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21. 03. 2011, 23:45

[RP Associatif] La Grande Menace

La cité s'effondre...

Ça a commencé par des fluctuations périodiques. Le dôme irisé du bouclier, soleil éternel, parfois s'effaçait. Quelques gouttes de pluies acides traversait les cieux pour s'écraser sur le bitume, les canons encore chauds des armes, pour se mêler au sang des boucheries. Rien d'anormal. On disait que ça venait du sortilège qui avait permis la fondation de la cité. Que les Seize, par toutes leurs dissensions, faisaient parfois sentir le poids de leurs désaccords, même au-delà de ce monde. Elle avait pourtant tenu même aux moments les plus critiques de son histoire. Alors que les vampires s'entre-déchiraient pour quelques cartouches, plus tard pour les artefacts rares extraits du désert, ou pour la place du Maître, le rempart contre les assauts des bêtes féroces restait inviolé. Quand le crachat ravageur des lances-flammes et la furie des tronçonneuse s'apaisaient, laissant flopée de cadavres et de membres épars, on pouvait compter sur la sérénité du dôme.

Ce temps est révolu.

La semaine dernière, il s'est éteint, d'un coup. Pas longtemps, une dizaine de minutes, pas plus. La cité a frémit. Puis les bas-fonds ont hurlé quand une horde de monstres a déferlé sur les toits. Une parenté de phénix, trois jeunes et leur maître, a écumé les rues, traçant un sillon sanglant parmi les jeunes suceurs de sang trop faibles pour les contenir. Averti, un membre du Grand Conseil dépêcha une équipe de chasseurs de son propre clan pour mettre un terme à la situation, avant que la portée ne s'attaque à des zones sensibles. Dix fiers guerriers s'emparèrent de leurs armes et neutralisèrent l'assaillant, mais le mal était fait. Il fallut beaucoup de temps, d'esclaves et de ressources pour rebâtir ce qui avait été dévasté.

Maintenant la crainte s'empare de la cité, car ce n'était que les prémices d'une ère plus rude. Une simple escarmouche peut être évitée. Mais qu'adviendra-t-il si les araignées tissaient leurs toiles au sein même du Cercle Intérieur, si les sphinx rendaient leurs jugements au cœur de la cité, si Kronos lui-même décidait de faire de sa force une loi terrible et sans partage ? Chacun d'entre vous connait ses limites. Jusqu'au Maître, vous savez qu'il est des forces contre lesquelles vous ne pouvez pas encore lutter. Un dragon s'affronte, mais quand les ailes blanches, noires, rouges et dorées voileront le ciel, il n'y aura plus de salut possible.

Les clans le savent, eux aussi. Ils vous ont chargé d'une mission. Chacun d'entre vous fait partie de l'élite de la cité, vous êtes les combattants les plus respectés, chacun dans votre spécialité. Il vous faudra vous enfoncer dans le désert, traverser les Champs de Couvoir, remonter jusqu'à vos origines. Chercher un moyen de réactiver l'antique sortilège. Face à cela, vos ennemis d'hier doivent devenir vos plus fidèles alliés, mais en serez-vous capable ? Pourrez-vous vous entendre sous la menace du soleil écrasant régnant sur les steppes ?

Voici votre défi : sauvez ce monde, votre monde. Si vous échouez, tout s'effondrera.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cyberbird" (21.03.2011, 23:58)


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22. 03. 2011, 12:12

Une fois de plus Bloodlovin maudissait sa capacité à s'attirer des ennuis. Dans ce cas présent il n'en était pourtant pas directement responsable.

Affalé contre un mur le vampire au regard écarlate observait la gestuelle d'un "prophète". Les mots résonnaient dans les allées sinueuses mais non pas désertes de la cité.
"Voici votre défi : sauvez ce monde, votre monde. Si vous échouez, tout s'effondrera."

Comme beaucoup il n'était pas enclin à croire ces fables. Certes le bouclier avait montré signe de faiblesse mais il était de nouveau actif. Comment un vampire sain d'esprit pourrait-il croire que cette barrière puisse céder de façon permanente? Rien ne prouvait les dires du prophète hormis les différents contingents désormais en circulation au sein de la cité.

Le prophète était jeune d'apparence, vampire depuis longtemps et d'un dynamisme presque théâtral. Beaucoup de prophètes avaient fleurit dans la cité, tenant le même discours et prononçant le même appel envers la même sentence. Cela en faisait-il réellement des porteurs de parole ou n'était-ce qu'un piège voué à affaiblir clans et cité? La question ne se posait pas pour certains vampire dont la fierté fut brisé par le sang de leurs condisciples.

L'orgueil avait été ravalé... Fin de la cité, du monde ou d'une ère cela n'avait plus lieu d'être. Les vampires tombés étaient comme un appel à la vengeance alors qu'une terreur sinueuse émergeait des doutes refoulés. Bien qu'autrefois la plus grande crainte aurait été que les humains récupèrent leurs place de dominants ce n'était désormais qu'un espoir fugace.

Les perspectives d'union envisagées par le prophète ne plaisaient guère à Bloodlovin. Il avait connu bien des clans et tribus, mais solitaire par choix autant que par contrainte, il n'avait su trouver sa place au sein d'un groupe. Les vampires n'étaient pas faits pour l'harmonie et encore moins pour l'unité bien que, si les faits n'étaient que prémices, l'objectif commun rendait l'idée plus probable.

Le vampire au regard écarlate fendit son chemin au travers d'une foule tendue et apeurée pour rejoindre les quelques "élus" et tenter de prendre part à la croisade apparemment lancée par les clans.
La faculté d'adaptation et l’ingéniosité du vampire le rendait marginal au sein d'un groupe mais la situation en elle-même était bien assez marginale pour que le vampire puisse y prendre part.

L'idée de sauver le monde laissait l'ancien démon glacial. N'avait-il pas connu l'avenir qui se dessinait au travers de l'âme sombre dont seuls les résidus ternissait la sienne? N'avait-il pas souffert plus que son due? Rien ne l'obligeait à se lancer dans un autre suicide ni à rechercher plus de souffrances mais la paix attisait les souvenirs là où le danger les étouffait. Puis l'idée d'une nuée de monstres plus terribles les uns que les autres n'était pas réjouissante, même pour les plus grands chasseurs.

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22. 03. 2011, 14:54

Il fallait s'y attendre. Les anciens avaient beaux être des cracks en matière de hautes technologie et magie en tout genre, ça ne pouvait pas durer indéfiniment.
Il faut tout de même noter que Turmac n'avait pas été des plus malins quand à son choix de résidence... Vous me direz que de construire sa bicoque contre l'un des murs protégeant la cité lui faisait économiser un mur. Mais tout de même ! Il avait beau prétendre qu'il se ferait dézinguer avant que le bouclier ne présente des signes de faiblesse, ce n'était pas une raison pour s'installer là bas et de tirer quelques câbles du système de défense histoire d'avoir de l'électricité gratuitement.
Bref, Turmac avait donc été dans les rangs de ceux qui s'étaient payer de plein fouet la cohue des monstres de tout poils qui avaient profité des quelques minutes de dysfonctionnement du système de défense de la ville pour venir se faire un petit pique-nique, tapant allègrement dans les "réserves" des vampires.
Les nuits qui suivirent ne furent pas de tout repos. Ce n'était pas qu'une partie de chasse improvisé déplu à l'Absorbeur, mais l'araignée géante était tout de même beaucoup plus coriace à envoyer ad patres que les goules qui vivotaient dans les égouts. De plus, la majorité des chasseurs de la zone avaient une fâcheuse tendance à tirer avant de s'être assurer que ce qui avait bougé était bien une cible digne de ce nom.

Le seul avantage qu'avait eu cet épisode de panique généralisée avait été la suspension des attaques entre vampires et entre clans des zones sinistrées. Bien sûr, quelques filous avaient profiter du bordel pour se remplir les poches en allant cambrioler leurs voisins tandis que ces derniers étaient occupés à défendre les vieilles bâtisses et les rebuts de la cité.
Mais à bien y regarder, les clans de la zone V ainsi que les vampires indépendants de cette même zone avaient tous la frousse que le bouclier ne cède encore une fois... Les pertes avaient été assez conséquentes pour tout le monde et plus particulièrement pour Turmac. En effet, la cabane du vieux briscard s'était retrouvée par terre en quelques minutes, juste le temps de laisser à son occupant le loisir de se précipiter à l'extérieur et de grimper sur la façade d'un immeuble voisin qu'une douzaine de sangliers mutants avaient tout foutus en l'air.

Cela faisait maintenant une semaine que Turmac et trois autres vampires s'étaient rassemblés dans un vieil entrepôt afin de résister aux hordes de monstres qui continuaient, malgré tout, de saccager la zone V.
Ils avaient réussis à chopper un signal radio qui les avaient prévenus que le bouclier s'était remis à fonctionner et que quelques clans avaient formé une sorte de coalition afin de purger la zone des dernières saloperie qui la squattaient.
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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04. 04. 2011, 17:54

« Toute cette histoire sent la merde à plein nez. »

Posée sur le toit du bunker de son service de police, un immeuble bardé de plaques de métal et de caméras, un fusil de précision sous la main, Iridia contemplait l'incendie au loin. Un pan entier de la ville flambait sous le dôme. Une meute de réfugié transitait, flux constant, direction d'autres secteurs à l'opposée de la cité. Mais ça ne serait pas suffisant. La banlieue faisait office de tampon, protégeant le cœur de la ville, et pour cela il fallait des proies valables à dévorer. Sans ça, les monstres pourraient s'enfoncer, menacer le Conseil. Il fallait arrêter cette catastrophe avant qu'elle ne se répande et condamne la Cité des Morts.

« Unité Ares, pour Gaïa. Brèche dans le secteur Sud. Un dragon rouge. 2 kilomètres de la zone mère. Demandons intervention d'urgence. »

Le réseau de surveillance DEUS, qu'elle avait mit en place fort longtemps auparavant, se montrait particulièrement efficace. Même sans l'appui de son ancien clan, Iridia pouvait connaître à dix minutes prêt l'état des forces en présence dans toute la cité. Manque de bol, ce coup-ci c'est elle qui allait se prendre la tempête dans la gueule, si elle ne faisait rien. Son chef de la sécurité, un grand black, ancien gradé du GIGN, acquiesça et prit son fusil. Délaissant ses jumelles, la clope arrivée à fin, la vampire sauta du toit, se rattrapa sur le bras d'un fanion à ses insignes, et toucha lourdement le sol. Un passage à l'armurerie, fusil d'assaut, arme de poing, quelques explosifs. Pour chasser le lézard il valait mieux ne pas faire dans la dentelle.

« - Ici Gaïa, pour Ares. Frappe prévue pour 00h30, restez en stand-by. Et évitez de vous faire dégommer avant qu'on arrive les gars.
- Compris Gaïa. Fin de transmission. »

Un instant plus tard, trois véhicules blindés sur roues traversaient les rues. Des engins petits, rapides et bien armés, mitrailleuse ou lance-roquettes en tourelle. Les proprios du coins braillaient des injures à leur passage, mais guère plus. Juste histoire de revendiquer leur possession, mais rien qui n'empêche la chasse. Arrivé à destination, Iridia pu prendre la mesure du carnage. Une zone venait d'être défoncée de part en part, un immeuble menaçait de s'écrouler, un autre avait déjà été incendié. Tout cela sentait mauvais.

« Gaïa pour Ares. Sur site. Quelle est la situation ? »

Pas de réponse.

Les choses allant décidément de mal en pis, elle décida d'envoyer les véhicules encercler la zone, pendant qu'elle-même tenterait de débusquer la bestiole. Et trouver ses hommes. Ou du moins ce qui pouvait en rester.

Dégommant au passage un sanglier qui tentait de lui foncer dessus, elle se prit de mélancolie au souvenir de la lointaine époque, quand elle n'était qu'une gamine dans un taudis pareil à celui-ci. Une rencontre avec différents guerriers, dont des membres du Trillium, qu'elle avait rejoint par la suite. Tout cela était loin. Turmac, Joana, Eleonora, Nightlust... Eleo avait foutu le camps, laissant Ihsahn prendre la suite. Les trois autres, aucune nouvelle depuis longtemps. C'était bien triste.

Elle entra dans un entrepôt. Du bruit. Elle n'était pas seule. Ce n'était pas son équipe. Sûrement les habitants du coin. Ou la bestiole. Dans le doute, elle grimpa sur un madrier. Pas le souffle d'un dragon.

« Qui va là ? Identifiez-vous, ou j'ouvre le feu ! »

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

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04. 04. 2011, 21:39

Ils avaient mis le temps, mais les renforts étaient finalement arrivés... Un peu à la bourre, comme d'habitude, mais ils étaient bien là.
Un dragon rouge avait jeter son dévolu sur la zone que Turmac et les trois autres vampires avaient pris pour point de chute. Ironie du sort, toutes les races étaient représentées à l'exception des damnés dans cette minuscule poche de résistance.
Un Seigneur des Bêtes du nom de Gûr, dit l'affreux, se castagnait avec tout ce qui lui tombait sous la main et misait uniquement sur sa putain de force brute pour éclater de la cervelle.
Un Capteur d'Esprit du genre qui se la raconte avec son armement tout lustré et bien huilé et qui portait un nom tout aussi ronflant que sa tenue Edouard De Rochart ; un petit m'as-tu-vu qui préférait se planquer et dégommer de loin avec son FR-F2 calibre 7,62.
Une Cultiste du genre farouche qui aimait tout faire sauter à défaut de sauter autre chose... Cette beauté avait un sobriquet assez indicateur : C4.
Et enfin, le vieux Turmac et son Shamisen-Arbalète ; toujours la pipe au bec, une flasque en poche et dans sa besace deux trois bouquins symbole d'un passé bien lointain et depuis longtemps révolu.
La fine équipe avait résister à deux assaut du dragon mais y avait laissé sa radio et pas mal de munitions... Et la bête n'avait pas l'air sur le point de s'arrêter, sans compter les goules qui rappliquaient de temps à autre par paquet de dix.

- Hey, Turmac, tu pense qu'on va venir nous aider ?
- Pourquoi ? T'as peur de crever Ed' ?
- C'est pas ça, c'est que, tu vois, je ne m'imagine pas en terminer comme ça.
- Y a rien de mieux que de mourir en faisant couler le sang !
- Bien d'accord avec Gûr. D'ailleurs, j'en embarquerai un max avec moi s'il me font la peau !
- Putain C4 ! Tu t'es attaché des explosif autour du bide ? T'es frappée ma belle !
- Exact Turmac !
- Vos gueules, on s'approche.

La porte de l'entrepôt s'était ouverte avec fracas et un mouvement avait précédé le premier signe d'espoir que les trois compères attendaient depuis pas mal de temps...
Bien que la réplique contienne une menace sans équivoque, c'était encourageant.

- Tire pas dugland ! Si on était de la vermine tu serais déjà en train de te défoncer pour garder ton petit cul en un seul morceau !

Turmac était sorti de derrière la caisse où il s'était planqué, arme prête à servir au cas où...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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06. 04. 2011, 11:17

Le moment du départ était court et probablement intense pour les compagnons d'infortune du vampire. La bande avait des airs de jeunots inexpérimentés et une impulsivité à en tuer les plus aguerris.
La première question qui se posa au sein du groupe était pour savoir qui tiendrait les rênes de la "petite expédition". Bien évidemment l'assemblée de coqs montra d'étonnantes facultés en terme de cohésion puisque tout le monde fut d'accord en un bloc: Le chef c'est moi. Hormis la signification du "moi" qui changeait à chaque individus cela se présentait plutôt bien.
Le désert n'était pas à côté et il fallait traverser plusieurs quartiers pour enfin franchir le bouclier qui avait reprit son activité. Beaucoup de vampires étaient parqués dans des coins et recoins alors que d'autres avaient décidés de se la jouer miliciens de l'extrême, plus proche de faire sauter leurs quartiers que de les sauver. Bloodlovin avait l'air d'un touriste, ne prenant ni part à la discussion mouvementée de son groupe ni attention aux bruissements d'ailes de dragon qui se faisaient entendre non loin.

"Ouaich les gars! Hey bande de tafiolles! Matez ça, y a un lézard rouge qui traine."

Le petit groupe en ébullition canalisa rapidement son énergie. Plus précisément il passa du groupe de mercenaires désorganisé à la classe verte pour humains. Un colosse imposa une voix de stentor et fit taire les piaillements des coqs devenus poussins.

"Bon on va se diviser pour pas se laisser couper l'herbe sous le pied. Knight, Carist, Philibert, Hey et l'abruti aux yeux rouges vous aller vous charger du trainard. Nous autres on va dans le désert comme prévu. On se rejoint à Efermeth d'ici huit heures, après ça c'est la journée et on partira dés le crépuscule, avec ou sans vous."

Les complaintes retentirent rapidement au sein du groupe de cinq nouvellement formé. Bloodlovin, lui, venait simplement de remarquer le dragon rouge et pesta après le manque de fiabilité des informations fournies.

"un membre du Grand Conseil dépêcha une équipe de chasseurs de son propre clan pour mettre un terme à la situation, avant que la portée ne s'attaque à des zones sensibles. Dix fiers guerriers s'emparèrent de leurs armes et neutralisèrent l'assaillant, mais le mal était fait. Il fallut beaucoup de temps, d'esclaves et de ressources pour rebâtir ce qui avait été dévasté." Et mon oeil il est rouge?"

Le temps n'était pas aux palabres et les vampires s'étaient hâtés pour "faire bouffer ses dents" à la créature avant que d'autres ne le fassent. La zone semblait avoir été bouclée par des véhicules du genre pas courant qui n'avaient rien à envier au fameux taxi de Joe. De toute évidence un bon groupe bien armé était entré en scène et la bête, elle, n'était plus visible.

En général perdre un dragon des yeux est impossible, mais quand cela arrive ce n'est jamais bon signe. Pour le coup le groupe de poussins décida d'attendre un peu plus loin en piaillant et espérant ramasser des miettes. Bloodlovin s'en fichait pas mal pour sa part et s'intéressait surtout aux véhicules. Il se faufila doucement dans l'un d'eux, déboita les membres des propriétaires puis étudia avec avidité la mécanique des engins.

Durant un instant seulement Bloodlovin pensait avoir fait une connerie, le sol tremblait et un tonnerre s'éleva de façon pour le moins assourdissante. Il fut cependant rassuré en voyant que ce n'était que le dragon qui venait d'éjecter quelques véhicules afin de prendre ses aises et glisser sa grosse patte écailleuse par l'entrée de l'entrepôt.
Ce qui devait arriver arriva et le vampire aux yeux rouges démarra l'engin qui fila en glissant le long de la créature. Une large écorchure fit son apparition alors que le véhicule roulait le long de la bête jusqu'à atteindre l'entrepôt en trombe. Deux groupes distinct semblaient se faire face et ne rien comprendre aux évenements, comme si ils avaient oublié la présence d'un lézard géant le temps d'une discussion. Un léger choc se fit ressentir, preuve que le véhicule était plus solide que des vampires, puis Bloodlovin immobilisa l'engin.

Sauver ou fuir? Attendre ou partir? Le dragon lui s'agitait en tout sens, menant l'entrepôt à l'effondrement.
Avant de démarrer et perforer le mur face au véhicule pour créer une sortie le vampire avait très envie d'une blague. Il alluma ce qu'il pensait, à juste titre, être une sorte de mégaphone pour véhicule et se mit à réciter:

Citation


Baissez-vous, protégez-vous la tête et surtout restez où vous êtes !

- Si vous êtes à l'INTERIEUR : placez-vous près d'un mur, d’une colonne porteuse ou sous des meubles solides. Éloignez-vous des fenêtres.

- Si vous êtes au LIT : attendez en vous protégeant la tête avec un oreiller.
Les objets situés au-dessus de vous peuvent tomber. De plus, les éclats de verre cassé sur le sol blessent souvent les personnes qui ont cherché à évacuer ou à sortir du lit pour se glisser dessous.

- Si vous êtes à l'EXTERIEUR : éloignez-vous le plus possible des bâtiments, des arbres, des lignes à haute tension. Accroupissez vous et protégez-vous la tête.
Les équipements comme les antennes de télévision, les cheminées, les pots de fleurs ou tout autre objet qui pourrait tomber suite aux secousses risquent de blesser toute personne se situant à proximité d’un bâtiment.

- Si vous êtes en VOITURE : arrêtez-vous et conservez votre ceinture attachée jusqu'à ce que la secousse se soit arrêtée.
Les arbres, les lignes à haute tension, les poteaux, les panneaux de signalisation, et d'autres articles peuvent tomber pendant les tremblements de terre. L'arrêt limitera les risques d’accident, et l’habitacle vous protégera des chutes d’objets. Une fois la secousse terminée, procédez avec prudence. Évitez les ponts ou les rampes qui pourraient avoir été endommagés par le dragon.

- Si vous êtes dans un MAGASIN OU TOUT AUTRE ENDROIT PUBLIC, ne vous précipitez pas vers les sorties. Éloignez-vous des étagères contenant les objets qui pourraient tomber.

- Si vous êtes dans la CUISINE, éloignez-vous du réfrigérateur, du fourneau, et des placards suspendus.

- Si vous êtes dans un STADE ou un THEATRE, restez dans votre siège et protégez votre tête avec vos bras. N'essayez pas de partir avant l’arrêt des secousses. Partez alors dans le calme, de façon ordonnée.
Fier de sa connerie parfaitement inutile il démarra en trombe et défonça allégrement un mur de l'entrepôt. Une fois dehors et "en sécurité" il bidouilla l'engin sous le regard hébété de ses proprios.

"Voyons, fusil plasma, pistolet laser, sabre asiatique, lance-grenade, distributeur à pop-corn? Ce machin est armé au moins?"

Les phares s'allumèrent, le klaxon retentit et une nuée de balles déferla dans l'entrepôt en détruisant marchandises et débris avant d'érafler la créature qui s'agita plus encore.

"Je sens que je vais perdre tous mes points..."

7

07. 04. 2011, 11:06

Parfois, vous avez l'impression que la situation ne peut pas être pire qu'elle ne l'est déjà. Là, vous vous trompez. Sachez-le. Il y a toujours quelque chose prêt à vous tomber sur le coin du nez, sans prévenir. Dame la Chance est une garce, une véritable salope qui vous trahit à la première occasion. Et le pire, c'est que ça la fait bien rigoler.

Là, la couille dans le potage faisait plus de cinq mètres de haut, avait un paquet d'écailles écarlates sur le dos, et crachait du magma en fusion, allez savoir comment. Mais ce n'était pas tout, évidemment. L'emmerde résidait également dans un vampire accro à la musique japonaise, qui balançait des carreaux dans le même temps, et doté d'un sens de l'humour plutôt... particulier.

« Bordel de saloperie de merde, Turmac, vire ta sale gueule de ma ligne de tir, ya la bestiole qui te fait de l'œil ! »

C'était beaucoup dire. Au vu du bruit ambiant, la bestiole en question devait être en train de se farcir les réserves de la boucherie. Un vrai ventre sur pattes, aucun discernement. Voilà qui allait leur donner une ouverture. Elle se glissa entre les caisses et rejoint la fine équipe. Sacrée bande de gagnants. Un bourrin, une fêlée, une tarlouze, et la légende des absorbeurs himself.

Avant même qu'elle commence à parler, un autre type arriva en trombe, défonça le mur, déblatéra quelques conneries et disparu. Dans un de SES engins ! L'enfoiré ! Et il avait amené la bête avec lui !

« COUREZ ! »

Elle bondit par-dessus un tas de palettes de bois, puis couru le long d'une allée, perforant une vitre d'une rafale. Puis elle fut dehors, poursuivant l'importun. Prenant appuis sur une colonne de pneus, elle retomba dans le cockpit, et en profita pour décocher une bonne droite dans la mâchoire du conducteur. Après quoi elle tira le frein à main, dérapant sur le goudron défoncé.

« Hey ducon, tu boufferas mes équipes quand t'auras le niveau ! Gaïa, pour Panthéon. » La radio crachota un instant, puis un voyant s'alluma. « Pour Gaïa, équipe Hermès. Nord Nord-Est. Opérationnels. » Tout n'était pas perdu. « Pour Hermès, sortez les Eryx, on explose le lézard. Feu à volonté. »

Elle attrapa le lance-missile à l'arrière et mit en joue la bestiole. Celle-ci s'acharnait sur l'entrepôt. Elle craint un instant que la bande du coin se soit fait dézinguer, mais ils ressusciteraient au puits si besoin.

Le choc de l'éjection la fit tressaillir. Le missile traversa l'air, déroulant un fil conducteur. La charge anti-char arracha l'aile du dragon dans une volée de flammes et de chair.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

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10. 04. 2011, 15:42

Pendant ce temps là, loin de toute cette agitation aux abords de la cité, ou la vie semble avoir repris son cours normal après une semaine plongée à feu et a sang, une ombre mystérieuse apparait dans la pénombre, son état en dis long sur les épreuves qu’elle a endurée récemment.


Sa tenue déchirée de toute part laisse apparaitre des traces de coups sur tout le corps et un visage défiguré. Sélène qui part le plus grand des hasards s’est retrouvé en première ligne de mire,avec un groupe de la horde de monstre qui a envahit la cité, une semaine plus tôt alors qu'elle effectuée sa promenade matinale.


Quoi de mieux pour ces monstres affamés que de la viande fraîche, eux qui ne se nourrissaient jusqu'à présent qu'avec des restes de nourriture le plus souvent avariés. C’est ainsi que la vampire fût prise dans un combat perdu d’avance malgré sa grande expérience, n’en ressortis vivante qu'avec de la chance.
C’est au détour d’un croisement à l’intérieur de la cité qu'eu lieu la rencontre des deux groupes , et aussitôt la horde laissa apparaître sa joie d’avoir un festin de roi par des cris strident et des battements d’ailes provoquant de la poussière à même le sol.


L’assaut fut rapidement lancé par le plus jeune phénix impatient peu expérimenté, du a son empressement de se festoyer,qui se retourna contre lui et Sélène put esquiver la charge maladroite de la bestiole et lui asséner deux crochets dans la gueule pour le projeter contre un mur au loin.


Aussitôt Sélène se lança auprès du jeune phénix pour en finir rapidement,mais oublia ses compères qui chargèrent sans attendre Sélène pour défendre leur compagnon,se prit la charge du maitre de la horde le plus âgé, le plus rapide, et ejecta la vampire au loin qui atterrit contre un mur d’une maison, puis s'élancèrent après la vampire qui eut juste le temps de se relever, que s’ensuit une succession de coup répétés et Sélène s'étripa des coups de ses assaillants grâce à la destruction du mur de la maison.


La vampire bien amochée n’en menait pas large mais tenais encore debout, au contraire ses adversaires encore tout frais en redemander encore.Sachant qu’ils avaient largement le dessus sur la vampire. Aussitôt la horde chargèrent a nouveau, Sélène fit de même et arriver à la hauteur des monstres les esquiva avec un saut majestueux pour se retrouver derrière eux, et les prendre par surprise et commença a assener de coups les deux monstres à sa portée qui, sous l’impulsion des coups de la vampire furent projecter au loin, le troisième en revanche anticipa avec une aisance déconcenrtance et une élégance la stratégie de la vampire et à l’aide de sa queue atteignit de plein fouet la vampire avec une telle force qu’elle traversa 2 maisons et se retrouva ensevelis sous l’amas de grava.


Les trois compères en profitèrent pour se regrouper et cherchèrent la vampires des yeux pendant plusieurs minutes interminables, puis se lancèrent à travers la cité à la recherche d’une nouvelle proie pour leur festin semant le chaos et mettant la cité a feu.


Sélène la vampire toujours enfouis sous le tas de grava et évanouie ne se réveilla qu’une semaine plus tard et décida que son combat était loin d’être finit et qu’elle ne voulais pas terminer sur une défaite.

"Cette fois ci j'utiliserais mes armes et ça sera plus pareil"


C’est alors qu’elle croisa un prophète qui prônait le discours du conseil de la cité :


Voici votre défi : sauvez ce monde, sauvez votre monde. Si vous échouez tout s’effondrera.


Elle décida de rejoindre l’expédition mis en place par le membre du conseil pour apporter son aide et retrouver par la même occasion la horde de monstre.


"J’espère qu’ils savent à quoi s’attendre car ces monstres n’ont rien à voir avec ce qu’on a l’habitude d’affronter et me faut aussi une nouvelle tenue."
a vaincre sans périls on triomphe sans gloire



L'intelligence c'est comme un parachute quand on en a pas on s'écrase

Ce message a été modifié 9 fois, dernière modification par "selen26450" (11.04.2011, 12:40)


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11. 04. 2011, 23:34

Pourquoi fallait-il que ce soit toujours dans les situations les plus pourries que Turmac retrouvait de vieilles connaissances... Iridia et Bloodlovin ; certainement les deux vampires de la situation.
La première était aussi armée qu'un régiment complet et le second devait avoir un sérieux problème au niveau de la soupière. Mais l'un dans l'autre (et n'y voyez pas de trucs cochons, c'est une façon de parler) ce tandem avait au moins eu le mérite d'arracher une aile au gros lézard rouge.
Il est vrai que l'entrepôt s'était écroulé comme un château de carte et que maintenant les couverts n'étaient pas évidents à trouver. Mais la bestiole avait perdu un de ses gros avantages : sa capacité à voler.
En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, Turmac rassembla son petit groupe qui avait été amputer du membre le moins utile qui, de surcroits, était ce casse bonbons de capteur d'esprit.
Il fallait maintenant compter sur les renforts amené par Iridia, les interventions plus que limites de Bloodlovin et du petit groupe de trois... Et il valait mieux se magner le train avant que le dragon ne se remette du choc causé par la perte de son aileron droit. Rien de plus dangereux qu'un dragon énervé.

En un éclair, Turmac eu une idée qui aurait des chances de marcher... Toutefois, ce plan entrainerait certainement une grosse crise de colère de la part d'Iridia.

" Les gars, on se regroupe derrière le humvee là bas. C4, tu prends par la gauche tandis Gûr et moi on prend par la gauche ! GO !"

Les trois vampires effectuèrent leur déplacement. La distance à couvrir était plus importante en passant par la droite que par la gauche et l'Absorbeur et le Seigneur des Bêtes arrivèrent avant la Cultiste. Ce qui laissa à Turmac le temps d'ordonner à Gûr : "Surtout n'intervient pas".

La Cultiste arriva quelques secondes plus tard. Évitant un mouvement de la queue du dragon, elle effectua un saut vers l'avant dont la réception fut assez brutale ; Turmac avait dégainé son katana et avait transpercé sa camarade d'infortune de part en part, ne lui laissant pas le temps de se rendre compte de quoi que ce soit.
Saisissant le corps, il l'installa dans le humvee et pris le volant.

" Gûr ! Essaye d'attirer l'attention du monstre ! "

Le Seigneur des Bêtes s'élança en avant et hurla autant qu'il pu en s'agitant comme en dément. L'effet escompté eu bien lien et le dragon transféra sa rage sur le pauvre appât qui résista à peine à sa poigne. Mais cela avait été suffisant... Suffisant pour que Turmac se précipite en direction de la tronche du monstre, pied au planché et tempes aussi gonflées qu'un zeppelin de 1914.
Il s'éjecta du humvee quelque seconde avant que ce dernier ne heurte la face braillante de leur adversaire.
Alors qu'il glissait sur le sol, il ne pu s'empêcher de murmurer :

"Pardon"
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

10

12. 04. 2011, 07:39

Le barde sanglant avait, une fois de plus, fait montre d'un don hors du commun: Turmac: 2, Dragon 0, équipe inconnue: -2.
Si Bloodlovin avait été commentateur sportif il aurait certainement pesté contre l'arbitre. Le bon côté des choses crevait les yeux malgré tout, enfin l'oeil surtout... Du dragon mine de rien. Désormais la bête se jetait gueule la première sur le véhicule en mouvement, déchiquetant allégrement ce qui aurait pu ressembler à un cultiste... Ou une purée tomate\carottes pour lézard.

La scène rappelait vaguement l'arène, première du nom. Luciana avait affronté Evangéline avec une arme rétractable bien avantageuse mais avait terminée en se sacrifiant toute seule juste pour le fun. Cette pensée permit au vampire de trouver une de ses fameuses "idée géniale". Un bon crochet du droit dans la trogne de la damoiselle puis Bloodlovin se jeta à corps perdu en direction de Turmac, couvert par des tirs fortement désordonnés... Ou sous feux ennemi, nul n'aurait pu le dire.

"-Pardon
-T'inquiète ma poule ta rédemption je m'en charge."

Le vampire aux yeux écarlates s'empara du shamizen trafiqué de son compère, rêve de tous les jours pour lui, et étudia un peu l'engin. Logiquement un poids trop lourd briserait le bidule en allumettes, ce qui dans la situation actuelle ne donnerait rien de bon hormis de l'ironie. Le barde avait réussi à garder son katana en main, réflexes de combattant non-négligeables, et là encore l'hémophage se servit comme d'un rien.
Le barde ne semblait pas vouloir concéder ainsi son équipement mais le choc avait été violent et la chute assez haute pour le calmer. Sa flasque d'alcool "made by Tutur" lui fut soustraite par la même occasion alors que "Bloody" préparait son arme secrète.

Le dragon prêta de nouveau attention au véhicule qui le canardait et il ne lui faudrait pas longtemps pour le gober, bien que la donzelle conduisait avec une hargne admirable. Le vampire aux yeux écarlates avait fini de fixer le katana à l'un des nombreux cordages à disposition du barde, la lame fut fortement enduite de la liqueur étrange et Bloodlovin balança son bras en cercle.

"Le coeur, le coeur, le coeur, le coeur, le coeur !"

La détente du shamizen grinça sinistrement sans toutefois céder, le katana fila en direction de la bête, ratant largement le coeur pour se fiché dans sa gueule qui explosa en partie dans une gerbe de flammes impressionnante.
Le katana ressemblait à un piercing sur la langue du dragon qui, à chaque flamme ou autre, s'automutilait plus qu'autre chose.

"Je sais pas ce que tu met dans ta flasque mais rappelle-moi de t'éloigner si je fais un barbuc'."

L'humour n'eut pas le temps de faire son effet qu'une patte griffue faucha le vampire. Du sable, une pierre, du sang, une plaie béante tout le long du torse et une simple phrase en guise de clôture:

"Soy Lucianaaaaaaaaaaa !"

11

17. 04. 2011, 19:59

La colère divine s'abattait, vagues après vagues, sur le dragon rouge malmené de toute part. Celui-ci s'acharnait sur le toit blindé du véhicule avec toutes les forces que confère l'approche de la mort. Le katana lui transperça la langue, ses propres flammes s'infiltrèrent dans la chair mise à nue, l'amputant directement. Mais Turmac avait réussit son coup. Le détonateur s'enclencha, presque par miracle. L'onde de choc trancha net la tête du monstre en deux : la mâchoire supérieure et le crâne s'envolèrent en morceaux épars, les yeux sombres de la bête irradiant encore une rage féroce et sans tâches. Un dernier hurlement jaillit de la gorge mise à nue, un cri de pure haine qui fit tomber à terre les quelques survivants, avant que les flammes ne le consument jusqu'au torse. Puis le cadavre décapité retomba lourdement sur ce qui restait du VBL, et l'essence dans le moteur explosa, achevant de faire voler en éclats ce qui restait de la carcasse. Le katana, noirci mais intact, se ficha entre les jambes de Bloodlovin qui agonisait contre un mur effondré.

Chacun se releva, sonné par l'explosion. Le quartier n'était désormais plus que ruine, mais la bête avait été vaincue. Un être sortit de l'ombre. Il était petit, encapuchonné d'une cape qui couvrait son visage, ne laissant voir que ses yeux brûlants et ses canines pointues, ainsi que son menton d'un noir de craie. Il contempla le spectacle d'un air dédaigneux. Car tout cela n'était qu'un détail, quand bien même on dénombrait de nombreuses pertes, vivantes et matérielles. Il le savait, le véritable combat devait se mener ailleurs, au loin.

« Vous êtes vous bien amusé ? Il est temps de passer aux choses sérieuses. On m'a envoyé vous offrir un moyen de transport. Le voici. »

Un énorme camion tout-terrains, les vitres voilées, bardé de plaques d'acier soudées à l'arc, s'avança sur le champs de bataille. Il avait subit les affres des combats qui avaient eu lieu ces derniers jours, et pourtant semblait en parfait état de marche. Monté sur d'énormes roues crantées, équipé d'une mitrailleuse en tourelle, voilà un engin qui semblait capable d'en remontrer aux puissances du désert.

« Adapté au pilotage de jour, par fibres optiques. Ses senseurs nous permettrons de repérer les zones sensibles et de trouver ce que nous cherchons. Quoi que ce soit d'ailleurs. Je viens avec vous. »

En grommelant et en se plaignant, les vampires entrèrent un à un à l'arrière du camion. Le prophète ne pouvait rien faire pour la cultiste et le capteur d'esprit, mais il chargea Bloodlovin sur son dos, sa lame à la main, et l'allongea à l'intérieur. Il cicatriserait bien pendant le trajet. Puis, avec un grincement de métal, l'engin s'ébranla, traversant ce qui restait de la zone pour aller se perdre dans le désert.

Ils roulèrent pendant 24 heures, sans s'arrêter. Évitant les marécages et leurs statues de pierres, autrefois de faibles humains. Au loin le temple de la mort se profilait, surmonté de son crâne béant, mais là n'était pas leur destination. Enfin ils arrivèrent à l'oasis, pour une halte juste après le coucher du soleil. L'air était doux. Mais les menaces rodaient. Il ne fallait pas se laisser distraire. Toute erreur ici pouvait s'avérer fatale.

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12

18. 04. 2011, 23:15

Varmat venait de passer une nuit presque parfaite selon lui. En effet, en se réveillant, à la tombée de la nuit, il avait vu un jeune dragon rouge endormi sur les dunes à quelques kilomètres de sa grotte. Il était alors parti avec ses puissants sabres qu'il avait lui même enchanté afin qu'ils puissent transpercer presque toutes les armures.

Lorsqu'il est arrivé près du dragon, ce dernier s'est réveillé et l'a sauvagement frappé de ses puissantes serres. Varmat s'est alors rapidement relevé, son sang de la vie commençant déjà à guérir la profonde blessure qu'il avait reçu à la jambe.<< j'en ai pour deux jours au moins avant de pouvoir retrouvé toute ma vitesse>> a-t-il dit. Il a alors utilisé toute la vitesse qu'il pouvait utiliser malgré sa grande blessure pour foncer sur le dragon et il est sauté sur la queue du reptile alors qu'il tentait de le frapper avec celle-ci. Il est alors grimper sur le dos de la créature à toute vitesse et une fois à la hauteur du cou, il a tranché la tête du monstre.

Durant le reste de la nuit, il a été attaquer par deux autres monstres, un dragon blanc qu'il a vaincu en recevant plusieurs brûlures et une côte cassé et un jeune phénix qu'il a réussis a semé en lui transperçant les ailes avec ses couteaux de lancer afin qu'il ne puisse plus le suivre. Il avait passé une belle journée a combattre mais il n'avait trouvé aucune trace du maitre des ténèbres.

Le lendemain, à la tombée de la nuit, le guerrier a remarqué que les créatures de l'oasis semblaient très agitées. Il a alors entendu un véhicule et il a décider de partir voir de quoi il s'agissait en prenant soin d'amener avec lui un grande couverture qui le protégerait des dangereux rayons solaire tout en le cachant dans le sable si jamais il ne pouvait rentrer chez lui avant l'aube comme cela lui arrivait parfois quand des vampires intrépides allait dans le désert. Il venait de voir le véhicule lorsque celui-ci s'est arrêter pour une halte.

Environ une minute après avoir commencer à espionner les vampires, Varmat a remarqué les traces caractéristiques d'une méduse qui contournaient le camp et qui se dirigeait vers une petite colline d'où un assaillant aurait l'avantage sur ces cibles. L'ermite s'est avancer le plus rapidement possible vers le groupe, qui était composé de vampires assez puissant et il a crié <<Attentions! Un méduse arrive par la dune!>>
''Si vis pacem, para bellum''
''igne natura renovatur integra''
Le Temps seul pourra effacer la souillure laissée par l'Homme.
"L'argent n'est que la représentation matérielle du temps perdu.
Ut1-3-4: Math909
UT2 Nidhogg


La Totalité de mes Oeuvres


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13

19. 04. 2011, 11:28

Le voyage avait été mouvementé. Tout le long du chemin il était possible d'entendre des gémissements et autres "ouille, aie, ouargh, arf". La blessure de Bloodlovin prendrait un bon moment à se cicatriser et la moindre dune le lui rappelait avec ce qu'il prenait pour "de la cruauté pure".
Sur le moment il semblait n'être qu'un petit enfant malade ne souhaitant que se blottir dans de chaudes couvertures en attendant que sa mère vienne le sustenter. Le dragon avait été vaincu non sans un sens inné du spectacle et un gaillard rose avec des pois noirs, selon le vampire, était apparu pour les sauver. Il avait donné le sabre de Turmac à son dernier utilisateur et transporté le blessé sur son dos. Malgré les divers regrets de l'amant sanglant il y avait une chose dont il était ravi: L'oasis.

A peine descendu du véhicule Bloodlovin pesta après le sable: Élément idéal pour empêcher une cicatrisation et plus grand désavantage au sein du désert. Il nettoya vivement sa plaie à l'eau claire avant de la suturer avec du matériel, probablement prévu à un autre effet, trouvé dans l'engin. Il déchira les manches de son costume italien afin de bander sa blessure et ainsi empêcher le sable de l'atteindre. Il revint presque joyeux au camion et y emprunta à durée indéterminée et sans intérêts une poche de sang qu'il consomma avec l'appétit que sa régénération faisait naitre.

L'hémophage n'avait pas encore eu l'occasion de voir ce que les autres faisaient qu'il pu entendre:
"Attentions! Un méduse arrive par la dune!"

Le vampire se stoppa net alors que son esprit dessina vaguement une machine-à-sous antique.

"Méduse, méduse, méduse, méduse..."

Les images défilaient montrant diverses choses, allant de la créature maritime étrange à une femme avec des cheveux de serpents en passant par une peinture sur un bouclier. En un instant Bloody songea au danger et tenta d'extirper de ses souvenirs lointain un comportement adéquat.

"Appliquer du vinaigre sur la piqure, uriner dessus, nettoyer à l'eau de maire, fermer les yeux, regarder un miroir, se trancher la tête, utiliser la tête tranchée pour..."

Finalement la seule solution sensée qu'il pu trouver fut de se terrer sous l'engin qui les avait transporté et fermer les yeux. Si la bête venait à proximité le sable la trahirait et Bloodlovin pourrait passer à l'attaque sans se faire surprendre. Dans le pire des cas il ne lui resterait qu'à utiliser la Danse Macabre. Il pouvait entendre les autres à proximité et s'assurer que personne ne démarre l'engin pour fuir sans lui, auquel cas il pourrait s'y agripper par en dessous. La question qui demeurait en suspend était: Qui avait hurlé ainsi?

La réponse attendrait d'une manière ou d'une autre puisque la personne ayant eu la brillante idée de hurler avait de fortes chances d'être la victime privilégiée de la créature.

14

19. 04. 2011, 23:28

En route pour retrouver la troupe de Vampires partis en expédition Sélène se demanda :


Ou peuvent t’il être, quelle avance ont t’il sur moi et sur quel site se trouve t’il ?


Sélène décida d’accélérer la cadence, malgré ses blessures en pleine cicatrisation et ses vêtements en lambeau.

C’est ainsi, qu’elle s’élança à l’aveuglette sans vraiment savoir où ça la mènerais, qu’au détour d’un chemin, qu'elle sentit une odeur de poulet grillé.

Elle décida de savoir d'où venais l'odeur et découvris un entrepôt,dévasté,ravagé , des véhicules retournés et pour finir des cadavres éparpillés un peu partout.


Quel chantier, on dirait qu’une tempête est passée dans le coin. Que s’est t’il passé ?


Soudain un gémissement provint non loin d’un véhicule, Sélène s’approcha et aperçût un homme bien mal en point peinant à s’exprimer du coté conducteur.


Dites moi l’ami que s’est t’il passé ici ?


Un…un…..dragon….rouge……nous….a…..pris….par…..surprise.


Un dragon rouge ? Ou est-il ?


Montrant du doigt l’emplacement au sol noircis


Là….Bas….a coté du….bâtiment….. On….l’a….terrasser.


Comment est-ce possible ?


Les…..vampires….qu’on accompagnait…Nous…ont….étaient…d’une….grande…aide


Tu veux parler de l’expédition mis en place par le conseil de la cité ? Il était là y’a longtemps ?


Oui…a….peu…prés…24h.


Ils sont partis vers où ?


Par….là. En montrant la direction vers l’Oasis. Et dans un dernier soupir de douleur sa vie cessa.


Sélène ferma les paupières de l’humain et dis :


Repose en paix.


Brusquement son regard s’arrêta vers un morceau rouge non loin de la voiture et le ramassa. La substance était visqueuse et gluante.


On dirait un morceau de langue du Dragon Rouge. Ils ont l’air de s’éclater sans moi, va falloir que je me dépêche si je ne veux pas rater le clou du spectacle.


Aussitôt Sélène s’élança à nouveau dans la direction que lui a indiquée l’humain dans un dernier soupir, pour rattraper l’expédition qui continue son chemin pour accomplir la mission qui leur a était confié.


Après une course acharnée de plusieurs heures, Sélène aperçût enfin au loin l’Oasis.


Nous voilà enfin arriver à destination. J’espère qu’ils sont encore là.


Soudain elle entendit hurler non loin de L’Oasis :


Attentions! Une méduse arrive par la dune!

Ah j’arrive pile au bon moment. Le combat commencera sans moi mais ne se finira pas sans moi.

Sans attendre Sélène s’élança vers L’oasis.
a vaincre sans périls on triomphe sans gloire



L'intelligence c'est comme un parachute quand on en a pas on s'écrase

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "selen26450" (20.04.2011, 09:47)


15

20. 04. 2011, 22:40

Le voyage jusqu'à l'Oasis c'était déroulé sans accrocs. Chacun se remettait du combat avec le Dragon Rouge dans son coin... Le vampire est un être solitaire par excellence ; au lieu de se congratuler mutuellement comme le font les humains, ils s'isolent et restent seuls.
Turmac ne dérogeait pas à cette règle, aussitôt monté dans le véhicule, il s'était assis, avait allumer sa pipe, bu une gorgée de sa flasque et était resté là à fixer le sol, aussi immobile qu'une statue de marbre. Aucune expression ne se lisait sur ce visage et personne n'eut la bonne idée d'aller parler au Barde Sanglant.
En réalité, le vieil Absorbeur repensait aux trois vampires qui avaient résisté avec lui aux assauts du Drangon Rouge ; ils étaient tous morts et il était au moins responsable de la mort de deux d'entre eux... Éprouvait-il des remords ? Rien n'était plus sûr ; le pragmatisme dont il faisait preuve en ce genre de circonstances lui évitait de se rendre responsable de ce qui arrivait. Il avait sacrifier deux de ses compagnons d'infortune pour que lui et quelques autres puissent vivre ; voilà tout ce qu'il fallait regarder ! Il n'allait pas se mettre à regarder en arrière ! Il n'allait pas tomber dans ce sentimentalisme absurde qui aurait consister à dire "on ne laisse personne ; soi on s'en sort tous, soi on y passe tous" ! Quelle connerie !
Le monde tel qu'il le connaissait n'avait qu'une seule et unique règle : "Marche ou crève"...

C'est ainsi que Turmac ne se rendit même pas compte qu'ils étaient parvenu à l'Oasis. Il descendit avec les autres et commença à s'occuper de ses petites affaires... Retendre les cordes de son Shamisen, nettoyer sa lame... Pendant qu'il s'affairait, il croisa le regard d'Iridia.
Les deux absorbeurs restèrent quelques secondes à se fixer sans sourciller. Puis elle s'approcha à pas rapide, sans quitter Turmac du regard. Elle allait parler lorsqu'un cri déchira le silence...

"Attention ! Une méduse arrive par la dune !"

Turmac se leva d'un bond et sauta sur Iridia avec toute la puissance qu'il put. Le petit couple s'étala par terre... Le Barde Sanglant avait, entre autre, fait une rapide évaluation topographique de la zone ; les dunes ceinturait complètement l'Oasis. Aussi, le fameux "la dune" restait une information plus que vague en matière de localisation d'ennemi...
Il avait plongé sur elle, la forçant à se tenir au sol afin qu'elle n'ait pas le réflexe idiot de lever les yeux pour chercher la méduse du regard ; ce qui aurait été fatal.
Malgré cette action pleine de bonnes intentions, Turmac reçu quand même un gnon en pleine poire ; suivi d'un flot d'insultes, d'imprécations et d'un passage lui stipulant qu'Iridia n'était pas née de la dernière pluie acide et qu'elle n'aurait pas fait l'erreur de lever les yeux.

Le Barde Sanglant se mit à réfléchir à un plan d'action... N'ayant pas de miroir sous la main, il faudrait décapiter la Méduse les yeux fermés, ce qui ne serait pas une mince affaire.
Enfin, la décapité ou pas... La faire sauter en mille morceaux fonctionnait tout autant ; de même que de la faire cramer comme un merguez ou de la plonger dans une cuve d'acide ou de lui trouer la peau de manière à lui broyer tout les organes un à un. Mais il fallait que tout cela soit fait sans la regarder... Et c'est là que la couille de Godzilla tombait dans le bol à potage du Grand Schtroumpf !
Il regarda Iridia et demanda à tout hasard :

"Une idée ma grande ?"
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

16

22. 04. 2011, 21:10

Le camion avalait le sable du désert à bonne vitesse, même s'ils étaient bien souvent obligés de faire halte. Les moteurs chauffaient rapidement dans cette environnement incendiaire, des scans de la zone réguliers étaient vitaux. Plus facile d'être discret en petits groupes, à pieds, qu'en crachant des nuages de gasoil à tout va. Au moins ça laissait le temps de se préparer. Recoudre les glyphes de son fronteau, de son futal, redresser quelques plaques de sa cape. Nettoyer les pierres de ses bijoux. Et surtout s'assurer que son fusil d'assaut n'allait pas lui faire faux bon au moment le plus inopportun. Fort heureusement, elle avait prit un sac dans le coffre du véhicule restant. Tout le nécessaire, des chargeurs de rechange, des poches de sang. Et un walkman. La première chose que l'armée lui avait apprit : profiter du moindre instant pour faire un break. Et pour le moment, c'était entre les cahots des dunes et des rochers, la brosse dans la main, Guns N' Roses à fond dans les oreilles. Tranquille.

Un instant, elle croisa le regard de Turmac. Curieux. Leurs destins s'entre-mêlaient parfois, sans logique précise. Aux moments les plus critiques. Dans la cellule du laboratoire, lors de la révolte des leurs, à leur arrivée dans cette cité maudite. Mais jamais ils ne restaient longtemps au même endroit. Ça ne semblait pas possible. Pourtant il faisait un bon équipier. Un bon compagnon. Mais passer plus de temps ensemble, à cette époque maudite, c'était se mettre en danger. Ihsahn et Eleonora l'avaient compris, et s'en sortaient pas si mal que ça. Elle pouvait tout de même en profiter pour le coup.

Là, tout s'enchaina. Par réflexe, elle laissa échapper une droite suivie d'un bombardement en ordre d'injures toutes plus infâmes que les autres. Pas de bol. Une autre fois peut-être.

« Dans le camion. Les scans. Faut qu'on se la fasse à la mitrailleuse. »

La bestiole hurla. Elle était à l'autre bout du camps, prêt d'un palmier. Les autres étaient hors de vue, Bloodlovin excepté, qui se planquait sous les essieux. Allez comprendre pourquoi. Mais c'était le moment d'en profiter. Elle bondit et couru à toute allure. D'un coup, elle vit tout le monde. Le guetteur improvisé au-dessus, vers qui la bestiole se tournait manifestement, au loin. Et une nouvelle arrivante qui débarquait du Sud. Bon, au moins ils avaient une chance.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

17

23. 04. 2011, 14:04

Cette Oasis était une opportunité pour Angélica. Un havre de paix et de fraîcheur lui permettant de briser la monotonie de sa marche dans le désert. L'eau regorgeait de poissons, mais, Angélica n'en avait cure. Elle se laissait doucement bercée par l'absence de sons et de mouvements, couchée à quelques mètres de la surface, sur le lit de l'Oasis. Aucun silence, aucun calme n'était plus attrayant que celui qu'elle côtoyait dans l'eau.

Son sommeil venait d'être perturbé par une suite sans logique de sons, tous plus brutaux les uns que les autres. Angélica espérait qu'une tempête de sable venait de se lever, déplaçant dans les bras du vent, les quelques rochers qui côtoyaient les lieux. Il était hors de question qu'elle écourte sa paisible pause pour un autre dérangement.

En un instant, la surface de l'eau se troubla, troquant sa clarté limpide pour une opacité pourpre. L'odeur du sang dilué réveilla l 'appétit d'Angélica. Elle se demandait quelle bête blessée pouvait venir s'abreuver en ces lieux. Sa dernière rencontre avec un Golem, il y a de cela une nuit, l'avait un peu laissée sur sa faim. Bien qu'imposante, la bestiole n'avait pas rassasiée la soif sans limite d'Angélica. Le sang avait quitté la créature bien avant qu'elle puisse s'en nourrir jusqu'à satiété.

D'un geste ample, elle remonta doucement vers la surface. Si une chose s'était approchée en ces lieux, c'est que les bruits précédents n'étaient pas naturels. Aucun être vivant ou semi-vivant, même à cette époque, ne se serait aventuré en pleine tempête. L'imagination d'Angélica bouillait. Sa curiosité malsaine, sa faim sans limite, la poussèrent à sortir de l'eau.

Une charrette blindée. Que faisait cet engin à 10 mètres de l'Oasis ? Angélica se retourna sur elle-même pour scruter les horizons. Une tâche sombre au loin, deux énergumènes près du véhicule et un festin au milieu de tout cela. Angélica glissa sa langue sur ses canines. La méduse était un en-cas de rêve mêlant le sang chaud d'humanoïde au sang froid des serpents la coiffant. Si l'intelligence n'avait pas quitté toutes formes humaines l'entourant, cela présageait un long et délicat combat afin de préserver l'une ou l'autre des vies.

Angélica bailla, plongea la main dans l'eau frétillante de vie pour en extraire un ou deux amuse-gueule. Elle se détourna lentement pour rejoindre ses affaires. Posée sur un rocher plat, elle entreprit de se rhabiller. Dans tous les cas, il faudrait une mort à l'issue du combat. Aucune des deux ou trois parties ne pourraient tous en réchapper sans heurts. La nuit promettait d'offrir à Angélica un festin de reine. En attendant, poisson aux lèvres qu'elle suçotait, Angélica observait le spectacle offert.

18

28. 04. 2011, 15:55

La nuit faisait du désert une étendue fraîche, plutôt froide. Et dans cette plaine aride, Firunbel marchait d'un pas alourdi par son imposante armure, son épée Stance ainsi que son pavois runique. Noir, le vampire passait presque inaperçu alors que la lune portait sur lui quelques lambeaux de lumière.

Depuis très longtemps Firunbel parcourait la terre, bien avant que les bombes n'annoncent ce nouvel âge, il marchait déjà en quête de réponses. Cet infatigable pèlerin suivait une route que le mena à une oasis aux allures tranquilles, silencieuse. Mais dans un désert, tout semble, tranquille...

Le chevalier atteignit une dune lui offrant une vue panoramique des alentours. Il fut pris d'un étrange sentiment de crainte et il resta là à contempler le havre de ses yeux dissimulés par son heaume. Il sentait un danger sans savoir lequel, ni où il était. Il s'attarda un instant sur sa propre peur étonné mais finit par avancer de nouveau. Dans un recoin de son esprit, Stance lui demandait d'être prudent.

"Comme toujours" répondit-il comme chuchotant à la nuit.

Et un cri d'alerte retentit :

"Attention ! Une méduse arrive par la dune !"

La voix de cette homme stoppa le vieux vampire dans sa descente qui regarda la source de cet avertissement. Plus loin, une silhouette regardait en contrebas dans l'oasis. C'est alors que Firunbel vit plusieurs individus se mouvoir, paniqués. Mais dans cette petite débandade les yeux de Firunbel reconnurent trois vampires et leur présence ici semblait bien étrange, si loin de la ville.

Un sourire discret aux lèvres, Firunbel se dirigea vers le camp en laissant son épée Stance dans son fourreau et sa rage dans sa geôle.

Pour le chevalier, de nombreuses odeurs se mêlaient mais il parvint à reconnaître celle d'une méduse. Son parfum, putride, marquait un chemin nauséabond qu'il était inutile à suivre. En effet l'intention de la créature était évidente, c'est pourquoi Firunbel alla à la rencontre de ses vieilles connaissances au pas course.

Mais son élan fut rapidement coupé, la méduse lui asséna un coup de poing dans la mâchoire. Pourtant le chevalier ne ressentit que les vibrations du choc et répondit d'instinct. Le bras du vampire, qui était recouvert de fer et renforcé par quelques artefacts, jeta l'étrange créature à terre dans une gerbe de sang noir. Malgré la force de l'impact, la méduse se releva en un instant et bondi sur Firunbel. Là, agrippée sur ses épaules, elle poussa un râle strident avant de basculer, employant son poids ainsi que celui de son adversaire pour le propulser au loin. Le chevalier s'envola sur quelques mètres pour finir sa course dans une étendue d'eau, dans un fracas curieux.

A cause du poids de son armure ainsi que de sa position précaire, le chevalier mis du temps pour sortir de l'étang. Il pesta néanmoins contre la malchance et la damoiselle peu sociable qui faisait office d'ennemi.

Là encore Stance s'adressa à Firunbel :

"Je suis tenté d'avoir un fourreau en peau de serpent."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Firunbel" (29.04.2011, 11:25)


19

01. 05. 2011, 04:36

Le vieux vampire sortit de l'eau semblable à un colosse émergeant des profondeurs. Son attention était de nouveau tournée vers la méduse qui continuait pourtant sa route vers un véhicule plus loin dans l'oasis. Firunbel pris une grande inspiration, bouillant de rage, et hurla sur la créature :

" Tu n'en as pas fini avec moi méduse! Et je n'ai pas commencé à argumenter! Viens, je t'attends! "

Le chevalier entendit alors un crie strident en guise de réponse tandis que la méduse s'élançait à vive allure vers lui. Il pris simplement le temps de dégainer son épée avant d'esquiver de justesse les pieds de son adversaire qui plongeaient vers lui. Dans un mouvement fluide, la lame du vampire effectua un large arc de cercle pour remonter droit dans le dos de sa cible. Malheureusement, la méduse était une créature très agile et évita l'engin tranchant d'un autre saut. Profitant d'un léger avantage sur elle, Firunbel asséna une série coups cherchant à abattre la vile bête d'un revers. Mais là encore les acrobaties de cette dernière lui permirent d'échapper à une mort rapide. Finalement le vieux vampire laissa une ouverture dans son assaut, soit une occasion que saisit son ennemi pour lui porter un coup. Précis, ce dernier dépouilla le chevalier de son heaume qui vacilla sous la force de l'impact.

C'est cet instant que choisit Iridia pour faire feu avec la mitrailleuse, décochant autant de balles qu'il était possible pour la mécanique meurtrière de l'arme. Les premiers projectiles frôlèrent les jambes de la méduse qui identifia immédiatement le danger et couru droit sur le véhicule...

20

01. 05. 2011, 11:24

Alors que la bataille fait rage, Sélène arrive enfin à l’Oasis et prend part au Combat.


La méduse lancée en direction du véhicule et de ses occupants. Sélène voyait l’occasion de surprendre le monstre et s’élança à son tour en direction de la Méduse sabre en main et se retrouva à talonner un mystérieux Chevalier.


La méduse pris en tenaille d’un coté par le véhicule et ses occupants et d’autres parts par Sélène et le Chevalier ne lui donnée plus l'avantage sur l'issue du combat.

Sélène qui sentait que la troupe de combattant au quasi complet pouvait mettre un terme au combat plus rapidement que prévue si leurs mouvements étaient bien coordonnés car une situation pareil ne se représenterais surement pas de sitôt.

La vampire espérais que ses compagnons d'infortune avaient aussi remarqué l’avantage considérable qui se présentais a eux.

Il est temps d’en finir.
a vaincre sans périls on triomphe sans gloire



L'intelligence c'est comme un parachute quand on en a pas on s'écrase

Ce message a été modifié 5 fois, dernière modification par "selen26450" (01.05.2011, 20:29)


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01. 05. 2011, 23:48

Turmac reconnaissait volontiers une utilité aux spécialistes du corps à corps : ils faisaient d'excellent boucliers de chairs, d'os et de sang...
Un espèce d'hurluberlu en armure lourde avait fait son entrée en scène en s'attaquant seul à la Méduse, la coupant dans son élan. Bon, le bougre avait fait un sacré plongeon dans la flotte, mais il s'était relevé pour courser la créature, bientôt rejoint par une vampire surgit de nulle part et brandissant un sabre.
Turmac n'avait aucune idée de qui pouvait bien être la donzelle qui se joignait à la baston, mais il n'avait aucun doute sur l'identité du chevalier : Firunbel ! Il l'avait reconnu à la sensation désagréable qui lui avait parcouru l'échine lorsque ce vampire d'un autre temps avait dégainée son épée... Cette épée bizarre qui vous faisait froid dans le dos rien qu'à la regarder.

L'intervention des deux bourrins de service avait permis à Iridia et Turmac de se mettre en place dans le camion. Iridia au contrôle de la mitrailleuse et Turmac aux scans pour la guider.

- Déplace le canon de 35° sur la gauche et de 45°vers le haut !
- T'es sûr de ton coup ?
- Fais ce que te dis putain ! Sinon les deux autres vont y passer et nous aussi si on continue à palabrer !
- C'est bon calme toi ! Putain, tu t'arranges pas avec l'âge !
- Firunbel ! Toi et ta copine couchez vous !
- Mangeaille ça grosse pute !

Les balles fusèrent... Dans une explosion de chairs, d'os et de sang, le crâne de la Méduse vola en éclat. On se serait cru à un feu d'artifice de fête nationale...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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02. 05. 2011, 18:58

Son Oasis, auparavant tranquille, venait de perdre ses derniers lambeaux de plénitude. De nouveaux guerriers s'étaient mêlés au combat de la troupe amassée près du véhicule, tous lancés avec frénésie à l'assaut de la pauvre bête sans défenses. Entre les lames et les balles, elle se demandait se que pouvaient bien cacher ces races de barbares.

Son festin, son repas venait de perdre la tête et de s'effondrer d'un bloc dans le sable. Qu'allait-elle pouvoir tirer de cela ?

Envoyant valser son poisson exsangue, elle tourna la tête vers le Guetteur des Sables. Il n'avait pas bougé. Peut-être était-ce un épouvantail gardant un champ de sable ou un combattant bien pitoyable. Depuis qu'elle avait quitté sa baignade, il n'avait esquissé aucun mouvement défensif ou offensif. Dans l'éventualité où la vie coulait en ses veines, il devrait remercier les bouchers.

Angélica, enfin prête à se mouvoir, lissa sa robe et endossa les bandoulières de ses effets. La tête légèrement inclinée, elle s'avança d'un pas assuré vers le gâchis. D'une main, elle releva avec précaution le buste de la Méduse en prenant garde à ne pas se tâcher. Soufflant légèrement sur l'artère à nue pour la nettoyer, elle y déposa ses lèvres. Sans bruits, la vampire vida le corps inerte de sa substance vitale. Repue tant qu'insatisfaite, elle traina les restes sur quelques mètres afin de les éloigner. Puis d'un geste vif elle enfouit la dépouille dans le sable.

Son œuvre accomplie, elle retourna près de l'eau pour se débarrasser du sang coagulant sur ses lèvres. En chemin, elle salua avec condescendance le paladin et sa courtisane. Une fois assainie Angélica s'approcha du véhicule.

Les sens en alerte, elle fixait avec méfiance l'appendice mortel et fumant de la machine. Près de sa destination, elle senti une gêne froide et métallique sous ces sandales. Obnubilée par sa mission elle n'y prêta aucune attention, tirant d'un coup sec sur la porte afin de l'ouvrir.

Ce n'était pas deux mais trois créatures qui se dessinèrent sous les yeux d'Angélica. L'une d'elles assise au volant, ne prêtait guère attention aux évènements. Une autre coiffée de lunettes ridicules s'exclamaient bruyamment en se félicitant de la réussite de son carnage. La dernière, à demi-visible, se libérait de sa position, cigarette aux lèvres.

- Merci. Pourriez-vous cuisiner mes repas plus finement ?

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Dolirys" (04.05.2011, 12:51)


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07. 05. 2011, 22:10

« -Hey, gamin. C'est bon, tu peux venir. »

Après avoir gueulé comme un perdu, le minot s'était planqué pendant toute la durée de la boucherie. Autant dire qu'il n'avait pas été très utile. Des bonshommes avaient surgis de partout, l'équipe avait doublée de volume en un claquement de doigts, c'était vraiment n'importe quoi. À croire que tout les suceurs de sangs traînant dans le désert s'étaient donnés rendez-vous, comme ça, par hasard, et que la bestiole en avait eu vent. Et voilà ti pas qu'une glandeuse de première, genre décoration d'intérieur, vaguement jolie, la ramenait, faisait son intéressante, jouait les châtelaines. Qui bouffait du sang de poiscaille. Iridia lui décocha une bonne droite dans la tronche qui l'envoya valser directement la tête dans le sable.

« - On est pas venu pour jouer, la merdeuse. On vient de la cité. On doit bosser. Fout le camps. »

Puis elle descendit du camion, sans un regard de plus vers la fille. Ni vers Turmac. Un instant d'inattention aurait pu être fatal. Avait bien faillit l'être. Plus de compromis, plus d'erreur. Pas dans les Champs de Couvoir. Ici, le moindre grain de sable pouvait cacher une menace mortelle. Elle s'avança vers les deux brutes qui reprenaient leur souffle à proximité du cadavre. Une citadine, ça se voyait sur sa tronche, l'air de celle qui a baroudé toute la nuit. Et une bonne surprise.

« - Vieux cinglé, Firunbel, je me demandais où t'étais passé après la destruction de la tour. Fait plaisir de te revoir. Et vous, je ne vous connaît pas, mais sachez que votre aide fut précieuse, et nous vous en remercions. »

Puis elle se retourna.

« - Pas comme certains, hein Blood ! Bon, tu sors de là-dessous ? T'as finit de compter les roues ? Allume un feu plutôt, on se les pèle ici ! »

C'est vrai qu'une fois le fracas de la bataille assoupis, la température chutait sensiblement. Tous étaient fourbus et n'allaient probablement pas continuer avant une bonne journée de sommeil. Fort heureusement, dans le véhicule se trouvait tout le nécessaire pour des tentes à opacité maximale, ce qui leur éviterait à la fois de s'entasser dans le coffre, et de s'exposer aux dangereux rayons du soleil. Mais d'ici là, ils avaient le temps.

Quelques minutes plus tard, tout fut monté. Le prophète, sans un mot, s'était installé et buvait tranquillement une poche de sang. On attendait encore de voir son utilité, à celui-là. Parce que maintenant, ils étaient au beau milieu de nulle part, entourés de monstres, et sans nouvelles de la cité.

Une soirée classique, en somme.

Au loin un cyclone traversait lentement la plaine, décochant ici et là des éclairs mordorés. Une reliquat des perturbations nucléaires. L'air électrique charriait des volutes de sang, de poussière et de terreur. Les champs avaient ce quelque chose de mystique, cette impression d'abandon. Iridia comprenait les exilés, dans un sens. Ici, on pouvait vraiment devenir un combattant, se mesurer aux forces de la nature dévoyée. Za'gar rodait encore, disait-on. Le Maître aussi. Ou peut-être était-ce la même personne. Si tant était que c'en était bien une. Le vent dessinait sur le sable des motifs cabalistiques, les palmiers bruissaient doucement. Le silence en creux du choc des éléments. On pouvait mourir en menant ici une quête d'absolu. Iridia doutait que ce fut une mauvaise chose, en fin de compte.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (07.05.2011, 22:15)


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16. 05. 2011, 10:20

Bloodlovin était concentré. Beaucoup de choses se passaient mais la méduse ne semblait pas avoir le dessus, bien au contraire Turmac et Iridia avaient eu le temps de se mettre au travail sans qu'elle ne les touche. Rapidement le calme était revenu. Quelqu'un approchait tranquillement de l'engin mais quand le vampire tenta une attaque un pied se posa contre la lame, bloquant tous mouvements pendant ce temps. Une voix enfantine se fit entendre puis un bruit de coup. Il y eut quelques mouvements puis une voix.
« - Vieux cinglé, Firunbel, je me demandais où t'étais passé après la destruction de la tour. Fait plaisir de te revoir. Et vous, je ne vous connaît pas, mais sachez que votre aide fut précieuse, et nous vous en remercions. Pas comme certains, hein Blood ! Bon, tu sors de là-dessous ? T'as finit de compter les roues ? Allume un feu plutôt, on se les pèle ici ! »

Bloodlovin se faufila puis se releva. Beaucoup de gens étaient à proximité, dont l'un particulièrement familier. Iridia avait donnée de la voix, imposante et sévère mais non-dénuée d'un certain bon-sens. Typique de la femme, changeante et meurtrière, qui la possédait.

La bête, quant à elle, avait disparue, quoiqu'elle fut, et tous semblaient enclin à se réunir près du véhicule. Il était vrai que l'engin contrastait fortement avec l'environnement et installait une ambiance de menace tranquille. Si un panneau indiquant "Au premier qui moufte je le descend" avait été écrit dessus ça n'aurait pas eu plus d'effets. Le calme était bien présent, les détonations avaient résonnées tant et si bien qu'aucune créature ne semblait attendre un repas. Les cris de la méduse, en particulier, avaient su se montrer dissuasifs.

Après avoir allumé un feu tous se regroupèrent, moment de repos et de préparation avant les bains de sang à venir. Blood était ailleurs, repensant à son passé, réfléchissant à son avenir. Machinalement il chauffait la lame du katana de son camarade, une fois l'acier à blanc il frappa dessus à coups de crosse afin de lui rendre une forme parfaite. Trempée, la lame, bien que toujours dans un état pitoyable, avait retrouvée une certaine splendeur et un tranchant effilée. Le travail de nettoyage débuta ensuite, polissant le métal, gravant des rainures le long de ce qui aurait du être un fil, enlevant les restants de rouille, sang et autres substances. Après une heure ou deux le vampire avait réussi à rattraper les outrages du temps et d'un combat contre un dragon rouge.

Il ne prêtait pas attention aux autres, cela n'avait pas d'importance. Après quelques pas il déposa le katana aux côtés de Turmac puis se glissa à l'écart contre le véhicule. La nuit était glaciale et la chaleur du feu agréable, mais le danger restait perpétuel dans cet endroit. Rien ne laissait présager une attaque, dans le doute Bloodlovin préférait la prudence. Le prophète s'approcha et laissa entendre une voix calme.

"Les scans sont activés et toutes créatures ayant une température de 37° ou plus sera prise pour cible. Les détecteurs de mouvements s'occuperont du reste. Le repos est la meilleure chose à faire."

Les yeux écarlates du vampire se fermèrent un instant puis son sang se mit à bouillir, une coupure fit son apparition au creux de sa main, s'étendant de plus en plus pour laisser place à une lame. Bloodylove mit un moment avant de faire complétement son apparition et une fois saisie l'épée étincela d'une lueur sombre. Bloody s'en retourna au coin du feu où il pu déguster une poche de sang avec avidité, comme enragé.

Bloodylove était vieille mais dans un état parfait, hormis les traces de sang qui la constellait. Son tranchant n'était pas spécialement redoutable, elle était avant tout faite pour empaler et "boire le sang" par sa partie évidée. Si elle restait dans un corps rien n’empêchait l'écoulement et une hémorragie finissait invariablement par tuer la créature. Les résidus du démon se trouvaient enfermés dans cette lame, se mouvant sous le regard rouge du vampire comme pour l'inviter à les utiliser et exploiter.
La suite du voyage n'était pas prévue mais Bloodlovin tenait à y être le plus préparé possible.

Se tournant vers le chevalier il demanda:
"Firunbel? Accepterais-tu, si tu n'es pas trop fatigué, de m'entrainer un peu à l'épée?"

C'était sa plus grande faiblesse, utiliser une lame, et la plus grande force de Firunbel... Si quelqu'un pouvait lui enseigner ses failles et comment les surmonter c'était bien l'homme en armure. Il ne manquait au vampire que la réponse à sa question.
Ce que les autres faisaient, il n'y pensait pas, en réalité il n'avait pas envie d'y penser ni de savoir.

25

19. 05. 2011, 16:57

Bloodlovin fit un pas en avant et s'étala dans le sable. Certains vampires surent se contenir, mais d'autres attendaient justement cette occasion pour oublier leur non-vie médiocre. C'est ainsi que Turmac, Iridia et Firunbel s'esclaffèrent.

Bloodlovin se releva et chercha ce qui l'avait fait trébucher, il n'était quand même pas assez maladroit pour tomber tout seul. Il découvrit alors une sorte de parchemin, qu'il essaya de tirer du sable, mais un grognement soudain le fit bondir prudemment en arrière. C'est alors que le parchemin bougea : c'était en fait un bras, et ce bras était inopinément relié à un corps (oui oui, un corps complet!) d'homme, ou plutôt de vampire au vu de ses canines, que tous purent apercevoir quand il leva la tête.
Sa peau était complètement séchée par un long séjour dans le désert et il ne portait que quelques lambeaux à peine décents. Ses yeux étaient vides, pas étonnant vu son état de santé actuel.

Il frémit tout à coup et, en un instant, se trouvait quelques mètres plus loin, juste devant Firunbel. Il ouvrit la main et des "particules" s'assemblèrent pour former un amas allongé. Le vampire s'en servit pour frapper Firunbel, qui ne bougea pas tandis que son armure absorbait le choc. Le combat commença. Le chevalier dégaina son épée pour parer les coups de l'inconnu, qui utilisait son arme d'énergie malformée comme si c'était une lame. le combat fut rapide mais nerveux : le vampire à peine réveillé bondissait tout autour de Firunbel sans parvenir à lui porter un véritable coup, puis il prit son élan et sembla vouloir asséner un coup plus puissant, un coup de grâce peut être. Sa lame se disloqua, le combat était fini. Firunbel allait contre attaquer son agresseur quand celui-ci pris la parole :

"Hola Sire Firunbel ! Ne mettez pas tant d'ardeur à tuer un vieil ami !"

Un sourire apparut sur son visage craquelé. L'assistance était interloquée, Firunbel ne savait pas quoi faire.

"Mais enfin, vous ne me reconnaissez pas? Je suis Cryzer, le vampire le plus puissant d'Ultima Thule (enfin je crois, puisque j'ai gagné le championnat)
Allez, dans mes bras mes amis!"
6 mois de modération... on va dire que ce qui nous tue pas nous rend plus fort^^

"Lorsque les hommes sont amis, la justice n'est point nécessaire,
mais quand ils sont justes, ils ont encore besoin de l'amitié."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cryzer" (19.05.2011, 17:39)


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20. 05. 2011, 14:34

Firunbel s'était relevé tranquillement, tachant de conserver son sérieux alors qu'ils étaient, lui et l'autre vampire, recouvert de sang et de morceaux de cervelles.

Une fois debout, le chevalier examina la vampire qui était à ses côtés, observant qu'elle tenait fermement la garde d'un katana visiblement de bonne facture. Cela faisait un contraste intéressant avec ses habits rapiécés et son faciès tout aussi malmené.

Rapidement un groupe hétéroclite de vampires, hommes et femmes, se forma autour du cadavre de la méduse. Là où une tête devait trôner entre les épaules, une plaie écarlate vomissait du sang presque noir accompagné d'un léger filet de fumée.

Le chevalier récupéra religieusement son heaume, agenouillé, il prit l'objet de ses deux mains comme-ci il manipulait une coupe contenant un liquide inestimable. Un instant il fixa son casque, scrutant les yeux vides de cette figure d'acier. Avant de remettre son couvre-chef, Firunbel cracha le sang qui emplissait sa bouche et s'adressa à la vampire qui l'observait d'un oeil suspicieux :

« - Je n'aime pas mon sang, il a un goût de ... métal. »

Mais l' œuvre macabre ne demeura pas longtemps ainsi puisqu'une vampire aux allures de jeune fille entreprit de vider le corps inanimé de son fluide précieux. Dans une grimace silencieuse, le chevalier retint son envie d'estourbir la gamine. Pour lui, une telle cérémonie n'inspirait que le dégoût sincère d'une époque de sa non-vie. Mais heureusement, Iridia se fit la main du Destin et décocha une droite qui fit valser la dite fille qui emporta le corps dans son élan. Chaque instant faisait que Firunbel appréciait Iridia pour ses talents...ravageurs. Elle s'adressa d'ailleurs à lui :

« - Vieux cinglé, Firunbel, je me demandais où t'étais passé après la destruction de la tour. Fait plaisir de te revoir. Et vous, je ne vous connaît pas, mais sachez que votre aide fut précieuse, et nous vous en remercions. »

Mais elle n'attendit pas de réponse, connaissant Firunbel pour son amour du silence.

Le bivouaque fut monté et tous les vampires utilisèrent ses instants pour prendre du repos ou entretenir leur matériel. De son côté Firunbel répara son casque, employant consciencieusement les nanites qui composaient en partie son armure. Le silence était le maître des lieux jusqu'au moment où Bloodlovin le brisa d'un simple phrase :

« - Firunbel? Accepterais-tu, si tu n'es pas trop fatigué, de m'entrainer un peu à l'épée? »

Lentement celui-ci leva les yeux vers le vampire au regard écarlate et réfléchit un instant. Cela ne le dérangeait pas de lui enseigner quelques mouvements, il respectait bien assez ce vampire pour lui rendre ce service. Aussi alors que Firunbel se levait et s'apprêtait à répondre, Bloodlovin trébucha. Le chevalier ne retint pas le rire sincère que cela engendra. Mais il mourut rapidement lorsque il aperçut le bras qui était l'origine de l'incident.

Un être s'extirpa promptement du sable et s'attaqua au chevalier avec une étrange arme difforme à la main. Certains coups, bien placés ne parvenait pas à infliger un quelconque mal au vieux vampire. Il était certes sur la défensive mais ne s'encombrait pas à tenter de parer tous les coups. Et lorsque l'arme de son agresseur se disloqua et qu'il s’apprêtait à répondre avec sa lame Stance, la créature dit quelques mots :


« -Hola Sire Firunbel ! Ne mettez pas tant d'ardeur à tuer un vieil ami !»

, le bras du chevalier se stoppa dans son élan, la lame demeurant toujours brandi et semblable à une épée de Damoclès pour l'étrange vampire.

« -Mais enfin, vous ne me reconnaissez pas? Je suis Cryzer, le vampire le plus puissant d'Ultima Thule (enfin je crois, puisque j'ai gagné le championnat)
Allez, dans mes bras mes amis!
»

Après un instant d'hésitation Firunbel rengaina son arme et s'adressa à son interlocuteur.


« - N'est véritablement puissant celui qui n'a pas à se battre pour gagner un combat. Pourquoi vous êtes dans un tel état? »

27

23. 05. 2011, 00:54

Le soleil brillait, haut et brûlant sur la cité endormie. La chaleur, renforcée, précisée par le dôme, était purement insoutenable. Le vent soufflait doucement dans les rues désertes, charriant sable et poussière, plus une odeur métallique de sang caillé. Un couple de corbeaux, nichés sous un toit, dévorait consciencieusement un œil récupéré sur un quelconque cadavre encore frais de la nuit passée. Les suceurs de sang, repus et épuisés, s'étaient retirés dans leurs caveaux, sous la garde de leurs sbires, d'ésotériques glyphes de protection, ou encore de machineries pharaoniques. La ville était calme, assommée par la clarté ravageuse. La forge des sept âmes pulsait doucement, et au fond un observateur indélicat aurait pu entre-apercevoir les fragments de corps se recomposant. Soupe primordiale bien peu ragoûtante qui témoignait de l'intensité des affrontements, la veille.

D'ici quelques heures, une horde affamée de sang et de pouvoirs en surgirait, haletante, bouillante de rage. Chacun rentrerait chez soit, toisant l'autre, la haine au visage. Mais on ne se battait pas autour de la forge. Personne, jamais, n'osait prendre le risque de provoquer une réaction, une altération de la magie, qui condamnerait tout les vampires à la mortalité. Alors tous irait s'habiller, fourbir leurs armes, et la danse reprendrait. L'infini ballet mortuaire, la symphonie du staccato des tirs de semi-automatiques, la fatalité incarnée dans la cartouche du fusil de sniper, le grondement hystérique du métal contre la chair. Les chairs tranchées, perforées, réduites à l'état de pulpe sanguinolente. Une nuit de plus. Puis encore une autre. L'immortalité avait ceci de fascinant qu'elle faisait durer les guerres aussi longtemps que le monde tenait debout.

Mais pas ce soir.

Un imprudent qui se serait baladé à proximité des piliers qui entouraient la cité aurait vu les symboles devenir écarlate pendant quelques minutes. En s'approchant, il aurait sentit la palpitation incandescente qui s'en échappait. Irradié au dernier degré, son espérance de vie se serait comptée en heure, peut-être moins. Puis il aurait vu encore les symboles se distordre, se liquéfier, traçant des sillons brûlants sur la pierre. Qui elle-même aurait commencée à rougeoyer. Puis exploser.

Le dôme disparu.

En un instant, tout les piliers détonnèrent, ceinturant la ville d'une couronne de masse en fusion. Un tonnerre assourdissant se fit entendre, suivit d'une brusque baisse de la pression locale. Les bâtiments s'enflammèrent. Les oiseaux se consumèrent. Les humains encore éveillés hurlèrent et prièrent les rares dieux qui leur restait. Mais ce n'était pas finit. Tout ce qui contenait encore une petite dose d'électricité se désintégra en arcs foudroyants. Et le différentiel fit entrer les vents en jeu. Une tornade commença à se former en plein cœur du centre-ville, arrachant les toits, ravageant les rues. Elle se renforça, commença à se déplacer, laissant derrière elle un sillage de pure destruction. Le jour du Jugement Dernier semblait arrivé pour ces créatures qui dormaient toujours, inconscientes de leur propre fin. Au comble de la tempête, on pouvait déjà surprendre les cris des bêtes annonçant la curée.

Si les envoyés du désert ne trouvait pas assez vite le moyen de remettre en place le bouclier, c'en était finit de la cité.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Cyberbird" (23.05.2011, 13:35)


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28. 05. 2011, 16:41

L'absorbeuse n'avait pas quitté la cité. Du moins pas encore. Elle faisait partie de la vermine d'Ultima, de ces ombres qui se terraient toujours en retrait, les yeux et les oreilles grands ouverts, mais la bouche toujours close, et toujours invisibles. Et elle ne quitterait le navire que quand les rats le feraient aussi. Hors, les rongeurs en question, pas suicidaires au demeurant, avaient préféré se réfugier dans les profondeurs riches en refuges de la Carnassière agonisante. Entre ça et le désert, il n'y avait pas photo, car même si les hordes de créatures tout droit surgies des Enfers envahissaient désormais les rues d'Ultima, leur concentration restait toujours plus élevée à l'extérieur des remparts. C'était comme une expédition, mais en restant à la maison après tout, pas la peine d'en faire tout un fromage.

Mais même elle, à travers la brume de folie qui lui enveloppait l'esprit comme un linceul, devait bien admettre que la situation était de plus en plus critique, et que bien que connaissant la Sanguinaire Ultima comme sa poche, elle allait devoir partir sous peu si elle tenait encore un tant soit peu à sa peau. En attendant, elle errait entre les murs sombres d'un édifice déserté. Pas n'importe quel édifice : le QG d'un des plus puissants clans de la ville moribonde. Du genre immense complexe noir élançant des tours menaçantes au coeur de la cité, non loin du repère du Maître. L'endroit n'avait pas été épargné par les cataclysmes dus à la chute du Dôme, et avait été fuit comme tous les autres, notamment après l'attaque conjuguée d'une panoplie de dragons au dégradé de couleur très agréable à l'oeil.

Certaines ailes continuaient de brûler, mais une partie des locaux tenaient encore à peu près debout, parcourues de quelques ombres s'étant attardées, mais qui n'avaient toutes qu'une idée en tête : fuir. Pour aller où? Bonne question, mais ici il ne restait rien, rien qui puisse les aider. Enfin, c'est ce qu'ils pensaient. Elle, elle savait qu'il restait ici quelque chose d'important.

Elle avançait sans le moindre son dans l'édifice désert, ne prenant pas la peine de se dissimuler à la vue, puisqu'il ne restait personne pour la voir. Parfois, la lumière flamboyante des flammes se reflétait fugacement sur ses cheveux couleur d'écorce, comme du feu léchant un bois incapable de s'embraser. Elle atteignit bientôt le secteur qui l'intéressait. Le type d'endroit où personne ne mettait les pieds à part les grands pontes de l'organisation, et où aucun voleur dans son genre ne rêvait seulement jeter un regard. Elle poussa de la pointe de sa botte les restes d'une étagère ancienne carbonisée, et sourit de toutes ses dents à la vue du sarcophage de granit intact qui reposait en-dessous, ne portant que quelques marques de brûlures et égratignures.

S'aidant de sa force vampirique, elle descella le lourd couvercle, le repoussant sur le côté. Ils avaient pris le temps d'emporter tout le reste, mais pas ça. Pour plusieurs raisons : premièrement, ils n'auraient qu'à revenir les chercher plus tard, car ils pensaient que personne ne savaient qu'ils se trouvaient là et que par conséquent personne ne se risquerait à venir les chercher en ces lieux. Ensuite, il aurait été stupide d'emporter au milieu d'une tempête de flammes des manuscrits aussi précieux, qui auraient brûlés en quelques instants, sachant qu'ils étaient bien plus en sécurité dans leur cache protégée. Enfin, protégée était un bien grand mot... Ils seraient déçus en revenant. S'ils revenaient un jour.

Elle s'empara avec précaution des ouvrages jaunis par le temps mais gardés intacts par tout le soin qu'on avait prodigué à les préserver de la destruction. Elle les enveloppa dans un tissus anti-feu isolant et les rangea soigneusement dans son sac, lui aussi constitué d'une matière sensée résister à plus ou moins tous les éléments, à côté de sa combinaison anti-UV. Voilà, maintenant, il était plus que temps de quitter le navire.

Elle éclata d'un rire cristallin et enfantin, et fit une profonde révérence en direction de la Tour noire du Maître qui se découpait non loin par une large fissure dans le plafond et qui s'étendait aux étages supérieurs. Juste pour le plaisir d'entendre sa voix danser sans respect dans cet endroit où de coutume même le silence semblait résonner trop fort. Elle ne savait pas où elle devait aller. Mais après tout, elle ne savait pas non plus pourquoi il lui avait paru si crucial de récupérer ces grimoires. De toute façon, elle ne désirait rien savoir.

Le savoir est un poison qui vous ronge lentement. C'était pour lui échapper qu'elle s'était enfoncée dans la fange de l'oubli. Et elle avait parfaitement réussi. Désormais elle ne vivait plus que d'instincts et de moments immédiats, sans souvenir, sans passé, sans poids inutile menaçant de la détruire. L'acide de l'immortalité qui coulait dans ses veines avait tout effacé, et elle ne se rappelait plus de rien. C'est ce qu'elle avait voulu, après trop de déceptions, trop peu de solitude, trop de vie, et quand son passé le plus lointain avait commencé à l'assaillir de visions à lui faire perdre la raison. Mais de cela non plus elle ne se souvenait plus. C'est pour cela qu'elle ne se comprenait pas toujours elle-même et se trouvait réduite à s'observer avec méfiance comme un animal étrange, familier mais dangereux.

Elle se souvenait avoir surveillé la grande Bibliothèque éteinte, après qu'elle ait été définitivement fermée. D'avoir mémoriser l'identité de chaque pilleur, pour connaître la localisation de chaque ouvrage. Car si elle ne savait rien des évènements du temps où elle avait encore une identité, elle avait une mémoire redoutable pour ce qui était de stocker des données. Et en bonne prédatrice, elle savait attendre son heure pour s'en servir. Aujourd'hui, elle avait su qu'il était temps de rendre utiles ces anciens écrits. Comment? Elle n'en savait fichtrement rien. Une intuition voilà tout. Celle qu'elle avait été se souvenait sans le lui dire de ce que contenaient ces pages, et de leur importance. Elle ne comprenait même pas l'alphabet dans lequel ces liasses de papier étaient rédigées. Il fallait juste trouver la ou les personnes qui pourraient en faire l'usage le plus approprié pour sortir la caste vampirique de la mouise puante où elle se retrouvait plongée jusqu'aux canines.


La tornade qui se formait grandissait de manière menaçante, et un regard dans sa direction suffit à lui glacer les sangs. L'héroïsme n'avait jamais été dans ses projets, et aujourd'hui moins que jamais. Prenant ses jambes à son cou sans plus de cérémonie, elle s'enfuit en direction du pan de rempart le plus proche. Le cataclysme ravageait déjà la cité derrière elle. Saisie de la peur d'être prise par le souffle de la tempête, elle accéléra. Traversant comme une véritable flèche les quartiers qui la séparaient encore du désert, elle évitait comme elle pouvait les zones à risques. Une ou deux fois elle faillit se retrouver nez à nez avec quelque funeste créature, mais souvent cette dernière se retrouvait occupée par quelqu'un d'autre avant d'avoir eu le temps de vraiment la repérer. Si la jeune femme avait perdu en force brute durant ces longues années de vie "sauvage", sa vitesse s'était elle au contraire encore accrue, de concert avec son agilité.



Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle fut hors des murs d'Ultima Thule la Rouge, louve mythique agonisante. Un désagréable sentiment d'angoisse s'empara d'elle en voyant son foyer se réduire à l'état de ruines fumantes à une vitesse hallucinante. Son univers de sang, de violence, de mesquinerie, de ruse, impitoyable... Tout ce qui les rendait tous plus ou moins "vivants" au fond. Elle ne pouvait s'imaginer vivre autrement. A moins de se retrouver de nouveau sans défense face à sa conscience, face à sa mémoire. Et ça elle ne pouvait l'admettre. Ou elle trouverait un moyen de tenter de rendre à nouveau l'endroit praticable, ou elle tenterait un pèlerinage jusqu'à une autre cité. Ses chances étaient très minces dans un cas comme dans l'autre, mais peu importait.



Elle tourna le dos à la Cité dévorée par les flammes et un chaos désormais trop grand pour qu'elle puisse s'en nourrir, et s'en éloigna bien décidée de n'y revenir que pour y rester, ou de n'y jamais remettre les pieds. Les rats quittaient le navire...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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28. 05. 2011, 22:24

Les nuages au-dessus d'elle lui donnaient l'impression d'aller à une vitesse plus grande encore que celle à laquelle elle se déplaçait réellement, et qui était pourtant déjà très élevée. De fait, ils étaient tous aspirés par le souffle infernal qui se ruait à l'intérieur de la gueule de la tornade affamée de destruction, derrière elle au loin. Comme une mer de moutons souillés d'eau lourde et grise se déversant dans un gouffre sans fin en une titanesque cascade se coulant dans le néant pour ne plus jamais reparaître. Comme si ces énormes masses plombés fuyaient dans le ciel nocturne quelque chose qui n'existait pas, et courraient se sacrifier vainement sur l'autel du chaos.



S'arrêtant au milieu de l'étendue vallonnée et scintillante du désert éclairé de Lune par intermittences, elle entreprit d'ouvrir la boîte en cuir fixée au côté de sa ceinture. Elle en sortit le rat qui s'y trouvait et le posa sur son épaule, à laquelle il s'agrippa en clignant des yeux, les moustaches frétillantes. Elle lui adressa un petit sourire où sourdait de l'affection. L'animal était sa seule véritable compagnie depuis des années. Il était de petite taille (normale par rapport aux critères humains, mais ridicule pour ceux d'Ultima) et il lui manquait une patte, ce qui l'handicapait par rapport aux autres monstres de la cité, et elle l'avait pris sous son aile. Elle ne se souvenait plus de quand datait cette pseudo adoption. Et elle ne connaissait le nom qu'elle avait donné à l'animal que grâce à un mot laissé à son attention par elle-même. Comme quoi, elle avait toujours su jusqu'à quel état de décrépitude elle allait amener sa mémoire.



L'avantage avec le rat, c'était qu'elle n'avait pas besoin de lui parler. C'était une chose qu'elle ne faisait que quand elle y était obligée, et le silence de son "ami" la mettait plus à l'aise que le babille inutile de ses congénères. Utiliser le langage faisait partie de ces choses non nécessaires à ses activités et qui faisaient trop appel à sa sensibilité. Juste un risque inutile, qu'elle ne se permettait que quand elle en avait besoin pour des contrats. Et encore. Jamais elle n'aurait imaginé avoir un jour été bavarde.



Elle marcha un moment, le temps de reprendre son souffle. Elle ne sortait jamais de la cité, et n'en connaissait même pas les environs. Alors maintenant qu'elle était si loin déjà... Elle avait couru à environ 70% de sa vitesse maximale pendant tout le trajet (elle calculait toujours sa vitesse de cette façon), et l'effort n'était pas moindre. Tout en marchant et en grattant distraitement la tête de son compagnon à trois pattes, elle regardait le ciel où les nuées embrouillées se bousculaient avec des remous dignes d'un océan céleste en pleine tempête, comme dans les vidéos en accéléré de l'ancien temps. Elle tenta de discerner une ou deux étoiles, mais sans succès, c'était à peine si la Lune montrait le bout de son nez de temps à autres, même si la nuit restait assez claire. Elle avait entendu dire qu'il était possible de se repérer par rapport aux astres...



C'est alors qu'elle faillit trébucher à cause d'un relief inattendu dans le sable rugueux. Elle baissa les yeux : de profondes traces de pneus. Depuis le début du cataclysme à Ultima, les vents du désert semblaient avoir momentanément perdu en intensité, et les traces étaient tellement visibles que même un enfant aurait pu les suivre les yeux fermés. Et Satan seul savait à quel point elle tenait en basse estime ces choses-là...

Bon, cela voulait au moins dire qu'il y a avait un véhicule à voler dans les environs. Elle ne savait pas conduire, mais ce ne devait pas être très compliqué... Elle remit le rat dans son confortable recoin, et se remit à courir, les sens aux aguets, prête à se dissimuler derrière une butte de sable ou à accélérer en cas de besoin. Elle arriva bientôt en vue de ce qui semblait être une oasis. Il y en avait quelques unes dans le désert, elle en avait entendu parler par les nombreux expéditeurs qui, il n'y avait pas si longtemps encore, arpentaient ces étendues hostiles de leur plein gré et non pas parce qu'ils n'avaient plus aucun point de chute où retourner exhiber leur butin.

Elle s'approcha sans un bruit, ombre parmi les ombres, invisible, comme elle avait appris à vivre. Dissimuler était une deuxième nature. Et la clef de la survie. Cachée derrière une espèce de camion bizarre et à première vue vide, elle prêta l'oreille aux bruits de conversation qui lui parvenaient. Bon, si elle parvenait discrètement à entrer dans l'habitacle avant, à mettre le contact et à filer...



Elle sentit la chaleur du rat se serrant contre elle à travers l'épaisseur du cuir. Ces gens-là n'étaient pas n'importe qui, et ils étaient assez nombreux pour représenter une vraie menace en cas de pépins. Allongée sur le sol, elle les observa à la dérobée quelques secondes. Des tentes avaient été montées, mais d'après les sons émanant du campement visiblement tout fraîchement installé, personne ne se trouvait encore à l'intérieur. ... ... ... ... Non, aucun visage qui lui rappelât quoi que ce fut. Ses yeux verts s'attardèrent, luisant comme des émeraudes, sur les flammes crépitantes du feu de camp. Elle n'aimait pas vraiment le froid du désert, et d'une certaine façon, le feu lui rappelait Ultima. Elle aurait aimé pouvoir elle aussi se reposer un peu dans la chaleur ondoyante... mais ce serait pour une autre fois.



Elle attendrait qu'ils se glissent tous sous les tentes avant d'agir. Même si le jour la surprenait après qu'elle ait réussi à voler le véhicule, elle pourrait toujours dormir dans le coffre. Et en cas d'extrême urgence, elle pouvait toujours recourir un petit moment à sa combinaison anti-UV. Mais mieux valait ne pas en abuser, ces équipements avaient leurs limites, comme tout le reste, et rien n'était plus sûr que l'importunité qu'offrait l'absence de soleil nocturne. Elle s'éloigna de la zone sans un bruit, prenant soin de rester hors de vue, et contourna l'oasis, de façon à arriver à l'un des palmiers qui se trouvaient à l'opposé du groupe de vampires. Elle se hissa avec souplesse, leste comme un chat, silencieuse comme un fantôme. S'installant le plus confortablement possible, elle put observer tout à son aise la scène du petit regroupement à quelques dizaines de mètres de là, de l'autre côté du point d'eau. Voilà, maintenant il lui suffisait d'attendre.



Jetant un regard peu convaincu à son sac, qui contenait les précieux livres, elle se permit de douter de plus en plus de l'utilité de ceux-ci. Elle était peut-être simplement folle. Le Dôme avait lâché, et le savoir perdu de son fonctionnement n'était probablement pas si facile d'accès, il fallait être stupide pour mettre ce genre de choses dans un livre. Mais après tout, les Anciens n'en étaient pas à leur première bourde niveau organisation et gestion, alors, savait-on jamais...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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29. 05. 2011, 21:28

Le ciel s'entachait d'un orangé de plus en plus clair. L'heure de la discussion était terminée et les tentes devenaient de plus en plus attirantes. Les vampires se mirent chacun dans un des abris, menacés par l'astre meurtrier et poussés par les paroles de celui qui avait emmener tout le matériel.
Bloodlovin était frustré et avait prit la décision de faire parler son côté rebelle... Ou plutôt enfantin. Au lieu de se diriger, comme tous, dans une tente il préféra aller furtivement dans le véhicule stationné à peine plus loin. L'occasion était parfaite pour étudier l'engin et chercher les utilisations possibles de ses pièces lorsque celui-ci serait détruit... Car connaissant la faune qui l'entourait il n'avait que peu de temps à rester en état.

Le jour n'allait pas se faire tarder et Bloodlovin s'en donnait à coeur joie. L'engin regorgeait de choses probablement très utiles mais qui feraient des armes efficaces si, par hasard, le tout venait à tomber en morceaux.

Le silence avait gagné le campement. Les vampires, fourbus et un peu paumés par la suite incohérente des événements avaient laissés le calme reprendre ses droits. L'ambiance ne laissait pas soupçonner un cadavre décapité de méduse non loin dans le sable. Ni un éventuel retour des habitants du coin... Bientôt les vampires seraient impuissants mais aucun n'aurait pu proposer meilleure solution que le repos. Bloodlovin, lui, n'avait pas ce type d'intelligence... Malgré ses blessures restantes il fouinait dans l'engin en s'extasiant à chaque petite vis, plaques, barres... Pourtant, plus vulnérable qu'aucun du groupe n'aurait pu l'être.

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30. 05. 2011, 15:27

Elle n'avait pas une seconde à perdre : le soleil allait émerger de la ligne d'horizon d'un instant à l'autre, et elle ne tenait pas à assister à ce brûlant spectacle. Ramassée sur elle-même au milieu de la touffe de feuille du palmier pour mieux se dissimuler, elle se laissa glisser le long du tronc à l'instant même où la dernière tente se fut refermée. Vive comme un serpent, elle se coula jusqu'au camion, en prenant soin de contourner cependant le secteur où dormaient ce qu'elle supposait être des expéditeurs.



Arrivée à la portière, elle s'immobilisa, les sens en alerte, guettant un quelconque signe d'activité inattendue. Mais rien ne lui parvint, si ne c'est le bruit granuleux des rafales de vents qui regagnaient en intensité. Bien, c'était le moment de déguerpir dans les règles de l'art. Elle ouvrit le plus délicatement possible la portière, et se coula dans l'habitacle avant à la place du conducteur. Elle referma le battant quelques secondes avant que les premiers rayons solaires ne jaillissent de la source bouillonnante de l'aube naissant au loin. Relativement l'abri derrière les vitres fumées du véhicule militaire, elle entreprit de prendre conscience des différentes commandes du véhicule.



Elle avait quelques vagues notions de conduite. En effet, il fallait bien être en mesure de se servir de tous les moyens à sa disposition si on voulait survivre, surtout en solitaire, dans Ultima l'Impitoyable. Elle connaissait ce qu'elle considérait comme l'essentiel : le démarrage, le volant, l'accélérateur, et les changements de vitesse permettant d'accélérer encore plus en cas de besoin. C'était amplement suffisant pour ce qu'elle comptait faire en tout cas : s'éloigner jusqu'à ce que les rayons soient trop intenses pour que les vitres suffisent, puis s'abriter jusqu'au soir, avant de redémarrer à toute allure. Les autres ne pourraient jamais la rattraper à pieds. Et de cette façon elle pourrait maintenir une allure soutenue sans se fatiguer. C'était idéal pour elle. Avec ça, elle pourrait peut-être trouver avant le lendemain matin un endroit où s'approvisionner, si elle avait de la chance.



C'est avec un sourire carnassier qu'elle découvrit les clefs sur le contact. Apparemment les propriétaires avaient du quitter le véhicule avec une certaine précipitation... et ne s'attendaient certainement pas à se faire chouraver leur joli camion par une voleuse dans son genre. Elle voulut démarrer en douceur, et sursauta en entendant le moteur rugir comme un choeur de basses composé de félins mutants en tous genres. Les pneus crissèrent sur le sol sablonneux, et le véhicule militaire bondit en avant, avant de s'éloigner dans le désert. Un choc sourd se fit entendre à l'arrière, presque couvert par le ronflement furieux de l'engin.

Ne prenant pas la peine de regarder dans le rétroviseur les éventuelles réactions qu'avait pues provoquer son départ peu discret, elle accéléra. Il ne s'agissait plus de faire dans la dentelle, et elle s'était toujours senti une âme de fou du volant quand elle conduisait.



Le rat sur son épaule semblait montrer des signes de nervosité, qu'elle attribua à sa conduite peu confortable. Quelques minutes s'écoulèrent, tandis qu'à chaque bosse que le véhicule sautait tel un skieur encaissant mal les dénivelés, on entendait la cargaison bringuebaler douloureusement à l'arrière. Ce serait vraiment une aubaine que ce camion contienne du matériel utile... Elle s'accorda une once de soulagement, et le bénéfice de la satisfaction, l'espace d'un instant. C'est bon, elle avait réussi, ne restait plus qu'à bien respecter son timing pour que tout soit nickel. Elle n'aurait qu'à se débarrasser du camion dès qu'elle pourrait se le permettre, histoire de ne pas s'attirer d'ennuis par la suite si d'aventure elle devait recroiser la route de ceux qu'elle avait délestés.

Mais quand soudain la "cargaison" à l'arrière commença à s'adresser à elle d'un air goguenard, elle faillit s'étouffer avec l'air dans ses poumons, et pour une fois, son pied écrasa la pédale du milieu au milieu du virage qu'elle amorçait pour éviter une zone semblant trop mouvante. Le camion entama une rotation infernale qui dura une quinzaine de seconde et qui projeta tous ses occupants contre la paroi la plus proche avec une délicatesse de troll. Quand l'immobilité revint, l'absorbeuse, gênée par le caractère exigu de l'habitacle, du se résigner à laisser ses sabres dans leur fourreau et à se contenter de deux dagues. Se retournant vers la cavité obscure à l'arrière, une de ses lames entre deux doigts prête à être lancée, elle s'apprêta à découvrir son invité surprise, encore un peu sonnée par le choc.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 05. 2011, 15:55

L'étude de la machine était une activité palpitante. Certes, Bloodlovin ne pouvait se permettre de faire trop de bruits et ainsi alerter les autres, mais il s'en donnait tout de même à coeur joie. Comme un enfant humain quand il reçoit une miche de pain fraiche en Décembre.

Le soleil devait déjà avoir pointé le bout de ses rayons létaux quand l'engin se mit à cracher un tonnerre de décibels. Le vampire aux yeux écarlates avait-il, une fois de plus, commis une erreur? Avec un peu de chance il réussirait à la réparer avant la tombée de la nuit... Et de ses compagnons d'infortune sur le coin de son nez.

Cela n'était pas gagné d'avance, l'engin avançait à une vitesse assez grande pour que la moindre dune fasse décoller le tout. Les amortisseurs fonctionnaient à plein régime et si un pouvoir céleste avait placé le véhicule sur un tamis géant la situation ne serait pas plus compliquée. Bloodlovin était balloté dans tous les sens et grognait, pestait, contre l'immonde crétin incapable de piloter correctement un simple moyen de transport. La séparation entre l'habitacle et l'arrière semblait être à des kilomètres mais une fois atteinte la situation devint plus simple.

Bloodlovin avait été kidnappé par ce qui semblait être une jeune membre de la gent féminine. Comment pourrait-il expliquer le fait qu'il était dans le camion et qu'en plus il avait trouvé le moyen de se faire embarquer avec l'engin lui-même? Il devait absolument sauver la face.

"Tu croyais pouvoir m'avoir si facilement? Ça fait un bail que je t'ai repéré, il fait jour et tu n'as certainement pas la place de"

Une manoeuvre brusque et indélicate projeta le vampire sur un côté, laissant sa phrase en suspens.

"Me laisser parler..."

La voleuse fit face, dagues en mains et de toute évidence pas dans les meilleures conditions possibles. Féminine mais pas vulgaire elle avait un charme assez évident et un air relativement innocent, en oubliant les armes et autres accessoires peu élégants. Il fallu un moment au vampire pour se rendre compte de la terrible réalité.

"Tu voulais me kidnapper pour profiter de moi?"

Le doute frappa l'hémophage à peine moins rapidement que sa langue avait fourchée, la vampire face à lui, avec des sabres, des dragonnes, une autre vampire la martyrisant à coup de francisque, des pots de "beurre de cacahouète", un magnifique corps de succube, une relative inutilité en combat... Evangéline était de retour et avait, semblerait-il, jeté son dévolu sur un engin autrement plus imposant qu'un bazooka. Il était plus que temps de sauver la face, l'affaire était sérieuse, c'était des millénaires de réputation qui étaient désormais en jeu.

"Ok, tu fais quoi ici Evangéline? Normalement tu reste sur le toit de la bibliothèque à regarder les autres de haut..."

Il fallait gagner du temps, trouver de quoi négocier et revenir en héros... Cela n'était pas compliqué en théorie mais en pratique l'interlocutrice ne semblait pas d'humeur bavarde et le charme naturel du vampire ne fonctionnerait probablement pas sur elle.

33

30. 05. 2011, 17:59

Un individu au teint blafard (pas très étonnant pour un vampire, il faut avouer), aux cheveux longs et clairs ramenés en catogan la dévisageait. Son visage aux traits simples et limpides était illuminé d'un regard écarlate à l'éclat singulier, qui lui donna l'espace d'un instant l'impression d'être transpercée de part en part.

Un silence gênant plana durant de longues secondes. Puis la jeune femme se résigna à devoir parler.



- On peut savoir de qui tu parles et ce que tu fous dans mon camion? Lâcha-t-elle les sourcils froncés.



Il ne lui semblait pas connaître l'individu. Ce qui ne paraissait pas être réciproque. En effet, il venait de rejoindre les rangs des quelques personnes qui l'avaient déjà appeler de cette façon. Cela arrivait régulièrement... en général elle préférait s'en éloigner le plus possible... dans le meilleur des cas. Elle était une lâche, et comme tout couard d'excellence qui se respecte, elle était prête à beaucoup de courage et de danger quand il s'agissait de préserver sa fuite.

Ils se dévisageaient, apparemment tous les deux incertains de la conduite à tenir. Une chance que la vampire ne tînt pas une conversation tout à fait de la même façon qu'elle tenait un volant.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 05. 2011, 18:19

La jeune vampire ne semblait pas prête à la négociation, plus encore elle n'avait pas l'air d'avoir une forte envie de retrouvailles émouvantes.

"Que tu ai envie de faire ta tête de mule c'est ton problème, mais ce truc n'est pas le tien. Que tu sois devenue voleuse est ton problème mais dans le campement il y a des gens que tu connais... Tu veux vraiment qu'ils grillent par ta faute?"

S'approchant doucement le vampire laissa les dagues entrer en contact avec lui. Soit la vampire faisait semblant et il resterait intact, soit elle le transpercerait et il l'aurait dans l'os... Que ce soit l'une ou l'autre il était au moins assuré qu'on ne lui reproche rien.

"On a de temps à autre mangé de ta pâte fétiche sur les toits... Si tu veux me passer par le fer libre à toi, je n'ai pas l'intention de m'en prendre à toi. Si tu as faim il y a de quoi faire derrière. D'ailleurs il me semble avoir gardé un pot de pâte... Tu as le choix, fuir je-ne-sais où et risquer de planter l'engin contre une bestiole ou voir ensemble ce qu'on peut faire pour arranger tout le monde."

La diplomatie n'avait jamais été le talent principal de l'hémophage mais si son interlocutrice était celle qu'il pensait il ne craignait rien. C'était un coup de bluff mais Bloodlovin était assez fier de cette improvisation.

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30. 05. 2011, 18:37

- On a pas été chez mémé ensemble, recule de là tout de suite mon mignon où je te fais une deuxième estafilade pour complèter la première, et on pourra se servir de ta tête pour jouer au morpion. Quant à faire demi-tour, je suis pas tarée au point de vouloir camper au beau milieu d'une oasis, autant se faire crucifier au soleil ou mieux encore, planter un écriteau "Buffet gratuit" à l'entrée de chaque tente en précisant le parfum.



Elle s'efforça de rester stoïque en sentant son estomac sur le point de gargouiller, sans raison aucune. Comme à chaque fois qu'elle se mettait parler, les mots lui venaient avec une fluidité qu'elle ne s'appréciait pas. Et puis pour qui il se prenait lui? Lui faire becter de la pâte? Pour quoi faire? Son sang serait probablement plus nourrissant...

Comme pour illustrer les propos de sa dominante, le rat se mit à émettre des bruits peu engageants, tandis que l'absorbeuse elle, gratifiait son interlocuteur d'une expression entre arrogance et dédain, et qui n'était séparé de celui qu'elle aurait pu avoir autrefois que part le sourire qui y manquait, d'une absence aussi criarde que celle de rayures sur un zèbre.

L'individu étant désormais à portée (trop aimable de sa part, vraiment...), elle appuya un peu plus sa lame contre sa chair tendre et exposée, tout en empoignant de nouveau sa deuxième arme par la garde et la pointant sur le centre de son front pâle. Elle ne comptait pas s'attarder sur les considérations étranges d'un inconnu qui, semblait-il, n'avait absolument rien d'intéressant à lui proposer.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 05. 2011, 18:56

La tentative de négociation avait échouée et la situation venait de s'envenimée à la vitesse d'un Wendigo au galop. Il n'était pas question de quitter le véhicule en plein jour, pas sans la compagnie d'une demoiselle un tantinet agaçante, et l'idée d'être transpercé n'était pas non plus des plus brillantes. La donzelle n'ayant de toute évidence qu'une envie très limitée de négocier et n'ayant fait part d'aucune envie particulière il restait à Bloodlovin une chose à lui offrir.

Le regard écarlate du vampire se teinta, doucement, sombrement. La couleur rouge rubis devint proche du grenat, sombre, comme du sang coagulé. Il y avait longtemps déjà il avait fait glisser son sang dans les lames jumelles d'Evangéline et ces même lames venaient de devenir l'atout majeur du vampire durant ces préliminaires. Attirées vers le sol elles laissèrent au vampire le temps d'empaler l'une de ses mains sur les deux courtes armes qui lui faisait face et pointer une vis contre la pupille de sa rivale. Canines dehors, contre la chair du rat le vampire ne bougea pas d'un cil, maintenant la pression sur les lames jumelles et bloquant la partie haute de l’âpre négociatrice.

Le moindre coup provoquerait la mort du rat et changerait la belle demoiselle en magnifique borgne. L'avertissement était clair, il était temps pour les deux compagnons d'infortune de changer de danse, l'hémophage n'aimait pas être mené.

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30. 05. 2011, 20:30

En d'autres circonstances, peut-être aurait-elle pu parer. Mais quelque chose d'étrange s'était produit avec ses sabres, renversant la situation.

Maintenant ils se regardaient toujours dans le blanc des yeux, de ce côté-là rien d'inchanger, mais la tendance du qui menaçait qui s'était légèrement rééquilibrée. Pour ce qui était du rat, elle aurait été triste qu'il finisse ainsi dévoré, mais c'était loin d'être son principal soucis. Elle tenait mille fois plus à son oeil. La simple idée de finir éborgnée l'amplissait d'angoisse. La gorge sèche, l'oeil écarquillé fixant la pointe tellement proche qu'il lui semblait pouvoir en distinguer les atomes et la rouille, elle dut faire un effort surhumain pour reporter son regard sur son interlocuteur.

Prenant le temps de déglutir, elle prit une profonde inspiration. Le rat sur son épaule ne bougeait plus d'une moustache. * C'est ça, sauve ta peau, et laisse-moi me démerder toute seule -_- *



- Bon ben... on peut en discuter non?

Elle se força à un sourire, répondant à un vieux réflexe, toute fois encore trop rouillé pour que la chose ressemble vraiment à autre chose qu'une grimace somme toute plutôt comique. Sans qu'elle s'en rendît vraiment compte, les instincts sociaux qu'elle avait pris tant de soin à tenter d'étouffer reprenaient le dessus à une vitesse hallucinante, chez cet être à la base destiné aux longues tirades et aux manigances en société.

Toute fois, méfiante, elle se refusa à se retirer la première.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 05. 2011, 20:42

- Bon ben... on peut en discuter non?

Bloodlovin avait des difficultés à saisir les mots qui venaient d'être prononcés. La soif de sang augmentait, plus elle augmentait plus il augmentait la pression des armes, plus cela l'affamait. Ses canines libérèrent la petite bête tandis que le poids des lames reprenait ses droits. L'arme improvisée tomba au sol dans un tintement métallique tandis que le regard sombre du vampire se fixa dans celui de d'autrui.

La faim le tenaillait, éveillant en lui ce qu'un humain appellerait colère. C'était Evangéline, aucun doute possible. La tenue, l'apparence, la voix, le regard, les armes... Il délaissa la jeune femme pour repasser à l'arrière, prendre une poche de sang négligemment ouverte à coup de canine et tenter de s'apaiser.

D'un signe de tête autoritaire il désigna la paroi face à lui en guise d'invitation.

"J'ai besoin de cet engin et toi t'as besoin de rester en ... État, comme tout le monde. Tu veux quoi en échange de ce bazar?"

La faim s'apaisait, comme un gouffre se remplissant d'eau. Les souvenirs que Blood avait de cette vampire lui revenaient. Elle avait vécu bien des galères avec différentes personnes, elle était expérimentée et pouvait servir.

"Je si te ramène avec moi, tu couperas des bourses avant de t'enfuir ou tu serais capable de rester pour... Voyons... Empêcher le bouclier de s'éteindre?"

La menace n'était pas le meilleur des arguments, Bloodlovin le savait, si il voulait ramener cette personne avec lui il fallait trouver autre chose. Elle était nécessaire d'une certaine manière et certainement pas de trop.

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30. 05. 2011, 20:55

Elle éclata de rire malgré elle. Choquée par sa propre réaction, elle comprit l'incompréhension qu'elle lut dans le regard grenat de l'autre. Mais c'était plus fort qu'elle. Peut-être une manière d'extérioriser la terreur que lui inspirait le sujet. Peut-être simplement le naturel revenant au galop.

- Le dôme? Il n'y a plus de dôme et ce depuis cette nuit-même. Et pas seulement pour dix petites minutes, plutôt le genre de disparition qui embrase l'air lui-même et crée des tornades. Assez sympa dans le genre sensations fortes. Mais même moi j'ai préféré éviter le ptit tour de cyclone. En ce moment-même la Cité est entrain de se consumer comme une allumette qu'on aurait oublié d'éteindre et sur laquelle on souffle comme un imbécile en croyant que ça va la rallumer et non pas la détruire plus vite encore. Pourquoi tu crois que je m'emmerde avec un tacot comme celui-ci au milieu du désert? Comme t'auras remarqué, j'ai pas mon permis. Et le safari plein jour, je laisse ça aux autres aussi...



Elle marqua une pause, laissant le temps à son interlocuteur de digérer la nouvelle (mais pas trop quand même, après tout il n'avait qu'à être au courant, ils n'avaient pas le temps d'accorder à tout le monde le confort de l'ébahissement prolongé). Puis elle pencha la tête sur le côté, arborant un air malicieux :

- Sinon je peux toujours me rendre utile avant de couper des bourses, si ça me permet de survivre un peu plus longtemps, et avec tous mes yeux.

* Et surtout, si quelqu'un d'autre peut conduire à ma place cet engin atroce -_- *
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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30. 05. 2011, 21:12

Le dôme n'était plus. La nouvelle était officielle, désormais le temps était compté et le camping en plein air devenait un obstacle plus qu'une escale salvatrice.
Les choses devenaient logiques en soit, si aucune créature n'avait prit la peine d'attaquer le campement c'est qu'elles devaient déjà préparer un coup encore plus gros. Un petit groupe de vampires isolés n'aurait même pas été un amuse-gueule valable.

La situation venait d'ailleurs de prendre une tournure plus sinistre encore puisque le jour était levé, depuis combien de temps déjà? Impossible à savoir... Pour combien de temps? Même réponse. Revenir au campement serait certainement une idée pleine de sagesse mais que faire ensuite? Rester dans le véhicule à glandouiller en attendant le crépuscule? Tenter de lister toutes les recettes possibles avec le matériel présent et l'animal embarqué? Donner des cours de conduite à la jeune vampire?

"Marché conclu."

Bloodlovin se leva et alla s'installer au volant. Les scanners semblaient fonctionner normalement une fois le contact allumé. L'engin n'avait, semblerait-il, que peu souffert hormis un peu de peinture en moins, de taule froissée et des pièces mineures desserrées. Rien de dramatique tant que l'engin ne passait pas sous un golem ou autre.

L'engin démarra timidement avant de vrombir avec force. Il était difficile de savoir dans quelle direction le campement était, les traces de pneus ayant rapidement disparues grâce à un vent continu.
Bloodlovin coupa le moteur, dans ces conditions il ne pourrait que se perdre, s'éloigner du campement par erreur ne donnerait rien.

"Evangéline! Il faut qu'on trouve un moyen de contacter le camp, une carte, n'importe quoi..."

Le prophète avait peut-être laissé une balise, un gps, ce qui serait inutile vu l'état des ondes satellitaires. Pour une fois le vampire laissa l'impulsivité de côté, les événements se bousculaient trop vite et il n'était pas contre une intervention divine si elle venait à se présenter.