Ce matin, jme lève, il est treize heure.
J'avais mit mon réveil pour dix, mais le sommeil a été plus fort. Hier j'étais bourré seul, dans mon appart, j'avais froid.
Premier réflexe, allumer l'ordinateur, le cyber-lien avec un monde un peu moins dégueu. Façon de parler. Je regarde, des dissensions, parfois non, j'y prend part, jvais autre part, de cette cours des Miracles je me garde.
Lance un site d'info. Des morts en Lybie. Khadafi veut descendre Sarko. Un énième remaniement. Séisme et tsunami dans le Pacifique, le Japon a morflé. Un gamin se suicide, paraît que ça vient de son médoc contre l'acné. Je sature, mes neurones dégoûtés, par la haine, par la mort, par les pulsions, par les mensonges, par les grands mots. Par le peu de sens qu'on y trouve.
Mon compte en banque est dans le rouge. Mon avenir est dans le rouge. Mon présent m'emmerde. Mon passé jle vois pas. Je sais plus. J'étais là, mais j'y croyais pas, et maintenant ça n'a plus de sens. C'est toute l'histoire de notre génération.
Le frigo est vide. Nourrir le corps même l'esprit vide.
Un son bien glauque qui surplombe un porno cheap. Concept.
Oui, en effet, ce monde se divise en deux parties : ceux qui s'illusionnent, et ceux qui n'y croient plus. Ce qui se déroule à un kilomètres ne me concerne pas. L'espoir m'a oublié sur le bas-coté de la route, il s'en est allé avec les riches et les arrogants. Il m'a laissé avec un regard neuf et cynique. Ce monde, je m'en fout, parce qu'il se fout de moi. Dehors, il y a la vie morne et désespérée de millions de fourmis. Dehors, il y a la technopolis hurlante, prédatrice. Dehors, nous ne sommes pas les bienvenus. Regarde ces fantômes qui rasent les murs. Regarde ceux qui s'imposent pour oublier leur absence. Regarde les extrêmes s'entrechoquer en masse critique. Regarde une civilisation qui est morte, qui ne le sait pas.
Toute tentative est vouée à l'échec. Je te parle aussi à toi, salope, qui voulait le beurre, l'argent du beurre, le crémier, sans rien débourser. Je m'adresse à toi, pauvre con, qui croit être aimé, qui n'est qu'un jouet. Je m'adresse à vous autres sans avenirs, sans présent, sans passé. Je pense à sept milliards d'âmes codifiées, annexées, transposées en octet. Je ressent la vacuité d'une existence qui se mord la bite. Je plains les génies et les sages, qui n'ont rien à faire ici.
Vingt-et-unième siècle, cyber-siècle, monde de données, de logique, de catalogues. Une vie dans un disque dur. Des droits gérés par silicium interposé. Je ne suis que l'écho enregistré de l'ombre d'une ombre.
Qui sais pourquoi suis-je né dans ce monde qui n'a besoin d'aucun d'entre nous ? Qui croit que cette machine, vorace entre toutes, a encore un sens ?
Je n'aurais pas pu vivre ailleurs.
Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (16.03.2011, 01:56)