge. Elle avait soif, et la silhouette là-bas, qui semblait soudainement prise de faiblesse, était une proie de choix.

Il y avait un cadavre à côté, déjà froid, mais encore plein de sang. Elle aspira quelques gorgées. C'était peu, très peu, trop peu, en comparaison de ce dont elle aurait eu besoin. Mais ce fut assez pour la faire se remettre de bout. "Ne lâche jamais." Ces mots résonnaient en boucle dans sa tête. Non, une fois qu'elle mordait, elle ne desserrait pas les mâchoires avant la mort. Elle n'était du genre à abandonner. Ni dans la folie ni dans la raison.

LuneRouge s'approcha, dans un silence parfait. Elle était une traqueuse, elle savait comment approcher une proie sans se faire voir. Et avec ses instincts ainsi exacerbés par le sérum... les bases étaient des jeux d'enfant. L'odeur de l'homme emplit ses narines. Elle ne fit même pas attention à la douleur dans sa poitrine. Il ne la voyait pas venir, lui aussi était épuisé, et même plus qu'elle. Et sa gorge était une cible facile... Oui... du sang... puissant... là... Elle le détailla, vérifiant que tous les paramètres étaient positifs pour cette attaque. Elle ne pouvait pas se permettre d'être repoussée à nouveau, elle n'aurait plus assez de force pour riposter encore longtemps.

Tête baissée, il se tenait les côtes d'une main, là où différentes impactes les avaient brisées. Il était fort... mais à 1 contre 20, il ne pouvait pas finir avec assez de capacités pour parer une attaque par derrière. Accroupi, il était en appui sur son autre main. Tout était parfait, elle allait pouvoir... Un détail retint son regard, sur son poignet, là, sous la lumière blafarde d'une des dernières ampoules qui avaient échappé à la fusillade. * Ma... Macha... * LuneRouge se figea, assommée par un reflux de conscience. * Ai... Espèce d'abruti... qu'est-ce que...* De la bile et du sang remontèrent dans sa gorge, elle recula aussi discrètement qu'elle le put. L'esprit embrumé, elle n'arrivait pas à rassembler toutes les données, mais ce qu'elle savait, c'était qu'ils étaient dans les ennuis jusqu'au cou, et qu'il était prêt à la tuer. Il lui fallait un moyen de... Mais la soif de sang hurlait dans sa tête, la douleur et la faiblesse la déchiraient, l'empêchant de réfléchir.

Son regard bleuté terni de sang resta accroché sur l'absorbeur haletant, redoutant qu'il se retourne, mais aussi cherchant un moyen de le ramener à la raison. Elle ne s'en sortirait pas. Et si c'était encore possible, elle ne le pourrait pas seule. Quitte à tenter le tout pour le tout... Ses jambes flageolèrent, du sang se mit à couler d'entre ses lèvres. Non, elle n'y arriverait pas, pas sans aide, pas si ce colosse était contre elle. Ses yeux pervenche cherchaient désespérément une solution. Mais la seule chose qui les retint fut le casque du vampire. Pourquoi est-ce que... le bruit c'était... Mais oui, apparemment... Elle ferma les yeux une seconde. Elle n'avait pas trente-six solutions. Et elle n'avait pas l'intention de mourir en attendant les bras croisés. * Je me suis pas amochée comme ça pour que tout foire de A à Z... *

Usant de ses dernières ressources pour être parfaitement silencieuse, elle s'approcha prudemment, serrant les dents pour contenir le sang et la douleur. L'absorbeur haletait toujours, cherchant son souffle à travers les blessures et l'épuisement. Elle était toute proche, plus que quelques pas... quelques centimètres... Une ombre. Sonnette d'alarme derrière, sur la gauche. Mue par son instinct, elle se décala, avançant d'un ultime pas, franchissant la distance qui la séparait encore de celui qu'elle avait tenté de tuer, le bras tendu vers sa tête. Sifflement d'une lame. Son épaule tressaillit sous l'impact. Elle laissa échapper un cri. Elle vit Airin se retourner, se retrouvant face à sa main crispée. Il baissa les yeux, surpris, mais prêt à frapper. Ses doigts se posèrent sur les écouteurs, doucement, et les ôtèrent, lentement, en même temps que son autre épaule s'affalait sur sa poitrine souillée de sang. Ses lèvres tracèrent en silence un mot qu'elle n'avait prononcé que bien rarement. Après tout, à quoi bon parler, jusque là il n'avait pas entendu. Une nouvelle vague de sang lui inonda la bouche et le menton. * J'ai peut-être exagéré, cette fois... *
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (30.10.2009, 23:18)


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31. 10. 2009, 11:59

Ou est elle? Mon instinct me somme de la trouver. Un cri, derrière moi, retourné en un éclair, mais au lieu de frapper, elle s'effondre contre moi, otant mon casque avec délicatesse. Une reprise de conscience soudaine et salvatrice. Elle me murmure un mot, qui me semble être pardon, mais je ne sais pas vraiment. une lame fichée dans l'épaule. Pas besoin d'être un génie pour comprendre à qui elle appartient. Je regarde par dessus son épaule et vois Tibal qui sourit tel un possédé, tout ce sang l'excite profondément, et il ne fait rien pour le cacher.

Il s'avance calmement. Sans aucun mouvement superflu. Mon téléphone vibre, deux fois, un pas sur le corté, un autre en arrière, une détonation. Jimmy a bien fait son boulot. La roquette vint s'exploser contre le mur, faisant s'effondrer le couloir, ce qui devrait nous donner un peu de répit. La bouille amicale decet eternel garçon de treize ans apparait à l'autre bout du couloir. Je lui fait signe de se magner le train, vu que je peux pas porter la miss. Il s'approche et s'exécute, comme d'habitude. Je peux à peine marcher, mais ça devrait faire l'affaire. Mon corps à autant morflé avec les cent pour cent qu'avec le reste de mes blessures. Et le pire, c'est que je n'ai pas le temps de me reposer.

Je tends la main et il me tend une fiole de sang. Je l'avale goulument, sentant immédiatement ses effets regénérants. Notre avancée est assez simple, étant donnée l'absence de gardes dans les parages. Dès que j'ai fini la poche, jimmy rompt le silence.

"
-J'vous l'avais dit que c'était un job foireux.

-Je sais.

-Surtout vu votre capacité foireuse à vous attacher aux pires saletés de ce monde. Je sais, j'en fait partie.

-Jimmy...

-Bon, c'est vrai qu'elle est jolie, mais tout de même, vu comment elle vous traite.

-Arrête ça de suite.

-Bon, bon d'accord. J'ai votre commande.

-Parfait.

-Mais vous êtes sur que ce truc va pas vous sauter à la gueule?

-Disons que c'est un risque à prendre.

-Non, mais sérieux, vous lui trouvez quoi?

-Faudra que je songe à t'en coller une un jour.

-Allez, soyez cool quoi."

C'était le problème des trop jeunes vampires, toujours à garder leurs caprices et leur insolence.

"Elle dort?

-Le terme "évanouie" me semble ici plus à propos.

-Je vais te dire. Elle est forte, libre, indépendante. Un brin trop fière sur les bords, mais ça fait partie de son charme. Elle est belle dans son orgueil. Ses yeux ne sont que le reflet d'une volonté extremement forte. Et j'aime ses grands yeux bleus, si faibles dans l'mour et si destructeurs dans la colère


-Mouais je crois que je comprend. N'empeche que vous avez quand même failli la tuer.

-La tu vas trop loin.
"

Nul besoin d'en dire plus. Il sait qu'il doit se taire. On arrive dans une pièce un peu isolée. Jimmy pose Lune rouge sur le sol. et commence à panser ses plaies. Une petite transfusion de nanites devrait m'aider à restaurer le plus urgent de mes fonctions physiques. Je m'assieds sur le sol, la tête qui tourne. Les machines font leur effet, mais c'est une fatigue supplémentaire. Après une dizaine de minutes, je me releve et prends une boite posée à coté des affaires du gamin. Je prend mes nouvelles cartouches, une mitraillete à rouleaux, et allume une clope.

"
Et maintenant patron?

-Tibal.

-Dans votre état?

-Tu vois d'autres solutions?

-C'est pas faux.
"

Je tire un grand coup sur ma clope et sort de la pièce calmement. J'espere que ces nouvelles saloperies vont fonctionner correctement. Pour l'instant le plus important c'est de gagner du temps, et ça, c'est pas gagné. L'odeur du sang qui regne dans tout le batiment devrait nous couvrir un peu. Mais d'ici peu, il me retrouvera... enfin j'espere que ça sera moi d'abord. Un peu de répit pour remettre mon corps en état. Maintenant, j'ai une petite chance contre Tibal. Enfin, si il a décidé de s'en tenir au corps à corps, cette chance pourrait se réduire drastiquement. J'espère que la miss s'en remettra vite et qu'elle va pouvoir se barrer.

"Ca y est, vous pouvez arrêter de faire semblant. J'espère que vous avez bien écouté ce qu'il a dit."
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.



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15. 11. 2009, 14:02

"Ca y est, vous pouvez arrêter de faire semblant. J'espère que vous avez bien écouté ce qu'il a dit."

Elle ouvrit les yeux, ses paupières s'affolant comme des ailes de papillons. Après la pénombre mouvante, la lumière drue des néons l'éblouissait. Du sang s'engouffrait dans sa gorge.
Bien sûr qu'elle avait écouté... elle était une mercenaire spécialisée dans l'élimination et la collecte d'informations, pas une médiocre... quoiqu'en l'occurrence, ne pas entendre ne l'aurait pas tant gênée que ça...
Elle tenta de se redresser sur les coudes, mais la douleur dans sa poitrine l'en empêcha. Du sang... il lui en fallait plus...

- Arrêtez de vous agiter comme ça sinon vous allez jamais récupérer...

Le ton clair et insolent lui arracha une grimace. Parvenant enfin à focaliser sa vision, elle détailla la personne qui l'avait portée, et qui désormais lui tendait une poche de sang. * Un... gamin... putain... t'avais pas plus casse-bonbon dans le genre? ... Ciel... * Le dénommé Jimmy la dévisageait sans la moindre gène, ses traits juvéniles tapant profondément sur les nerfs de l'absorbeuse affaiblie. Cette dernière lui lança un regard noir. Elle n'aimait pas la compagnie des enfants, et encore moins celle des "jeunes" vampires...
Calmant sa respiration, elle réitéra sa tentative de redressement. Nouvel échec.

- Zêtes têtue hein?

Elle voulut répondre mais une quinte de toux la secoua, lui faisant cracher du sang. L'adolescent improvisé infirmière l'obligea à se maintenir couchée, et lui fit boire une nouvelle poche dès qu'elle eût fini de s'étrangler. Elle avait très envie de l'étrangler, mais malheureusement, elle n'en étais pas encore capable.

- Si vous êtes pas capable de vous tenir tranquille deux secondes, pas étonnant de vous retrouver dans cet état…

- Ta gueule… coassa-t-elle, manquant s’étouffer de nouveau.

Jimmy eut un sourire, puis entreprit, de lui mettre une autre poche de sang dans les mains, avant de se détourner pour fourrager dans son sac. Ravalant son orgueil, elle but avidement. À la base, ce sérum n’était pas fait pour elle, et il en résultait que l’utiliser avait des effets très dérangeants, comme la hausse d’intensité de la soif par exemple, qui pouvait durer un certain temps. Mais pour l’instant, le liquide rouge dans sa gorge l’apaisait, et ses forces lui revenaient doucement. Les minutes passèrent, son corps assimilait l’apport d’hémoglobine avec rapidité. Elle était "conçue" pour ça : la résistance. Le sang mêlé dans ses veines était le moyen et le but… même si le résultat n'était pas aussi proche de l'original qu'on l'avait voulu. D'un physique à faire pâlir bien des statues dites "parfaites", l'absorbeuse n'était, d'un côté, qu'un brouillon inachevé. Oui, pas plus que cela… Ses poings se serrèrent à cette pensée. Encore une réalité bien amère… au moins n'y avait-il personne pour le savoir.
Levant les yeux, elle vit que le garçon l'observait, un sourcil levé. Elle sentit poindre une mauvaise humeur plus forte qu'elle ne l'aurait cru.

- Qu'est-ce tu r'gardes comme ça? Demanda-t-elle âprement, rivant un regard courroucé sur lui.


Il eut un sourire moqueur.

- C'est pas faux, z'avez de beaux yeux…

Sur l'instant, elle ne sut pas trop si c'était sa propre tête ou la sienne qu'elle devait fracasser sur un mur. Après quelques secondes de réflexion, elle décida que ce serait le responsable de tout ce fatras qui paierait les pots cassés. Cependant, à son grand damne, elle se sentit s'empourprer. Songeant que, faute de mieux, elle pouvait faire passer cela pour de l'emportement, elle sortit la première réplique désobligeante lui venant à l'esprit, sur son ton le plus vexé :

- Ouais bah trouve vite un autre endroit où poser les tiens sinon j'te les crève… -- --

Mi-interloqué mi-amusé, Jimmy, retourna à l'examen du contenu de son sac. Entreprenant d'examiner le reste de ses munitions, LuneRouge grognait dans sa barbe, jurant à voix basse et maudissant à qui mieux-mieux. Elle se retrouvait garde-chiourme, elle n'avait plus Raserei, et pour couronner le tout, Clampin 1er s'en était allé en croisade contre un sociopathe sadique de première catégorie, seul et déjà à moitié mort d'épuisement. * Ciel, mais quelle magnifique journée… -- -- *
Un éclat argenté apparut soudain juste sous son nez, lui faisant faire un sursaut fort réussi en matière de hauteur. Les yeux exorbités, elle fixa un instant sans comprendre la lame brandit devant elle. Puis l'information parvint au cerveau, et elle ne put s'empêcher de pousser une exclamation de joie en s'emparant de son katana.

- J'ai pensé que ce serait dommage de laisser ça en plan là-bas… Dit-il, plein d'ironie.


Elle ne répondit pas, trop occupée à se réjouir. Retrouver son sabre, c'était retrouver une part d'elle-même, et par conséquent une part de ses forces.

- Dis pas merci surtout…

* Comme tu voudras! *
Elle se mit à observer sa précieuse arme sous toutes les coutures, à la recherche d'éventuels dégâts, mais comme de coutume, il n'y avait pas la moindre rayure sur le métal sombre, les arabesques ciselées étaient aussi parfaites et nettes qu'au premier jour, et la soie noire de la garde tout aussi soyeuse. Cependant, la vue froide de son éternel et inflexible compagnon de carnage lui laissait un arrière-goût amer dans la bouche. Une évidence venait de se montrer à elle : tantôt elle pliait la lame à sa volonté, tantôt la rage la faisait plier elle, mais jamais il n'y avait combat, et pour vivre elle avait besoin d'opposition, de résistance. Une arme seule, même si elle est votre plus vieille connaissance, même avec du caractère, ne peut se suffire à elle-même. Elle a besoin d'un adversaire, ou d'un allié. Seule, elle n'est que le sang qui coule, la douleur donnée et reçue, pas leurs raisons, pas leurs buts.


Secouant la tête comme pour chasser ses tristes réflexions, elle entreprit de se redresser avec prudence, serrant les dents. Son sternum n'avait pas encore tout à fait assez récupéré pour lui laisser une liberté de mouvement acceptable. Se rallongeant doucement, prenant soin à garder une respiration calme, elle ferma les yeux quelques secondes. Elle allait devoir attendre encore un moment avant de pouvoir faire quoique ce soit. Son estomac se noua. En un moment on a le temps de se faire tuer cent fois…

La mâchoire crispée, elle redressa la tête, rouvrant ses yeux, écrins de velours découvrant deux saphirs emplis de résolution.

- Gamin, t'as de quoi le repérer, et des armes, j'espère?

- Pourquoi?

- Ton cerveau a pas fini sa croissance?

- … Vous comptez vraiment y aller?

- Non, en fait c'est une blague, je vais juste me barrer comme une fleur et faire de toi ma nouvelle descente de lit…

Elle lui jeta un regard âcre, il y eut un silence. Il pencha la tête sur le côté, pensif.

- Qu'est-ce qu'il vous trouve, d'après vous?

Elle se figea, surprise. Le dévisageant d'un air qui se voulait neutre, elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais rien ne vint. * J'aimerais dire "rien" mais… même en entendant… *
Elle se reprit, se raclant la gorge avant de répondre. * … Je ne sais pas… *

- Il a très mauvais goût, y a qu'à regarder l'état de ses cheveux. Qu'est-ce que ça peut te faire, morveux?

Le transperçant du regard, elle regarda au fond de ses yeux. Au fond, ce n'était pas bien difficile de deviner… LuneRouge leva les yeux au ciel.

- Je vais pas te le piquer, ton patron… et c'est pourtant pas faute d'avoir essayer! Mais même en payant plusieurs fois de suite, ce fichu mercenaire n'en fait qu'à sa tête… C'en est presque vexant à la longue "-_- ,
ajouta-t-elle avec une grimace.


- Et vous vous lui trouvez quoi? ^ ^

Ses sourcils s'affaissèrent, sa bouche se tordit d'une nouvelle grimace, bien plus acide que la première, face au grand sourire du jeune vampire. Avec l'air le plus blasé et le plus contrarié du monde :

- Rien du tout, sal morveux -- --
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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15. 11. 2009, 14:07

L'autre se retint de rire, son air insolent plus rayonnant que jamais. Quelque chose lui disait que cela l'amusait beaucoup de la faire tourner en bourrique…

* En même temps, il est à bonne école -- -- * Poussant un soupir de lassitude, elle se força à ne pas s'agiter. Un bain glacé n'aurait pas été de refus… Se plonger dans l'eau glaciale, se laisser engourdir, oublier…

- Je l'ai trouvé!

… mais encore fallait-il sortir de ce guêpier. Le grand sourire presque innocent du garçon l'agaçait, de même que ses yeux pétillants. Cependant, son odeur trahissait sa peur. Oui, lui aussi s'inquiétait. Et il y avait de quoi…

- Bon, parfait. File-moi des chargeurs. Dans quelques minutes je serai en état de me déplacer. En attendant, voilà ce qu'on va faire… Et t'as intérêt à obéir à la lettre, sinon tu vas morfler, pigé? Et pas que toi en plus, alors ne serait-ce que part considération… Et puis à trop jouer les têtes de mule, plus tard tu vas finir comme lui, ce serait dommage -- --

Jimmy hocha la tête avec un sourire mi-amusé mi-crispé, et écouta. L'idée consistait à mettre Tibal en position de faiblesse, en utilisant les points faibles de ses instincts de chasse. En l'occurrence, personne ne servirait de punching-ball cette fois-ci, il suffirait juste de l'attirer… Un chasseur tel que lui ne lâchait pas aussi facilement une proie. Surtout une proie blessée et sur le point de s'effondrer devant lui. On ne résiste pas à la tentation de voir sa victime à terre et à sa merci… Et il n'y avait pas besoin d'être sur place pour savoir que s'il avait retrouvé Aïrin, ce dernier ne devait pas être en meilleur état que tout à l'heure. Il fallait qu'il se rabatte vers un point où LuneRouge pourrait les attendre, à l'abri, avec de quoi jouer les snipers improvisés. Si Tibal ne se doutait de rien, il suivrait sans réfléchir plus que cela, et se retrouverait dans une impasse. Du moment qu'il franchirait le seuil et s'en éloignerait vers l'intérieur du périmètre couvert, il serait pris au piège. À partir de là, à trois contre un, en position de force, ils auraient bien plus de chance d'en venir à bout. Ensuite ne resterait plus qu'à récupérer les cartes magnétiques… etc… et à sortir à toutes jambes, d'une manière ou d'une autre. Avec Tibal hors-service, la sécurité se retrouverait sans tête, et le temps que les autorités supérieures puissent réagir, ils auraient le temps d'évacuer les lieux.

- Hein hein… on y est pas encore…

- Et si on reste plantés là on va forcément finir par passer à la casserole, lapin, alors on bouge, et plus vite que ça. Si tu veux éviter que Tibal ne fasse de ton boss son repas de Noël, faut t'activer, gamin.

- … Et s'ils ne sont pas encore en train de se battre?

- Dans tous les cas, tu le trouves, et on s'organise.

- Et si… c'est sur toi que Tibal tombe?

Elle savait pertinemment qu'elle n'était pas en état de le battre, tout au plus de rester en vie durant une dizaine de minutes, même pas. Jimmy lui était encore capable de lui échapper, après tout l'homme de main n'était pas indemne lui non plus. Mais elle, n'aurait pas cette possibilité. Regardant droit dans les yeux son nouveau coéquipier, elle lui colla une pichenette au milieu du front.

- Et bah vous aurez plus qu'à me faire empailler et à m'exposer dans le salon… Allez, en route.

* Y a plus qu'à croiser les doigts…* Elle n'avait aucune envie de finir dans leur salon.
Dans tous les cas, si elle ne le tuait pas elle-même, elle causerait la mort de Tibal, elle s'en faisait la promesse. Même s'il devait la tuer, elle lui viderait tous ses chargeurs dans le corps avant. Sinon, dans tous les cas, elle prendrait un malsain plaisir à renverser les rôles précédemment établit. Quelle plus grande jouissance dans le sang que de devenir prédateur lorsqu'on est considérée comme une proie? Se levant avec prudence, elle se chargea des armes qu'elle avait déjà et de celles que Jimmy avait apportées. Le jeune vampire était suffisamment armé lui aussi, ils étaient prêts à se mettre en mouvement.


- S'ils sont en train de se battre, fais en sorte de lui faire comprendre discrètement, de la façon dont tu voudras. Sinon, s'il ne saisit pas le truc, tu le connais probablement assez pour savoir ce qui peut le faire réagir et te suivre, donc… Dans tous les cas, soit efficace.

Hochement de tête en guise d'approbation. Une chose était sûre : en un contre un, ils n'avaient aucune chance contre Tibal, qui, même si l'entrée théâtral de Jimmy l'avait amoché, était en bien meilleur état que Aïrin et LuneRouge. Pour s'en sortir, il allait falloir collaborer étroitement et… faire un minimum confiance. Sinon, il y avait de grande chance pour qu'ils passent tous à la casserole. L'absorbeuse aurait pu tenter de partir pendant qu'Airin faisait "diversion", elle le savait. Mais, par orgueil, ou par autre chose, elle ne se résolvait pas à partir aussi lâchement. * J'ai encore des trucs chiants à dire et à faire… c'est pas en crevant que tu vas te débarrasser de moi, trou du cul, on a encore des comptes à régler. * Faisant le vide dans ses pensées, elle s'engagea dans le couloir en direction des entrepôts. C'était le meilleur endroit où tendre ce genre d'embuscade. La sécurité devait être sans dessus-dessous, même si des gardes étaient postés là-bas, quelques balles bien placées en viendraient à bout. Sans se retourner, elle fit un signe de bonne de chance par dessus son épaule au petit vampire qui partait dans l'autre direction.

* Oui, y a plus qu'à croiser les doigts…*
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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27. 12. 2009, 19:16

J'espère que Jimmy va pas la pousser à bout. Le connaissant il arrivera à s'en sortir, c'est la première qualité de ce petit con, l'instinct de survie. Enfin, après sa loyauté... Mais bon, dans l'immédiat,tout ce qui m'importe c'est de sauver ma peau à moi. Et vu que les forces déployées sont à peu près équivalentes à celle de la bataille des Balkans lors de la grande guerre, c'est pas gagné.

« Abattez-le, bordel ! »

Et ta sœur mon pote? J'ai survécu à tout, c'est pas vous qui allez me dessouder. Je pose le minigun, met le casque et c'est parti. Un saut de coté, un plongeon vers l'avant, deux balles bien placées, histoire de se faire les gradés... Profiter de l'instant de désarroi qui s'en suit, un saut au dessus d'une caisse, un coup de latte, un coup de lame dans le cou du soldat, une balle dans la tête du suivant, s'occuper des deux derniers de la même façon.

« Le voilà ! »

En même temps, vu le bordel que je cause, c'aurait été dommage que tu ne te joignes pas à moi Tibale. Enfin, au moins ca me donne une bonne excuse pour reculer et récupérer la mitrailleuse, réflexe utile, étant donné qu'ils ont eu la bonne idée de tous débarquer en même temps. Bah... comme ça, je vais pouvoir tester l'efficacité du boulot de Jimmy... Mettre des balles à tête creuse dans une gatling, faut être soit totalement irresponsable, soit totalement désespéré, et à vrai dire, je crois que c'est un subtil mélange des deux vu ma situation. Je rallume une clope, alors que les troufions se mettent en place. Sortir, doucement, en soufflant une volute de fumée par les narines, alors que la douce musique de crowbar me vrille les tympans, focalisant mon attention uniquement sur les choses vivantes... Observer leurs réactions, leur incompréhension.

« Mais qu'est-ce que...? Bordel de merde, à couvert, magnez vous... »

J'arme le calibre et déchaine les enfers... Le riposte est quasi immédiate, et la salle morbidement silencieuse se transforme en quelque secondes en un enfer de détonation, de poudre et de plomb...

« Descendez moi ce salopard !!! »

Tes hommes sont un peu dans la merde Tibale, et toi t'avais pas prévu ça je pense...

Pourquoi j'ai fait ça? Pourquoi j'ai accepté ce boulot? Alors que j'ai su dès la boite que ça ne pourrai pas marcher. Merde, pourquoi c'est dans ces moments là que je suis philosophe putain... Compenser le recul, balayer la zone de droite à gauche, je vois que leur nombre commence à diminuer, la ceinture sort, m'indiquant qu'il est temps de recharger... Je me planque, les laissant eux aussi respirer, recharge, et recommence. La cadence est infernale, mes bras me font souffrir même avec le volume à 50%, sans compter les éclats que je prends presque à chaque balle. Je pourrais faire un rapport complet à Jimmy sur les choses à améliorer au moins. Il n'en reste plus qu'une vingtaine quand l'arme s'arrête, au moins, elles auront bien fait leur boulot, en en dessoudant une bonne cinquantaine pour moi, heureusement que ça n'était que des conneries d'humains, et des jeunes vampires, pas que je sois très vieux, mais quand même... Le seul problème c'est que Tibale ne semble pas être la, ni dans les victimes, ni parmi les survivants.

Je pousse un peu le volume, freinant la douleur... Et m'attèle à la tache. Esquivant, tranchant, descendant les quelques types encore valide après le déluge d'éclats de toute à l'heure. Alors qu'il n'en reste plus qu'une dizaine, mon instinct me souffle de faire un pas de coté, alors qu'une balle de calibre 22 me passe à quelque centimètres de la tempe. Merde, il est là... et je ne le vois pas. Mon rythme cardiaque s'accélère... Ne pas céder à la panique, ca le rendrait plus fort. Autre balle, angle différent... Il se déplace, et vite... Haletant, je me rue vers la sortie du hangar, alors qu'une nouvelle balle s'écrase à quelques centimètres de ma position. Connaissant le bonhomme, il le fait exprès, salopard pervers...

Je me rue de couloirs en couloirs, essayant de lui échapper, dans un schéma tout à fait prédéfini. Alors que son excitation devant une chasse gagnée d'avance se sent jusqu'à moi. Merde, sachant qu'il risquerais d'entrer en jeu j'aurais du refuser. Mais bon, disons que c'était légitime, vu l'ampleur de cette saloperie...
Une balle m'oblige à changer de trajectoire, puis une autre, alors qu'on revient droit dans le hangar. En espace ouvert, avec toutes ces caisses, j'aurais peut être une chance... Tout au moins, une un tout petit peu plus grande. En espérant que la miss se sera remise, et qu'elle aura la bonne idée de ramener son joli postérieur par ici. En attendant, occuper ce salopard...

« Alors, ce comité d'accueil, pas mal hein? »

Pas de réponse...

« Nan, mais sérieusement? Tu t'y attendais pas... »

Changement de planque...

« Mais, la vache, tu t'en sors quasi indemne, tu m'étonneras toujours Tibale.

-C'est la différence entre nous deux... Tu es prévisible.

-C'est pas faux. »

Changement de planque, alors qu'une balle traverse la caisse derrière laquelle je me planquais...

« Mais en même temps, en 96, ca nous a pas sauvé que tu fasses de la merde. »

Une balle au même endroit, je l'énerve...

« Non, mais c'est vrai, je t'avais dit qu'essayer de me tuer, c'était pas un bon plan.

-Cette fois, je vais y arriver connard.

-Mouais, enfin, pour l'instant c'est pas gagné. »

Changement de planque, une balle me traverse le genou. Et merde, il était là. Il sort de sa cachette, le sourire aux lèvres, et s'avance vers moi lentement, en boitant et le visage criblé d'éclats... Au moins, j'aurais blessé ce salopard. Je m'adosse à une caisse, éreinté et blessé... n'empêche, j'ai quand même sacrément morflé pendant ce boulot moi...

« Alors, qu'est devenue ton insolence mon cher? »

Une balle dans le torse, puis deux, puis trois... Merde, cette fois-ci, je crois que c'est fini, et bien fini... Une dernière pensée pour Lune rouge... J'espère qu'elle s'en sortira...

Une autre détonation... Au moins je partirai le sourire aux lèvres...
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.



90

28. 12. 2009, 12:20

Rasant les murs, LuneRouge avançait sans bruit, une main sur la gâchette, l'autre crispée sur son flanc encore mal cicatrisé, une grimace acide tordant ses traits gracieux. Plus pâle encore qu'à son habitude, elle était en revanche dans un état de concentration supérieur à ce qu'elle avait donné à voir depuis son arrivée entre ces murs. Pour certains, les situations extrêmes font perdre tous les moyens, pour d'autres ce sont les seuls moments où ils arrivent à atteindre des potentiels admirables. Elles étaient de ceux-là.

Elle atteignit enfin la porte de l'entrepôt. Les piles de caisses, et derrière elles, celles de containers, lui arrachèrent un sourire qui avait quelque chose de féroce. Ils allaient en finir, et ce ne serait pas trop tôt. Au moment où sa botte passait le seuil, un bruit de course derrière elle lui fit faire volte face. Le canon de son arme se retrouva en train d'appuyer sur le nez du jeune vampire qu'elle avait quitté depuis un moment déjà. Mais que faisait-il là?!

- Qu'est-ce que tu fiches ici avorton?! On t'a jamais dit de sortir des jupons de ta mère?
Feula-t-elle en jetant des regards sombres vers l'angle du couloir derrière lui.
Remarquant le manège de ses yeux saphir aux pupilles dilatées par la soif et l'extrême lassitude de son corps, Jimmy eut un de ses sourires qui avait le don de lui taper sur les nerfs.

- Faut pas s'inquiéter, ils sont tellement en train de se foutre sur la tronche qu'ils remarqueraient pas un troupeau de lycans en train de faire la danse du ventre...

Elle eut une grimace excédée et dégoûtée.

- Je suppose que, n'étant pas un troupeau de lycan, ils t'ont d'autant moins vu?

Ce fut à son tour de grimacer.

- Ouais.

Elle se frappa le front du plat de la main. * Mais putain de bordel de merde de chiotte de bordel à cul de mes deux non mais c'est pas vrai! Merde merde MERDE * Le foudroyant du regard, elle cracha d'un ton acéré :

- Et comment on fait maintenant? Hein?! On attend de se faire cueillir, abruti?! Désolée mais j'ai pas envie de crever ici! Et je te ferai remarquer que si ton patron ou n'importe qui ne ramène pas Tibal ici tout en le distrayant de manière réellement efficace, je n'ai aucun moyen de lui foutre une balle au fond du gosier! Et sans ça on y passe bordel!!

Son ton avait monté sans qu'elle le veuille. Son visage de porcelaine se mouvait en un torrent venimeux aux expressions rageuses. La panique n'allait pas tarder à la submerger. Un instant, son regard, par instinct, se posa sur la fraîche jugulaire du jeune vampire. Oui... du sang... frais... régénérant... jeune... nourrissant... avec ça elle... Elle serra les mâchoires. Non non et NON. ... mais pourquoi pas... après tout il n'était rien pour elle... rien du tout... et avec sa force dans ses veines, elle aurait beaucoup moins de mal à s'en tirer... et elle ne lui devait rien... * A lui peut-être pas, mais à l'autre couillon, oui. * Elle plissa les yeux et la bouche, tentant de se maîtriser. Elle avait toujours été plutôt faible à ses instincts.

- J'espère pour toi que t'as quand même rattraper le coup.

Elle avait très envie d'étrangler sa petite tête à l'air innocent. Le mince sourire de Jimmy se ternit, un éclat de peur passa dans ses yeux. Mais il savait aussi bien qu'elle que s'il cédait à l'envie de partir à toute jambe, ce serait elle qui lui réglerait son compte. Cependant, il ne se démonta pas le moins du monde.

- Aucun problème. De toute façon je ne pouvais rien concernant le patron, il a son casque sur les esgourdes, et dans ces moments-là c'est même pas là peine d'essayer de communiquer. Enfin ça vous l'avez vu...

- Je me passerai de tes remarques, morveux, abrège.

Le ton tout bonnement polaire lui passa l'envie de s'amuser avec ses nerfs à quelque échelle que ce fût.

- Mais le principe même peut donner une garantie, étant donné qu'il agit par instinct... l'instinct de survie le poussera vers des alliés... et étant donné que mon odeur est sur tout le chemin jusqu'ici depuis la seule issus à laquelle il a accès, y a peu de chance qu'on le retrouve sur un manège à Disneyland, ou où que ce soit ailleurs qu'ici.

Il supporta sans broncher la flamme bleue ardente de son regard. Ce fut elle qui se détourna, cessant au même moment d'empêcher ses mains de trembler. Elle n'en pouvait plus. Et tout reposait sur les suppositions de ce stupide gamin. Une bouffée de rage lui gonfla la poitrine. * Connard. Je te jure que tu vas me le payer. Je vais te faire bouffer ton putain de casque de mes deux, je t'assure que ça te passera l'envie d'encore te le foutre sur la caboche. * Jimmy eut un autre sourire, différent, éclatant celui-là.

- Vous inquiétez pas, je le connais. Il va bientôt arriver.

Elle le foudroya un instant des yeux, puis pénétra dans le hangar en grommelant.

- Ta gueule casse-bonbon, va planquer ta couenne, on en reparle après. Et t'as intérêt à te rendre utile si y a un pépin, sinon je t'étripe en priorité... après ton "patron"...

Cependant, tandis qu'elle se dissimulait, à une position stratégique qui offrait un minimum d'angles morts, le carmin de ses lèvres pulpeuse s'étira de jubilation.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

91

28. 12. 2009, 12:31

Quand elle le vit débouler dans la pièce, couvert de nouvelles blessures, et son maudit "truc à rendre encore plus con" sur les oreilles, l'envie subite de le canarder joyeusement lui démangea les doigts. Non mais c'était un rêve!!! Un cauchemar!!! Elle lui préparait une magnifique opportunité, embuscade géniale, et ce gland ne trouvait que le moyen de ne pas être joignable, même à bout portant tout ça parce qu'il écoutait sa musique de merde, en s'arrangeant pour arriver à la bourre! * Et c'est quoi ton excuse connard? Tu te faisais troué le lard?! Si c'était pour un piercing t'aurais pu trouver un autre moment espèce d'abruti! Ou t'avais qu'à demander, je t'aurais fait ça plus proprement et avec plaisir! Non mais matez-moi ça... Y a des éclats dans tous les sens, un vrai boulot de sagouin! ... Putain mais quel gland mais quel GLAND! -- -- Je vais lui refaire le portrait à la kalachnikov moi, et tout particulièrement lui scalper les oreilles, histoire que ces foutus écouteurs de merde ne puissent plus JAMAIS s'y poser, par tous les dieux!!!! *

Mine de rien, hurler intérieurement lui faisait le plus grand bien. Surtout quand c'était contre lui.
Jimmy s'était planqué dans un coin, prêt à intervenir si la situation l'exigeait. Elle était perchée en hauteur sur une pile de caisses, à plat ventre, l'œil collé au viseur, l'index sur la détente. Quand une deuxième silhouette passa la porte, elle se mordit la lèvre inférieure pour se retenir de tirer tout de suite. De si loin elle ne pouvait pas être certaine de le tuer. Et il fallait qu'elle le fût. Si elle ratait son coup, c'était la catastrophe assurée. Elle desserra précautionneusement l'étau de ses crocs sur sa chair. Autre de ses inconvénients : son sang avait autant de parfum que celui d'un lycan, et la moindre goutte malheureuse se sentait bien trop facilement... encore les joyeusetés des modifications génétiques incomplètes... Son attention était toute entière portée sur le ballet qui se jouait en contrebas. Un cache-cache mortel, trop rapide et trop animé pour qu'elle put tirer. Par moments elle avait même du mal à savoir qui était qui. Sa propre fatigue lui faisait légèrement tourner la tête. Celle des deux absorbeurs les faisaient progressivement ralentir. Mais celui dont le rythme baissait le plus visiblement restait Airin. Elle se mordit de nouveau. * Allez couillon, tiens bon. Tiens bon, putain. Encore un tout petit peu, approchez-vous un tout petit peu et c'est terminer. Allez bordel! *
- Non, mais c'est vrai, je t'avais dit qu'essayer de me tuer, c'était pas un bon plan.

* Tu m'en diras tant... *


- Cette fois, je vais y arriver connard.

* ... Combien de fois va falloir que je le répète? C'est MON mercenaire, et je ME réserve le droit de lui faire la peau si ça me chante, salopard! Et... qui t'as autorisé à l'appeler "connard"? ça aussi c'est tout droit réservé... Allez espèce de sous-merde, rapproche-toi un peu que le petit oiseau puisse sortir... On a assez vu ta tronche pour toute l'éternité. *


- Mouais, enfin, pour l'instant c'est pas gagné.

* -- -- Vous dites si je vous dérange! Si vous voulez je peux revenir quand vous aurez fini de papoter, y a pas de problème! Non mais sérieux, faites comme chez vous les filles... Et toi arrête de fanfaronner ça me donne envie de te foutre une balle dans la tronche à toi aussi. *
Il y eut un sursaut dans la cadence. Puis un cri étouffé, les coups de feu cessèrent. Ils étaient tous les deux immobiles. Immobiles. Mais hors de portée. Une pile de caisse se dressait entre Tibal et LuneRouge. Elle eut envie de hurler. Les mâchoire crispée à l'extrême, le visage déformé de fureur, elle se redressa, empoignant fermement son arme. Il allait le tuer. Quand ce serait fait, il se rendrait vite compte de sa présence, sa proie annihilée, et ce serait à son tour de finir refroidie. * Et, au risque de me répéter : c'est pas en te faisant descendre que tu vas te débarrasser de moi, grand couillon. *

- Alors, qu'est devenue ton insolence mon cher?


Le cœur tambourinant à tout rompre dans sa cage thoracique, elle s'élança pour contourner l'obstacle. Le temps parut ralentir, s'étirer. Un cou de feu retentit, suivi du bruit des os qui se brisent et de la chair meurtrie. Les odeurs du sang et de la poudre étaient intimement mêlées dans l'air. Il lui semblait que ces maudites caisses allaient se succéder à l'infini sans qu'elle puisse jamais en voir l'angle. Deuxième détonation. Halètement de douleur. Elle allait trop lentement. Combien de balles encore gaspillée par pur sadisme avant que Tibal ne se décide à tuer pour de bon? Sa faiblesse de prédateur était-elle aussi grande qu'elle l'avait présumé? Le prochain coup pouvait être le dernier. Et il pouvait en avoir encore plusieurs avant qu'elle n'aperçoive ne serait-ce qu'une seule parcelle de peau de ce fils de pute. Nouveau déclic. Sa poitrine tressauta de joie : l'angle des caisses! Oui, enfin! Il restait une chance, elle pouvait le faire. Troisième tonnerre de plomb. Il lui sembla que l'écho de ce dernier coup de feu se répercuta durant une éternité sur les surfaces autour d'elle, lui battant les tempes de concert avec son sang. Elle y était presque. Presque.

Tibal apparut dans son champ de vision. Elle leva son arme. Il leva les yeux. La détente s'écrasa, nettement, sans la plus petite once d'hésitation. La balle siffla dans l'air.

* Tu sais pourquoi c'est moi qui gagne Tibal? Parce que moi, même si je joue avec la vie, je ne me le permets pas avec celle de ceux que je veux tuer. La souffrance est un jeu. Pas la mort. Crève. *

Du minuscule orifice noir et rouge au milieu du front bombé se mit à s'écouler un liquide tout aussi sombre que le gouffre d'où il rampait, épais et funeste. L'ancien homme de main tomba à genoux, le regard soudain vitreux, puis s'écroula face contre terre, à côté d'un Airin qui ne réagissait pas. Un silence pesant tomba durant quelques secondes. La pensée que le mercenaire était mort tout de même lui traversa l'esprit. La colère fit monter du sang à sa bouche, elle se retint de justesse de ne pas lui vider son chargeur dessus, de colère. Non, elle n'avait pas couru pour rien, sa poitrine se soulevait encore. Et s'il en allait autrement… Non, il n'en allait pas autrement. Point à la ligne. Mais qu'attendait donc cet andouille dans ce cas? Elle s'approcha, encore tremblante, le regarda tout d'abord sans un mot. Il était là, à terre, ensanglanté mais en vie, les yeux fermés. Son casque avait glissé de ses oreilles, reposait autour de son coup, grésillant doucement. L'incompréhension lui fit lever haut sur son front luisant de sueur ses sourcils bien dessinés. Il... souriait?

- Hum.

Il ouvrit les yeux.

- Tu comptes dormir ici?

Après un instant de ce qui semblait presque de l'étonnement, son sourire s'élargit. Et ce pour une raison qui lui échappait, et de loin.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

92

28. 12. 2009, 12:32

- Je sais pas ce qui te fait marrer, couillon, mais ôtes-moi cette expression atroce de ta figure avant que je ne regrette d'avoir tirer dans la tête de Tibal plutôt que dans tes dents de devant.
-- --
En disant cela, elle lui tendit son bras indemne, qu'il empoigna pour se relever. Elle le regarda droit dans les yeux. * On est quitte... je crois. *

- Jimmy, bouge, y a du boulot, je crois que ton patron va pas aller bien loin comme ça.

Le "gamin" sortit des ombres, son visage mince éclairé d'un large sourire.

- Alors boss, l'était comment ce joujou?

- Loin d'être génial, y a encore du boulot. Faut être totalement inconscient pour se servir d'un truc pareil de plein gré.

- C'est pour ça qu'il était pour vous, patron!

- Je vous gène? Vous voulez une tasse de thé pour accompagner ces merveilleuses retrouvailles? -- --

- L'est vachement rabat-joie votre copine, boss...

- Je suis pas...

- Jimmy, tais-toi, on a réussi à pas se recevoir une balle dans la tête jusque là, ce serait dommage de commencer maintenant.

Avec un expression furieuse et indignée qui avait quelque chose d'enfantin, l'absorbeuse se détourna en jurant. Se retrouvant devant le cadavre encore chaud de Tibal, elle dégaina Raserei. Murmurant une antique prière, elle lui coupa proprement la tête. Au moins, il n'y aurait plus de mauvaises surprises avec lui... L'attrapant par les cheveux, elle lança la tête encore pleine de sang à Airin.

- Bois.

Et sans se préoccuper le moins du monde d'éventuelles réactions, elle se mit en devoir de fouiller le corps inerte. Il devait bien y avoir quelques pass ou cartes magnétiques, quelque chose, un plan des unités, n'importe quoi... Pendant ce temps, Jimmy s'occupait des blessures de son protecteur en parlant à voix basse. * Et ça complote en plus -- -- Non mais c'est pas vrai, ça mériterait des coups de pied au cul puissance décollage de fusée je vous jure... * Après avoir récupéré tout ce qu'elle avait trouvé, elle mordit dans le creux du coude, et but à longues gorgées, ce sang encore fort et chaud, vampirique, et ancien. Plus qu'elle tout du moins.

- Tu vois, c'est moi qui gagne à la fin.

Elle ponctua d'un coup de pied dans les côtes. Orgueil… Toujours orgueil… et soulagement aussi… Il fallait qu'ils repartent, avant que la sécurité ne se ramène. Cela aurait été trop bête de se faire prendre après avoir fait tant de chemin. Et Tibal leur avait gracieusement léguer un mini GPS qui lui permettait de son vivant de savoir où étaient ses unités… Ne restait plus qu'à rejoindre une sortie sans se retrouver nez à nez avec les hommes de la sécurité… Mais dans l'optique où s'ils en rencontraient sans être prévenus d'avance par l'appareil, c'était que les hommes en question étaient détachés de leur unité et donc plus ou moins seuls, cela leur laissait quand même un certain avantage. Bref, la fin de cette histoire n'avait jamais parue si proche. LuneRouge jeta un regard en coin aux deux hommes. Oui, tout cela serait bientôt fini. Fini.

- On y va!

- Parfait. On a de quoi pas se faire choper trop facilement grâce à Tibal. Cette fin de trajet sera probablement beaucoup plus facile que le reste du voyage…

- Si seulement le retour avait été aussi facile que l'aller.

- Parle pas de malheur, j'espère bien qu'on est en panne de trahison.

Son expression avait repris quelques éclats de son marbre habituel. Même si le contrôle n'était pas absolu, il était raffermi. Sur un dernier regard, elle se détourna, direction la sortie.

- Allez les cocos, on se bouge. On a largement assez traîné ici.

* Vivement que tout ça soit terminé… *
Pourtant… un effluve de regret pincé de tristesse lui parvenait.* Sortir. Sortir d'ici. Concentre-toi Lune. Tu dois partir. *
Elle s'engagea la première dans le corridor désert, armes levées fermement tenues. C'est avec une grimace qu'elle demanda :

- Tu me couvres?

- Pas de problème, patron.

Elle ne put retenir un sourire.

- J'ai pris un œil au macchabée au cas où!

- Oh mais dis-moi, tu es capable de faire des trucs intelligents alors…

- Bah en même temps depuis que le boss est revenu, le niveau intellectuel s'élève, ça se sent dans l'air!

- Je t'emmerde, morveux -- --
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (28.12.2009, 12:41)


93

27. 01. 2010, 23:13

-Ta gueule Jimmy.

Il s'en sort avec une claque sur le haut du crane. Mais au moins ca va le faire arrêter. J'essaye de me relever mais avec trois balles dans le bide, c'est pas si facile. Mais bon, au moins cette histoire était bientôt terminée... Un regard sur elle, ouaip, bientôt...Elle se dirige vers la sortie. Au moins, avec l'équipement de Tibale, on saura à quoi s'en tenir. Sans rancune vieux frère, ca devait se terminer comme ça et pas autrement. Mon estomac me fait souffrir le martyr, les nanites s'agitant comme des vers dans un morceau de steak pourri. Je termine ma clope, ca faisait longtemps ça, et balance le mégot au sol. Y'a un truc qui me turlupine, et je sais pas ce que c'est... Homme, a bien effectué le paiement d'après ce que m'a dit jimmy. Les codes étaient valables, donc le fric de l'autre est aussi sur mon compte, alors pourquoi je suis pas serein...

-Patron

Pour que Jimmy murmure, c'est qu'il est vraiment nerveux.

-Quoi?

-Le sarcophage....

-Quoi?

-Il est plus la.


J'aime pas ça... Pourquoi le faire disparaitre maintenant ? Alors qu'il aurait pu attendre de voir qui s'en sortirait entre Tibale et moi... Homme va faire quelque chose, et ca va pas nous plaire.

-Lune Rouge, fais gaffe.

-Hein?

-Le sarcophage est plus la... et je sais pas ce que mijote Homme.

Et a vrai dire, j'aimerais tenir jusqu'à l'heure convenue.

Bon, ca fait 20 minutes qu'on marche, et les rares abrutis qu'on a croisé étaient seul, donc tout va bien, j'ai presque plus mal au bide. Mais y'a toujours un truc qui me turlupine...

-Patron?

-Jimmy?

-Pourquoi vous avez accepter ce boulot à la base?

-Pourquoi tu peux pas t'empecher de te taire?


Il se met à rire doucement. Ce gamin m'impressionnera toujours, un véritable assassin, et un véritable gamin. Mais je comprends pas ce qu'il veux. Un signe de tête lui rend son sérieux. Il s'écarte peu à peu, et avec son agilité naturelle, s'éclipse sans un bruit. En espérant qu'il réussisse à sortir et à aller le chercher. Pas que ce connard me doive un service ou deux mais presque. Enfin du moment que j'ai ma thune, moi tout me va. Un autre type à le malheur de se pointer devant nous, et cette fois-ci, j'ai le temps de lui éclater le crane avant qu'elle le touche. Je me remets plutot vite, grâce au sang de tibale. Un changement de direction, puis un autre, saloperie de patrouilles. Mais c'est comme si elle bougeaient plus vite, et de façon moins désordonnée.

-Et merde.

-T'as remarqué toi aussi.

-Ouaip, il sait ou on est.

-Et connaissant ce connard, il a un plan.


Un dernier coup d'oeil au gps, mouais c'est pas comme si on avait le choix...

-On y va.

Après encore cinquante metres, un couloir etroit et une porte, un peu plus grande que les autres. Je crois que je commence à comprendre. Elle hausse les épaules et ouvre la porte.

-Bordel de....

Rien, juste une piece blanche... mais immense putain. Enfin, au milieu, cette saloperie d'artefact. Et à en juger par le nombre de connards qui nous braquent, je sais ce qu'il va se passer.

-Entrez donc, chers amis. Heureux de voir que vous êtes là pour ma petite expérience.

-Homme, espece de...

-Ca va, ca va. Si tu avais fait ton boulot, nous n'en serions pas la. Mais a vrai dire, maintenant, j'ai bien envie de voir comment elle réagit en situation. Jetez vos armes tous les deux.


On s'execute.

-Bien maintenant avancez un peu, et que la fête commence.

Le cercle se recule bien, juste assez pour nous permettre de voir Homme ouvrir le sarcophage.

-Si vous voulez bien vous donner la peine.


Rien qu'en le regardant elle tremble, je sens qu'on va pas aimer ça. Jimmy mon grand, magne toi le train. Y'a des jours comme ça...
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.



94

16. 02. 2010, 19:05

Elle avait plus lâché ses armes qu'elle ne les avait cédées. C'est à peine si elle prêtait encore attention à ce qui se passait autour d'elle. Toute son attention était rivée sur l'objet de sa peur. Non, c'était impossible! Pas si près du but, ils ne pouvaient pas… pas si bêtement, pas si facilement, ce n'était pas… cela ne pouvait pas… et elle n'allait quand même pas… cette chose…

- Avancez mademoiselle.

Elle ne bougea pas d'un cil, totalement figée, paralysée, le regard fixé sur le sarcophage, les yeux exorbités de terreur, tremblant de tous ses membres. Sa lèvre inférieure se mit à tressaillir de manière incontrôlable. Non. Non, pas ça!

Des mains l'empoignèrent sans ménagement par les bras, pour la tirer en avant. Elle n'était pas en état de réfléchir. Elle n'était pas en état de garder la tête froide. Elle n'était pas en état d'être LuneRouge. Elle n'était pas capable d'agir avec la plus petite once de calcul. La terreur prit le pas sur tout le reste, accablante. L'homme sur sa droite n'eut pas le temps de voir venir le poing qui fit émettre à son nez un craquement sinistre et prolongé, et celui de gauche esquiva de peu le violent coup de coude visant son abdomen. Trois autres sbires la saisirent, l'empêchant de fuir. Ils durent s'y mettre à six pour parvenir à la faire avancer. L'absorbeuse ruait, cabrait, comme un cheval effarouché par le rouge du fer, griffant, mordant, crachant comme un chat pris au piège, frappant tout ce qui était à sa portée, se débattant comme une diablesse. Mais malgré la rage de ses efforts, le sol blanc et lisse, froid et si semblable à celui de certains laboratoires qu'elle avait connus, défilait sous elle, inéluctablement, avec une fatalité rapide et cruellement lente à la fois. Elle se mit à hurler, se débattant de plus belle, feulant comme un félin acculé, donnant des coups de talon, de genou, de tête. Ses mâchoires claquant furieusement rencontrèrent un poignet. Le goût suave du sang emplit sa bouche, ses dents se refermèrent sur cette prise dérisoire. L'homme poussa un cri et agita désespérément son membre piégé. La neige immaculée du parterre se tacha d'écarlate. On la tira violemment en arrière. La terreur dans ses prunelles bleues se rapprochait de plus en plus de la folie. Elle refusait d'être livrée de nouveau à cette chose horrible. Non, plutôt mourir. Mais… NON elle ne pouvait PAS mourir!!! NON!!

Alors qu'un choc au niveau du ventre lui coupait le souffle, elle parvint à jeter un regard désespéré en arrière. La consternation qu'elle discerna dans les yeux de son unique soutien hypothétique acheva de la plonger dans la panique. Elle eut envie de lui hurler de faire quelque chose, de le supplier. Mais seuls ses halètements désordonnés pour tenter de reprendre son souffle continuèrent à troubler le silence pesant de la grande pièce crûment éclairée. L'indifférence terne qui régnait autour lui donna envie de vomir. Des lumières dansèrent devant ses yeux tandis que son visage, maintenu en arrière par une poigne tirant impitoyablement sur ses cheveux défaits, se trouvait exposé à la brutale onde blanche qui l'obligeait à papillonner des paupières comme une pauvre créature de ténèbres traînée au grand jour et impuissante face à la clarté. La lassitude de son corps la frappa comme une foudre sournoise. Ses forces la quittaient traîtreusement tandis que le rebord de grès se rapprochait, inexorable et horrible. Freinant en vain avec les talons, elle glissait fatalement vers cette torture indicible qu'elle avait naïvement crue terminée pour toujours, comme un agneau dérapant sur une pente dangereuse, droit vers la fosse aux lions, bêlant à en déchirer les âmes alentours, son pelage se nuançant par avance d'un rouge tragique. L'horreur dans ses yeux se fit sans fond, les larmes inondèrent son regard, aux frontières du peu de conscience et de dignité qu'il lui restait encore, épargnant l'humiliation de l'eau salée à ses joues de porcelaine, devenues plus pâles que celles d'une morte.

Alors qu'ils étaient à peine à plus d'un mètre encore du sinistre artefact, la jeune femme préféra clore les yeux, fermant les paupières de toutes ses forces, la bouche tordue de sanglots contenus qui restaient enfermés à l'intérieur de sa poitrine comme une tempête de faiblesse destructrice, que la fierté parvenait toujours à contenir. Si elle allait s'infliger encore le supplice de résister à ce qui allait suivre, elle s'accordait au moins le droit de fuir l'espace d'un instant, même si cela était de manière dérisoire.

Son corps tremblant et affaibli par le jeu de chats et de souris qui avait précédé, pâle, crispé à l'extrême par la terreur, empli de rejet d'une façon si extrême et viscérale que c'en était même presque douloureux à voir, lui donnait l'air d'une fragile créature aux abois, qui après une longue traque passée à jeter des coups d'œil horrifiés en arrière, se retrouvait acculée, et condamnée à succomber sous le fusil, sans la moindre pitié, sans plus une seconde de sursis, au moment même où le salut semblait se profiler entre les branches. Une main odieusement douce et ferme lui saisit la mâchoire et l'obligea à tourner la tête. Elle ouvrit les yeux, submergée d'une vague de dégoût profond, en sentant ce parfum propre, entêtant et épicé, sur ces doigts tièdes et secs qu'aucun sang n'était venu salir durant toute la durée des évènements. Le responsable de tout ce qui s'était produit. L'immonde ordure qu'elle aurait agonie de toutes les injures du monde en d'autres circonstances. Mais en l'occurrence, trop déchirée entre peur totale et colère désespérée, elle ne fut submergée d'aucun ouragan de rage aveugle et de mépris, même si les quelques gouttes de ces poisons si familiers dont elle disposait encore, brillaient furieusement et avec toute la hauteur des souverains bafoués, derrière ses larmes contenues. Un sourire satisfait apparut sur les lèvres vagues de Homme.

- Vous me trouvez bien désolé, mademoiselle, de voir les choses ainsi s'éterniser, si mon mercenaire avait tout de suite fait son travail, nous en aurions eu fini depuis longtemps déjà. Mais, comme on dit, mieux vaut tard que jamais, et le moment est venu de rattraper tout ce précieux temps perdu, du mieux que cela est encore possible… Merci de votre active collaboration.

L'espace d'un instant, elle vit rouge. Une pulsion de meurtre fit sursauter sa poitrine, claquer sa mâchoire au nez de cet homme qui se moquait ouvertement d'elle et riait à ses dépens. Elle avait fait des recherches sur lui, puisqu'elle devait l'espionner et le voler. Mais jamais elle n'avait pensé que les choses dégénéreraient à ce point en voyant les informations récoltées. Comment avait-il pu la rouler à ce point? En tout cas, il était bien plus doué que ses commanditaires ne l'avait pensé, et cachait son jeu à merveille. Et elle allait payer le prix de ses erreurs. LuneRouge eut un sursaut de résistance, ruant de nouveau comme un étalon fou voulant briser son maître sous ses sabots. L'autre eut un petit rire, puis se tourna vers Airïn.

- Ne reste donc pas en retrait comme ça, viens te joindre à nous, il y a largement assez de place pour deux…

Un instant ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Qu'est-ce que ça voulait dire? Se tordant le cou, elle parvint à voir le massif absorbeur s'avancer, l'air sinistre, avec plusieurs viseurs braqués sur son dos, en un menaçant cortège métallique. Un silence étouffé et étouffant se répandit dans son crâne. Puis elle comprit, et les sons explosèrent de nouveau, en même temps qu'elle tentait de nouveau de se défaire des hommes qui la maintenaient. Cette résistance ne fit que grandir l'amusement de son "hôte", qui rit de plus belle. Elle sentait déjà le froid significatif l'envahir jusqu'à la moelle tandis qu'ils la poussaient encore un peu plus de l'artefact. Ses mots pénétrèrent son esprit comme s'il les lui hurlait à l'oreille :

- Profitez bien du voyage surtout! Vous n'aurez pas deux fois l'occasion de vivre pareille expérience… Lequel plonge en premier? Oh… Excusez ce manque de manières… Les dames d'abord…

Une violente pression entre ses omoplates, une entrave devant ses chevilles, elle bascula en avant. Un cri silencieux s'échappa d'entre ses lèvres ouvertes, s'éparpillant aux quatre coins de la pièce blanche et nue, fumée diaphane, rouge, noire et invisible à l'œil mortel, montant sans pouvoir atteindre le ciel. Le fond de marbre heurta durement son épaule, sa tête rebondit sur la pierre, faisant éclater dans son crâne une douleur atroce, mais qui au moins en chassa pour quelques secondes supplémentaires la force qui tentait d'y pénétrer. Cette conscience brutale de sa situation commença cependant bien vite à s'effacer, le froid réel et minéral se muant en une présence pénétrante et lente, à la fois avide et absente, tellement impalpable qu'y résister ne signifiait rien. Cela revenait à se débattre contre du vide.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

95

16. 02. 2010, 19:09

Ses ongles griffèrent inutilement la paroi dure et rugueuse. La lumière diminua fortement, un poids oppressant vint s'abattre sur elle, vidant ses poumons de leur air sans qu'elle ait pu s'y préparer. Des étincelles rouges crépitèrent devant ses yeux, tandis que sa conscience flottait entre deux eaux en l'absence d'oxygène. Il y eut un bruit de raclement minéral, puis les ténèbres se firent complètes. La masse qui l'écrasait bougea, permettant à l'air d'entrer de nouveau dans sa poitrine. La première goulée, froide et acérée, attisa les motifs irréels qui dansaient dans ses rétines. Cependant, l'atmosphère se trouva vite emplie de chaleur corporelle, le froid fatal se contentant de rester à l'orée de son esprit, attendant le meilleur moment pour agir. Après tout, la chose n'avait qu'une notion du temps très diluée, et les récents évènements la laissaient plutôt perplexe. Maigre répit. Mais LuneRouge eut toute fois la possibilité de retrouver un peu ses esprits. De toute façon, elle n'avait pas le choix, coincée comme elle était, la seule chose qu'elle pouvait encore un peu mouvoir était ses pensées.


Un grognement de la chose au-dessus d'elle acheva de la ramener à la réalité et à un semblant de sang-froid. Airïn. L'absorbeur se contorsionnait tant bien que mal pour éviter de la comprimer, et pour trouver une position plus adéquate à une quelconque réflexion visant à sortir de ce cercueil maudit. L'opération se révéla tout sauf aisée. Une remarque acide sur les désavantages du statut de "pachyderme" lui vint à l'esprit, sans toute fois l'amuser le moins du monde. Après plusieurs coups de coudes, genoux, autres collisions douloureuses, et maints nœuds, ils se retrouvèrent dans la situation inverse, qui bien que peu pratique au demeurant, était moins inconfortable, la jeune femme ne pesant pas bien lourd en comparaison. Elle tremblait de tous ses membres, malgré tous ses efforts pour tenter de se contrôler. Elle savait qu'il fallait qu'elle gardât son contrôle, sous peine, comme la première fois, de laisser la porte grande ouverte, mais c'était une tâche pour le moins irréalisable. Elle était trop terrorisée, trop affaiblie. Elle ne tiendrait pas une eternam. Seul le fait d'avoir quelque chose de concret et de vivant à quoi se raccrocher parvenait à retarder l'échéance.

La principale chose qui l'aidait était la chaleur corporelle de son compagnon d'infortune, qui irradiait tout bonnement. Le corps de la belle absorbeuse, de coutume plutôt tiède ou froid, était complètement glacé, et jamais elle n'aurait pensé apprécier autant la chaleur d'un corps.

- Ça va aller? Tu peux tenir le coup?

Ce murmure lui arracha un sanglot. Le doute perçait dans les paroles du mercenaire, malgré ses efforts pour paraître calme. Après tout, il ne pouvait pas savoir à partir de quel moment elle se remettrait, comme dans le hangar, à essayer de l'étriper. Et en l'occurrence, vu sa possibilité de mouvement pour ainsi dire nulle, il n'aurait pas trente-six moyen pour tenter de rester en vie. Oui, c'était un fait, s'ils ne trouvaient pas une solution miracle, elle allait le tuer, ou vice-versa. Dans tous les cas, elle n'en ressortirait pas vivante, car même dans l'optique où elle lui survivrait, et réchappait à nouveau par un quelconque prodige au sarcophage, Homme, lui, ne la laisserait certainement pas s'en tirer à si bon compte. Elle était complètement prise au piège. Pourtant, malgré ça, au lieu d'enfler, la panique semblait refluer.

- Non ça va pas, imbécile! Et oui je peux tenir le coup, mais je sais pas pour combien de temps encore, alors j'espère que t'as une super idée pour nous sortir de là parce que sinon on est tous les deux très mal!

Sa voix était rauque de larmes invisibles, tremblait autant que son corps. Mais s'énerver, comme d'habitude, lui faisait du bien, et en l'occurrence, elle se fichait bien qu'il sache si oui ou non elle pleurait pour de bon. De toute façon, même en larmes et effondrée, elle était capable de tuer, et cette certitude-là faisait taire, au moins un peu, son maudit orgueil. Tentant tant bien que mal de calmer sa respiration, elle s'enfonça les ongles dans les paumes. La douleur physique pour elle avait toujours été un moyen de se canaliser en cas de faiblesse mentale. Pour le coup, ça l'aidait aussi à ne pas se laisser distraire par cette chose bruissante et froide qui lui tournait autour comme une immonde araignée faisant le tour de sa proie pour voir quel angle serait le meilleur pour le coup de grâce.

Des mains se refermèrent sur ses bras, chaudes, stables, tangibles, fermes, sans animosité. Une furieuse envie de s'y accrocher la prit à la gorge. Mais elle se contint.

- Essaie un peu de te calmer. Concentre-toi. Tu penses pouvoir tenir un peu?

Serrant les dents, elle se força à expirer lentement, focalisant son attention sur la voix de l'absorbeur. Oui, elle pouvait tenir, elle n'avait pas le choix. Toujours frissonnante, mais le timbre plus sûr, elle lâcha dans un souffle :

- Je vais tâcher.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

96

16. 02. 2010, 19:10

- Très bien. Maintenant il va falloir me faire confiance, d'accord?

La jeune femme se crispa de nouveau des pieds à la tête. La pression se fit plus forte, plus dangereuse autour d'elle. Un hoquet de surprise et de douleur lui échappa, tandis que ses tremblements redoublaient d'intensité. Ses doigts se plantèrent dans les épaules d'Airïn, comme pour se retenir, au-dessus d'un gouffre de flammes qui se serait ouvert sous elle pour l'engloutir. Non, non c'était trop dur, elle ne pouvait pas, elle n'en était pas capable, cette chose allait la dévorer, elle allait disparaître, consumée, et tout serait fini. Elle ne pouvait pas, il faisait trop froid, une fois avait déjà été trop douloureux, ce n'était pas…

- LuneRouge…

Ses mains serrèrent plus fort. La mâchoire crispée jusqu'à en avoir mal, elle luttait pour garder l'Esprit hors d'elle, et ses larmes à l'intérieur, comme si ces dernières, en prenant toutes la place dans ses yeux et sa poitrine, pouvaient empêcher que la chose ne vienne se loger au-dedans d'elle. Contractée des pieds à la tête, elle rejetait de toutes ses forces la Présence. Avoir été dépossédée de son corps et de sa volonté une fois avait été suffisamment humiliant. Tuer un allié à cause de cela, ce serait trop. LuneRouge n'était pas de ceux qui avaient beaucoup d'alliés, mais lorsque quelqu'un atteignait ce statut, il n'en prenait que plus de valeur. Et jamais encore elle n'avait tué un être qu'elle avait pu considérer comme un "allié". Jamais. Les gens aussi seuls ont souvent du mal avec cette folie-là.

- Je préfère encore me pendre plutôt que d'être réduite encore à cette infamie. Je préfère mourir.

Ce n'était qu'un souffle, à peine audible. Mais, voilà, c'était dit, elle était prête à briser sa promesse. Des principes solides, elle en avait peu, mais c'était une des seules choses auxquelles elle osait se raccrocher. Et comme toujours, une fois la mâchoire refermée, elle ne lâchait jamais. À moins que ce ne fût lui particulièrement? Peu importait au fond, les faits étaient les mêmes. C'était une part d'elle qui avait survécu à tout qui s'exprimait, elle ne pouvait pas être plus certaine de son choix. Les bras musculeux qui lui enserrèrent doucement les épaules lui semblèrent brûlants.

Elle se rendit compte que le silence s'était fait plus froid, que l'absorbeur s'était crispé à son tour. Un instant elle faillit se laisser submerger par la panique. Cette chose avait-elle changé de cible?! Mais non, elle la sentait toujours, effleurant les limites de son être, écœurante et terrifiante. Elle se recroquevilla contre le corps source de chaleur. L'autre déglutit, et la voix rassurante, chaude et grave, murmura de nouveau près de son oreille :

- Alors maintenant, je veux que tu m'écoutes attentivement. J'ai lu tous les rapports concernant cet artefact, s'il y a une faille quelque part, je trouverai. Donc je veux que tu me dises tout ce que tu sens, et plus particulièrement les différences par rapport à… la première fois. C'est compris? Nous n'aurons besoin que d'un sursis. Alors il faut juste que tu tiennes un petit peu encore. Un tout petit peu, c'est tout ce qu'il faut. Homme veut pouvoir se servir de ce machin, nous tuer avec n'est qu'un bonus. Ça nous laisse encore un peu de marge. Mais seulement à condition qu'on comprenne avant lui comment ça marche, si c'est possible. Il faut essayer. Mais je ne peux pas faire ça sans toi. Alors c'est le moment de montrer qu'on peut faire un véritable travail d'équipe… D'accord?

Elle détestait qu'il lui parle avec ce ton à la fois trop doux et trop ferme. Elle détestait se sentir rassurer par une chose qu'elle détestait. Ou qu'elle aurait voulu détester. Elle détestait se sentir si faible, si vulnérable. Elle détestait avoir besoin de chaleur. Elle détestait se rendre compte en elle-même de toutes ses failles. Elle étouffa un gémissement de douleur et de peur mêlées, et se contenta d'acquiescer, malgré l'obscurité ambiante. Elle parvenait à discerner, à travers les ténèbres vaporeuses, les contours désormais presque familiers de cet homme qu'elle avait du supporter pendant des semaines et des semaines, et sans lequel désormais elle ne survivrait probablement pas. Elle avait d'ailleurs perdu le compte de leurs dettes respectives, qui avait le plus sauvé la mise à l'autre, qui avait fait le plus d'écarts. Et peu lui importait d'ailleurs désormais, qu'il se comportât ainsi par intérêt ou non. LuneRouge se concentra sur sa voix, ferma les yeux, et, tant bien que mal, contenant ses sanglots de plus en plus nerveux, essaya de faire ce qu'il disait, focalisant toutes ses perceptions physiques au maximum, sur ce corps en dessous d'elle, cette chaleur, cette présence, qui l'empêchait de tomber.

Certains jours, on ne peut pas faire autrement que céder, même si l'on est l'être le plus borné au monde. Parfois, il n'en faut pas beaucoup pour s'abandonner, céder. Certains jours, on franchit des gouffres sans vraiment s'en rendre compte, en même temps qu'on reste fixés sur de simples ravins. En général, ce sont ces jours-là que l'on peut dire réellement que l'on vit.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

97

16. 02. 2010, 22:34

Encore ces mêmes parois sèches, froides, indifférentes, hermétiques, ces mêmes angles durs, cette même pierre à la fois rêche et douce… et ce lien douloureux, imparable, qui comme un cordon ombilical, l'empêchait de se détacher de ce berceau, cette matrice, la freinant, l'empêchant de se gorger d'énergie, de puissance. Surtout que la Présence sentait dans le sang des êtres alentours, beaucoup, beaucoup d'énergie. Cela lui donnait faim. Elle était assoiffée de ce sang si appétissant qui bouillonnait tout autour, bien à l'abri et hors de sa portée dans ces enveloppes mouvantes et libres évoluant et contrôlant le monde. Ils l'avaient encore déplacée. La chose ne comprenait pas. D'ailleurs, avant, elle n'avait jamais vraiment essayé de comprendre. Mais des changements radicaux s'opéraient en elle. Une évolution qui pouvait renverser la situation de manière irrémédiable.

En effet, le contact aussi prolongé avec un réceptacle assez résistant pour la contenir lui avait permis de goûté à l'essence de ces êtres étranges qui l'entouraient, et dont elle voulait se nourrir. C'était cela, qui avait tout perturber dans sa propre manière de percevoir… et surtout d'appréhender ce qui se passait autour d'elle. Ce qui la différenciait le plus de ces animaux de chairs et d'âme, au départ, c'était l'absence de… jugement? Libre-arbitre? Elle n'avait que l'instinct. Mais désormais… la Présence était comme contaminée par un besoin maladif de réfléchir au bien fondé des choses, infectée par une manie de réflexion, de raisonnement… Elle n'était pas encore habituée, mais lentement, elle apprenait, observant, regardant ces petites choses insignifiantes, auxquelles, même si elle n'était pas en mesure de s'en rendre compte, l'avaient altérée, et avaient versé en elle un peu de cette nature bien particulière qui les rendaient à la fois si supérieurs et si vulnérable aux autres espèces. Bien sûr, il faudrait encore un peu de temps pour que la magie assimile cette nouvelle facette de son ensemble impalpable et étrange, mais quand ce serait fait, elle aurait probablement autant de conscience que n'importe lequel d'entre eux. Et ce serait une véritable catastrophe.

Imaginez, un esprit uniquement motivé par la soif de pouvoir, de puissance, appâté seulement par l'idée de meurtre et de domination, mais avec un discernement suffisant pour se comporter en tant qu'individu, avec des intérêts propres, précis, et une volonté pouvant se moduler en fonction de la situation, capable d'éprouver la brûlure de la défaite comme n'importe quel être doté d'un amour propre et par conséquent également capable de tout faire pour l'éviter, contrairement à une créature incapable de réagir à un échec autrement que par la réitération insensible de sa tentative? Imaginez… plus égoïste que n'importe lequel de ses vampires, presque impossible à convaincre, impossible à attendrir ou apitoyer, impossible à dévier de son but, à moins de lui offrir une proie plus appétissante que vous, tout en sachant que quand l'autre sera finie, ce sera de nouveau votre tour… Peu rassurant n'est-ce pas? Surtout avec autant de puissance, avec cette magie ancienne, maudite… oui, une vraie malédiction pour les hommes… et pour tous les êtres de chair et de sang, même souillés par la magie ou la technologie.

Elle était là, dans sa boîte de marbre et de grès, tournant en rond, se modifiant lentement, s'éveillant telle une bête infernale ouvrant ses yeux de braise, sans se presser. La notion d'impatience était désormais dépassée pour elle. La chose allait pouvoir apprendre à se contrôler, et devenir plus dangereuse encore. Et voilà qu'on lui avait amené les deux mêmes êtres que tout à l'heure. Celui différent dans lequel elle pouvait rentrer et se déplacer hors du sarcophage, et l'autre plus-grand-et-plus-fort, qui avait l'air si appétissant, gorgé d'un sang chaud et nourricier, mais qui lui avait donné tant de mal et avait fait en sorte que son pas-tout-à-fait-semblable la chasse… Cela ne lui avait pas plu du tout de devoir retourner encore dans ce cercueil horriblement étroit, après avoir ainsi goûté la possibilité de sortir aussi facilement. D'autant plus que sa conscience naissait, et lui donnait une notion du temps plus aiguë… et en l'occurrence, plus désagréable. Que c'était long d'attendre alors que tant d'énergie et de fluide attirant était en mouvement autour…

Mais maintenant, ses proies étaient là… Et elles ne pouvaient plus s'échapper, ça, la Présence l'avait bien compris. C'est aussi pour ça qu'elle prenait son temps, essayant de comprendre ces choses dont elle avait besoin pour sortir. Elle avait d'abord tenté tout de suite de pénétrer encore dans le corps de l'être-qui-pouvait-être-réceptacle, mais il l'avait repoussée. Elle n'avait pas compris pourquoi. Avant, ne pas comprendre ne l'aurait pas dérangée, étant donné qu'elle ne se posait pas de questions, mais désormais… Cela laissait-il au moins un peu de temps aux deux absorbeurs pris au piège.

Si les changements en elle avaient été plus avancés, la magie aurait ri de voir cette pauvre petite chose ridicule et faible lui résister de la sorte. Mais pour l'instant, elle en était à la regarder pour tenter d'y rentrer, et ainsi pouvoir manger tranquillement son compagnon. Ce dernier, coincé comme il était tout au fond, aurait bien du mal à l'en empêcher. Surtout que la Présence avait compris qu'il n'essayait plus d'annihiler l'autre créature, maintenant qu'elle n'était plus dedans. Donc, c'était qu'elle ne devenait une menace que lorsqu'elle s'y trouvait. Ce qui était logique d'ailleurs. Donc, si elle se comportait comme l'autre en prenant le contrôle, elle pourrait le manger sans qu'il résiste trop… Mais encore fallait-il parvenir à rentrer. Et la créature n'avait pas encore réfléchi à comment se comporter comme la créature de chair. Elle n'avait pas pensé qu'il fallait réfléchir à toutes les étapes de son action. Elle n'était pas encore assez évoluée pour se projeter si loin et si précisément dans ses desseins. Mais, cela viendrait, si on la laissait se développer encore.

La chose tâtait, effleurait les limites de cet être trop têtu qui voulait l'empêcher d'atteindre son but. Son but primitif qui se transformait peu à peu en motivation "personnelle". Elle voyait et entendait les deux êtres communiquer entre eux, même si elle ne comprenait absolument rien des messages qu'ils s'échangeaient. Elle ne connaissait pas leur langage, et la notion de langage elle-même était un peu floue pour elle. Mais cela aussi viendrait, avec le temps et la nécessité. Surtout que tout cet énorme amas de connaissances et d'informations qu'elle avait vu la dernière fois à l'intérieur de son réceptacle récalcitrant, elle pouvait désormais s'y intéresser. Peut-être qu'en prenant la peine de tout déchiffrer, elle arriverait à se familiariser plus vite et plus facilement avec ce nouveau "mode de vie et d'action". Mais encore fallait-il qu'elle arrive à pénétrer de nouveau à l'intérieur… Pourquoi donc n'y parvenait-elle pas? La créature elle aussi avait-elle évoluée? Non pourtant, elle était toujours pareil, et même plus faible. Ses défenses étaient ridicules, à l'image de la grande majorité de ses semblables. Où était donc le problème?

Mais la magie ne pouvait pas comprendre ce qui se passait. Elle n'avait pas en elle la notion d'équilibre, elle qui était issue du plus grand chaos. Pour tous les avantages qu'elle avait acquis par ce contact avec la nature de cette humanoïde, elle était maintenant dépourvu d'un des atouts dont elle était à la base pourvue. Son statut de force occulte intangible et impalpable, tellement limpide et absente, tellement étrangère à cette essence humaine que cette dernière ne pouvait pas lutter, comme si elle n'avait pas été là, n'avait plus court. Maintenant, elle faisait partie des deux mondes. Et de ce fait, elle devenait tangible… et par là-même, vulnérable. Si l'esprit de l'autre créature pouvait la sentir si bien, c'était qu'elle pouvait elle aussi agir sur la chose désormais. Seulement, qui, d'elle ou d'eux le verrait en premier?
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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08. 03. 2010, 00:36

Je ne sais pas ce qui est le pire, le fait que ce sarcophage semble prevu pour deux personnes, ou le fait qu'il soit plus petit que mon placard à balai. Dans tous les cas, je peux la sentir respirer plus vite et de plus en plus difficilement, la peur, ca je le reconnais. Et je crois pas que mes bras ou le son de ma voix la réconforte, mais ça m'aide à réfléchir.

Ils m'ont retiré mon casque, mais au moins ils n'ont pas trouvé l'autre baladeur. Mais avant, je dois trouvé comment cette merde fonctionne. Jimmy m'a briefé sur cette merde, un couple vampire, mille sept cents mille huit cents ans. Apparement on ne sait pas comment ils les ont tué. Mais à en juger par sa respiration, qui s'accèlère encore, il n'y a qu'une seule merde la dedans.

"Je vais essayer quelque chose lune rouge. Ferme les yeux maintenant. Ca risque de faire mal pendant les trente premières secondes."

Je lui glisse les ecouteurs dans les oreilles, et lance la musique. Les pics penetrent le tympan, la musique passe et se transforment directement en influx nerveux. Le problème c'est que j'espere que les calculs du doc sont exacts et que ces réglages sont les bons pour elle. reste à espérer que ca marche, et que la saturation des récepteurs va empecher cette saleté de la bouffer, au moins jusqu'à ce que je trouve une solution.

Je peux entendre Homme dehors, s'afferer avec ses hommes. Mais je ne sais pas à quoi. Y'a pas à dire, mais j'ai vraiment le chic pour me retrouver dans des situations de merde. Sa respiration ne se calme pas, mais elle n'a pas encore essayé de me tuer donc jusqu'ici ca va. Le seul problème c'est que je ne sais pas, si elle va arreter ou s'en prendre à moi. Etant donné que je ne sais pas comment ca va se passer.

J'aurais peut etre du l'interrogger finalement. Pourquoi faut-il toujours que ca soit compliqué?

Elle me regarde, le pupilles dilatées, la respiration saccadée, le même rythme que la chanson donc a priori ca marche. Le problème c'est que ses yeux transpirent la peur. Elle la sent encore. Cette chose, évolue, et vite.

"Homme ?"

"Tu peux encore parler? j'imagine que cela veux dire qu'elle n'a pas été encore submergé par ce qui se trouve à l'intérieur."

Le salopard.

"Tu savais depuis le début ce que c'était."

Pas de réponse.

"Je prendrais ça pour un oui. Donc tu vas être ravi de savoir que je pense que cette saloperie evolue."

"Interessant."

"Mais ça aussi tu le savais."

"Ta capacité à comprendre les choses avec un temps de retard m'étonnera toujours"

En gros on se fait enfumer depuis le début. J'adore ce mec.

"Tu as pensé à ce qui se passerait si tu ne pouvait pas la controler?"

"Selon toi?"

Le problème, c'est que je sais que je ne pourrais pas le faire craquer.

Retour à ce qui se passe à l'intérieur. Lune rouge respire difficilement. Mais c'est surement du à la musique. En revanche, il y a quelque chose de bizarre la dedans. Comme une troisième personne. Elle comprend, elle change, elle évolue. Et j'ai le sentiment, que sa première proie la rejetant, elle s'est jetée sur la deuxième chose la plus proche d'elle. Et il fallait que ca soit moi. Je vais vraiment finir par croire que je suis maudit ou quelque chose.

Pourquoi?

"Macha?"

"Alors c'est son nom. Macha..."

"Qui...?"

A quel moment ai-je commencé à regarder mes mains, et à contracter mes muscles un par un?

"La chose plus forte... Alors c'est ainsi de ressentir son propre corps."

Et merde...
Jamais de compromis, pas même face à l'apocalypse.

[RP] Airin, le chercheur de vie.


Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Airin" (14.03.2010, 13:10)


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13. 07. 2011, 18:49

Les ondes sonores qui lui avaient d'abord déchiré l'intérieur de la tête la berçaient désormais comme une douce mélodie protectrice embrassant tout son esprit d'une brume protectrice isolante. Oui, les trente premières secondes avaient été douloureuses, très douloureuses. La première minute toute entière d'ailleurs. Dire qu'elle avait eu l'impression qu'on lui lacérait les parois du crâne et les tympans avec des griffes aigues d'acier serait une pâle description de l'effet produit en réalité par la cascade impitoyable des décibels à l'intérieur de ses oreilles. C'était fort, beaucoup plus fort que ce à quoi elle était habituée, que ce à quoi elle était préparée, que ce qu'elle pouvait supporter dans son état.

Ses conduits auditifs d'ordinaires amateurs de classique, Chopin, Beethoven, Mozart, Gluck, Bach, Berlioz, Fauré, Haendel, Schubert, avaient été littéralement agressés par le déluge violent des basses et percussions pénétrantes, puissantes et impitoyables, qui, au contraire de la Présence, ne tentaient pas de s'insinuer dans son être, mais y résonnaient profondément comme de vieilles connaissances venant s'asseoir à une place qui leur était due. Elles frappaient à l'intérieur de sa tête, vrillaient et oscillaient, prenant tout l'espace, et repoussant la chose qui essayait vainement de se faire une place au milieu de ce tumulte qui la perdait et l'expulsait sans recours apparent.

Peu à peu sa respiration se calla sur le rythme entêtant, mais dénuée de toute expérience concernant ce genre de recours, elle ne parvenait pas à contrôler tout à fait le phénomène. Elle comprenait maintenant, pourquoi Aïrin portait son casque, et pourquoi il pouvait arborer cette sérénité qui à elle était étrangère et paraissait malvenue. Le son vous emplissait totalement, se répandant dans vos nerfs, battant même à la place de votre propre cœur. C'était une présence neutre mais impossible à faire refluer une fois qu'on s'y était abandonné. Mais la force des influx inhabituels l'assommait à moitié, et déjà presque somnolente elle avait du mal à retrouver le fil de ses pensées, que la panique avait commencé à lui arracher et que la musique achevait de dissiper.

Elle se sentait dérivée, avec un vague sentiment de soulagement, la tête pleine de tous les événements qui avaient précéder. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été aussi calme à l'intérieur tout en étant encore consciente.

Tout le tumulte qu'elle avait vécu et ressenti lui semblait désormais presque lointain, et lui apparaissait dans toute sa vanité. Elle voyait toute l'inutilité de ses actes, l'aveuglement de ses réactions. Son égoïsme, son arrogance, ses erreurs. Sa couardise surtout. Oui, comme elle n'avait cessé de fuir tout ce temps... mais cette fuite durait depuis tant de temps, pourquoi aurait-elle cette fois admis d'affronter quoi ou qui que ce fut? Pour une paire de beaux yeux bruns, des regards détournés, de chauds soupirs, et quelques larmes épandues? Quel aurait été le but, la raison, le motif, le mobile d'un tel caprice? Et puis après tout, pourquoi pas... Mais non, elle était restée bornée, comme toujours. L'espace d'un instant, elle songea à ce qu'auraient pu impliquer des décisions différentes, autres, moins motivées par la folie et la peur que par un réel désir de paix... Mais cela aussi était vain. S'il y avait une chose à laquelle elle ne se laissait plus aller, c'était le regret. Le remord, souvent, oui, mais les regrets étaient des maux qu'elle avait appris à regarder comme de simples illusions sans autre intérêt qu'un masochisme intense et une preuve d'irresponsabilité plus démonstrative que n'importe quel remord.

I wanna watch you BURN burn burn burn... La musique et ses paroles implacables lui résonnaient dans la tête sans qu'elle parvienne à réaliser qu'elle se désintéressait complètement de la situation présente, qui aurait du pourtant retenir toute son attention et bien plus encore. Son corps se détendait sans qu'elle puisse s'y opposée, comme droguée d'une substance que son organisme n'avait jamais rencontrée. Décidément, les drogues ne lui faisaient pas bon effet depuis quelques temps, comme le sérum l'avait montré peu de temps auparavant. Pour une fois, le contrôle qu'elle perdait s'en allait en douceur et non pas dans la violence et la brutalité la plus totale, comme c'était le plus souvent le cas.

Elle ne réagit pas tout de suite quand le corps sous le sien se crispa soudainement, convulsant étrangement, comme luttant contre lui-même. Puis la pression d'une main énorme écrasant sa trachée la ramena à la raison, ses yeux mi-clos s'ouvrirent grand dans la pénombre du sarcophage, lambeaux d'aurores boréales bleues virant au blanc et au noir au milieu du gris de fausses ténèbres. Elle se dégagea, attrapant au vol les deux poignets de l'absorbeur coincé en-dessous d'elle. L'effet des influx des écouteurs commença à se modifier sur elle. Au lieu d'en être submergée, elle se mit à les assimiler. C'était encore trop fort pour elle, il lui aurait fallu de l'entraînement pour pouvoir les supporter correctement, ou une plus forte constitution, mais l'effet recherché commença tout de même à se faire, même s'il n'était pas optimal. Les pulses se fondirent bientôt à sa conscience, la renforçant, se fondant à sa volonté, la portant en avant, avec la force des chocs sourds des décibels et de leurs arabesques de notes indéchiffrables.

Aïrin. Il était pris pour cible. Sa vision, accoutumée à l'obscurité et de nouveau claire, distinguait nettement la détresse indicible qui brûlait comme les Enfers eux-mêmes dans les yeux de son compagnon. Oui, pas de doute, elle savait ce qui était à l'origine de cette expression cauchemardesque sur son visage maculé de sang. La Chose avait changé de victime, signe qu'elle adoptait une nouvelle stratégie. Enfin, signe qu'elle avait désormais une stratégie, ce qui n'était pas le cas auparavant, comme elle avait pu en être témoin quand elle avait été en contact avec elle.

L'adrénaline fit une nouvelle irruption dans ses veines, injectée par chaque pulsation sonore. Une solution, une issue, il fallait un moyen de les sortir vivants d'ici. Et dans l'immédiat, une idée de génie pour aider Aïrin avant qu'il ne parvienne à lui tordre le cou. Heureusement, elle était dans une position favorable, sinon il aurait déjà réussi à la broyer sans la moindre difficulté. Prenant une profonde inspiration, qui sentait la sueur, le sang et la peur, elle se mit à réfléchir aussi vite qu'elle le pouvait. Elle se sentait étrangement calme et lucide. Pourtant, avec tout le vacarme qui lui battait les oreilles, elle n'aurait jamais cru pouvoir se concentrer sur quoi que ce fût. Bon, que faire? Enlever les écouteurs et espérer que l'entité change à nouveau d'objectif? Non, hors de question, à ce compte-là, elle préférait encore qu'il se fasse tuer par cette chose et qu'elle y passe ensuite de la main de Homme par exemple. Elle ne voulait pas revivre une nouvelle fois ce que l'autre traversait à son tour, et encore moins de plein gré. Mais il fallait qu'elle l'aidât, elle le devait. * Réfléchis réfléchis réfléchis, pas de problème que des solutions, alors trouve!*
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (13.07.2011, 18:50)


100

13. 07. 2011, 18:57

Elle voulut prononcer son nom, mais eut l'impression qu'aucun son ne sortait de sa gorge. Un instant paniquée, elle réalisa alors que c'était simplement que la musique était trop forte pour qu'elle s'entendît. Mais Aïrin lui n'avait que le silence dans les oreilles, et elle n'était même pas sûre qu'il pût encore percevoir sa voix.

- Aïrin, est-ce que tu m'entends? Murmura-t-elle, incapable de s'entendre elle-même mais consciente du son qu'elle produisait.

Elle s'efforçait de parler tout bas pour ne pas risquer d'être entendue ou du moins comprise depuis l'extérieur.

La pression qu'exerçait le corps du mercenaire pour essayer de se dégager augmenta. Elle vit ses lèvres bouger, mais elle ne pouvait rien percevoir. Bon, il allait falloir se résoudre à risquer une ouverture. Prenant son courage à deux mains et saisissant sa détermination à la gorge, elle se contorsionna sans le lâcher, de sorte à bloquer son poignet avec un de ses genoux. C'était inconfortable, mais elle était souple, et le fait d'avoir plus de force dans les jambes que dans les bras rendait plus facile la maîtrise de l'imposant absorbeur coincé au fond de l'étroite cavité du sarcophage. Son bras gauche, le plus affaibli, se trouva ainsi libéré, et précautionneusement, elle retira un des écouteurs qui s'enfonçaient dans ses conduits auditifs.

Une pique de douleur lui vrilla le crâne, mais elle tint bon. Puis l'air entra à nouveau dans l'oreille, accompagné du bruit de la respiration saccadée d'Aïrin, des sons étouffés que produisaient les hommes dans la pièce autour, et du marmonnement incompréhensible qui s'échappait des lèvres de l'absorbeur possédé. C'était un enchaînement de sons sans queue ni tête, de grognements, de gargouillements et de sifflements. LuneRouge constata avec soulagement et horreur qu'elle ne sentait plus aucune pression autour d'elle, que plus aucune présence ne se mouvait autour d'eux. Elle plongea son regard pervenche dans celui de l'être plaqué contre elle et qui continuait à découvrir l'usage de sa bouche et de ses cordes vocales. Aïrin était là, il était cette peur et cette résistance dans les prunelles devant elle. Mais il n'était plus seul.

Un long frisson lui secoua l'échine. Elle envisagea un instant d'enlever le second écouteur maintenant qu'elle ne semblait plus en danger de cette façon-là, mais après réflexion, elle préféra garder encore un peu ce nouvel appui, qui était loin d'être de trop.

- Ecoute-moi bien, on va trouver une solution, ne baisse pas les bras, ne laisse pas cette chose te dominer, on va trouver un moyen d'accord? Toi tu as les infos, et moi j'ai déjà subi une fois l'expérience, à nous deux on peut le faire, c'est toi qui parlais de travail d'équipe, c'est en effet le moment d'essayer de faire ça comme il faut.

Tout en murmurant, elle le saisit par le menton, plantant au plus profond de ses yeux ambrés son regard cristallin.

- Tu sais que je ne lâche rien. Je ne peux pas sortir d'ici sans toi. Accroche-toi mon grand. Si cette chose peut avoir une emprise sur toi, alors tu peux avoir une emprise sur elle, c'est de la logique pure et simple, il faut juste trouver le bon moyen de l'atteindre.

C'était plus facile à dire qu'à faire. Mais depuis le temps, elle avait compris que les signaux sonores étaient un repère essentiel pour l'absorbeur. En période de crise, soit il ne cessait de parler, qu'on l'écoute ou non, soit il se vissait son casque sur la tête. Elle espérait que le son de sa propre voix pourrait lui apporter une quelconque aide, s'il l'entendait. Pour être passée par le calvaire que pouvait infliger la possession de cette abomination, elle savait que le moindre lambeau de soutien était le bienvenu.

Son expression changea, devenant plus dure, glaciale, presque haineuse.

- Eh toi la chose, tu piges quand je te cause?

Le corps du vampire parasité s'immobilisa soudain, et les grondements désordonnés cessèrent.

- Très bien, est-ce que tu sais parler ?

Aïrin eut une sorte de hoquet étranglé, comme s'il essayait d'articuler quelque chose. Terrifiée, LuneRouge se demandait ce qui lui prenait de s’adresser ainsi à cette immondice qui essayait de détruire son mercenaire.

- Sen…tir… forrrr…force… corrrps… lib… re…

- Bon ok j’ai rien dit, ta gueule, t’as pas besoin de l’ouvrir, juste de savoir que tu vas te faire pulvériser espèce de vermine. T’as aucun droit d’être là où tu es, alors tu vas dégager !

- Tu… Macha…

- Non c’est pas moi, non je vais pas mourir, tu peux toujours courir. Je te boufferai avant le contraire.

Comment la créature pouvait-elle connaître ce nom ? A moins que ce ne fût Aïrin qui ne parlât ? Non, sinon sa voix aurait été plus naturelle, et son ton n’aurait pas ressemblé à celui d’un robot. Alors comment ? Y avait-il désormais un lien entre lui et la chose ?

- Alors, toujours en vie là-dedans ? Es-tu assez fourni pour le nouvel appétit de la demoiselle Airin?

C’est alors qu’elle eut une idée. Le genre d’idée qui, quand elle vous vient à l’esprit, vous paraît carrément tenir du génie. En général, LuneRouge n’attendait pas d’avoir une autre impression avant d’agir : la possibilité d’ensuite changer d’avis et de se retrouver à cours de plan était souvent bien plus risquée que l’application d’une mauvaise idée. * Qui ne tente rien n’a rien. *

- Aïrin, Aïrin, si tu m’entends, écoute : je ne sais pas comment ça se passe actuellement là-dedans, ni pourquoi elle peut parler comme ça, mais ça veut dire que les choses sont différentes d’avec moi. Si cette chose apprend tout ça de toi, il faut qu’elle puisse être crédible. Si Homme croit que c’est moi qui suis possédée comme ça aurait pu être le cas, on a une chance de le prendre par surprise. Je te promets qu’on trouvera une solution pour te débarrasser de ce machin, mais d’abord si possible il faut qu’on arrive à tirer parti de la situation. Je suis capable de faire semblant, et si on arrive à les dégager eux d’abord, on pourra s’occuper de toi ensuite. Dans l’état des choses on ne peut rien faire : même libéré de ce truc, c’est eux qui nous liquideraient. Cet artefact est notre seul billet de retour, et pour le coup, on est en plein cœur du problème.

Restait à trouver très vite comment retourner les choses à leur avantage.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Evangéline" (13.07.2011, 18:58)