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(Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé ne serait qu'une coïncidence)
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"BANG BANG"
Des coups de feu résonnent...
Des Tirs isolés. Puis des tir d'armes automatiques.
Des raffales. Quelques vitres, miraculeusement intactes jusque là, tombent, fracassées.
Des balles perdues ricochent sur un mur, et tuent un vagabond.
De toute façon, il ne le savait pas encore, mais il était déjà mort.
Car il avait été flairé, peu de temps avant, par une ombre se faufilant dans la nuit.

L'ombre: elle ne semblait pas se soucier des coups de feux,
tirés par deux gangs de motards luttant pour le contrôle de la drogue.
Sauf que là, on venait d'abattre sa proie.
Et il était hors de question pour elle de boire le sang d'un mort.
C'est une expérience qu'elle avait faite une fois seulement, il y avait très longtemps.
Et jamais elle ne recommencerait.
Même si la faim la tiraillait jusqu'au point ou un vampire n'a plus d'autre choix pour survivre
que d'entrer dans un très long sommeil.
Car elle savait mainenant qu'il n'y avait rien de pire que de s'abreuver du sang à demi coagulé d'un mort.

Un jour néfaste, alors qu'elle savait déjà celà, elle avait eut trop faim.
Tellement faim que, ne trouvant âme qui vive à se mettre sous la dent, elle avait du y entrer, dans ce sommeil profond.
Le grand sommeil: celui dont seul on ne peut s'extraire.
Tout celà à cause de la grande peste noire. La guerre. Les famines, les épidémies.
Puis il semble qu'on l'avait tirée de son sommeil...
Et maintenant, elle se trouvait là, à errer dans ce monde étrange qu'elle ne reconaissait plus. Pourquoi?

Soudain, l'ombre fut tirée de sa rêverie par une explosion:
Vacarme assourdissant répercuté par les murs noircis de la ville.
Tout autour, des ruines. Des graffiti.
Comment appelait-on, déjà, ces inscriptions sur les murs, dans ce monde dément auquel elle s'éveillait?
Des "tags". Oui c'était celà.
Que s'était-il donc passé? La grande peste noire n'était-elle donc pas encore terminée? La guerre durait encore?
Pourquoi alors, l'avait-on réveillée du sommeil de demi-mort? Et surtout: Qui l'avait réveillée?
Etait-ce Messire Agnarak?
Il faudrait qu'elle mette la main sur lui, pour en avoir le coeur net.
Mais pour l'heure... On avait tué sa proie. Et elle détestait celà.

Elle abandonna le cadavre encore chaud du malheureux vagabond sur la chaussée.
Etrange, cette chaussée recouverte d'une sorte de bitume noir.
Et ces carosses de fer rouillé, pétaradant et avançant à grande vitesse dans la rue. Conduits par des hommes,
mais sans aucun cheval pour les faire avancer. Elle ne comprenait pas.
La femme sortit de l'ombre, et s'avança sous la lueur de la Lune.
Elle était éclairée faiblement, mais suffisamment pour qu'on la vit.
Elle était très belle. Elle aurait éternellement vingt ans.
Les tirs cessèrent.
Il semble que l'affrontement entre les "Black Skulls" et les "Apocalypse Riders" prenait
fin, après qu'un membre du gang des "Black Skulls" ait fait exploser la voiture blindée
du lieutenant de la bande rivale au lance roquettes.
Ceux du gang vaincu qui le pouvaient encore s'étaient alors enfuis sur deux grosses motos bruyantes.
Le gang vainqueur pouvait commencer à détrousser les cadavres, et compter ses morts.

"Eh! Rob, vise un peu ça! Ya un témoin!" lança un grand barbu tatoué, en appercevant la fille.
(à suivre...)

-"Ouais, on dirait bien que c'est UNE témoin. Une très joile témoin. Hey! poupée!
Approche un peu par là!"

Rob était un grand costaud, au visage carré et dur, tatoué sur les avant bras jusqu'au bout des doigts.
Une grosse bague à chaque doigt.
Sur le dos de son veston en cuir, il arborait fièrement les couleurs de son gang:
une tête de mort avec deux bielles croisées à l'arrière plan, avec l'inscription brodée: "Black Skulls"

La jeume femme, qui de toute façon était déjà en train de s'avancer, marcha lentement sous la pâle lueur de la lune.
Ses mouvements étaient à la fois sensuels et coulés.
Sous l'effet de la brise du soir, sa chevelure blonde ondulait doucement.
Elle était d'un blond vénicien. Ses yeux étaient vert émeraude.
Son corps était mis en valeur par une robe décoletée qui moulait ses formes.
La robe était fendue sur les cotés, probablement pour plus de liberté de mouvement.
Mais cela avait aussi pour résultat de ne pas cacher grand chose de ses magnifiques jambes.

Un des hommes lança un sifflement admiratif. La femme n'y prêta aucune attention, mais se mit à avancer plus vite.

-Hey! lança un des hommes, Tu caches quoi dans ta main?

Avant que qui que ce soit n'ait eut le temps de réaliser ce qui se passait,
elle se mit soudain à se déplacer tellement vite que Rob écarquilla les yeux, totalement incrédule.
Ses hommes ouvrirent le feu, mais il était trop tard.
La fille brandit une épée qu'elle tenait cachée dans son dos,
et trancha la tête de celui qui était le plus près d'elle.
Ensuite elle fondit sur son proche voisin, et lui fit un sort semblable.
Dans la foulée elle coupa le bras d'un troisième laron qui s'apprêtait à faire usage de son arme.
L'homme s'écroula en poussant des hurlements de douleur.
Et de trois. Il n'en restait plus que deux.
Rob commença à vraiment paniquer:

"C'est quoi ce bordel!!! TONY! TIRE! TIRE! MAIS TIRE!!!"

Le dénommé Tony, hésitant, tenait un lance roquettes.
Alors que la fille se tenait à une vingtaine de mètres devant lui, elle acheva l'homme à terre,
probablement agacée par ses cris de douleur.
puis elle dit:

"Et bien, mon cher Tony, qu'attendez vous donc, pour faire ce que messire Rob vous dit?"

merci! puisqu'il y en a au moins un qui lit, voici la suite .
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La jeune femme s'avança. N'y tenant plus, Tony lâcha son arme et s'enfuit.
Mais la fille ne l'entendait pas ainsi.
En un éclair, elle était sur lui et planta ses crocs dans son cou.
Elle s'en détacha presque immédiatement:

-"Pouha, quelle horreur! Il sent l'ail! Ce sang est infecté!"

Elle l'acheva alors d'un coup d'épée bien placé. Puis, rejetant cette proie de second choix, elle se
dirigea très calmement vers le dernier survivant, selons toute vraissemblance le chef des Black Skulls.
Celui-ci vida le chargeur de son pistolet automatique sur la fille, mais elle esquiva les tirs.
Rob, qui semblait commencer à comprendre ce qui se passait, laissa tomber son arme,
et sortit de sous son T-shirt un pendentif en forme de croix.
Il tira un coup sec, cassant la chaine en or, et brandit la croix devant lui.
La fille stoppa net.

-N'approche pas. reste ou tu es. Tu... tu es un... vampire? Qui... qui est tu? dit-il, en tremblant.
-Mon nom importe peu. disons que Je suis... la belle au bois dormant?
Votre heure a sonné. Et vous ne m'arrêterez pas avec ceci.

(Elle désigna la petite croix dorée en souriant.)

-Reste ou tu es!
-Vous devriez pourtant le savoir, celà ne marche que si l'on y croit.
-Bouge pas! recule!

(Elle s'approchait de plus en plus)

-Mais dites moi: depuis quand avez vous abandonné la foi? L'avez vous jamais eut, d'ailleurs?
-...
-Et ne voyez vous pas, de toutes façons, que votre Dieu a depuis longtemps abandonné vos semblables? Hihihi!

(Elle avait un rire si charmant, abstraction faite de ces deux petits crocs pointus,
et du sang qui coulait aux commissures de ses lèvres charnues.)
La jeune femme se jetta sur Bob. elle se saisit de son poignet et le tordit jusqu'à l'obliger à lâcher le pendentif,
qui tomba à terre.

-Mon nom est Angelina... J'ai dormi si longtemps...
Ah, j'aurais tant de questions à vous poser sur votre monde... mais... J'ai tellement soif!

Alors elle le mordit. Rob essaya de crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
La violence de la morsure avait sectionné ses cordes vocales.
Angelina avait très soif. Tellement soif, qu' elle but encore et encore ce sang frais, jusqu'à la dernière goutte.

La belle au bois dormant donnait de bien fougueux baisers...

Pour l'heure, Angelina n'avait plus faim.
Ou soif, celà étant la même chose pour un vampire.
Elle regarda autour d'elle, et ne vit que désolation.
Des cadavres, plus ou moins frais, des tas d'ordures.
Et puis ces sortes de carrosses rouillés abandonnés,
autant d'épaves à moitié désossées, jonchant la rue maintenant déserte.
Le calme était revenu, la brise même s'atant arrêtée, laissant place à un silence total.
Un silence de mort.

Angelina s'apperçut qu'elle tenait encore le cadavre tiède de Rob dans ses bras.
Faiblement éclairée par la lune, (plus aucun lampadaire n'était en état de marche depuis longtemps)
Angelina , penchée sur le corps, versa quelques larmes.
Pourquoi l'avait-elle tué si vite? c'est une question dont elle conaissait la réponse,
mais elle ne pouvait s'empécher de se la poser à chaque fois.
Ce Rob, dont elle avait si peu eut le temps de faire la conaissance, n'était pas totalement dénué de charme,
sous ses aspects de barbare moderne. Ce petit piercing de l'arcade lui allait si bien.
Il aurait eut tellement de choses à lui apprendre.
Mais la faim... Cette faim atroce, irrépressible, toujours la même. Et Angelina avait encore soif!
Elle savait qu'elle demeurerait dans cet état encore un long moment.
Après le réveil de demi-mort, il en était toujours ainsi. Un carnage allait suivre.
Mais encore faudrait-il trouver des proies viables!
Angelina, toute à sa réflexion, observa la ville en ruines et se dit que ce n'était pas gagné d'avance...
Abandonnant l'enveloppe vide du malheureux Rob, elle se remit en marche.
Telle une ombre furtive, elle parcourut une longue distance dans ce paysage apocalyptique.

Pas âme qui vive. Même pas un chien errant.
Mais ses sens aiguisés lui disaient que là, quelquepart, des survivants se terraient sous les décombres.

Soudain, elle l'apperçut. Une ombre. Puis une autre. Une bande. Des vampires chassant en meute.
Interessée, Angelina les suivit, en se tenant à bonne distance, contre le vent.
Ces vampires là ne semblaient pas si expérimentés, sinon ils l'auraient repérée, malgré ses précautions.
La bande s'arrêta dans un cimetière. Leur chef, une femme, donna un ordre.
Un des hommes, muni d'une barre de fer, fit sauter le cadenas d'un caveau.
La bande y entra. Angelina entendit des cris, des coups de feu.
Un homme sortit du caveau, poursuivi par la bande.
Angelina avait bon flair, pas d'erreur possible:
C'était un vampire, poursuivi par d'autres vampires.
Il fut mordu, et laissé là, sans forces. Sa demeure fut pillée.
la meute, satisfaite, s'en retourna d'ou elle venait, probablement un quartier voisin.

Angelina se posait des questions. Si les vampires se mordaient entre eux, c'est que les choses
allaient mal. Très mal.
Elle se dirigea vers le vampire vaincu.
plus elle approchait, plus elle se rendait compte qu'il n'y aurait probablement pas grand chose
à retirer de ce petit vampire. Il était encore plus sale que Tony, ex membre du gang des Black Skulls.
paix à son âme.
Elle s'aprocha, en se disant qu'au moins, lui, ne sentirait pas l'ail.

-Messire, puis-je vous parler?
-Quoi? qui t'es toi? qu'est tu veux? tu vois pas que c'est pas le moment?
-J'aurais juste quelques petites questions, cher ami. Que se passe-t-il donc, par ici?
Pourquoi ces vampires vous ont-il attaqués?
-Qu'est-ce que ça peut te faire, Gertrude?
-Mon nom est Angelina
-Enchanté. ça me fait une belle jambe tiens!
Excédé, le jeune vampire, qui semblait déjà reprendre du poil de la bête,
mit la main sous son veston déchiré et malodorant et en sortit une arme à feu.
Il s'en servit pour menacer Angelina.
Cette dernière retroussa les babines, ce qui lui donna un air si terrifiant que le jeune vampire en fut
décontenancé.
Profitant de ce moment de faiblesse, elle le mordit au poignet tenant l'arme.
Le vampire hurla, et lachà son arme. Avec sa main libre, il tenta d'assener un coup à Angelina, mais elle
esquiva. La riposte ne se fit pas attendre: Elle l'assoma d'un coup de genoux sous le menton.
Angelina prolongea la morsure au poignet de vampire malchanceux.
Elle vit qu'elle pouvait ainsi appaiser un peu sa soif.
Ensuite, elle l'abandonna là, non sans se baisser pour ramasser l'arme à feu si étrange.
Angelina lut l'inscription: Glock 9mm
C'était une fille intelligente.
Le simple fait d'avoir observé d'autres personnes utilisant des armes similaires lui avait suffi à tirer
les déductions nécéssaires à l'utilisation de cette nouvelle arme.
Elle visa un lampadaire encore debout, et appuya sur la détente.
Mais rien ne se produisit. (le cran de sureté était mis)
Elle rangea l'arme. Elle l'étudierait plus tard.
Une lueur, à l'est, l'avertit qu'il était tard. Angelina enragea.
Elle n'avait pas vu le temps passer, et s'était laissée surprendre comme une jouvencelle!
Le jour ne tarderait pas à se lever...

Dans ce cas j'envoie la suite
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L'aube était là. Angelina n'avait plus le temps d'aller nulle part.
Elle regarda le vampire toujours inerte, à terre, se demandant s'il fallait le mettre à l'abrit.
Le protéger des premiers rayons du soleil matinal.
Alors, les souvenirs affluèrent. Elle se souvint du dernier coucher de soleil auquel elle avait assisté.
Celà se passait il y avait si longtemps, mais ce souvenir était resté intact.
Spectacle inoubliable, qu'elle ne reverait jamais plus.
Les larmes coulèrent pour la deuxième fois de la nuit sur les joues d'Angelina.
Penser à ça la déprimait.
Parfois, quand tout allait mal, comme cette nuit là,
elle se serait presque enfoncé elle même un pieu dans le coeur.
Elle eut soudain envie de rester là, et d'assister au lever du soleil.
L'atmosphère tout entière était déjà en train de s'embraser.
Des nuages bas, à l'horizon, avaient viré à l'orange et au rouge.
Quel spectacle magnifique!
Peu à peu, le disque du soleil apparut. On y voyait les couleurs de l'arc en ciel:
Bleu, mauve,violet, rouge, puis orange. Que c'était beau.
Dans peu de temps, sa peau commencerait à brûler.
Elle n'allait pas tarder à ressentir la morsure de l'astre du jour.
Déjà, elle était aveuglée par ce disque à l'horizon, qui n'était pourtant que le reflet du soleil dans les différentes couches de l'atomsphère.
C'était le moment ou il ne fait déjà plus nuit, mais ou il ne fait pas tout à fait jour.
Dans quelques longues secondes, dans quelques petites minutes, après tant d'années, de siècles, elle serait enfin morte.
Vraiment morte, pas comme dans cette non-vie interminable.

Mais l'instinc de survie des vampires reprit finalement le dessus.
Angelina se mit à courir à toutes jambes vers le caveau dont la porte fracturée était restée ouverte.
Tant pis pour son ancien locataire, il n'y avait plus le temps de faire quoi que ce soit pour lui.
Elle se jetta la tête la première dans l'ouverture, roula en bas des escaliers. In extremis.
Là, elle trouva une autre porte qu'elle ferma derrière elle.
A l'extérieur, la lueur de l'aube devenait insupportable.
Elle vit une tombe ouverte. Probablement la cache du vampire qui se mourrait en ce moment même, dehors.
Angelina ne ressentit aucun remors pour lui.
Il n'y a pas de place pour les faibles, au royaume des ténèbres.
Elle préfera une tombe voisine, qu'elle ouvrit en poussant le couvercle de granite sur le coté.
Elle débarassa la place sans ménagements, puis se glissa à l'intérieur de la tombe.
Elle fit glisser la dalle en s'enfermant de l'intérieur.
Epuisée, Angelina se demandait si ce monde là était pour elle. Allait-elle se replonger
dans un sommeil très long, attendant que quelqu'un la réveille pour des jours meilleurs?
Elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions.

Exténuée, elle sombra dans le sommeil des vampires. Demain serait une autre nuit...

Plusieurs semaines passèrent.
Angelina avait élu domicile dans ce quartier, qui finalement s'était avéré relativement accueillant.
Le jour, elle dormait. La nuit, elle s'éveillait et partait en chasse.
Dehors, elle avait recruté une petite armée de mortels pour veiller sur elle.
Les mauvaises nuits, elle se contentait du sang de rats, chiens,
ou autres animaux que ses serviteurs pouvaient trouver pour elle.
Et lorsque les serviteurs n'étaient pas assez éfficaces...
Mais Angelina essayait de ne pas trop les maltraiter. Car elle avait besoin d'eux, surtout pendant les longues
journées.
Heureusement, l'hivers approchait à grands pas. Rendant les nuits plus longues, et plus productives.
Angelina avait maintenant visité une grande partie de la ville.
L'endroit le plus interessant s'était révélé à elle dans un lieu assez eloigné, et entre deux victimes,
elle essayait d'y retourner le plus soubvent possible. Il s'agissait d'un batiment à l'architecture assez quelconque.
Mais sur un panneau, rendu presque illisible par le temps et les diverses catastrophes qui avaient frappé la ville,
on pouvait lire la mention: BIBLIOTHEQUE
Visiblement, peu de gens avaient ressenti le besoin d'entrer dans ce lieu fermé depuis longtemps.
Angelina avait du se faufiler par une entrée dérobée, par les égouts, pour pouvoir acceder au batiment austère.
Mais à l'intérieur, elle trouva un trésor inestimable. Quantité de livres avaient échappé à la destruction.
Angelina passa de longs moments dans le lieu, à lire pendant de longues heures à la lueur d'une bougie.
Là, enfin, elle prit vraiment toute la mesure du temps qui avait passé.
Entre le moment ou elle était entrée dans le someil de demi-mort, en 1349, et son réveil. Ici. Maintenant.
Il s'était passé pas moins de six siècles. Rien que ça. On peut dire qu'Angelina avait du temps à ratraper!

Cette bibliothèque fut une des meilleures choses qui arriva à Angelina, mais aussi une des pires.
Car enfin, mais on apprend pas tout dans les livres. Vous aurez beau étudier, toujours plus, lire et dévorér
des quantités de livres, celà ne remplacera jamais l'expérience que vous pouvez tirer d'une vraie vie bien remplie.
Celà, Angelina le savait. Et elle s'en rendait compte. Ce qu'elle lisait la laissait songeuse. quand elle arrivait
à comprendre, et à en saisir le sens.
Tant de choses n'avaient pour elle aucun sens!
ce qu'elle ne comprit que trop bien, c'est que l'humanité avait changé. Dans le fond, les êtres humains resteraient
toujours les mêmes, et l'homme moderne n'était pas une invention de l'avant veille. Depuis Socrate au moins,
l'homme était profondément moderne. Mais cette chose, qu'on appelait "technologie". Elle avait finalement
faillit sonner le glas de l'humanité.
Ces armes de destruction massive que les humains avaient mis au point, après des milliers d'années de cette évolution
technique. Ces meurtres massifs, sans aucun but, sans logique aucune, qu'on avait nommé guerres mondiales.
Et après celà, on la disait, elle, Angelina, qui avait étée une femme si rafinée, un monstre?
Mais qui donc étaient vraiment les monstres?
Non, Angelina n'arrivait plus à comprendre le monde ou elle s'éveillait aujourd'hui, après six cent ans.
Six cent annés d'un someil sans rêves, six siècles d'oubli total.
Il lui falait un témoin contemporain pour comprendre un peu plus.
Et Angelina le trouva, contre toute attente, à deux pas de son cimetière. C'était son plus proche voisin.
Et dire, qu'au début, elle ne l'avait même pas remarqué, tellement il lui avait semblé insignifiant!
Mais au contraire, ce jeune vampire était chargé de sens et de signification.
C'était elle, Angelina, qui n'avait plus aucun sens dans ce monde. Elle était décalée, comme vidée de sa substance.
Angelina n'arrivait pas à reprendre des forces, elle restait dans la médiocrité. Alors que ce jeune voisin,
qu'elle avait d'abord pris sous son aile, devenait de plus en plus puissant chaque jour.
Lors d'un simple entrainement, il l'avait même battue, elle, la grande Angelina, à mains nues!
Alors, Angelina avait compris.
Elle avait enfin compris qu'elle ne retrouverait jamais sa puissance d'antan.
Son temps était passé. Elle était devenue tout simplement... trop vieille.
Quelle ironie. Elle qui pourtant semblait si jeune, si belle. Mais ce n'était que son enveloppe extérieure.
Elle s'était flétrie, de l'intérieur. Son âme damnée était devenue trop vieille.
Elle n'arriverait jamais plus à rivaliser avec ces jeunes vampires avides de sang.
Cette fois, Angelina ne pleura pas. Peut-être avait-elle épuisé ses dernières larmes.
Alors qu'elle prenait la mesure de ces temps maudits, au fur et à mesure que presque malgré elle
elle comprenait ce qu'elle ne savait que trop bien à son réveil, cette sensation désagréable qu'elle avait
ressenti, ce gout amer dans la bouche alors qu'elle s'abreuvait à la source même, au cou d'une jolie proie
trouvée au hazard de la nuit, oh oui, elle savait.
Elle savait qu'il n'y aurait plus de répit pour elle.
Mais après une si longue vie, ne meritait-elle pas enfin de mourir?
Oui. elle sentait son heure proche, maintenant. Très proche.
Elle avait vécu hiers, il n'y aurait plus de lendemain pour elle.
Il était temps qu'elle s'efface et laisse la place à d'autres.

tous ces compliments me laissent sans voix! arrêtez sinon je rougis :op
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Suite à cet épisode,
Angelina décida de plier bagage.
Elle s'en alla vivre le plus loin possible. Mais la tâche ne se révéla pas facile.
Elle partit, emportant avec elle ses gens, chargée de nombreux bagages accumulés pendant son temps de résidence dans
le cimetière.
Elle décida de s'installer dans le quartier de la bibliothèque qu'elle avait découverte. Ainsi, pensait-elle, elle serait plus loin du tumulte
des jeunes vampires chassant en meute, et aurait plus de temps pour étudier ce monde étrange et en ruines.
Elle parvint à trouver sans peine un endroit presque désert, et s'y installa donc.
C'était un grand hangar, très pratique, car une cave spacieuse y était atenante. Après avoir fait redécorer le lieu, il s'avérait qu'il n'était pas
dénué de charme.
Angelina fit poser de grandes tentures, et installer des répliques d'oeuvre d'art, les originales ayant disparu pour la pluspart dans
la fureur des hommes de guerre.
Tout celà lui avait coûté très cher, et ce déménagement avait vidé ses coffres, mais elle n'était pas mécontente de ce changement de domicile.
Chaque nuit, elle vagabondait dans le quartier, quand elle n'était pas à la bibliothèque.
Et elle faisait de bien belles trouvailles.
Elle fut fascinée par les armes à feu. Et s'y entrainait souvent, dans un coin du hangard.
Mais Angelina se rendit compte bientôt que d'autres vampires avaient élu domicile dans cette partie reculée de la ville, et que beaucoup
ne voyaient pas son installation d'un bon oeuil.
D'autres vampires, semblait-il, désiraient s'installer ici. Et pourquoi se donner la peine d'aménager des ruines, puisque d'autres
pouvaient le faire pour vous?
Ce qui devait arriver arriva donc:
Angelina fut chassée manu militari de chez elle. Et elle fut obligée de retourner d'ou elle venait.
La vampire défaite entra dans une colère noire. Elle qui n'aspirait qu'à plus de calme, s'emporta légèrement.
En chemin, elle trouva un outil en acier qui pouvait, se dit-elle, servir d'arme. Dans sa fureur, elle fracassa le crane
de nombre de personnes qui n'avaient eut, comme seul tort, que celui de se trouver là, au mauvais moment.
Et Angelina vit que les armes à feu ne valaient pas, parfois, une bonne massue de métal.
Angelina frappait, et buvait du sang.
Et elle vit que celà était bon.
Beaucoup tombèrent sous ses coups, avant que son courroux ne soit appaisé.
Et une chose semblait évidente: Angélina avait perdu des batailles, son domicile, et d'autres choses encore.
Mais ces épreuves l'avaient visiblement renforcée.

Que ton voeu soit exaucé, Myrrdin!
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Quelque temps avait passé. Des mois. De nouveaux vampires, sortis de nulle part, affluaient partout.
Qui faisait tous ces vampires? Qui avait si peu de discernement pour créer autant d'abominations de la nuit?
Pas de doute: Cette époque était l'époque de la folie, fureur et dévastation.
Noirceur des ténèbres enragées, peur, cris, douleur. rouge estompé par la nuit.

Angelina déclinait toujours. Tous les clans qui l'avaient accueillie étaient entrés, comme elle, dans une phase de déclin.
Les avait-elle contaminés? leur avait-elle communiqué sa malédiction? Il lui semblait que tout ce qu'elle touchait tombait en décrépitude.
Maintenant seule, s'étant abandonnée elle même et ne croyant plus à rien depuis longtemps, la vampire d'un autre temps errait.
Réduite à boire le sang qu'elle pouvait trouver, s'attaquant à des chiens, des rats, des ivrognes.
De jour en jour, ou plus tôt de nuit en nuit, Angelina survivait tel un animal pourchassé et blessé.
Elle avait l'impression désagréable de ramper, n'arrivant plus à trouver la force de s'élever au dessus
de l'état de médiocrité auquel elle était réduite.
Ou étaient donc les chasseurs de vampires d'antan, munis de leurs pieux et de leur bible?
Ou étaient les prédicateurs fous de vengeance? Ou était donc passée l'inquisition? Pitié! qu'on la tue! Qu'on lui crève le coeur!
Cela, cette non-vie, était devenu insupportable.
Errant seule, dans les ténèbres liée, Angelina hurlait. De rage elle saccageait tout. Devenue une errante, sans domicile fixe,
elle allait de quartiers en quartiers, de zone en zone, brûlant tout à chaque départ, devant les yeux effarés de quelque témoin.

Des serviteurs fidèles, pourtant, la suivaient encore. Dont un mortel. Un des derniers survivants des Black Skulls, gang de motards défunts. Aldo l'avait suivie, subjugué par sa beauté apparente. Aldo était un être torturé. Il avait perdu sa famille, celà faisait treize ans.
Il s'était fait tatouer un Christ crucifié sur le bras gauche, et Lucifer entouré de chérubins sur le bras droit.
Il était scarifié au visage. Mais en dépit de son aspect, Aldo, lui,possédait encore une âme et un coeur.
Ah, s'il avait pu voir au delà des apparences, quand il regardait Angelina... Il n'aurait vu que noirceur, terreur,apocalypse. Sans doute, il aurait fui.
Mais Angelina, de nuit en nuit, épargnait le sang d'Aldo, qui lui rappelait qu'elle aussi, elle avait été un jour une simple mortelle.
Temps béni ou elle appréciait le vin, le pain, et même l'ail.
Elle avait oublié le gôut de tous ces aliments. Vague souvenir, cela la répugnait maintenant.

Une nuit, après encore de vaines chasses nocturnes l'ayant obligée à ramper un peu plus dans la boue la plus ignoble,
la vampire s'éveilla avec une sensation différente.
Une vigueur nouvelle semblait s'être emparé d'elle. Aldo, la voyant si transformée, s'écria, terrorisé:
"Angelina! T'as bouffé un mec défoncé au crack ou quoi??"
Angelina se mit à rire, d' un rire démoniaque qui se perdit dans la nuit. Puis, après avoir plongé encore et encore ses crocs dans le
cou de ce vampire captif qu'elle avait ramené de son expédition nocturne, elle releva son visage dégoulinant de sang.
Repue, délaissant son petit déjeuner, Angelina se dressa fièrement. Pleine d'une énergie renouvelée, elle leva les yeux vers la lune.
Le cri monta.
D'abord au bord des lèvres, comme un sifflement, puis un cri de plus en plus fort, puissant, sortant du fin fond de ses entrailles.
Un cri comme on ne peut le décrire avec des mots. Un cri de furie furieuse,
Le cri d'appel des chefs de clan.

"De la noirceur des ténèbres sortirent les premières.
Et les premières étaient aussi les dernières.
Elles portaient du sang sur leurs mains. mais pas seulement celui de leurs proies.
Elles aussi, saignaient.
Mais leur revanche allait venir.Leur glas avait sonné, que pouvait-il leur arriver de pire
maintenant?
Les Amazones de la nuit se levèrent, et entonnèrent le chant lugubre de la vérité Ultime.
De leur avènement, il était l'heure. Au loin on entendit le tocsin."

Un clan était né, surgissant des cendres du passé.

je n'avais pas vu tous ces gentils commentaires, merci!
Hj: en réalité un beau matin, ou plus tôt par une belle nuit éclairée par la pleine lune, je me suis réveillée, et oh stupeur:
j'avais un premium! alors j'ai créé un clan. Le récit est très intimement lié au personnage et à ce qu'il fait dans Blood Wars!
maintenant la suite
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Du temps avait passé. Encore. Mais pour Angelina, c'était comme un souffle, ou plus tôt comme une pause entre deux respirations.
Elle vivait depuis tellement de temps. Trop longtemps...
Le clan qu'elle avait fait sortir de terre, renaitre de ses cendres, prospérait. Sans devenir un clan prédominant, il avait le mérite d'éxister, et de durer. Et il avait rassemblé des soeurs, des femmes vampires venues de différents horizons.
Angelina avait trouvé des amies, dans ce clan qui se développait.
Le clan avait eut quelques moments de triomphe et de gloire, malgré aussi, il faut le dire, quelques défaites cuisantes.
Ah qu'il était agréable de ne plus être seule dans la nuit, de chasser et de se repaitre en companie de ses soeurs de carnage.

Les choses durèrent un temps. Et même , le clan essaima dans une autre cité naissante, plus loin.
Des changements s' opéraient, le monde de la nuit grandissait.
Mais une nuit, Angelina se rendi compte qu'elle avait beau faire, sans doute le poids des ans, des siècles, lui pesant, la lassitude s'était de nouveau installé.
Malgré ses responsabilités, malgré les expéditions, la prospérité du clan, Angelina en avait assez.
Ce monde n'était plus le sien depuis trop longtemps.
Alors elle convoqua les Amazones de la nuit en assemblée , et annonça son intention de retourner dans le sommeil des demi-morts,
celui d'ou on l'avait sorti au début de son périple en Ultima Thulé.
Une autre grande prêtresse fut nommée, lors d'une cérémonie meurtrière, pendant laquelle le sang coula à flots.
A la fin, Angelina conserva une place dans le clan. Elle voulait s'assurer que tout se passait de la meilleure manière, s'assurer que ses
amazones ne manquaient de rien.
Puis, dans une lente procession mortuaire, elle entreprit le voyage jusqu'à son tombeau, sa nouvelle demeure.
Oh le voyage ne dura pas longtemps. Car le tombeau était situé au plus profond de la crypte, dans l'église maudite et profanée ou vivait le clan.
Toutes les fières amazones nocturnes l'accompagnaient, et lui disaient au revoir. On échangea des sourires.
Angelina aurait pu décider d'en finir, définitivement. Elle aurait pu aller trouver un de ces chasseurs de vampires, muni de pieux et
de crusifix.
Mais non, elle ne pouvait s'y résoudre. En retournant dans la tombe, et dans le sommeil des demi-morts, elle se réservait la possibilité
de s'éveiller encore une fois, par une belle nuit d'été, dans un monde différent.

La dalle du tombeau fit un bruit sourd en retombant sur le sarcophage. Comme le bruit de l'écoutille d'un vaisseau spacial qu'on lance
dans l'inconnu du vide intersetellaire, comme la porte d'un donjon.