Le vent s'engouffre entre les immeubles. L'asphalte palit sous la lune rousse. L'appel du clan a été lancé. Je perçoit les deux vampires. Ils sont d'une autre génération de vampire. Une génération beaucoup plus ancienne.
C'est le paradoxe avec l'immortalité. Chaque siècle a sa nouvelle génération de vampire et aucune ne disparait. Elles doivent toute cohabiter. Mais, autant les vampires peuvent etre de vrai chiens enragés entre eux, autant ils excellent dans l'art de la cérémonie et de la hiérarchie à rallonge. Les vampires ne sont que paradoxes. Beautée et vice. Violence et hiérarchie. Animaux et surhumain.
Quand j'y repense je ne me souviens que de trés peu d'images de mon ancienne "vie". Et j'ai l'impression que c'est la vie d'une autre personne. Une étrangère familière. Une étrangère sur des images floues agité sur un fond éclairé d'une lumière verte et mauve. Un mauvais film.
Je vois une fille paumée, pure produit de la déchéance humaine d'avant la 3ème guerre mondiale. Je vois de longue nuit de déprime à fumer clope sur clope dans une pièce vide, une mère droguée aux médicaments et à la télé 4d, le tapinage pour survivre dans les quartiers chics et lumineux de la technopole, la foule vociférante de la nuit, la lumière des néons, les rues sales et puantes, le brouillard de pollution gris et vert du soir, le visage bouffi des nouveaux riches qu'il faut attirer, les grands canapés rouges des clubs, l'alcool, la poudre, les clients qui ruine chez toi toute trace de dignité, la langue qu'on se mord parce qu'on doit se laissé faire, le mac qui retourne sa bague pour vous frapper si vous ne rapportez pas assez.. bref.. des images floues d'une vie dont je n'ai hérité qu'un peu de nihilisme dans mon rapport avec les autres et de mélancolie dans le regard.
Les seules images parfaitement distinctes sont celles de cette soirée qui clotura toute cette zone et bascula tout dans une autre zone, celle de la nuit eternelle. Celle de la non-vie. Je monte dans un immeuble en ruine, j'ai l'air de parfaitement connaitre les lieux. Je frappe a une porte, un homme rasé m'ouvre. Il a la moitié du visage tatoué. Ses implans neuronales ne cesse de clignoter, son cerveau est en suractivité, son visage et ses membres sont bourrés de tics nerveux: il est rempli de dope. Je rentre. Il me dit t'attendre, qu'il s'occupe de tout, il parle tout seul en tournant en rond dans la pièce, puis il s'éclipse dans la cuisine. Je suis seule dans la petite pièce vide de l'entrée. Elle est sale et sobre. Juste meublé d'une chaise et d'une petite table basse. Je ne fait pas attention au décor. A vrai dire je serai en compagnie du diable que je m'en rendrait même pas compte. Je sens un malaise familier dans mon ventre. Je sais que je suis ici pour acheter. Je doit être en manque.
Le tatoué reviens avec une boite en fer. Mes yeux tombe sur sa gorge. C'est comme si je pouvait sentir le chaos qui bouillonne sous sa peau. Il a à peine le temps de lever les yeux de sa boite que j'ai déja le bras en l'air avec une vieille seringue sérrée de toute mes forces dans ma main, prète à lui déchirer la carodite.
Son corps est étalé dans une énorme flaque de sang qui s'étale de plus en plus sur le parquet. J'ai d'abord bu directement a la veine puis, accroupis sur le parquet rouge, je me lèche maintenant les doigts. La porte s'ouvre et "elle" rentre. Je me sent comme une petite fille surprise en pleine bétise. Elle a la peau d'une paleur surnaturelle et de grand yeux serein et sur d'eux. Elle me regarde en penchant légèrement la tête sur le coté.
"Nous nous inquiétons. Depuis le temps. Tu aurais du montrer les premiers signes à la puberté. Nous pensons que c'est cette ..chose que tu t'injecte qui a retardé le virus."
J'ai envie de la tuer. J'ai envie de tuer tout le monde. De tous les voir crever les uns aprés les autres. Je lui saute dessus. La suite c'est passé sans que je calcule quoi que se soit. Elle se déplace tellement vite que je crois la voir disparaitre quand elle viens sur moi, sa main sur ma bouche me plaque sur le mur avec une violence inouïe, je suis comme liquéfié, je m'écroule comme un morceau de viande vidé. Je sens un liquide chaud couler sur ma langue avant de sombrer dans un trou noir.
Je me réveil d'un coup en ouvrant grand mes yeux. Mon corps nue est recouvert d'insectes noirs, je sens des millions de pattes qui grouillent sur mon épiderme. Mon corps se convulse, je me débat comme une folle, mais rien n'y fait, il y en a de plus en plus, je sens une douleur comme si ils été passés sous ma peau. Maintenant j'en est même dans les poumons, je hurle de toute mes forces.
Je me réveil à nouveau, je suis dans une autre pièce. Je suis perdue. Ce cauchemar été tellement réel que je ne sais plus si je rève encore, si tout mes souvenirs ne sont pas que des rèves.. je me mord la main jusqu'au sang. C'est bien la réalité. La porte s'ouvre et la femme au visage de platre et au yeux de verre entre. Elle jete le corps d'une femme parterre et souffle "Bonjour. Ou plutôt bonne nuit. Je me nomme Mahala.". Elle referme la porte. La femme est térrorisée. Mon premier réflexe est de la rassurer, mais mes yeux tombent sur la peau de son cou. Je peut déja sentir sa douceur sous mes doigts et ma langue. Je sent une faim de plus en plus familière qui me remonte du bas ventre.
Je peut maintenant parfaitement distinguer les deux vampires. Un doyen et une recrut plus récente, dont la sagacité force le respect: il ma apparament répéré depuis un moment. Les jeunes chiens sont souvent les plus fous. Sa présence est réjouissante. Plus de membre du clan seront informés rapidement, plus notre vitesse de réaction sera efficace et plus l'ennemi laissera de litre de sang sur le bitume et sur nos lèvres. Deux chiens s'approchent de moi, je connais les méthodes de leur maitre et les suis sans discuter. Il me conduisent à l'intérieur de la demeure et me précèdent en entrant dans la pièce principale. Trois autres vampires sont là. Dont le maitre du clan. J'exécute les signes de politesse et de respect d'usage et expose les derniers évènements: le territoire menacé par une alliance de clan, les mouvement de vampires repérés dans la nuits, le corps décapité d'un garde avec gravé sur le torse un chiffre et un sigle étrange, les missionnaires envoyé informer les membres les plus importants du clan, et donc la raison de ma présence ici. C'est y est, la situation est étalée sur la table, le silence qui précède toute décision règne dans la pièce. J'ai accomplie ma mission d'émissaire, il me faut maintenant accomplir celle de Cloporte Dément.
02h30, dans l'atmosphère lourde de la pièce, j'ai l'impression que même les deux chiens qui m'entourent devine se qu'il se prépare.
Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Dysmenorrhe" (26.04.2008, 15:06)