NOIR !
Cette nuit est d’un noir éclatant.
J’ai beau continuer de marcher, courir, ramper, sauter, escalader, rouler, tout autour de moi, le monde est noir. La dernière fois que j’ai essayé de me retourner... quel souvenir effroyable.
Tout a commencé il y a bien longtemps. Nous avons trouvé un sanctuaire, protégé des monstres effroyables qui rodent dans le désert, et surtout des radiations radioactives.
Ce havre de paix luxuriant d’esclaves fut l’endroit où nous avons décidé de mettre pied à tenir et de fonder ce que nous appelons aujourd’hui « cité », avec son découpage en cinq zones bien connues.
Dans cette atmosphère nous avons pu récupérer des artefacts laissés là par des mendiants, mais aussi nos ancêtres. Nous nous sommes entraînés chaque jour sans relâche pour montrer notre valeur dans cette cité, pour pouvoir la défendre.
Rapidement, le massacre des monstres des Champs du Couvoir a commencé. Chaque jour était l’occasion de nouveaux banquets pour fêter le retour des équipes d’expédition.
Mais notre puissance n’était finalement que notre pire ennemi. Nous sommes allés trop loin. Oui... trop loin.
Après avoir abattu Cronos, un chemin est apparu pour aller encore plus loin de la cité. C’était comme si les dieux avaient décidés de nous tester, ou peut-être devrais-je dire nous juger ?
Cependant, ça ne s’est pas passé comme prévu. Nous étions trop puissants. Geryon, Yig, Alastor, Rakshasa, Shabriri, Zulchequon, Abaddon, Tsathoggua, Agrameon, Glaaki, Andras, Astarte, Merihim, Bokrug, Zepar. Un tableau de chasse qui n’a pas su nous résister.
Ils ont espéré que des similidieux nous arrêtent, Malphas et Hastur. Sur ce coup, ça aurait pu marcher, sans notre cité pour nous protéger ils nous auraient remis à nos places.
Mais la sentence est tombée et nous avons terrassé ces derniers gardiens. Les gardiens des dieux.
Depuis, plus rien. Je crois que les dieux ont peur.
Il y a quelques années, dans un dernier élan j’ai souhaité représenter la communauté qu’il restait. Je me suis élancé à leur recherche, dans le désert qui entoure notre cité, en vain.
J’ai marché, couru, rampé, sauté, escaladé, roulé. Et puis je me suis retourné et j’ai compris. Autour de moi il n’y a que le désert depuis trop longtemps. Mes traces de pas sont bien là, quant aux dieux ils n’ont laissé aucune trace d’eux, c’est trop tard. Aujourd’hui je ferme les yeux, je ne veux plus voir ça.
Le monde est noir.
« Le mardi, c’est RP ! », chapitre dernier : les derniers moments de User ツ