Chapitre 5 : Maitre
J'étais à peine conscient de ma nouvelle force, comme un nouveau né qui commence à marcher ou à parler. Cela s'éveillait au plus profond de mon être, comme un parasite qui prend le contrôle de son hôte. Je sortis de la salle, arpentant les couloirs que j'avais si longtemps craints, plein d'appétit et d'une soif que je ne pensais pas pouvoir combler. Dans l' obscurité, soudain un rire que je crus sorti de la bouche d'un dément, je m'arrêtais, prêt à bondir, comme un fauve acculé. Une silhouette émergea de l'ombre,vétue d'un long manteau sombre et de courts vetements sérrés le visage vicié par ce rire sardonique, à laquelle seule la peur pouvait répondre.
Cet homme, si un tel mot pouvait s'appliquer, était grand et fin, comme si les os et la peau avaient fusionnés en l'absence de muscles, son visage long et émacié était couvert de blessures, de cicatrices et de brulures diverses et variées, son immense bouche fine laissait apparaitre au moindre sourire de longues canines acérées, signe de sa race, ses yeux d'un bleu vitreux ne laissaient transparaitre rien, seul le néant répondait à mon regard, comme si je n'existais pas, comme si ma mort n'était qu'une virgule en plus dans le roman de son existence, de peur, je reculais instantanément. Il cessa de rire et se racla la gorge :
"-Vous voyez, vous en avez créé un autre, encore.
-Je vous demande pardon?
-Je ne vous parle pas "
Il se retourna et je vis qu'il trainait un homme avec une blouse blanche, tremblant et pleurant., dont les deux bras et jambes avaient été brisés, et dont le torse portait un impact de balle.
L'inconnu se pencha et lui murmura quelques mots avant de plonger ses canines acérées dans le cou du "médecin", je vomis, alors que celui ci fut agité de spasmes avant de mourir dans un soupir.
L'autre se releva et retira une goutte de sang de son menton, cette simple vue provoqua chez moi une réaction imprévue, je lui bondis dessus dans le seul but de l'avoir.
Il sembla s'en amuser et me saisit au vol, m'envoyant au sol sans avoir besoin de forcer ou même d'avoir à faire un effort. Alors que je fus sonné par le choc, il s'approcha et appuya son pied sur ma nuque, me contraignant à l'immobilité, il rit à nouveau, et se raclant la gorge après une quinte de toux, me dit :
"-Tu sais que tu n'est pas à la hauteur, et que tu ne le seras peut etre jamais, quel est ton nom?
-Je suis le matricule 453478656.
-Et tu as réussi à retenir ça, impressionant. Mais je m'en moque, quel est celui qu'ils t'ont donné?
-Que...que voulez-vous dire?
-Celui qui t'es venu, lorsque tu as bouffé le rat crétin!
-Airin Renerion
-Tssss, de mieux en mieux.
-Pourquoi dites-vous qu'ils me l'ont donné?
-Je pose les question ici, c'est clair?
-Oui, très clair."
Dès qu'une réponse ne le satisfaisait pas, il appuyait plus fort encore, si bien que mes vertebres risquaient de lacher à tout moment. Soudain, sans raison, il relacha la pression.
"-Montre moi ou tu étais, avant qu'ils ne te mettent dans la pièce.
-Tout de suite"
Je me relevais, et lui montrais le chemin de la pièce ou j'avais été enfermé. Il ouvrit la porte et je remarquais alors que deux gardes gisaient au sol, le crane broyé et le cou couvert de sang. A l'intérieur gisait la jeune femme qui m'avait parlé auparavant, ainsi qu'un autre homme, qui ne bougeait plus,elle respirait peu et tremblait de tout son corps, elle pleurait. L'homme s'agenouilla à coté d'elle et sourit, il murmura :
"-Ils ne t'ont pas épargnée ma belle. Quel dommage que tu ais eu à subir ça, la la, chut c'est terminé."
Il sortit une flasque de sa poche et lui fit boire. Elle eu la même réaction que moi, je compris que c'était du sang. MAlheureusement elle était trop faible pour marcher. L'homme me fit signe de m'approcher et me dit :
"-Portes-la, et suis moi, si tu tiens à la vie.
-Bien."
Je la saisis et la prit tendrement dans mes bras, je ne savais pas pourquoi mais elle m'importait plus que ma propre vie à cet instant précis.
"-Au fait pour répondre à ta question."
Le ton de l'homme me troubla. Il semblait s'être calmé mais conservait un je ne sais quoi d'inquiétant dans ses paroles.
"-L'expérience testée ici était l' expérience GXH-411, qui visait à donner de npouveaux souvenirs aux absorbeurs nouvellement crées.
-Absorbeurs?
-Si tu me suis Airin, je t'expliquerais tout.
-Quel est votre nom?"
Il sourit.
"-Je n'en ai pas, je ne suis pas comme vous, on ne m'a pas donné de souvenirs.
-Très bien maitre.
-Si tu veux.
-Et elle?
-Nous lui demanderons, quand elle se réveillera."
Une fois à l'extérieur, je fus ébloui par la lumière de la lune, si longtemps que je ne l'avais pas vue, et l'air était si pur, j'aurais pu passer des siècles à le respirer mais deux hommes nous chargèrent, armés de matraques et de couteaux. Mon maitre, bondit et dégaina deux revolvers, abattant les deux hommes sans même sourciller. Il me dit :
"-Seul un vampire peut rivaliser avec un vampire. Notre race est supérieure."
Ainsi voila ce que j'étais devenu après 7 longues années, même si je viens à peine de m'en rendre compte, passées entre les mains de ces fous quoi voulurent jouer avec le démon. Je crois que je ne put réprimer une larme lorsque la vérité m'apparut, claire et précise. Mon maitre se retourna, et m'invita à le suivre. Je regardais celle que je portais et vis qu'elle s'était endormie. Je souriais, enfin nous étions libres. Et tout les vampires du monde ne pourrait rien n'y changer.
"-Et les autres?
-Ils sont tous partis, nous les avons libérés.
-Nous?
-Nous absorbeurs, nous sommes révoltés et libérons nos frères.
-Combien sont-ils ,euh, sommes nous?
-Trop peu je le crains, peut être cinq cent ou a peine un millier mais nous en libérons chaque jour.
-Et les gardiens?
-Tous morts, j'y ai personnellement veillé.
-Je vous dois la vie maitre.
-Alors tache de la garder.
-Je le ferais."
Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Airin" (07.11.2008, 21:27)