Afin de ne pas remettre en cause notre neutralité, c'est à dire notre absence de partit pris, vis-à-vis des deux grands clans qui se battent entre eux pour la domination de la cité, j'ai décidé, après réflexion, de ne pas faire appel à des alliés pour nous aider dans ce siège. Si nous avons notre place en zone 2, cela veut dire que nous sommes assez fort pour la prendre, et donc la garder. Les Luckys sont fiers. Seuls les Luckys allaient rejoindre ce siège. La présence de l'illustre Wolverine dans nos rangs ce jour là fut le fruit du hasard, il passait nous rendre visite, et il n'a pas rejoint le siège. Cependant, c'était sans se douter de l'usurpation de ce chef de clan, qui m'avait soutenu dans cette initiative.
Les bisounours, les pseudo-chevaliers au service de l'opprimé, se sont soudain sentit pousser des ailes, pour aller aider ces enfants dont hier encore, ils n'en avaient rien à faire. Ils ne représentaient aucun intérêt, et jamais ils ne seraient venu les aider pour une construction de clan, ou des expéditions contre des monstres sauvages... À croire que nos ennemis, malgré leur faiblesse au combat, avaient une langue fort efficace. Des appels à l'aide, à l'horreur, au crime de lèse majesté, pour les aider à protéger un bien dont ils ne sont plus dignes, pour les aider à continuer à avoir un semblant de pouvoir, alors qu'ils ne sont que des pantins. Quel est donc ce monde, où dès que l'on fait un pas, on nous pousse trois pas en arrière ? Zebigben, je crois, disait "de toute façon, dès que les 666 font un pas, c'est la coalition contre nous". Permettez moi de rectifier : "De toute façon, dès que quelqu'un essaye de faire un pas, dès que quelqu'un essaye de donner un peu d'action, de mettre les choses en mouvements, et d'essayer de changer ce qui semble être gravé et inaltérable, c'est la coalition contre lui".
Quel est ce monde où la faiblesse est la meilleure des armes ?
Malgré cela, j'ai quand même décidé de ne faire appel à aucun allié, mais juste des prêts de matériel afin d'essayer de nous mettre à niveau. Le match était perdu d'avance, bien évidement, mais nous avions espoir. Tous se sont mobilisés, tous ont cherché à droite, à gauche, afin de pouvoir se perfectionner, de pouvoir rivaliser, et d'affronter avec honneur la mort sur le champ de bataille, face à tant d'aussi illustres ennemis venus spécialement des hauts clans pour nous affronter, nous repousser dans les ténèbres, nous qui cherchions la lumière.
Et ce qui devait arriver arriva, nos ailes ont brûlés à l'approche de ce soleil ardent que nous voulions atteindre. Nous sommes partit en infériorité numérique via le canal secret des tempêtes, construit par les anciens, mais nous le savions. Nous savions ce qui nous attendrait de l'autre côté, nous savions que les monstres, les bêtes, et les hommes nous attendaient au bout du tunnel. Mais nous y sommes allés, accompagné d'une ferveur diabolique. Notre soif de sang et de chair ne pouvait plus être rassasiés autrement. Ça y est, la sortie était là...
Horus le faucon fut le premier à sortir et à frapper. Sa vivacité n'avait d'égal que son courage. Drop et Hicks le moche le rejoignirent rapidement, coude-à-coude, pariant sur celui qui en tuerait le plus. Tyger le blanc fût le premier à mourir violemment, dépecé par un morgenstern. Kenshichiao, malgré sa retraite, était avec nous, les voix de ses ancêtres l'appelant à faire rugir son AK-47. Les nouvelles recrues des Luckys ne manquèrent pas de faire preuve d'audace au combat, Adora, Kevryu, Doli, Cidje ou encore Wartek ont montré ce qu'ils savaient faire. Les vieux ont laissé les jeunes partir au loin, pour qu'ils calment leur rage, puis sont venus leur prêter main forte. Weyryl et Zbougalou se sont lancés sans peur à l'assaut côte-à-côte avec leur fondateur, Seetheus. Quant à NocturnoBlasphemer et moi, qui étions occupés à superviser le champ de bataille, nous sommes arrivés peu après. Nos armes à feu étaient bouillonnantes, le rythme des balles qui fusent et qui font mouche n'étaient entrecoupé que par le son des chargeurs qui tombaient avec fracas sur le sol...
Côte-à-côte avec Nocturno, je vis mes amis succomber à leurs blessures un-à-un, et notre rêve s'effriter petit à petit. Je les entendait crier, souffrir, mais toujours se relever jusqu'au bout. Et chose étrange, à chaque fois que l'un des miens rendaient le dernier souffre de leur non-vie, je les voyais sourire, fier de ce qu'ils avaient accomplis aujourd'hui... Mais je refusais d'abandonner notre rêve, notre combat, notre foi et l'espoir que mes camarades avaient mis en moi.
Puis, je me rendis compte que j'étais le dernier debout. Je me suis arrêté de tirer, les canons de mes "guns" étaient rouges. Le sol était maculé de sang et de douilles, l'air était devenu presque irrespirable à cause de la poudre. J'avais réussis à les maintenir à distance... J'ai ramené les corps sans vie de mes camarades sur une petite butée près de l'entrée des égouts par lesquels nous étions arrivés, puis j'ai compris. J'ai compris que le monde avait changé. J'ai compris que la langue de bois avait remplacé stratégie, audace, courage, et force au combat. Et à ce moment-là, j'ai fermé les yeux, et j'ai pleuré. J'ai pleuré pour cette époque révolue, où la politique n'était pas la même, où les combats étaient loyaux et honorable, et les sièges lancés et réalisé dans un esprit de fair-play, et non de diabolisation de l’assiégeant. Mes larmes se sont transformés en colère. Alors j'ai crié, j'ai hurlé et j'ai chargé mes chimères à l'aide de mes dernières forces...
La défaite fut humiliante, mais pas pour nous. Elle fut humiliante pour nos ennemis, qui ont gagnés dans la honte de l'assistanat, contre nous qui avons perdu dans l'unité et l'honneur. Jusqu'au bout, je me serais battu pour les miens, et pour la gloire qu'ils méritent.
Et cette après midi là, le soleil fût rouge (lien du siège)
Aujourd'hui, malgré l'issue fatale de ce siège, je suis fier d'être Luckys, je suis fier d'avoir essayé de porter en haut le nom des Luckys, au firmament des étoiles, et nous sortons grandis plus qu'aucun autre moment auparavant de cette défaite humiliante. Nous sommes plus soudés que jamais, et nous sommes animés par la rage de prouver notre valeur, de faire crier et résonner le nom des Luckys, par nos drops et notre audace, à travers le temps et l'espace, et de faire graver notre nom dans le livre de l'Eternel !!