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27. 08. 2008, 18:59

[RP Privé Ihsahn & Iridia] Red Day On Blue Street

Red day on Blue Street
And this world promises everything
Old shoes on new feet again
Nothing changes


Explosées. J'ai les oreilles explosées mais putain que c'est bon.

Je remonte la rue sombre en courant à perdre haleine, marrant j'ai même pas d'haleine. On s'en fout c'est pour le style. Putain cette conne doit être encore complètement défoncée. Avec son air de vous faire croire que ça lui fait aucun effet, eh ben tombent les mythes quand elle est arrachée elle est comme tout le monde. Arrachée. Une gamine adorable mais bon, adorable quand elle est sobre. Enfin pour l'instant je ne m'énerve pas, les femmes ont toujours tendance à surévaluer une situation. Elle m'a appelée paniquée, doit sûrement y avoir une araignée dans sa baignoire. Je coupe le son. Comment ça se présente?

Déjà sur la petite place tout à l'air tranquille. Même pas un chat. Etrange ça d'ailleurs. Cette place est vraiment très très calme, plongée dans un silence ouateux, comme si on avait étouffé les éventuels...

"Ihsahn!"

Comme j'ai pas pour habitude d'être un grand bavard je balance un bonne rafale dans la tronche de la chose qui vient de m'interpeller, même pas eu le temps de voir ce que c'était. Je m'approche du cadavre, eh ouais c'est bien un cadavre de merde ou presque, une putain de lopette d'humain misérable baignant dans son sang, les entrailles à l'air, balbutiant des borborygmes incompréhensibles que j'interromps brutalement d'un coup de talon dans la gueule. Je parle pas aux humains. Déjà que je suis obligé de me coltiner les tapettes en livrée dans le manoir de l'autre connasse- pardon mon amour, j'suis un peu à cran là comme tu peux le voir mais bordel si tu savais comme tes serviteurs à la con me pètent les couilles- mais bon dieu de merde c'est quoi ce boxon??? C'était qui ce blaireau? Et d'où il connait mon putain de nom? Deux heures que je suis dans cette ville qui pue et je me fais déjà apostropher par un crevard qui sais qui je suis oh ça va chier! Putain ça va chier!

D'un pas rapide je me dirige vers la petite maison au coin de la place. Je traverse le jardinet minable et défonce la vieille porte en je sais-pas-quoi, encore un truc synthétique pourrave. Tiens comme j'ai bien fait d'y aller franco, la deuxième partie du comité d'accueil est juste là, et cette fois ils sont deux, ça ne rigole plus du tout! En plus ils ont l'air d'être armés, enfin je sais pas trop vu que les deux pignoufs sont rapidement transformés en lambeaux de chair sanguinolente, bordel mais ils me prennent pour qui ces imbéciles, ils connaissent ptêt mon nom mais ils savent sûrement pas qui je suis. "Ihsahn!" je gueule à la tronche d'un des deux macchabées qui a l'air de pas être tout à fait mort, "Ihsahn c'est mon nom fils de pute!" merde qu'est-ce qui m'arrive je suis en train de péter un cable, je lui tranche la gorge vite fait ça me soulage un tout petit peu. Putain comment je suis vénère! Si y a un truc que je déteste chez les humains c'est leur imagination galopante et leur héroïsme à la mord-moi le noeud genre "je vais te tuer" mais tu vas rien faire à part crever tête de con! Putain les ramassis de la Création incapable de faire quoi que ce soit de leur dix doigts à part se branler peut-être, je vais t'en donner moi du Ihsahn bouffon, tu vas voir qui je suis!!

Putain faut vraiment que je me calme. Bon, où on en est? Tout est calme dans la maison, clean, petite, misérable, tout va bien à part évidemment le carnage dont je suis l'heureux responsable. Où est la gamine? Aaah elle va m'entendre celle-là.

"IRI!!! Ramène ton putain de cul par ici faut qu'on parle!!!"

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29. 08. 2008, 03:54

"C'est bon, ça marche ? Bien, bon bah tu laisses tourner comme c'est pour l'instant, tu touches rien. Johnson, t'en est où avec les capteurs Sud ? Quoi ils sont pas câblés ? Rien à foutre ! Jtai ramené ckil fallait du désert, tu te démerdes ou jte bouffe ! Compris ? Bordel de merde..."

Chaude l'ambiance. Dans un poste de police remit à neuf, tout au fond, une salle pleine d'ordis déglingués. Des reliques toutes droites sorties des antiques complexes militaires d'avant-guerre que Ridi avait ramené de ses nombreuses quêtes dans l'étendue vitrifiée. Fallait pas encore compter sur Internet, mais ça devenait déjà correct. Enfin... Quand ça marchait. Parce que là c'était plutôt un sacré bordel. Les perturbations électromagnétiques avaient tout fait déconner, et ses gardes étaient pas foutus de trouver un techniciens compétent dans toute la cité. Dans un sens ça semblait presque normal sachant qu'ils se faisaient tous bouffer. Iridia était blasée, ses congénères étaient revenus à l'état de bêtes sauvages, pas capables de comprendre l'utilité d'un être humain en dehors de son liquide vital. Quelle bande d'abrutis pathétiques. Et après ils s'étonnaient de se faire bouloter par les loupiots et les mutants...

Sur le mur était posé son fusil d'assaut. Un AK-74 russe des forces spéciales, pris sur le cadavre d'un roi des bestiaux nouveau venu. Il avait beau être équipé comme une brutasse, il avait pas été capable de placer un seul tir au but. Avec un glock et un uzi, elle l'avait allumé. Pas fin le gars. Enfin, elle avait maintenant avec elle un ancien militaire français des commandos, un cador en la matière, qui dirigeait ses flics. Il leur apprenait à tirer là où elle voulait, elle demandait pas mieux. Pour sa part, son entrainement dans les services secrets chinois lui suffisait bien, pas la peine de chercher plus loin. Elle se débrouillait pour sur-non-vivre.

Montant les escaliers vers le toit, yavais des gars qui bricolaient une parabole là-haut. Restait des satellites en orbite. Des trucs US ou autres qui avaient pas reçus de mises à jours depuis des lustres. Leurs codes d'accès, ça devait être du gruyère, et ensuite à elle l'espionnage longue distance. Elles se demandaient ce qui se passait dans la jumelle de sa cité. Et à Underworld. Sans parler de Necropolia et de Moria. Des noms prit dans la mythologie humaine en pagaille, comme par hasard. Dieu quelle connerie. Ainsi elle arriverait surtout à obtenir des renseignements sur ces putains de rebelles, leurs deux chefs Golgotte et Hillen en tête de liste. Golgotte fallait pas chercher, c'était une fille simple : on frappe d'abord, on braille les questions ensuite. Mais Hillen c'était plus subtil, plus discret, plus... efficace. Pas con le mec, pour tirer son épingle du jeu. Mais avant toute chose, brancher les senseurs et enterrer les câble, sans quoi tout ça n'aurait servit à rien. Ça commençait à la faire chier gravement ces embuscades à la con.

Et puis il foutait quoi le chef ?

"Maîtresse ! On a un signal ! Ah, et... ouais, c'est notre voisin de l'Ouest. Trois flics de chez lui qui viennent d'y passer"

Ah bah voilà. Il en avait mit du temps, ce crétin.

"Envoie le mégaphone. Ouais. Et bloque moi cette antenne, pas envie d'aller la chercher en bas. IHSAHN ! ARRÊTE DE DERANGER MES VOISINS ET RAMENE TON GROS CUL ICI FISSA ! ET TU TOUCHES PAS A MES GARS, SINON JTENVOIE SYMANOVITCH !"

Nan mais oh. Fallait se faire respecter quand même. Ça avait beau être un ancien, pas question qu'il fasse tout foirer juste par mauvaise humeur. Sale caractère celui-là. Deux fois qu'elle lui expliquait son projet, pas moyen, à chaque fois il s'en faisait une demi-douzaine. Et ça devenait vraiment chiant de trouver du monde pour les remplacer. Alors stop, chef ou pas chef, fallait qu'il arrête ses conneries.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (29.08.2008, 13:15)


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31. 08. 2008, 22:39

Quatre à quatre je monte les marches du vieil escalier pourrave de cet immeuble de merde.

Et je suis en train de devenir dingue de rage. Ça vous étonne? Pas moi! Mais elle se prend pour qui cette gamine de merde? Mais elle ne sait peut-être pas qui je suis????? Mais je vais lui montrer moi, je me suis pas bougé de mon palais pour me faire insulter par une fillette en short!

Quand je pense que j'étais tranquillement installé au milieu de ma lande déserte et glacée, en train de profiter enfin d'un repos bien mérité après avoir transformé toute la Scandinavie en bain de sang, après avoir annihilé des quintaux de novices, après avoir mis au pas tous les anciens miteux de cette putain de région, et voilà que la donzelle m'appelle en me disant qu'on a besoin de moi ici. Ok mon amour je sais que tu as autre chose à foutre que de t'occuper de ces conneries, avec ces histoires de famille qui m'ont depuis des siècles bien sévèrement gonflé, mais putain pourquoi ici??? Déjà, première chose, tes parents tu aurais du les bouffer comme j'ai fait, ça sert à rien de s'encombrer et puis cette idée d'organisation secrète pour protéger tes descendants, j'ai toujours pensé que tu avais lu beaucoup trop de romans à deux francs à certaines périodes de ton existence. Mais surtout, et je m'attarderais un peu sur ce deuxième point, mais pourquoi tu as choisi cette ville misérable, cet espèce de taudis infâme martyrisé par une mafia de bouffons à l'accent bizarre, et surtout cette interminable liste d'humains pitoyables et de jeunes vampires incapables de cracher sur le moindre bébé garou, enfin bref je m'arrête là sinon je vais encore plus m'énerver.

Mais cette gamine là, c'est le ponpon! Je vais lui laisser une seconde chance, mais elle a pas intérêt à foirer, sinon je la fracasse, c'est pas compliqué. Et ce fameux Symanovitch, dont tu m'as tellement parlé....

J'arrive au sommet des escaliers et, poussé par je ne sais quelle pensée débile, je fais un effort et j'ouvre la porte sans la défoncer. Une scène étrange s'offre à moi: un groupe de tapettes en blouses, sans doute des humains, s'affairent autour d'appareils technologiques à la con. Et une petite chinoise est en train de les manoeuvrer. Elle se retourne vers moi, sans un mot, et je peux enfin lire dans ses yeux.

Et ça me refroidit d'un coup.

Cette gamine, pas trop mal d'ailleurs, qui semble avoir enfilé un treillis rapidos sans se prendre la tête est d'un calme olympien. En fait elle ne semble absolument pas avoir peur de moi. Elle a raison d'ailleurs, puisque ce que je viens de voir en elle me rassure vachement, quelqu'un semble un minimum raisonnable dans cette ville de dégénérés. J'ai l'impression qu'elle a l'intention de me traiter d'égal à égal, et étrangement, alors que sa tête aurait déjà du se retrouver sous une de mes bottes, eh ben ça me plaît.

Je suis pas tout à fait sûr mais je crois bien que je suis en train de lui sourire. Aurait-elle fait ressurgir l'Ihsahn primitif, un Ihsahn charmeur et agréable, que même mon Eléo n'a jamais pu qu'entr'apercevoir? J'en sais rien. Et je m'en branle, trêve de conneries!

"On m'a parlé d'un plan. Au fait, je suis Ihsahn, mais ça je pense que tu le savais déjà!"

Et là c'est même plus un sourire, c'est carrément un éclat de rire que j'entends sortir de ma bouche, incroyable l'effet que cette fille me fait déjà. Je sens qu'on va bien se marrer!

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Eleonora" (31.08.2008, 22:42)


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07. 09. 2008, 05:39

Alors c'est ça Ihsahn. Plutôt pas mal, elle a bon goût la chef. Une brute intensément masculine, virile, puissante, taillée dans un acier puis refroidit à une température qui s'envole allègrement derrière la dizaine négative. Sa gueule, c'est une came, un putain de sourire d'ange cruel. On le verrait autant au chevet d'une de ses victimes torturées qu'en plein cœur d'un champs de bataille type Jérusalem dans les Croisades. Ça sent l'ancien, le puissant, celui qui en a déjà vu un paquet. Obtus à outrance, aucune réflexion. Pas besoin, il a la force avec lui. Ihsahn. Même le prénom sonne sadique, malsain. Un mot de pouvoir cabalistique.

Dans ces cas là, faut pas se laisser démonter.

C'est bon, il rigole. Ridi a peur mais ne le montre pas. Elle est dans son droit, au jeu de la Loi du plus fort, elle est le Cavalier. Rien seule, mais l'atout indispensable.

"Salut mec. Content que t'ai pu arriver aussi vite, la patronne t'as pas envoyée pour rien, t'inquiète. Ce que j'ai, c'est du lourd. Suit-moi"

Ils redescendent aussi sec, mût par l'indispensable. Retour dans la salle informatique qui commence à prendre forme. C'est fou ce que les humains sont rapides quand ils sont motivés par une mort sanglante.

"Malkovich, sectorise la map et charge le programme de conceptualisation urbain. Faut que mon supérieur voit ce qu'on a. Lance aussi l'ARES en auxiliaire, on va en avoir besoin."

Du jargon ésotérique. L'ARES, l'Analyseur militaire Retroactif d'Etude Séquentiel. En gros, comment prévoir les guerres de demain avec celles d'hier. Les humains fuient, les lumières baissent, et une carte en trois dimensions apparait sur le socle holographique. Une des dernières technologie humaine d'avant la guerre nucléaire, basée sur les champs électromagnétiques et les lasers. Un gouffre à énergie, mais depuis qu'elle a rapporté les plans d'une centrale à fusion du désert et les composants, ça n'a plus d'importance. Délirant, l'énergie du soleil qui cotoît à 100m une boucherie rudimentaire à ciel ouvert. Chacun ses priorités.

"Je pense que t'es au courant. Pour gagner une guerre, faut en savoir plus que l'ennemi. J'ai fait installer par mes clodos des capteurs visuels et des discriminateurs à ADN dans toute la ville. Puis j'ai entré le signalement de tout les vampires que j'ai pu tracer. Plus de 700 sujets dans les bases de données, et j'en reçoit encore des dizaines chaque jour. D'ici peu, je pourrais te dire à l'heure prêt où se trouve n'importe quel vampire habitant ici avec un taux d'échec inférieur à 10%. J'ai également entré les rapports des différentes batailles qui se sont livrées entre l'Empire et les Rebelles depuis les six derniers mois. L'ARES, un programme humain inventé pour simuler des guerres, me permet ensuite de prédire les possibilités d'action dont chaque camps dispose, et les réactions possibles, tout ceci avec deux semaines d'avance."

Elle voyait bien que tout ça c'était peau de balle pour lui, il n'essayait pas d'y comprendre grand chose. A ce train là, il allait péter joyeusement son câble et fracasser des mois de boulots intensifs. Fallait simplifier

"En gros, la Comédie dispose du meilleur système d'espionnage de la ville et peut voir l'avenir du conflit qui nous occupe. Emergence d'un nouveau chef, fragmentation d'un clan, traîtrises, pactes inattendu, coups tordus, tout est envisagé. Et maintenant j'ai ça."

Sur la carte, certains quartiers s'étaient colorés en rouge, d'autres en bleu, et les derniers en vert.

"Nous, on est rouge, les Rebelles bleus, et les rares non-alignés en vert. Notamment les ZBM. Si nos calculs sont exacts, et il y a de grandes chances qu'ils le soient, on arrive à un tournant. On observe à un renforcement des Assamites d'Hillen au détriment des meneurs rebelles de Golgotte. Il a d'ailleurs passé la main, son poste de commandement a été transféré chez Tempus, ici. Les liens se sont renforcés entre les séides du mal de Kraggar et mes anciens confrères menés par Joana. On a donc affaire, de ce côté, à un adversaire qui consolide ses positions et mène des attaques d'opportunités sur nos flancs faibles."

La carte changea de structure, et isola certains quartiers, après que la vampire ait pianoter sur un clavier.

"Ceux-ci sont les IF, les petits protégés de Revoltat, ainsi que les amis des loups de Guili. Mais c'est pas le plus grave. Les DEFI ont perdus leur chef et se sont fait allumer dans les grandes largeurs, mais tu le sais déjà. On a donc en face un clan très fort mené par un chef étrange, un noyau dur en évolution et des électrons qui gagnent en puissance."

Elle passa encore quelques lignes de code et la carte redevint entière et unie.

"T'arrives à suivre jusqu'ici ?"

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Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (07.09.2008, 05:42)


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07. 09. 2008, 16:52

Je regarde pensivement les petits coloriages de la gamine. C'est étrange quand même comme cette ville porte le même nom que mon pays, sauf qu'on n'y voit pas un gramme de neige et qu'il n'y vit que des bouffons. Ou presque.

Quelle histoire à la con! J'en ai un peu lu sur le sujet ça m'intriguait ces gens qui croyaient que mon fief natal était le berceau de la race aryenne, j'avais beau leur expliquer en leur bottant le cul qu'ils racontaient des salades y en avait toujours un autre pour en rajouter un peu. Au fil des siècles j'ai du massacrer plusieurs équipes d'archéologues minables venus chercher l'Atlantide, et voilà que j'échoue dans une ville crasseuse qui porte carrément le nom d'Ultima Thule, pitoyable, j'aurais deux mots à dire au fondateur de ce patelin si je le croise un jour.

En attendant j'essaie de piger un truc à ce fouillis de noms que la gamine m'énumère les uns après les autres. Je les ai déjà entendus bien sûr, Eléonora m'a déjà assez tanné avec, mais de là à les retenir faut pas pousser.

"Ecoute gamine t'es gentille et je vois que tu as bossé, c'est bien." J'essaie d'être le plus poli possible, faudrait pas qu'elle me claque entre les doigts non plus.

"Mais là je pige pas grand chose à tes histoires. DEFI est mort OK et alors? Ses forces vives déjà été redistribuées parmi nos alliés, surtout chez nous. Quant à ton Hillen, il est loin de m'inspirer la même crainte que toi enfin bon, c'est peut-être parce que je ne crains personne, va savoir. Où veux-tu en venir?"

La gamine me regarde silencieusement, comme on regarde un bovin. Ok je l'avoue j'ai rien capté à son exposé à vrai dire j'écoutais à peine. J'étais plutôt absorbé par cet espèce de minuscule reflet sur le toit d'en face, le reflet d'une lunette de visée. Très bien on nous épie très bien, on ne peut donc pas être peinard cinq minutes dans cette ville de merde c'est bon merci j'ai compris je vais devoir régler ça moi-même une fois de plus!

Je prends trois pas d'élan et m'élance au-dessus de la rue. Je devine aux regards interloqués des hommes d'Iridia que ces pignoufs n'ont évidemment rien remarqué. Au moment où je sors mes guns en plein saut je sens un léger picotement dans ma jambe gauche, c'est sûrement le mec embusqué qui a déclenché son premier tir, très très con d'ailleurs puisqu'il n'avait quasiment aucune chance de me toucher à la tête puisque je suis en mouvement, et que maintenant il n'a quasiment plus aucune chance de tirer une deuxième fois puisque je suis sur lui dans deux secondes, d'ailleurs je lâche une petit rafale dans sa direction pour lui faire comprendre qu'il n'a pas affaire à n'importe qui.

J'entends un léger cri de douleur ce qui me permet de diriger mes pieds pour atterrir juste en plein milieu de sa cage thoracique que j'écrase aussi facilement que des ossements de poulet. Aïe putain je me suis fait un peu mal au pied enfin bon, rien de grave comparé à lui. "Elle" d'ailleurs, comme c'est mignon ils m'envoient des femmes maintenant eh ben j'aurais tout eu décidément, rien ne me sera épargné dans ce bled pourrave! Une bonne torgnole en pleine gueule suffit à lui rappeler quel sexe est le plus fort, ça le lui rappelle même tellement bien qu'elle en crève. Fragiles ces petites créatures.

Je me retourne vers l'autre côté de la rue et j'aperçois la brunette qui me regarde d'un air dubitatif.

"Tu voulais peut-être lui poser quelques questions?" dis-je dans un sourire cruel. "T'inquiète ça va pouvoir se faire, j'ai plus d'un tour dans mon sac."

Je me penche sur la donzelle écrasée sur le toit de l'immeuble. Je n'ai plus fait de Rituel d'Yngvi depuis des lustres mais bon, ce genre de truc ça ne s'oublie pas. Je plonge ma main dans la poitrine encore fumante de la fille et serre mes doigts autour de son coeur, tandis que de mon autre main je lui plante un doigt dans chaque oeil. Je prononce les paroles rituelles, dont même moi ai oublié le sens, et comme d'habitude je suis un peu surpris par la voix d'Outre-Tombe qui sort de ma bouche mais bon, faut faire avec. Quelques soubresauts agitent le corps sans vie de la gamine puis, lorsque je retire mes doigts de ses yeux, une faible lueur argentée s'en dégage. Elle est prête à parler.

Je remarque alors qu'Iridia est juste à côté de moi, elle n'a pas l'air trop affectée parce qu'elle vient de voir même si c'est sans aucun doute la première fois qu'elle y assiste puisque c'est moi qui ai pratiqué le dernier Rituel D'Yngvir en ce monde, il y a quelques siècles déjà. D'ailleurs je pense que la grande majorité des immortels de cette ville ne sait même pas ce que c'est. Enfin bref je me retourne vers elle, essayant de me montrer rassurant malgré mon bras plongé dans le cadavre écrabouillé de notre petite espionne.

"Tu peux lui poser tes questions, mais fais vite, Hel prendra bientôt possession de son âme, c'est le pacte qu'elle a conclu avec Yngvir donc on a pas beaucoup de temps..."

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23. 09. 2008, 11:47

Autant faire ça détendu. Posée sur le toit, Ridi se roule une clope, histoire de bien regarder. Accro à l'info, elle enregistre pathologiquement le moindre fait d'Ihsahn. Tout en sachant qu'elle ne pourra rien reproduire. Pas la bonne naissance, pas l'âge, pas d'initiation. Mais peu importe, toujours intéressant à étudier. Il ouvre méthodiquement en deux le cadavre, ça gicle de partout, il en a plein la gueule. Et le pied aussi, impressionnant comme il lui a explosé la cage thoracique du pied, alors que celui-ci est à moitié réduit en pulpe par le gros calibre qu'il s'est prit. Paut pas s'empêcher de respecter, ce sociopathe distingué. Des paroles cabalistiques qui résonnent dans l'air froid, un ton plus bas que la normale. L'oreille vampirique enregistre direct des infrasons codés sur une fréquence indéchiffrable, en gros un rituel. Pas un cryptage capteur ordinaire, probablement un trucs qu'ils ont oubliés avec le temps. Et que seul un viking pouvait faire ressurgir. Les doigts dans les yeux, très clair, atteinte directe au cerveau. Et des histoires de dieux. Folklorique.

"Avant de mourir, l'humaine, je veux savoir qui t'as engagé."

Le corps se courbe, on entend un bout de colonne vertébrale qui craque, mais peu importe. Déjà attaqué par la rigidité cadavérique, la mâchoire peine à bouger. Un son qui pue la poussière et le souffle de la mort est exhalé.

"J... Jaaaaaaaaaah..."

Euh, ya comme un problème là...

"Jah ? Quoi Jah ? Pauvre connasse de morte, tu vas pas me dire que c'est un connard de hippie ou de rasta qui t'as envoyé ?! Les cultistes ne serait quand même pas si cons !"

Quoique, en y réfléchissant... Yen a quelques uns qui en seraient bien capables. Mais le corps presque sans vie se tend comme un arc. Là on les entends clairement, les os qui pêtent. Et ça commence à puer, les intestins qui déconnent. Tout fout le camps.

"Jahera !"

Un cri lancé à la limite de l'audible. Puis des convulsions. Ihsahn s'est retiré, le corps se démantibule progressivement. Et dans les ultrasons, le bruit d'une âme damnée en partance directe pour l'enfer absolu. Iridia se relève de la chair qui se décompose déjà en accéléré. Ouais, ça pue vraiment, et pas que littéralement. Alors elle gueule vers les humains en bas.

"Trouvez-moi Malkovich, et dites-lui de tracer tout les AMEN ! Jveux une historique détaillée des 72 dernières heures !"

Puis vers le mec de sa chef.

"Soit t'es rouillé, soit les humains c'est vraiment pas solide. Bon, t'en pense quoi ?"

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01. 10. 2008, 13:05

J’entre le premier dans le manoir intact. Pas la moindre trace de bataille, les rares serviteurs qui se tenaient à l’extérieur du bâtiment ont été rapidement éliminés par les meilleurs guerriers du clan partis en reco. Nos espions ne nous avaient pas menti, ces peureux de merde ont préféré ne pas participer au combat, trop sûrs qu’ils étaient de se prendre une énorme branlée sans doute.

Voilà ce que c’est le symbole. On capture une propriété presque au hasard d’un clan qui a commis l’erreur d’envoyer une espionne à mes trousses, ça peut paraître un peu brutal mais c’est ma méthode, ça marche parfaitement depuis des siècles y a pas de raisons que dans cette ville de mes deux ça marche pas. Ca calme ce genre de trucs, ça calme les bouffons qui s’imaginent que t’es un vampire comme les autres, qu’ils vont pouvoir ne serait-ce qu’envisager de te casser les couilles, dans le genre envoyer une espionne minable. On a même pas vérifié si elle avait dit vrai, en même temps comme si j’en avais quelque chose à carrer de la justice. La justice c’est bon pour les faibles qui peuvent pas se débrouiller tous seuls, la justice c’est un truc de pédale, et voilà qu’en parlant de pédales ça m’énerve parce que je pense au fait que ces connards n’ont pas rejoint le combat en face. Pourtant il me l’avait dit le gros steack qui causait une langue bizarre avec un accent bizarre, il me l’avait dit qu’ils se battaient jamais, et ça avait même eu l’air de lui faire plaisir, comme si j’en avais quelque chose à branler de cette baraque de merde, ce qui comptais c’était en massacrer le plus possible. Pour le symbole c’est tout. Pour montrer à cette ville de tapettes qui je suis.

J’ai les nerfs en pelote, et ça pète quand je vois dans l’entrée un grand tableau représentant la pute et son môme suceur de bites, alors je me précipite et l’arrache au mur dans un grand cri de rage et le piétine, joyeusement, avec le sentiment de faire enfin quelque chose de concret dans cette soirée. Je me retourne et j’aperçois mes guerriers qui approchent, l’air quelque peu intrigués par ma colère mais bon ils savent que s’il y en a un qui bronche... L’un d’entre eux approche, un beau gars aux cheveux gris, l’air très très calme, un léger sourire ironique sur les lèvres. C’est Urule, le nouveau proprio des lieux, je l’aime bien ce type, un des plus vieux amis de mon Eléo dans ce bled putride. Il me demande doucement s’il peut commencer à s’installer, je comprends entre les lignes qu’il n’a pas vraiment envie de me le demander tout net mais que je l’emmerde un peu là, à lui casser sa nouvelle baraque. Je lui met une grande claque dans le dos qui manque de le foutre par terre.

« Allez mon pote, pose ton barda quelque part et rejoins-nous chez moi, c’est la fête ce soir ! »

Je fais demi-tour et sors dans la cour, le ciel s’éclaircissant à l’approche du jour. Le reste des gars est là, il en manque juste quelques uns qui n’ont pas daigné se bouger le cul, voyant le peu d’enthousiasme en face, comment leur en vouloir ils avaient sans doute mieux à foutre. Iridia est juste devant moi, en train de papoter avec un grand blond un peu maigre. D’un signe je lui demande de venir me voir, ce qu’elle fait en s’excusant d’un sourire contrit auprès du blond qui n’a pas l’air de lui en vouloir, n’a pas l’air de vouloir grand chose celui-là, me demande ce qu’il fout là avec son regard style je m’en branle de tout, encore un intello sans doute.

« Tu viens ce soir gamine ? Faut qu’on cause, passe chez moi en début de soirée et ensuite je t’emmènerai au manoir d’Eléo. »

Elle a l’air surprise. Je lui explique rapidement que ma demeure officielle c’est bien sûr l’immense palais qui appartient encore à Eléo, mais que perso les larbins me soulent alors je me pose pour pioncer dans un petit motel crasseux dont j’ai chassé les occupants et le patron et où j’ai placé quelque gars, "chassés" à la mode Ihsahn bien sûr, mais ça je lui dis pas. Je lui indique l’adresse.

« A ce soir !»

Je fais demi-tour et me dirige rapidement vers le trou à rats qui me sert de dortoir.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Eleonora" (01.10.2008, 13:52)


8

04. 11. 2008, 01:59

2 heures du mat'. Grand rue. Des commerces abandonnés, des vitrines défoncées, des cadavres à la pelle. Ça a un ptit goût de fin du monde, mais faut pas se tromper, c'est loin maintenant l'Apocalypse. Et la Renaissance prédite c'est eux, les vampires, des malades assoiffés de sang. Bah tiens, on est pas dans la merde.

Un ptit spliff à la main -de la bonne, made in ce vieux salopard de Kefka, pas trafiquée-, Ridi se tenait à l'arrière d'un pick-up aux couleurs de l'ancienne armée pakistanaise, qui avait atterrit en Ultima Thule on sait pas trop comment, probablement par l'intermédiaire d'un trafiquant d'arme quelconque. Sur le plateau, elle pouvait admirer ce qui restait de la citée déchirée par les derniers conflits. Là, un de ses congénères pas encore ressuscité. Elle passe dans un autre quartier, s'arrête un instant, salue un gars du coin. Paraît que c'est un ennemi. Ça a pas l'air de la déranger.

"Salut, vieille loque. La forme ?"

Cyrian, la brute malchanceuse des T_T, lui répondit par un sourire. Voilà tit pas qu'elle le surprenais en pleine chasse.

"Ça va Iri. T'es venue pour un petit combat ?" Et ce faisant il chope une rapière à son fourreau, ainsi que la dague qui va avec.

"Tout doux paillasson, je fais que passer dans le coin. Mon chef s'est installé à deux zones d'ici, jme suis dire que jpouvais me permettre de rendre visite à un vieil ami avant d'aller picoler. Et puis tu sais bien que même défoncé, jte surclasse encore. Comment vont les autres ?"

"Mouais" Une moue moitié rieuse, moitié désabusée. "Ça durera pas ma grande. T'as des carences, jte choperais un jour dessus. Sinon le reste de la ménagerie va bien, Joana est encore dans tout ses états après ce que tes potes ont fait aux AMEN, mais c'est la loi de la guerre. On se démerde comme on peut en Ultima."

"T'as tout compris vieux fou. Allez cassos, jrepasserais bien un jour ou l'autre. Que ce soit pour te mettre une rouste ou pour qu'on s'en fume quelques uns."

Et en éclatant de rire, elle remonta sur le plateau arrière. Bichonnant un minigun américain dont elle avait fait l'acquisition récement. L'engin lui avait coûté les yeux de la tête, mais une seule rafale renvoyait un vampire 10 mètres en arrière sans qu'il moufte. Du matos de pro. Normalement le chef est sensé se caler sur le siège passager, mais ça avait ses inconvénients. Déjà ses humains étaient vite défoncés, impossibles de fumer pépère la ganjah des cultistes sans qu'ils se mettent à brailler et à jouer du slalom. Ensuite elle aimait bien savoir d'où le vent venait (et le plus souvent c'était dans sa gueule, autant être prévenu). Et puis merde, un jouet pareil, elle n'aurait laissé à personne le soins de s'en amuser à sa place. Les bâtiments éventrés défilaient sous ses yeux, de temps à autres elle visait une ombre à travers le pointeur hot-load incorporé. Ça l'éclatait pas mal, ce genre de jouet. Puis l'hôtel. Comme de juste, bien délabré. Façon film d'horreur, mais elle avait sa dose en ration quotidienne à ce niveau.

"Bougez pas de là les gars. Si ça pue la merde, j'ai le com-link, vous me voxez et on allume ce qui arrive avec l'autre grosse brute."

A peine le temps d'entendre un "bien, chef" qu'elle entrait déjà dans le bâtiments. Avec, c'était un bien grand mot, disons qu'elle aurait juste à secouer le gros barge pour qu'il massacre tout ce qui passait. A sa ceinture, négligemment, deux pistolets mitrailleurs H&K Mp5k d'une facture militaire. Son futal juste en dessous, ses bijoux en diamant -seule fantaisie qu'elle s'autorisait- son bandeau sur le front et sa veste pour planquer le tout. Du tout cuit. L'entrée, c'était un peu genre Sarajevo. En connaissance de cause, elle y avait été. Des cadavres pourrissants, une moitié ici, l'autre là. Elle faillit glisser sur un morceau d'intestin jeté négligemment, trop raide, c'était pas la classe. Elle monta les escaliers, sans trop faire gaffe aux trainées d'hémoglobine qui tapissaient les murs. Puis arriva. Prenant son temps -ça lui rappelait une scène d'un film autrefois, un truc de réalité virtuelle, sauf qu'elle avait pas une gothique hacker sexy pour l'accompagner-, elle attrapa une sorte de paire de lunettes dans sa poche. En fait, il s'agissait d'un seul mécanisme qui couvrait tout son oeil gauche, attaché à son bandeau, et relié par des ondes ultra basses fréquences à son poste de commandement. Comment voir toute la ville en temps réel. Indispensable quoi. Puis, comme il s'agissait de faire bonne impression, elle n'hésita pas. Un bon gros coup de rangers dans la porte.

"Salut chef !"

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Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

9

04. 11. 2008, 10:52

Je me lève du fauteuil défoncé ou j'étais en train de me curer les ongles (ou autre chose allez savoir).

-Entre petite, trouve-toi une place.

J'essaie de lui montrer un endroit ou poser ses charmantes fesses mais en fait la pièce est dans un tel bordel que je lui laisse mon semblant de fauteuil et je commence à faire les cent pas comme un tigre en cage.

-Désolé pour le bordel mais au moins on est tranquille, pour ce que j'ai à te dire ça vaut mieux. Alors tu veux nous quitter?

Je lui laisse pas le temps de répondre.

-Eh ouais tu vois je suis ptêt pas un pro du renseignement mais j'ai d'autres méthodes, dix siècles d'existence tu finis par lire les gens comme des livres.

Elle dit rien. Comme si elle attendait la suite. Pas conne la gamine.

-Bon c'est pas vraiment ça que j'avais à te dire. J'en ai marre Iridia, marre de ces putains de siècles de lutte, marre de la guerre, je quitte mon pays après des décennies de combats acharnés pour éradiquer la population humaine et hérétique et je débarque ici en espérant jouer un peu au gestionnaire mais c'est pareil, c'est le merdier partout, et j'en ai ras-le-cul. Alors je vais te parler d'une grande idée que je rumine depuis longtemps: fin progressive de la guerre entre vampires, on se concentre sur les humains. Tu sais qu'il reste encore pas mal de zones d'influences humaines sur cette putain de planète eh ben allons tous les trouver et envoyons-les rejoindre leur Dieu. Et en ce qui nous concerne, j'ai élaboré un texte qui sera une première étape vers une pacification des relations inter-vampires, tiens je te fais lire.

Je lui tend une feuille de papier brouillon griffonnée à la va-vite.

-Alors t'en penses quoi? Un grosse connerie?

J'essaie de pas avoir l'air trop désabusé, faut pas qu'elle me sente faiblir si elle perd confiance en moi ça risque d'être grave pour les autres. Ni trop implorant.

-Tu va vraiment te barrer?

10

04. 11. 2008, 11:44

Ouais, comme prévu c’est le bordel. Des bouquins déchiquetés –va pas croire que c‘est les siens, probablement qu’il les a trouvé là et qu’ils s’est passé les nerfs dessus. Encore un cadavre, faut croire qu’il aime la viande faisandée. Ou alors qu’il est vraiment pas soigneux. Des meubles en ruine, le lit vaut mieux pas en parler, reste que le fauteuil. Sympa il le laisse. Ridi le remercie d’un signe de tête un peu plus appuyé que les autres. Callée, elle l’écoute. Pas con, ça c’est clair, mais malgré tout elle n’en doutais pas. Eléo s’était retirée de ce putain de chaos, ça l’empêchait d’avoir encore un certains goût en ce qui s’agissait des mecs. Il avait compris l’enfoiré, et maintenant elle allait devoir se justifier. Putain, qu’elle n’aimait pas ça. Heureusement il continue son discours. Première partie sympa, deuxième moins. En fait, pas si sympa que ça pour la globalité. Mais c’est qu’une question de point de vue.

"Là, tu vois. Juste à ce moment, c’est ça qui compte. Jsuis bien ici, mais on va pas s’entendre derrière chef. Toi tu veux massacrer les humains, moi j’en ait besoin. Toi tu veux faire cesser la guerre, moi c’est elle qui me finance. C’est mon fond de commerce. On pourrait, à la limite, évoquer l’idée de retourner leur matos contre eux. Mais je crois pas que mes techniciens et mes ingé soient d’accord. Quand il s’agit des Enclaves, faut même pas essayer, ya plus rien qui leur fait peur. Pas même la mort. Pas même toi."

S’installant un peu plus profond dans le fauteuil, elle en apprécia le côté confortable. Pas si mal en vérité. Puis elle sortit une paire d’enceintes miniature dont la peinture s’était écaillée, et ficha le jack dans une prise à l’arrière du com-link qui lui couvrait l’œil. Ca faisait très cyberpunk comme posture. La musique satura très vite les hauts-parleurs, mais n’en restait pas moins d’excellente qualité. Des riffs furieux, des solos de barge, une voix profonde et violente. The Prophet. Du pur black métal d’avant-guerre. Aucun doute, le chef connaissait.

"Ca te parle aussi non ? Emperor. Je sais pas qui de toi ou de leur lead a piqué son nom à l’autre, mais ça reste tout un symbole, outre le fait que le son est putainement bon. Les humains ont besoin de nous, c’est une certitude, même si on les bouffe. Derrière les barrières d’Ultima, ils crèvent pas des radiations et des mutants, ça leur fait ça de moins à gérer. Et on a besoin d’eux. Va attaquer la mère Golgotte sans tes troupes de soutiens, ses snipers vont t’allumer direct. Balance une guerre sans te renseigner, tu vas rigoler jaune quand tu te réveilleras dans ton cercueil couvert de plaies suppurantes. Mais je ne cherche pas vraiment à te convaincre. Paraît qu’Eléo a jamais réussit, j’aime pas perdre mon temps."

Elle se redressa, laissant tourner la musique. On venait de passer à un rythme bien plus calme, plus glauque. Dépression en phase terminale, Shape of Despairs in Fallen, ça portait bien son nom. Elle sortit son tabac, ses feuilles -Rizzla, un paradis- et s’en roula une tranquillement. Un Zippo collector, encore un clin d’œil, photo d’une église norvégienne en train de flamber. Elle avait le sens du détail, la gamine.

"D’une manière plus personnelle, j’aime bien bosser avec du monde, mais j’aime pas recevoir des ordres. Surtout sans qu’ils aient le moindre sens. Jparle pas pour toi ni le Vieux, mais t’as saisit la référence jsuppose. Dans le genre yen a qui faut pas taper, d’autres qu’on doit pas aider, on doit se farcir tout les traités enregistrés à la bibliothèque de Nightlust avant la moindre embuscade. Jvais même plus pouvoir quêter en paix sans signer 10 formulaires si ça continue. Alors je prend mes cliques et mes claques et jme barre. Jvais faire du mercenariat, ça va me détendre. Du commerce aussi, fournir des ptiots en matos pour en faire des vrais adversaires. M’occuper quoi."

Lâché comme une bombe et sans démentit. Et pi tfaçon, à quoi ça aurait servit ?

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04. 11. 2008, 13:50

Je lève doucement mes yeux embués vers la jeune fille.

-Tu sais qu'il a eu le temps d'enregistrer un troisième album solo avant de crever? Et c'est moi qui ai les Masters.. Je suis la seule et unique personne dans ce putain de monde à avoir écouté ça, avec les gens qui l'ont aidé à le faire...

Je m'essuie le nez du revers de la main, les larmes coulant de mes joues je continue d'une voix faible.

-Dix ans que j'avais pas entendu cette voix. Dix longues années pendant lesquelles j'ai bien fait gaffe de rester éloigné de tout ce qui me pourrait éventuellement me faire penser à lui. Il était comme un fils pour moi, j'avais bien connu sa mère et il marchait même pas quand on s'est vus pour la première fois.

Je me relève gauchement, comme une immense marionnette désincarnée, et m'appuie lourdement sur le mur qui tremble dangereusement.

-Tu vois petite j'ai toujours dit à Eléo qu'elle était beaucoup trop sentimentale et que ça la perdrait, et c'est ça d'ailleurs qui l'a perdue. Elle ne reviendra pour personne dans cette putain de ville, même pas pour moi. Mais moi ça ne m'arrivera pas. Je retournerais chez moi plutôt que de laisser cette cité me bouffer de l'intérieur, de cette manière insidieuse et puante. Faudra que je t'emmène là-bas une fois, tu comprendra.

Je m'approche d'elle et colle mon visage contre le sien. Les larmes ne coulent plus.

-Je te fais confiance Iridia, ma maison t'es ouverte, alors ne me déçoit pas.

Je m'empare brutalement de la porte qui manque de se briser entre mes mains.

-Tu as raison, tu dois vivre ta propre vie et faire comme bon te semble, c'est ce que j'ai fait pendant plus de mille ans et je ne le regrette pas...

Je la dévisage quelque secondes puis dans un sourire:

-Mais je préfère quand même With Strength I Burn , c'est son meilleur morceau...

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Ihsahn" (04.11.2008, 14:02)


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08. 11. 2008, 15:41

Encore une fois, la ville filait sous ses yeux, mais le temps n'était plus aux réjouissances. Malgré l'indépendance, malgré la neutralité, Iridia n'en avait pas encore finit avec ce merdier. Et c'était plus des rythmiques cool qui tournaient en boucle, on passait à un métal plus martial. Oscillant entre Dimmu Borgir et Amon Amarth , pour le moment on restait sur Progenies of the great Apocalypse. Putainement emblématique cette musique, les gosses de l'Armageddon se prenant pour des dieux vengeurs et jouant avec les forces de la destruction dans un théâtre des maléfices. Après tout, qui aurait pu empêcher les nouveaux maîtres de laisser libre court à leurs instincts ? Une fois n'était pas coutume, Iridia avait envie de sang, frais de préférence. Elle a envie de trouver un adversaire à sa mesure, de le combattre, de l'allumer et de le vider comme une outre. Se repaître de son fluide vital, se gorger de son hémoglobine, puis redisparaître en un éclair. A sa manière, insidieuse, cachée dans l'ombre, porter le coup fatal sans lui laisser un répit. Voilà la seule chose qu'elle envisageait à présent. Et fort heureusement on lui avais donné un bon prétexte pour ça. Les clans, elle s'en fichait, elle avait affiché clairement sa tendance, ses alliés, le reste elle shoutait dedans sans vergogne. Ihsahn -par l'intermédiaire de Sven- l'avait appelé et lui avais donné ses cibles. Des gars de la Rébellion mord-moi-le-nœud. Paraît-il qu'ils souhaitaient taxer une zone d'un des Comédiens, les laisser faire c'était presque contre-productif. Le quartier s'annonçait à quelques encablures. Elle chargea la bande de munition dans le logement du minigun, connecta le pointeur sur son com-link, à son œil, et étudia le secteur. Pas magnifique, on avait vu mieux à Ultima-La-Grande-Pétasse. Du mouvement sur la droite. Des flics dans un immeuble délabré. Super.

Le pick-up freina en un éclair et les gardes du corps sortirent en vitesse. Se déployant à l'instar des troupes spéciales de l'ancien temps, gilets pare-balle et fusils semi-auto en main. Combinaison noire comme la nuit, grenades fumigènes à la ceinture, à couvert. Le français avait fait du bon boulot pour les former. Ils attendaient, et la vampire allait leur déblayer le passage. Fenêtre de tir parfaite, les snipers en face n'auraient pas le temps d'ajuster leurs tirs. Le calibre 14mm déchira en un instant la surface friable du béton pourrit par les années. Un vrai gruyère. Les plaques s'effondrèrent, laissant à découvert les humains qui se firent descendre en flamme, tranchés, déchiquetés, par une arme faite à la base pour perforer du blindage de navire d'assaut. Ça, c'était fait . Continuant leur avancée, ses troupes balayèrent chacun des bâtiments, alors qu'elle faisait de même derrière eux, un dernier gars au volant du véhicule. L'évolution lente était trompeuse. BIM ! Un gars en moins chez elle, restait du peuple dans les environs. Et ils canardaient sec, les enfoirés. Elle sauta de sa plate-forme, dégaina ses foreuses personnelles, et fila entre les débris. Même pas la peine qu'ils tentent quoi que ce soit ces enflures, trop rapide. Arrivée à dix pas d'eux, une grande étendue découverte, elle lâcha un fumigène entre eux et traversa. Direct dans la tranchée. Ravage, façon Barjavel. Le Mp5k à courte distance ne pardonne jamais. Mais quelque chose clochait.

"Tal ! Sale petit connard de merde, t'es planqué où encore ?!"

Les lois de la guerre. Fallait taper sur des anciens collègues de temps à autres.

Bah il était pas loin ! Elle jura en voyant son véhicule d'assaut exploser sous la pression d'un kilo de Semtex planqué juste en dessous. Et avec son chauffeur, qui de toute façon s'était prit une balle. Mais pire que tout, son beau gros flingue qui lui avait coûté si cher. Ses gars s'éparpillèrent au loin, professionnels, laissant les vampires se mettre sur la gueule en allant chercher les derniers condés qui auraient eut l'audace d'interrompre la bagarre. Direct, l'absorbeuse vida ses chargeurs droit sur son adversaire. Il esquivait pas mal et brillait comme un lampadaire, maintenant qu'il avait foutu ses bagouzes. Solaire, putain de nanites, mana à la con, ça allait pas être triste. Pourtant certaine passait, si ça saignait ça pouvais mourir. Plaquée derrière une barrière de tôle, rechargeant ses armes, elle avait zappait que ce faible barrage était perméable au .9mm Parabellum. Et son dos fut parcouru d'une putain de douleur quand les projectiles le déchirèrent, la laissant pantelante. Vu qu'elle se voyait mal se farcir la moitié de la ville à pied, qui plus est en rampant quasiment, elle décida d'en finir.

Le hurlement de ses automatiques clôt ce funeste et désespérant affrontement. Rejetant son adversaire contre un mur où il laissa une trace écarlate. Elle avança tant bien que mal vers lui et pencha sa bouche vers sa gorge encore chaud. L'asséchant comme un assoiffé boirait à une fontaine de jouvence. Ses blessures se refermèrent. Puis elle s'appropria un ancien véhicule tout-terrain, une jeep qui avait connu des jours meilleurs, dans un garage un peu plus loin. Sur le chemin du retour, elle composa un numéro sur son dispositif.

"Yo Sven. Passe moi ton chef."

Un instant.

"Ihs, ouais c'est moi. J'ai géré Talou, mais ça m'a coûté du matos. Va falloir que je me paye des trucs plus lourd si jveux continuer à être au top. Nan, laisse tomber, jmen fout dla tune. Laisse-moi juste du temps. Au pire quand t'as finit, tu passes chez moi, on se fait un topo et on boit un coup."

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Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (08.11.2008, 16:21)


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