Lesquels ont torts, lesquels ont raison ? Les loups solitaires, ou les meutes ? Qu’est ce qui est le meilleur, ne vivre que pour soi, évitant tout contact trop poussé avec autrui, de peur que celui ci n’empiète sur un « moi » déjà très amenuisé, ou bien chercher à combler les lacunes de ce « moi », au travers de l’accumulation de morceaux de « moi » qu’apporte le contact avec les autres ?
Et aller c’est parti ! On nage de nouveau en plein Freudisme dégoulinant et visqueux, indépetrable…
Mais tellement inférieurement humain, le fait est que nous ne sommes, amis immondices, pour ainsi dire : rien, mais alors rien du tout… Donc que se soit dans l’isolation digne de Rainer Maria Rilke, ou la propension à la sociabilité de Nicolas Sarkosy, nous ne finissons toujours que par nous retrouver face à du vide, du rien, un gouffre sans fond, devant notre propre reflet sur la glace délavée de la salle de bain, ou celui que l’on voit dans les yeux mouillants d’une femme nous annonçant qu’elle nous aime...
Et c’est dans ce vide que s’insinue subrepticement la voix infâme et mélodieuse du doute absolu. Le doute de tout, de soi bien sur pour commencer, puis des ambitions, des rôles a jouer, des hommes, des femmes, de l’humanité, de la vie.
Le fait est que la vie est un long enchaînement de « pourquoi devrais-je faire cela », et nous en avons fait un fast-life, où, seconde après seconde nous sommes trop occupé a rendre notre temps important, avec des « je dois être la au plus vite », « je dois faire cela au plus vite », « je dois me marier dans l’heure ». Hourra vive la raison de vivre !!!
Factice et douce illusion.
Tout le monde le sait nous ne sommes que des créatures éphémères accomplissant tour à tour des rôle éphémères dans l’immense fourmilière éphémère qu’est devenue notre pauvre planète… Des tâches arbitraires : je vais faire cela aujourd’hui, mais aucune importance si je fais l’inverse demain., et désuètes car arbitrairement choisies au bon gré d’un vent mauvais propagé par notre intelligence et notre finesse si supérieurement défaillantes.
Mais d’aucun n’ose vraiment se l’avouer, hormis peut-être le petit vieux vomissant tripes et boyaux sur son lit de mort, devant sa famille bien trop occupé à déjà savoir combien leur cher parent va leur manquer, pour s’apercevoir que ce futur ancêtre est aussi seul dans la mort qu’il le fût tout au long de sa vie.
Nous sommes seuls encore et toujours et nous cherchons dans les autres des parcelles de nous afin de nous sentir moins seul, car soyons francs, nous sommes les seules personnes que nous apprécions vraiment…
Avant de crier au viol , et à l’infâme trahison d’un narcissique extraverti, sachez bien que je ne vois simplement dans cette vie, aucun goût, aucune chaleur, aucune tendresse, juste une bande milliards de dégénérés trop occupé à « remplir leur emploi du temps » et à vouloir CREER, pour juste apprécier ce qui était déjà, et se bien avant que leur arrière grand-mère ne prenne le temps de faire une petite gâterie a l’arrière grand-père entre deux guerres…
Le cynisme peut être une barrière, une force, mais il arrive parfois chez certains « marginaux », ou parias, comme vous préférez, qu’il apparaisse comme une lunette qui rendrait nette la vision flou et déformé que nous avons tous de notre monde si désespéramment humain. A vrai dire le monde que j’ai dans ma tête est nettement plus intéressant que le monde qui nous a misérablement été offert en pâture par un dieu quelconque (à qui j’adresse d’ailleurs mon plus sincère mépris).
Pas un monde meilleurs, grand dieu non !
On ne peut faire de meilleure monde que celui-ci en partant de la base de l’engeance et de la médiocrité qu’est l’être humain… Mais un monde avec plus de moi et moins d’eux..
N’est-ce pas cela le but auquel nous aspirons tous? N’est-ce pas cela la base de toutes nos sociétés, civilisations, religions, grands défilés glorieux, fêtes nationales noyées dans la bières, dans nos procréations incessantes gavant de plus en plus le sol de ce grain de poussière minable qu’est notre monde? De nos guerres et de nos paix, de nos crimes et de nos passions… Je ne résume que : « Un peu plus de moi, et un peu moins d’eux »…
(Et quand même beaucoup d’alcools et de belles femmes parce qu’on est pas des bêtes non plus…)
La voilà résumée la grande comédie humaine, le but ultime et la grande vérité recherchés par tous dans des études trop longues, des milliers et des milliers de fonds investis, des explorations spatiales, des explorations anales, c’est la suppression de l’autre et la suprématie du « moi ».
Alors là, je dois en avoir paumé pas mal en route, mais ceux qui sont encore là sont ceux qui m’intéressent vraiment, ça c’est un bon lectorat, vous qui lisez n’importe quoi, tant que ça sort un tantinet du lot variétiste que l’on nous sert sur des plateaux d’argent dans les temples de la consommation, et qui se lisent sans fin, ni faim (normal pour quelque chose sans goût).
Demandez à Mr Clouélebeck s’il n’est pas heureux de faire ce qu’il fait, brave Michel, lui il à tout compris, il sait mieux que personne vous racontez comment une lesbienne végétarienne va sombrer dans la décadence en devenant cul de jatte en une page, et comment elle va finir dans les bras d’un fou qui finira par se masturber dans l’orbite d’un oeil manquant de la pauv’ femme qu’il vient d’arracher (et cette fois je n’invente rien…).
Ca c’est de la passion, ça c’est de la rage à l‘état brut… C’est du moins se qu’ont dit les critiques du prix goncours… Ouais tellement brute que j’en vois trois d’entre vous revenir des toilettes avec le rendu au coin des lèvres et l’œil brillant. Alors ça a quel goût la poésie ?
Toi aussi, misérable paumé, qui erre sans but, avançant au seul gré de tes pensées et de tes lectures, tu es un lecteur avisé, cherchant à prendre aux autres plus qu’à ne leur donner de toi-même dans le but d’assouvir une soif de vivre que tu sais inétanchable.
Prends leur, je ne peux te conseiller que cela, prends leur tout ce que tu peux mon ami, car lorsqu’ils s’arrêteront dans leur course folle après le néant pour placer en toi un peu d’eux mêmes, ils s’apercevront à leurs dépends que tu leur a pris bien plus qu’ils ne voulaient ou s’attendaient à mettre. Ils auront peut-être alors une chance de s’apercevoir de leur propre profondeur, masquée sous des siècles et des siècles d’auto-esclavage général moraliste, réducteur et proclamateur de vérités.
Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "myrrdin" (09.02.2008, 20:58)