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07. 04. 2008, 22:12

Quête lointaine [ASSOC, premier pour Joe]

Conditions :

_Pas plus de 4 RPistes
_Respect de l'ordre logique des posts, sauf si l'on convient de passer son tour
_Français correct, nombre de lignes à votre choix, mais il faut quand même que l'autre en fasse puisse répondre ! Un minimum de 20 semble acceptable.
_Du fun, bordel de merde !
_Clause supplémentaire : pas de membres du Trillium Noir. Lisez le premier post, vous saurez pourquoi.

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"Extrait du journal d'Iridia, ancien n°23319. Daté du 25 jours du mois de la Secte.

J'en ait assez. Mon nouveau quartier se fait attaquer par tout les abrutis du coin une bonne quinzaine de fois par jours. Mes humains se rebellent, mes flics dorment, mes gardes du corps regimbent à partir au combat. Et maintenant ça ! Shadowleaf, si tu m'entends et par tout les dieux, sache que je te déteste. L'Eternel sait que je n'ai pas demandé ce genre de foutues missions à la con, bien au contraire. J'ai bien mieux à faire. Mais on dirait que ça passe au-dessus de la tête de Madame-la-dirigeante-éclairée-lumière-du-Trillium. Ouais, c'est ça, et gloire au Trillium, tant qu'on y est. Bordel de merde. Ya des jours, jme demande encore ce que je fous ici, dans cette ville de tarés, entre les seigneurs des bêtes sociopathes, les capteurs d'esprits arrogants et les mutants dégénérés. Heureusement que ya les cultistes, ils ont beau être complètement abrutis, au moins ils cultivent une came correcte. A ce propos...

Et merde, manquait plus que ça : jsuis à sec, plus un gramme. Va falloir que je passe m'approvisionner avant de partir on ne sait où histoire d'accomplir cette fichue tâche pour la Grande Emmerdeuse. Jvais pas avoir le temps... Comment qu'est-ce que jvais bien pouvoir agir ? J'aurais jamais dût venir à Ultima. Nan, en fait, j'aurais dût buter Turmac quand il m'a libéré. Mais qu'est-ce que jraconte là ?"

C'est avec une conviction vacillante que la jeune vampire referma son journal et contempla le quartier de sa dirigeante. A vrai dire, celle-ci ne devait probablement pas être mieux lotie, mais la tendance majeure d'Iridia à se plaindre au sujet de tout et n'importe quoi, quand elle était contrariée, lui refusait de reconnaître ce fait pourtant indéniable. Bref. Pour résumer, vampire pas contente vouloir faire caprice. Et ça n'allait pas en s'arrangeant. En effet, la Reine du Trillium lui avait signalé sur une vieille carte d'avant-guerre l'emplacement d'une ancienne base militaire de l'armée régulière, qui d'après elle "n'aurait jamais été ouverte et recèlerais probablement des trésors de matériel". Sans compter que ce genre d'infos prêtait la plupart du temps à caution... Ca faisait un sacré bout de chemin quand même ! Dans une zone hors de contrôle, qui plus est, loin des routes traditionnelles, remplie de mutants de toutes sortes. Et pour couronner le tout, elle était seule ! Pas un seul autre vampire présent, tout les autres étant occupés à assiéger un quartier du quatrième Cercle. Et pas question non plus d'emmener des humains. Pour qu'ils se fassent bouffer ou transformer en monstres...

La panade. La scoumoune, la vrai la bonne, sans additifs ni conservateurs. Une bonne grosse louche d'emmerde qui venait de lui tomber sur le paletot comme une guèpe dans une ruche déserte. Enfin, ça lui donnait quand même l'occasion de se plaindre un minimum, c'était toujours ça de prit. Elle porta d'une main son paquet de clopes à sa bouche avant de sortir son Zippo. Qui d'ailleurs était presque vide, quelle journée pourrie... Relâchant une longue bouffée de fumée âcre, elle décrocha un des rares téléphones qui marchait encore en ville.

"Salut Joe. J'ai une mission spécial pour toi. Bien payée. 4e Cercle, chez Shadowleaf, passe me voir et on en discutera. Le plus vite. Ouais. Merci"

Pas d'autres solutions, mais ça allait lui coûter bonbon. Quelle chiasserie...

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (08.04.2008, 18:41)


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08. 04. 2008, 01:40

« Ce soir, c’est ton soir… »
Voyez-vous dans ce boulot, il n’y avait pas de place pour des tels que « répit, réponse, repos ». Bref tous les mots commençant par es lettres R, E et P. Pas plus que « repassage ». Mais là, j’en avais décidé tout autrement.

Je la tenais fermement par les épaules. Les bras tendus, je la regardais avec défis, soulevée du sol crasseux dont je l’avais extirpée. Les bras ballants, impuissante, elle ne pouvait que se laisser aller. Un courant d’air fit s’évaporer un pan de soie sale au milieu de sa poitrine. L’intérieur dénaturait d’un blanc laiteux. Le monde s’arrêta un instant où j’hésitais à glisser une main vers son col.

« Ce soir, c’est ton soir… »

Comme vous l’avez deviné, j’avais retrouvé une vieille chemise autrefois blanche. Et ce soir, après la lessive trimestrielle, il était question (le trimestre suivant) de lui appliquer le repassage tout aussi trimestriel. Le seul ennui, quand on est maudit à ne pas connaître de femme sauf en cas de sacrifice majeur (est-ce un mauvais jeu de mots ?... C’est à méditer plus tard), c’est que les tâches ménagères relèvent de l’expédition punitive en zone arachnopode.

Il ne me restait plus donc que les chemises à repasser… enfin… LA chemise pour être plus mathématiquement précis. Autrefois immaculée, disons que la vierge avait perdu de sa superbe depuis belle lurette. Un grain écarlate noir ne voulant pas partir là, une marque noire trônant indélébile ici, et puis ce fameux trou raccommodé dans le dos au niveau de l’omoplate gauche…
Le métal est un élément qui a raison sur de nombreuses chose : le bois, la chair, et même l’air. Toutefois, si le fer remporta de trop faciles victoires contre boxers, chaussettes, jeans et autres t-shirt ; je doutais à présent, l’arme à la main, de son aisance devant la pauvre chemise offerte en pâture au brûlant ustensile.

Elle attendait là, vautrée sur la planche grinçante telle une vestale sur sa couche romaine. Un moment d’égarement vite passé puisque des mots m’interpellant :
« Joe ? Vous êtes Joe ? ».
Me retournant naïvement, je constatais que l’homme m’ayant adressé la parole était bien mieux habillé que moi dans un sombre costume trois pièces ajusté à son flagrant embonpoint. En tout cas, il n’était pas en sous-vêtements, lui.
-Tom Lang, au service du quartier.
Je réalisais soudainement.
« Ah oui ! On s’est croisé la dernière fois. Excusez, j’étais en train de… enfin vous voyez » riant à moitié de la grotesque situation dans laquelle je me trouvais tout en lui tendant ma main libre.
Le black me répondit par un rire tout aussi jovial de sa denture impeccablement blanche, en tout cas plus blanche que ma future victime.
Tom était un gars costaud, et je ne m’attendais pas à la visite d’une armoire à glace mais plutôt d’un rachitique petit scribouillard. Oui, vraiment costaud pour un humain vu sa poigne répondant à ma main tendue.
- Heum… vous permettez ? Fis-je en lui montrant du doigt la chemise devant s’apprêter à subir sa torture.
- Oui, oui, faîtes donc, pas d’problème.
Il prit rapidement ses aises dans mon dos en s’installant le fauteuil en cuir rapiécé du coin de la pièce.
Réajustant sa veste, pendant que les premières passes glissèrent enfin sur ce qui devait me servir de vêtement un jour ou l’autre, il poursuivit :
« Je me suis permis d’entrer, la porte était ouverte et… »
- Nan, nan, y a pas de souci, Tom. J’ai eu un ennui de serrurerie y a quelques temps. Dis-je déjà affairé.
Continuant tout aussi décontracté, car si le repassage n’est pas ma tasse de thé, je dois lu reconnaître des vertus apaisantes : « Alors comme ça vous bossez pour le maître du quartier, c’est ça ? »
- C’est cela même Joe. Il se redressa un peu du siège pour changer de ton, plus sérieux et grave à présent. Se joignant les mains, il me tint le discours du parfait petit serviteur de nos amis les buveurs de sang.
« Comme vous le savez, Joe, notre maître est un vampire qui tient à ce que son peuple soit bien traité. Il comprend parfaitement la condition humaine et se préoccupe de notre bien-être tout comme le sien. Il sait, Joe, qu’il n’est rien sans son peuple, et que nous ne sommes rien sans sa protection, vous comprenez ?
“Sic Gorgiamus Allos Subjectos Nunc”

« Nous » aimons nous repaître de ceux qui veulent nous soumettre...

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08. 04. 2008, 01:43

Oh oui, je comprenais que trop bien. Et pour cause, son boss avait employé mes services pour un paquet de trajets en zone 5. Un vrai fils de pute classe number one. Si vous arrivez à imaginer un croisement entre un bourreau moyenâgeux et un hypocrite mafieux au sadisme raffiné, et bien vous voyez quel genre de maître dirige le quartier dans lequel je vis.
Parce qu’il faut que je vous explique.

P’être que pour la race vampirique, je suis Joe-le-taxi. Chauffeur intouchable de son état, et surtout par de nombreuses petites ficelles dans lesquelles je n’ai surtout pas intérêt trop faire vibrer. Toutefois, Joe est un mortel, et comme tous les mortels, faut bien que je crèche quelque part, et ce, au nez et à la barbe de tout ce beau petit monde.
J’ai entendu raconter pas mal de rumeurs à ce sujet là : Bunker souterrain à la Batman, Quelque part dans un paradis en dehors de la ville, y en a même qui disent que j’ai une base aéroporté et que mon taxi me téléporterait ici et là. Y en a, j’te jure…
La vérité c’est que je vis comme tout le monde dans un trois pièces meublés avec ce qu’à bien voulu nous laissé la guerre et que je réside sur le territoire d’un petit vampire à la con qui se prend pour dieu le père comme pas mal des siens.
Ok, le garage, lui, est BEAUCOUP plus sécurisé que l’appart, mais y a toujours rien de batmanesque là-dedans.
Toujours est-il que pour le commun des mortels et donc certainement du boss des lieux, je suis Joe, tout simplement. Humain parmi humain, mortel parmi les mortel, chair à pâté parmi la chair à pâté. D’ailleurs en parlant de pâté… un miaulement criant famine se fit entendre venant de derrière le fauteuil. Une tête toute féline au poil brun et blanc en dépassa.
- Oh, mais qui es-tu toi ? S’amadoua Tom le baraqué en soulevant doucement la minette qui se laissait faire, hagarde.
- Ah, ça c’est Chips. Répondis-je amusé sans même avoir détourné le regard, imaginant parfaitement le gros balaise redevenu enfant face à la douceur de ma Chips.
- T’es un gros matou toi, tu manges bien dis donc. Riait une fois de plus Tom de son sourire colgate.
J’attaquais le col.
- C’est une matoute plutôt, Chips est une femelle.
- Oh ! S’exclama-t-il de façon très comédienne. Désolé, mademoiselle ! Il riait et il m’amusait.
Je me demandais comment un mec aussi sympa pouvait être à la botte d’un… mais après tout, quel être humain n’était pas soumis à la domination des créatures de la nuit dans Ultima ? Il survivait, comme à chacun, un job comme un autre, le mien consistait de lui mentir.
-Donc Joe, je suis là afin de faire un recensement. Poursuivit le costumé trois pièce que je jalousais intérieurement, posant Chips déjà ronronnante sur ses genoux. L’avantage de Chips, s’est qu’elle s’accommodait vite des situations. Profiteuse va !
« Notre maître souhaite mieux connaître ses gens, ce qu’ils savent faire, ce qu’ils font, vous voyez ? Exploiter au maximum les ressources dont il dispose pour les coordonner afin que tous nous puissions en tirer un meilleur parti. »
Tu parles… je connaissais déjà le topo. Le dracula du coin voulait simplement augmenter la production de sa boucherie de quartier ou bien encore alimenter les patrouilles de flics afin de mieux se protéger d’un rival, ou un truc du genre. A moins qu’il ne comptait monter un truc plus gros pour sa maison de passe, qui sait ? Mais le coup du gentil loup qui s’occupe du troupeau de chèvres, ce n’était pas nouveau pour moi. Toutefois, il me fallait jouer le jeu si je voulais préserver ma véritable identité.
- Et bien Tom, vous savez, je fais comme pas mal de personnes ici. Je donne des coups de mains par-ci, par-là, je bricole, je touche à tout et je rends service quoi.
- Ah ? Et quel genre de services plus précisément Joe ? Expliquez-moi cela. Son ton devenait plus inquisiteur.
Mince, un faux plis.
- Oh, vous savez, on va dire que… ch’uis dans la cuisine. Je connais pas mal de choses pour tout ce qui est vin, gastronom…
Le téléphone retentit. Mon sang se glaça.
- Vous avez un téléphone ? Interrogea Tom hébété.
Tom était dans mon dos mais c’est comme si je pouvais voir l’expression de stupeur sur son visage. Stupéfaction et tension. Il fallait que je trouve un prétexte, vite, tout, n’importe quoi.
- Oh vous savez, c’est un vieux téléphone, une relique. Et je crois qu’il y a encore des rigolos à Ultima qui s’amusent à faire des numéros au hasard, ça arrive tout le temps.
Deuxième sonnerie.
Tom ne disait plus rien et je me rendais compte de la connerie que je venais de lui balancer. Pourquoi garderais-je un téléphone sans aucune utilité ?
Troisième. Le vieil appareil à cadran vrombissait sur la petite table contre le mur en face de moi.
Quatrième. Les seuls voisins que je n’avais jamais eus dans cet immeuble abandonné furent un couple de personnes âgées à moitié sourdes. Ils ne m’avaient jamais posé de question s’ils avaient entendu quoique ce soit chez moi. Ils sont morts d’isolement il y a trois ans, bouffés par les rats. Au moins ils sont morts ensembles.
Cinquième sonnerie. Le cri strident appelait à sortir de la pièce exiguë, rebondissant entre quelques mètres carrés. J’y entendis pourtant un bouton de holster qui se détachait.
Sixième sonnerie. Je priais.

« Salut Joe. J'ai une mission spéciale pour toi. Bien payée. 4ème Cercle, chez Shadowleaf, passe me voir et on en discutera. Le plus vite. Ouais. Merci »

Et merde…
“Sic Gorgiamus Allos Subjectos Nunc”

« Nous » aimons nous repaître de ceux qui veulent nous soumettre...

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08. 04. 2008, 01:44

« Dans la cuisine hein ? ». Tom devait avoir certainement la main sur son arme de poing à l’intérieur de sa veste. Il ricanait intérieurement, j’en suis sûr. Il devait déjà se voir bien récompenser par son maître pour lui avoir ramener un renégat ou quelque chose comme ça, sans pour autant connaître ma véritable valeur. Parfois, je mens super mal… mais c’est jamais de ma faute.
« Pose le chat, Tom… ».
J’entendis le chien d’un automatique se relever.
« Pose le chat… »
- Je ne sais pas qui tu es, mon gars. Mais un type qui reçoit un appel téléphonique parlant de cercle, de mission, de paie, c’est pas très…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’en me retournant brusquement je lui avais projeté mon bras armé du fer brûlant en plein visage. Chips bondit. Il hurla de douleur en appuyant instinctivement sur la gâchette, les coups se perdirent dans le plafond en bois. Renversé, je le chevauchais pour mieux lui marteler la tête à l’aide du fer à repasser. J’y allais de rage, de fureur, de toutes mes forces. A Ultima Thulé, s’il y a bien une chose à laquelle on vous forge, c’est la survie. Et dans la survie, il n’y a pas de pitié, pas de quartier, pas de grandes phrases à la con comme il a voulu tenté, il avait seulement mon bras qui se levait et s’abattait sur un crâne. Il était gros, balaise, mais n’avais jamais vraiment combattu au corps à corps. Finalement, c’était bien un petit scribouillard que l’on avait envoyé.

La lutte fut brève et le sang de ce pauvre Tom s’étendait déjà petit à petit sur le vieux parquet. Son corps gisait là, la bouche et les yeux encore grands ouverts, fixant droit devant certainement la faucheuse qui venait le chercher. Je me relevais transpirant et haletant encore de cette fureur, ravalant un reniflement. J’avais horreur de faire ça, j’avais l’impression de ne pas être mieux qu’un animal… ou que ces vampires. Mais il n’y avait pas le choix. Pauvre Tom, pauvre gars.

Il me fallait faire vite. Je posa le fer, écarta le flingue, pris Tom par les pieds, le descendis à la cave, ouvra la chaudière à bois rafistolé de l’immeuble où j’étais le seul résident, et… bon, vous voyez la suite. De retour à quatre à quatre à mon premier étage, je soufflais deux secondes en réécoutant le message.

« Salut Joe. J'ai une mission spéciale pour toi. Bien payée. 4ème Cercle, chez Shadowleaf, passe me voir et on en discutera. Le plus vite. Ouais. Merci »

C’était Iridia. Ridi comme j’aime bien la taquiner. Je bossais régulièrement pour sa bande, le Trilililium ou quelque chose comme ça. Elle n’était pas bien méchante sous ces airs mais je m’en méfiais tout de même. Pas d’exception à la règle concernant l’espèce qui nous considère comme des hamburgers sur pattes. C’est mieux pour tout le monde comme ça. Et puis ça serrait mauvais pour les affaires si ça venait à ce savoir.

Vite, donner la pâté du soir à Chips, m’habiller, et…
Décidemment, y a des soirs comme ça…
Dans le feu de l’ « après-action », j’avais reposé le fer sur la chemise… ma seule chemise encore valable…

Une heure après, je garais Betty devant chez Iridia. Elle semblait attendre déjà.
Montant à l’arrière, je n’attendis pas une seconde de plus, la prenant nerveusement de court en me retournant sur le siège :
« Ecoute, quoique ce soit, je te fais la course gratis si tu me rends un service : je t’assure l’aller et le retour pour ce que tu as à faire, et toi tu me débarrasses d’un vampire sans me poser la moindre question, ça marche ? » Je repris ma position initiale.
Je n’avais pas l’habitude de marchander comme ça mes services, mais là c’était un cas de force majeure. Tom allait certainement manquer tôt ou tard à son boss aux dents longues et fallait pas remonter la piste de Joe-le-cuisinier-qui-n’a-même-pas-une-chemise-à-se-mettre-sur-le-dos.
Je reposais enfin, plus calme, une main sur le volant qui attendait la réponse. De l’autre je constatais dans le rétro que j’avais une barbe de trois jours qui commençait à pointer. Vraiment, faudra que je fasse un effort de look pour la clientèle. Je constatais aussi deux choses dans le miroir : qu’Iridia était partagée entre la surprise ainsi que la réflexion. En même temps, je lui demandais si elle était au courant de la seconde chose : un groupe d’une quinzaine de personnes qui avançait en direction du taxi, et visiblement les barres de fer qu’ils tiennent ne ressemblent guère aux balais des services municipaux de son quartier.

« Heu… Ridi… avant tout réponse… y sont avec toi tout ces gens en colère ? Non parce que c’est un taxi. Pas un bus… »
“Sic Gorgiamus Allos Subjectos Nunc”

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08. 04. 2008, 21:05

Joe avait fait vite, mais pas assez apparemment. Ça avait laissé le temps à la vampire pour retourner jusqu'à chez elle et, en passant, faire un détour par chez Salem le cultiste toxicomane, acheter de quoi se défoncer la tête. Après avoir planqué la came au fond de son armurerie, elle attrapa quelques chargeurs plein, un ak-47 qui traînait au fond, ainsi que deux poignards enchantés, qu'elle rangea dans un fourreau doublé à sa ceinture. A peine était-elle ressortie qu'elle voyait la silhouette rutilante de Betty qui brillait à l'éclat de la Lune. Joe l'avait prise de court et l'avait rejoint directement ici. Pas con, le chauffeur. Remarque, Iridia le savait déjà. Elle l'aimait bien, il était du genre assez cynique pour tenir le coup sans perdre la tête (dans tout les sens du terme). Dommage qu'il ait toujours cette répulsion face à ceux de l'espèce "dominante". Bah, en même temps c'était compréhensible, la plupart étaient du genre à vous extraire le sang par petite gorgée pour vous faire un lavement avec, mêlé à de l'acide sulfurique. La vampire avait déjà vu un de ses congénères traiter ainsi un humain qui lui avait déplu. Elle avait exécuté le tortionnaire d'une balle dans le crâne. Peut-être des restes de compassions... Tu parles ouais, ou alors l'humain gueulait trop.

C'est parfois difficile de faire la différence entre les sentiments et le mépris que ceux-ci vous inspire. Même quand on est immortel. Surtout quand on est immortel.

Bref. Elle se glissa en un éclair dans le compartiment blindé arrière et décocha son plus beau sourire à son compagnon du soir. Qui lui débita un étrange message en 1,5 secondes chrono, pas banal. Puis qui l'alerta sur la présence d'importuns à dix mètres de là. Le cerveau de la demoiselle se mit en branle. Lentement. Puis de plus en plus vite. Après avoir observé le chef de la bande, elle se retourna vers Joe.

"Premièrement ! bonsoir... voilà c'est fait. Ensuite, pas de problème, jtexploserais ton indélicat en trois balles. Et pour finir... Bah je crois que les petits malins qu'on a là, c'est une de ces bandes camées jusqu'à l'os qui précède l'arrivée d'un seigneur des bêtes de ma connaissance. Et lui, il commence vraiment à me courir sur le haricot. Fallait pas qu'il me fasse chier ce soir !"

Elle sortit de la voiture, laissant ses armes sur la banquette arrière. Une fureur somme toute assez gamine faisait briller d'une intensité peu commune ses yeux noirs comme l'enfer. Arrivé au premier, elle lui décocha un fouetté du pied qui l'envoya s'écraser le nez contre le goudron. Enchaînant sur le deuxième d'un imparable coup de coude à la gorge. Continuant sur une frappe main ouverte à la tempe du troisième. Et ainsi de suite. Non pas qu'elle souhaitait les tuer, bien au contraire, après tout ils étaient juste drogués jusqu'à la moelle. Leur vampire n'aurait pas cette chance, par contre. Elle le voyait maintenant s'avancer vers elle. Un simple salto arrière, et elle était à portée de bras de son arme de tir.

"Hey mec ! Bouffe moi ça !"

Une rafale. Un chargeur. Une rafale. Un autre chargeur. Le sale enfoiré avalait les munitions comme s'il n'avait rien enfourné depuis dix jours. Une dernière volée droit dans le crâne et il s'affaissa tel une tour en ruine. Il n'avait même pas eut le temps de porter un coup. La dame releva son arme et, avec un cliquetis, désengagea le dernier chargeur vide. Elle ramassa ceux qui traînait par terre et les jeta à l'un des gardiens de son armurerie, qui lui en rendit des pleins.

"Ce minable joue les fiers à bras alors qu'il devrait rester cantonné au cercle extérieur, vu son peu de talent en matière d'affrontement. Il a même pas de quoi se payer des gardes du corps, alors il remplit ses humains d'héroïne avant de les envoyer. Comme par hasard, chez moi. La dernière fois, il m'a tiré un sacré paquet de tunes avant que je ne le chope. Donc j'ai pas tellement de scrupules en la matière. Si on y allait, maintenant ?"

Quelques minutes plus tard, elle était allongée sur la banquette arrière, les pieds en contrebas, et sa cigarette pendait négligemment à la vitre ouverte. Oui, ça n'était pas très conventionnel, mais ça faisait partie des petits extras qui tissaient la complicité entre le chauffeur de taxi et la vampire. D'ailleurs, les portes de la ville avaient été dépassées depuis un petit moment, de même que la banlieue qui formait le cinquième cercle. Betty faisait maintenant jaillir du désert nucléaire des nuages de poussière délétère. Qui par ailleurs n'incommodaient que peu les deux occupants du véhicule lancé à pleine vitesse.

"C'est simple, jtexplique. Jtai montré la carte, il faut aller à cette vieille cache d'arme désaffectée. Shadowleaf m'a dit qu'il devrait y avoir un max de matériel planqué dedans, probablement du gros joujou bien violent qui n'attends qu'un sourire de ma part pour venir se loger dans ma besace. Bien entendu, je tiens à ce que tu te serves largement dans le tas pour compenser le désagrément. Parce que c'est assez loin, faudra voyager de nuit et se trouver un coin tranquille de jour pour dormir. On devrait être rentrés d'ici... trois soirées. Je te rembourserait les courses perdues, bien entendu. Ça te va ?"

Espérons que oui. Elle aurait eut l'air finaude s'il refusait d'un coup et la plantait là sans autre forme de procès.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Iridia" (14.04.2008, 11:31)


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10. 04. 2008, 23:23

Votre maman vous ne vous a-t-elle jamais appris qu’il faut tourner la langue sept fois avant de parler ? La mienne n’en a jamais eu vraiment le temps. Et c’est un mal.
J’avais complètement oublié que je demandais à Iridia d’assassiner l’indésirable de mon affaire privée comme requête. Autant demander à un alcoolique s’il veut un verre pour la route…

Bref, je n’eus comme réponse que les allumages conjoints des phares longue distance de Betty et d’une clope, je n’allais pas tout de même laisser Iridia enfumer seule mon lieu de travail lancé à bonne vitesse, non mais.
« Ca me va ».

Je cogitais. La nuit s’avançait et nous la rejoignons à grand train. Le panneau indiquant Burkoon 9 km fit un passage éclair dans les phares. Burkoon était un hameau perdu à quelques dizaines de kilomètres d’Ultima Thule. Bon endroit pour une halte histoire de faire un propice arrêt au stand.
Pour ma chatte Chips, elle avait toujours assez de pâté pour une semaine, au cas où. Donc pas de problème. Toutefois, il va nous falloir des provisions et du carburant. Betty peut facilement tenir l’aller et le retour, mais je préfère la prévoyance que la perdition en plein désert radioactif. Ce n’est pas le problème des stations essences abandonnées qui m’ennuyait. C’est surtout la nature du ce à quoi carburait le taxi.

Du sang.

Non mais vous vous attendiez à quoi ? Gasoil ? Super ? Sans plomb ? Ou bien encore de la gentille huile écologique qui ne fait pas de bobo à une couche d’ozone datant des années 2000 ? Franchement, lisez bien l’annonce : « Joe le taxi est l`heureux propriétaire de l`unique voiture de la Cité. Pour un peu de sang et de blé il offre ses services au profit des vampires de cette maudite cité ». Du SANG et du blé, et ce n’est pas pour rien. Ce précieux liquide alimente bien des choses dans mon travail…
(Pour ce qui est de « heureux propriétaire », disons que cette notion porte plus sur la relativité que sur la baignade en pleine allégresse)
Par conclusion, j’entamais un détour en direction de « Barbiche », un ancien coiffeur d’Ultima reconverti en boucherie-receleur éxilé à Burkoon.
- Ca te dérange que je prenne deux trois bricoles avant qu’on se lance plus loin ?
-Tu gères ça à ta sauce, moi, j’ai tout ce qu’il me faut. Répondit la mignonne.
Tu m’étonnes, et pour cause…
Finalement, entre Betty et Ridi, il n’y avait pas trop de différence. Bon, je ne vous parle pas carrosserie là, la concurrence serait déloyale et je ne me prononcerais pas. Même quand on n’a pas de gosse, il y a encore certaines choses pouvant servir. Je vous parle besoins vitaux à leur organisme. Elles ont toutes les deux besoin du même aliment rougeoyant, d’adrénaline sous haute pression, et d’une bonne dose de répondant dans la tenue de route.

Autre ville, autre secteur, autre quartier, autre ambiance. Le vampire du coin n’était pas chiant, et même très arrangeant. Je ne le connaissais pas personnellement, mais il paraîtrait que c’était plutôt du genre croulant, toujours en quête d’objets super rares et laissant son domaine tourner au gré d’un commerce fleurissant vu sa lointaine localisation en périphérie. Ce qui alimentait bien mes affaires concernant le ravitaillement en matos et en sang. La devanture de Barbiche n’était plus l’ombre d’elle-même avec des affiches de mannequins à la perruque irréprochable barbouillés de tags en tout genre. Je garais doucement dans la rue parsemée de détritus quand Iridia m’interpella, se penchant précipitamment à travers la vitre ouverte entre nos deux compartiments : « Ah, si ! Prends-moi quelques bouteilles, s’il te plait ! » me demanda-t-elle telle une enfant gâtée réclamant une barbe à papa en pleine fête foraine, les yeux pétillants. De toute façon, pour qu’elle ajoute « s’il te plait » c’est qu’elle oublia pendant en moment que c’était elle la vampire et moi le mortel. Je sortais du véhicule les yeux au ciel faussement exaspéré me disant à moi-même « Faudra que je lui redise combien de fois qu’il ne faut jamais qu’elle passe la tête par cette putain de vitre intérieure ». Mais bon, ça faisait partie des petits extras qui tissaient notre complicité. Un peu comme frère et sœur. Sauf qu’on ne savait jamais qui des deux étaient l’aîné.

Je n’avais pas revu Barbiche depuis des lustres, mais ni lui ni moi n’allions tombés dans les bras de l’autre. Moi parce qu’il me devait un paquet de blé, lui parce que… et bien disons que j’y suis un peu pour quelque chose pour son exil dans ce bourg crasseux. On était quitte.
Sans même saluer le gars en entrant, j’arpentais déjà les rayons étriqués de la petite pièce lui servant de magasin. Je savais que Barbiche m’observait depuis son minuscule comptoir par un jeu de miroirs astucieusement placés ici et là. Qu’importe, j’étais réglo sur ce coup là et je fis mes courses.
Passant à la caisse, je déposais tout ce que j’avais pu prendre : rations en barre, packs d’eau, pilules de caféine, poches de sang, jumelles, glacière, cartouches de cigarettes, papier-cul (ben oui…) et bien entendu un assortiment vodka-whisky-gin. Le vieux Barbiche m’adressa un sourire malicieux voyant l’étalage d’articles trop petit pour le dessus de son bureau. Il se lissait les poils du menton.
« Ca va te faire cher mon ami, très cher » il se frottait déjà les mains le vieux rabougri.
-T’inquiète, je paie.
Et j’alignais.

Si vous n’avez jamais vu une Iridia surexcitée par manque de boisson, et bien vous n’avez rien vu. Sur le coup, je me suis dis que ma dernière heure était arrivée, les bras chargés comme un mulet, vu comment elle me dévorait des yeux. Je ne l’avais pas vu se nourrir cette nuit et je réalisais que chasser le naturel et il revient au galop. Lorsqu’elle m’accosta depuis l’habitacle en sautant sur les fauteuils, les bras tendus par la portière : « DONNE ! DONNE ! DONNE ! ».
Ouf, elle n’en avait qu’après les bouteilles… Effectivement, chasser le naturel…

Nous fîmes ensuite un tour à l’arrière boutique de Barbiche qui conservait une pleine citerne de sang pour les vampires de passage. Nous fîmes le plein, plus trois bidons, et puis nous repartîmes à travers l’étendue plate et sauvage de sable et de poussières, laissant Burkoon derrière nous, le dernier endroit dit de civilisation.





J’avais dis à Iridia que je roulerai un peu de jour et que je m’arrêterai que pendant les heures les plus tapantes pour me reposer et éviter de faire chauffer le moteur sous un soleil de plomb. Elle n’avait pas à s’en faire, elle avait déjà vu le système d’opacité automatique des vitres de l’habitacle. Ces vitres réagissaient à la luminosité et s’obscurcissaient plus le jour pointait, pour finir totalement opaque conférant ainsi à son vampirique occupant la protection contre les redoutables rayons.
D’ailleurs, l’aube venait à nous. Déjà le compartiment arrière était plongé dans l’obscurité, seule la pénombre de la vitre interne entrouverte laissait à Iridia encore quelques instants avant de devoir se réfugier dans les ténèbres.
-C’est l’heure Ridi. Dis-je en tendant le doigt vers l’interrupteur de l’ouverture qui nous séparait.
-Bon, ok Joe. Répondit-elle à toute vitesse. Mais s’il y a quoique ce soit, tu me réveilles hein ? Si t’as besoin de moi tu m’le dis hein ? Et puis si tu….
-Fais de jolis rêves princesse. La coupais-je en appuyant sur l’interrupteur. Amusé je regardais par le rétroviseur la vitre cloîtrant Iridia qui donnait encore les dernières recommandations à présent étouffées.
Quelques secondes après, plus rien, le silence, juste le vrombissement du moteur, le désert, et moi… Le soleil apparaissait, plus puissant que les lourds nuages chauds voulant l’empêcher de darder ses rayons, plus doux que la fraîcheur d’une plume effleurant délicatement la peau, plus grand que l’horizon dominant une cadillac filant à 90 miles…
Le spectacle méritait une clope.
“Sic Gorgiamus Allos Subjectos Nunc”

« Nous » aimons nous repaître de ceux qui veulent nous soumettre...

7

14. 04. 2008, 15:09

Le crépuscule s'éternisait, lancinant. Comme s'il voulait encore laisser une trace de son passage pendant toute la nuit, une sorte de souvenir impénétrable qui ne prendrait son sens qu'une fois le jour de retour. C'était beau. L'air était incandescent. Quelques oiseaux mutants volaient, loin d'être immondes, plutôt parés de couleurs flamboyantes. Devant le taxi, une plaine pareille à la toundra, mais en négatif. Aussi peu de végétation, un horizon virginal, dont la seule vue suffisait à s'enivrer. Vraiment magnifique.

Et surtout, super chiant.

Bah oui, soyons logique. Un crépuscule qui s'éternise, c'est quand même vachement casse-couille pour une créature qui ne supporte pas le soleil, non ? La beauté du paysage, l'ivresse de l'infini, ça avait un certain style, mais encore fallait-il pouvoir en avoir un aperçu pour l'apprécier. Donc, pour Iridia, l'essentiel était que ce fichu astre du jour se casse une bonne fois pour toute, histoire qu'elle puisse sortir de l'habitacle. Betty à l'arrêt alors que la nuit approchait, Joe en train de pioncer depuis midi, ça ne signifiait qu'une seule chose : ils étaient arrivés à destination. Et la vampire trépignait de le pouvoir s'échapper de cet avatar de cercueil pour mener à bien, une bonne fois pour toute, cette fichue mission. Enfin l'ombre se fit, et avec elle la possibilité de retourner à la tranquillité de l'extérieur. L'air chaud la revigora, après ces quarante-huit heures passées sans quasiment jamais sortir, la claustrophobie avait faillit la guetter. Laissant le chauffeur dormir pour le moment, elle s'avança vers les grilles qui entouraient les 4 bunkers anti-atomiques de béton armé. Naturellement, la plupart avaient été couchées à terre par le souffle des explosions, et le courant ne passait plus nul part. Saisissant une de ses lames, elle trancha une des clôtures de deux longues balafres, avant de l'arracher pour laisser passer la voiture. Puis elle revint au taxi, installa Joe à l'arrière et fit rentrer le véhicule à l'intérieur. En espérant que son propriétaire ne lui en tiendrait pas trop rigueur.

Ceci fait, elle s'approcha du premier blockhaus. Fort heureusement, ces machins étaient alimentés en interne par des centrales capables de durer des siècles. Les systèmes d'ouverture des sas marchaient donc au top. Suivant le plan, elle ouvrit celui-ci, l'armurerie. Autant commencer tout de suite. Descendant une volée de marches, sous la lumière crue des lampes à diodes, elle entra dans la première pièce. Pas décevant. Des chargeurs blindés, des munitions de partout, des explosifs en veux-tu en voilà. Grenades, pains de plastic, et quelques joujoux effilés qui laissait à espérer la présence d'au moins un lance-missiles dans le coin. Et des obus, aussi. Ça promettait.

La salle suivante, c'était Ali-Baba. Armes de poing, à deux mains. Que des armes à feux, évidement, rien d'enchanté là-dedans puisqu'on parlait de matos avant-guerre. Mais, mes aïeux, que de choix, que de qualité. Des Magnums d'une facture quasi parfaite, des AK-47 chromés et ouvragés, des Fn-Fal, des MP5k modifiés par leurs anciens possesseurs. Une pléthore d'engins de mort magnifiques. Ici quelques lance-flammes, et même trois lance-roquettes dont elle avait aperçue les munitions quelques minutes auparavant. Iridia jubilait, en utilisatrice convaincue de ce genre de bricoles. Pour commencer, se servir soit-même, le reste viendrait plus tard. Remplaçant ses deux bons magnums par des beretta absolument hors de prix sur le marché d'Ultima. Une fois de retour à la maison, les inutilisés feraient la fortune du Trillium. Si tant est qu'elle pourrait tout transporter, ceci dit...

Retournant à l'air libre, les bras chargés de 4 caisses bourrées de Fn-Fal, elle s'avança vers le taxi. Joe venait de se réveiller, les yeux encore papillonnants dans la nuit. Elle ouvrit le vaste coffre, y jeta son fardeau, puis regarda un instant sa carte. Le troisième bunker, le plus gros, retenait avec insistance son attention.

"Hey, ptit frère. Amène-toi, je crois qu'on va vraiment s'amuser pour une fois."

Puis elle courut comme la petite fille oublieuse qu'elle était quand les choses se passaient bien. Ouvrant le sas, suivie de près par le conducteur, elle s'engouffra dans un couloir. Puis une porte. Enfin un hangar. Et là...

"OH PUTAIN DE BORDEL DE DIEUX DE SA MÈRE LA SALOPE DE COMPÉTITION !!"

Un char Leclerc. Modèle 11 SXXI. L'élite de la guerre blindée avant-guerre, le destructeur, l'immortel, et plus si affinité.

Traître™ n°1
Parce que nous n'avons aucune morale, aucune fidélité, aucuns amis et que nous aimons ça.