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02. 09. 2008, 17:44

[RP personnel] Curse of Life

avril, 1550

L'air lourd pesait sur les bovins et les hommes tout autour de la grange en flamme. Quel qu'un avait mit le feu à cette bâtisse intentionnellement, cela ne faisait pas de doute pour les pauvres paysans alentours qui s'efforçaient de transporter seaux d'eau sur seau d'eau pour éteindre l'incendie. Sur le côté de cette grande manifestation d'humanité, la famille à qui "appartenait" cette bâtisse s'était réunie, et sous couvert de faire son "deuil", préparait le mensonge qu'ils devraient dire à tous ces pauvres gens qui tentaient de sauver leur bien.
Au loin, à la frontière d'une forêt avoisinante et de la plaine dans laquelle se dressait le village de Kortstaat, un groupe de dix hommes regardait le feu briller au milieu de l'étendue d'herbe verte. Puis l'un d'eux fit signe qu'il fallait partir. Tous montèrent à cheval, encadrant un charriot tiré par un boeuf. Sur ce charriot, un petit cercueil taillé grossièrement s'agitait, et effrayait les bêtes, mis à part le bovin, muni de son éternel flegme de ruminant.
Le convois s'ébranla et se mit doucement à traverser la forêt épurée de ses brigands par les troupe du comte de Kortstaat, en vue de cette expédition. Pas un des hommes ne quittait le cercueil clouté des yeux, redoutant le pire. Pas un bruit non plus ne troublait cette macabre suite entourant le corps mort, mais animé du fils ainé du Comte.

Alors que les soldats et le charriot arrivait à la lisière de l'autre côté de la forêt, les chevaux devinrent plus nerveux, et rien ne les calma. Nerveux à leur tour, les homme descendirent de leurs montures et dégainèrent rapidement leurs lourdes épées. Un rire sardonique s'éleva des branchages.

"Allons, allons, petits humains, laissez là vos armes, elles ne vous sont de toute façon d'aucune utilité... siffla une voix qui semblait venir de partout
- Sors de ta cachette monstre, le soleil va bientôt se lever, et nous te retiendrons jusqu'à ce que ses rayons puissants bénis pas la grâce de Dieu te transpercent.
-C'est donc toi le chef?"

Et tandis que cette phrase résonnait aux oreilles du concerné, sa vision se troubla et il se rendit compte qu'il n'avait pas vu la réalité pendant quelque secondes. Au lieu de soldats aguerris en formation de combat, c'était des cadavres qui entouraient le charriot sur lequel était installé en tailleur le Vampire. Dans sa main droite, une tête qu'il s'amusait à lancer en l'air et à rattraper, et dans l'autre des viscères qui laissa tomber dans un bruit flasque sur le cercueil. L'agitation à l'intérieur de ces quelques pièces de bois assemblées s'intensifia, et un bras perça bientôt le couvercle pour se saisir de l'offrande.

Le Vampire se leva et sauta lestement jusqu'au soldat qui restait pétrifié malgré son désir de partir aussi loin que possible. Dans un effleurement, presque une caresse, la créature décapita l'humain, puis, comme lassé, saisit le cadavre d'une main et l'envoya sur le cercueil qui avait pendant ce temps été totalement défoncé.

"Tu es stupide, Siegfried, prononça le maître à l'enfant qui s'empressa de boire le sang ainsi offert. Je ne devrait pas tant m'attacher à la mythologie. Tu n'as aucune force, et c'est par ta faute que nous avons manqués de périr tous deux ce soir.
-Je suis désolé, Maître, dit l'autre, en s'essuyant la bouche sur la manche de sa riche chemise.
-Ce n'est pas suffisant pour te faire pardon, petit crétin. Mais je sais déjà comment ton salut viendra. Suis moi, allons à la caverne, et demain soir, nous rendrons une visite à ton père
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

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03. 09. 2008, 15:24

Dans le présent

Pourquoi penser au passé? Ni Xezbeth, ni Sustrugiel ne savait pourquoi ils s'attachaient tant à leur vie au côté de Sytry, leur Maître. Ce même vampire qui les avait abandonnés.
D'ailleurs ils avaient assez de problèmes avec la gestion de leur quartier acquis et pour le moment sauvegardé dans les confins de la quatrième zone de la maudite Ulthima Thule. Certes les été allemands leurs manquaient horriblement, mais après avoir vu ce qu'était devenu leur lieu de naissance peu avant la troisième guerre mondiale... Qui n'aurait pas haïs ce pays? Enfin, c'était le jugement que portait un, ou plutôt deux vampires qui avaient longtemps vécu et parcouru le monde. Fini la sublime torture du levé de soleil. Fini les partie de chasse avec deux ou trois soldats dans la jungle Amazonienne. Fini aussi leur apprentissage au près de Sytry.
La dernière clope de leur paquet à la bouche, ils construisaient de leurs deux mains un gigantesque château de cartes, déjà haut de six étages, mais qui devait en atteindre treize. Debout sur une chaise pour continuer sa construction, le petit corps s'appliquait tout à sa tache, lorgnant du coin de l'oeil une bouteille pleine de vieille vodka.
Soudain, un courant d'air se fit sentir, et le vampire du se concentrer pour ne pas faire tomber les cartes en mains. Ce courant d'air n'était pas naturel, certainement pas. D'une part parce que toutes les fenêtres étaient fermées, ainsi que les portes, et d'autre part, parce que bientôt une présence se fit sentir.
Xezbeth eu juste le temps de se retourner pour voir un vieux vampire à l'air rabougri ouvrir sa magnifique de vodka. Avant qu'il n'ai le temps de dire quoi que ce soit, l'étranger prit une goulée, puis se tourna vers le maitre des lieux, les yeux brillants.

"Waou, c'est vraiment de la vieille de chez vieille, cette vodka! T'as pas idée de garder ça chez toi, petit crétin, ça attire tous les vieux baroudeurs, tu sais... enfin, plutôt devrais-je dire savez-vous!"

Les yeux de Xezbeth s'écarquillèrent il se jeta vers l'intrus, un bras fauchant malgré lui, son édifice de papiers cartonnés. De sa manche droite surgit son petit poignard qui vint se loger dans sa main tandis que l'autre vampire arrêtait l'attaque en menaçant de renverser la bouteille sur le sol.
Cela coupa Xezbeth dans son élan.

"Vieux con! Qu'est-ce que tu viens foutre ici?
-Bah alors, c'est comme ça qu'on s'adresse à son maître? Comment allez vous tous les deux?
-Aimable maître déserteur depuis quelques siècles déjà, aurais-tu l'obligeance de nous expliquer ce que tu viens faire dans cete majestueuse demeure? se corrigea Xezbeth, ironique mais amère. Le pouvoir de l'ascendance avait brisé sa colère.
-C'est déjà mieux! Bien, alors comme tu le vois, je suis venu boire de la vodka, et au passage prendre des nouvelles de mes apprentis préférés...
-On va très bien, maintenant tu repose cette bouteille, et tu prends la porte."

Face à l'attitude de son "fils", Sytry se crut obliger de lever la bouteille d'alcool russe devant lui, déclarant d'un air menaçant:

"Si tu deviens pas sage, ta bouteille va finir en étoiles clouées un peu trop bas par la pesanteur..."

Devant cette haute menace, Xezbeth étendit les bras en croix, laissa tomber son couteau sur le sol et s'affala à son tour sur un fauteuil moelleux.

"Tiens prends place, Sytry, de toute manière, tu partira pas avant un bout de temps."


L'atmosphère s'était décontractée, et l'intrus vint s'assoir en face de son ancien apprenti.
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Xezbeth" (13.11.2008, 18:58)


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03. 10. 2008, 22:05

été 1986

Le vent frais de la nuit. L'aimable et confidente atmosphère anglaise accompagne le vampire dans sa sortie de concert. Encore enivré de sons étranges, fascinants, et parfaitement inaudibles pour les classiques, qui rythmèrent le concert, Xezbeth regarde passer une jolie jeune fille. Enfin, la vision trouble, c'est ce qu'il espère.
Sortant une cigarette d'un paquet usé, il l'accoste avec la facilité qui lui est propre lorsqu'il est sous les effets d'une quelconque drogue.

"Hey, miss, hav' ya got a light?
-Sorry little boy, but you shouldn't smoke, it's bad for ya!"

Et la malheureuse de lui prendre sa cigarette, la poser à ses lèvres et de se l'allumer. L'effet est immédiat, et ne plait guère à Xezbeth. De quel droit cette vieille peau se permet-elle de lui prendre son "tombeau"? Heureusement, personne dans le coin.
La femme se retrouve vite avec une main profondément plongée sous sa cage thoracique, et par réflex, le vampire saisit la cigarette avant que la victime ne crache du sang, ce qui ne tarde pas.

Dix minutes plus tard, le vampire au corps adolescent est perché sur un toit quelconque de la ville. Il a fini son cadavre et sa clope, et cherche maintenant de quoi s'occuper: les effets des pilules diminue et les dialogues avec Sustrugiel sont lassant au bout d'un moment. Par dépit, il choisit enfin de s'installer sur ce même toit pour la nuit, histoire de réfléchir au lendemain. Devant ses yeux défilent des images tirées pêle-mêle de ses désirs, de son passé, et de son imagination torturée. Le toute forme ce qu'un fou a appelé le "rêve", et ce qu'un autre fou a décidé d'interpréter. Si seulement Xezbeth avait pu boire ce Freud, voir ce qu'il avait vu, sentir ce qu'il avait mis à nu...
Rien ne servait d'imaginer cela, aussi voulu-t-il s'intéresser à ces rêves qu'il gardait en mémoire depuis toujours. Notamment celui-là, qui avait faillit pour la première fois le guider droit au bûcher: le voilà petit, il arrive dans le donjon et s'arrête au pied de l'escalier. D'en haut, un rire sonore éclate et un énorme rapace (ce qu'il assimila plus tard à un vautour) descend en cercles concentrique. Arrivé à son niveau, l'oiseau se transforme à grand renfort de fumée en une sorcière aux traits fins, et qui n'a d'effrayant que la tenue, le bâton de bois noueux et le titre de "sorcière". Cette dernière, chaque nuit, le met face à un défi, qui entrainera la mort de ses proche, ou du petit Siegfried (l'être humain qu'il est encore à l'époque). Et chaque nuit, le pauvre enfant échoue lamentablement, se réveillant en pleures, et au genoux une douleur foudroyante.
Malgré les années, Xezbeth se souvient de ces détails, mais pas du contexte dans lequel il évoluait, aussi la technique freudienne ne sert elle à rien. Mais si seulement il pouvait se souvenir... comprendre ce qui l'effrayait tant chaque nuit, le faisait hurler de douleur, une douleur bien physique...
C'est à ce moment empreint d'amers souvenirs que Sustrugiel refit surface. Comme une tête qui sort lentement de l'eau, soulevant une fine couche protectrice à la surface, les paroles de Sustrugiel ne sont pas claires pendant un instant, puis, une fois la membrane déchirée, Xezbeth comprend. Sustrugiel s'ennuie, il veut plus de sang, il veut plus de meurtre. Il veut s'amuser avec ses victimes.

Avant de laisser complètement le contrôle à cette bête, Xezbeth sort de ses poches quelques livres qu'il va dissimuler dans une cheminée voisine, avant d'effacer ce souvenir à sa mémoire commune. Au moins, lorsque la bête sera rassasiée pourra-t-il retourner à sa philosophie...
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

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13. 11. 2008, 20:42

Dans le présent

"J'ai besoin de ton aide
- Ca m'aurait étonné aussi, au fond je suis né pour t'aider non?
- Oui, sauf que tu m'aurais plus servi sans cette autre personnalité...
-Tiens, ça va p't-être te faire plus chier mais il semblerait aussi que je sois possédé...
-Pardon?
-Bah possédé, tu sais ce que ça veut dire, non? Il y a un troisième esprit en moi... j'me souviens plus de son nom mais il est présent, et apparemment, ce serait un démon.
-Non mais tu le fais exprès? C'est pas possible... Deux, ça te suffisait pas peut-être?"

En une fraction de seconde, Sytry se retrouva enfoncé dans son siège. Xezbeth bondit et le tenait par le col, les deux pieds sur les accoudoirs. Les yeux du vampires étaient différents. Ou plutôt son regard. L'élève de l'ancien le menaçait de la pire façon qu'il existait pour Sytry. Xezbeth avait laissé place à Sustrugiel. Cette personnalité, ou plutôt cette âme, qui longtemps avait été la plus sanguinaire s'était calmée au cours du temps, mais face à Sytry, les plus violentes pulsions qu'avait enfermé Sustrugiel remontait à la surface et noyais son habituelle gentillesse.

"Alors le vieux, on joue au malin dès son retours? t'as de la chance que Xez m'ait contrôlé un peu, sinon, bouteille de vodka ou pas, j't'aurais planté beaucoup plus tôt.
-Comment as-tu...?
-Ca t'étonne? comment veux tu qu'un vieillard comme toi qui est resté toutes ces années dans sa tour à lire des bouquins puisse rivaliser physiquement avec la moindre petite merde d'Ultima Thule? Tu es pathétique, comme avant, comme lorsque tu as tenté de te débarrasser de nous..."

Il y eut un éclair, puis le calme revint dans le salon. Sytry, épousseta doucement sa veste déchirée puis regarda Sustrugiel, planté sur le lustre au dessus de lui.Quelques gouttes de sang perlaient, et dévoilaient leur arôme acide sur la langue de l'ancien.

"Qui t'as dit que je voulais rivaliser physiquement? L'être le plus pathétique entre nous, mon cher, c'est toi. Maintenant, descend, oui j'te fait tomber à coup de bouteille de vodka!"

De ses deux mains, le petit vampire saisi le pic du lustre dépassant de son corps et se projeta en avant de toute ses forces. Il y eût une gerbe vermeille puis le bruit sourd du vampire s'écrasant au sol.

"Bon okay, t'as pas perdu la main avec toute ta magie... C'est quoi cette histoire alors?

- Tu ne voudrais pas prendre une journée de repos d'abord... Tu me sembles un peu fatigué.
-Va te faire f..."

Un voile noir assombrit les yeux de Sustrugiel. D'un claquement de doigt, l'ancien appela un serviteur.

"Veuillez avoir l'obligeance d'apporter monsieur dans sa chambre. Et amenez moi une de ses prostituée."


L'humain craintif, n'osa pas même se rebeller face à cette nouvelle autorité.

*Pitoyable créature, aucune fidélité, aucun honneur... Seul le désir de rester en vie, dans cette ville polluée, dans ce monde irradié. Je ne comprend rien à leur esprit. Je sais pourtant beaucoup de choses. Mais l'esprit humain restera un mystère sans solution pour moi. Bien, maintenant, il est temps de tout préparer.*


Sytry ouvrit la bouteille de vodka, s'en but une rasade et fit craquer ses doigts. La porte s'ouvrit, et la prostitué entra en tremblant.
Et pour les illettrés, l'art, c'est par là ou par ici...

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