Les Maudits
Arrachés à la nature mortelle
Où les instants présents sont importants,
Devenus des créatures éternelles
Où seul le néant est terrifiant,
Ils naissent tels des maudits séraphins.
La race vorace, hélas, se prélasse
Dans de pures nuits d'orgies infinies.
Les rapaces amassent le sang des masses
Dans le puit de leur immortel ennui.
Ils règnent tels des dieux souverains.
Ni dieu ni maître que leur ambition,
Sans peur dans le coeur de leur grand malheur,
Ni âme ni esprit en punition,
Sans espoir dans leurs yeux sans chaleur,
Ils vivent tels des défunts césariens.
Seigneurs nocturnes aux ténébreux vices
S'abreuvant du sang des pauvres victimes,
Serviteurs du don suivant leur malice
Perpétuant le rituel intime,
Ils périssent tels des rois olympiens.