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08. 04. 2008, 08:15

Poussière

Je suis née par hasard comme un grain de poussière
Par un beau jour d'été dans l'immense univers
Je suis née au soleil, petit astre de lumière
Un jour plus grand qu'un autre sur la planète Terre

J'ai grandi doucement au-dessous des nuages
Enfant gai, enfant beau, rieur, sot ou sage
J'ai grandi doucement m'abritant de l'orage
Enfant fleur et fourmi, oiseau au doux plumage

Puis j'ai mûri bien vite et déjà j'oubliai
Les jeux de cette enfance d'où pourtant je sortais
Puis j'ai mûri si vite, si mal, et si pressée
Les jeux de mon enfance ne m'ont plus rattrapé

J'ai vécu lentement, chaque jour plus encore
L'amour m'a assailli comme autant de trésors
J'ai vécu et j'ai ri, et j'ai compris alors
L'amour brille toujours, l'amour est chose d'or

J'ai bien vu peu à peu que je m'étais trompée
L'amour est chose de cuivre qu'il faut toujours frotter
J'ai bien vu peu à peu mais je m'y suis blessée
L'amour est peu de chose, il cesse vite de briller

J'ai vieilli subitement poussée vers le destin
Petit grain de poussière dans l'univers sans fin
J'ai vieilli subitement petit croissant de lune
Un jour comme les autres, sans différence aucune

J'ai vieilli subitement au-dessous de l'orage
L'enfant est mort en moi et l'oiseau mis en cage
J'ai vieilli subitement, j'avais tué l'enfant
La fourmi et la fleur et la vie et le temps

J'ai vieilli subitement sans avoir rien vécu
Que des bribes de bonheur que je n'espérais plus
Je suis mort subitement dans ma tête et mon âme
Je suis vivante ici mais morte dans mes larmes.


L'Ours

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Inconnue" (17.04.2008, 18:58)


2

08. 04. 2008, 08:22

hum... *Essuie la larme qui pointe à son oeil gauche*
Ca démarrait bien pourtant, je m'étais dis, tiens, Inconnue nous à enfin gratifier d'un poème doux et joyeux... Mais ça finit par prendre à la gorge...
Celui ci est encore plus poignant de ce fait, tu mènes le lecteur vers ta souffrance, comme ta souffrance te mène à l'écriture...
J'aime toujours autant à te lire chère Inconnue, et je profite du fait que tu sois présente, pour te demander à quand une Inconnue heureuse?

Sache que l'amour est certainement chose de cuivre, mais le cuivre n'est il pas tout aussi précieux que l'or, tout en étant moins rare? L'amour existe jeune demoiselle, et ne laisse pas ton cœur s'obscurcir par une désillusion.

Bien à toi
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "myrrdin" (08.04.2008, 08:23)


3

08. 04. 2008, 13:38

avis

Texte poignant et émouvant qui m'a fait rappelé de douloureux souvenir venant des profondeur de mon enfer que je pensais avoir oublié ...

bonne continuation Inconnu et beau texte
La mort est encore plus universelle que la vie; tout le monde meurt, mais tout le monde ne vit pas.


Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Shenlong" (08.04.2008, 13:39)


4

08. 04. 2008, 20:06

C'est beau... Très beau même.
Je suis conquis. Mais l'amertume dont tu fais preuve me chagrine un peu quand même... Je me dis qu'il ne faudrait sans doute pas grand chose pour que tu sois un peu plus gaie dans tes textes...
Non pas qu'ils seraient plus beaux s'ils étaient plus gais. Non, la tristesse tire les larmes plus facilement que la joie...
Notre bon vieux monde est imparfait, et c'est ça qui fait qu'il est intéressant d'y vivre...

Continues sur ta lancée, je suis fan :thumbup: ...
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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