Vous n’êtes pas connecté.

Bonjour, visiteur, bienvenu sur les forums Forum BloodWars - www.fr.bloodwars.net. Si c’est votre première visite, nous vous invitons à consulter l’Aide. Elle vous expliquera le fonctionnement de cette page. Pour avoir accès à toutes les fonctionnalités, vous devez vous inscrire. Pour cela, veuillez utiliser le formulaire d’enregistrement, ou bien lisez plus d’informations sur la procédure d’enregistrement. Si vous êtes déjà enregistré, veuillez vous connecter.

1

25. 12. 2007, 00:08

La fuite

<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Prologue : L’ouverture de l’esprit


C’est l’histoire d’un mec qui ne croyait plus en grand chose, hormis en lui-même (et encore) et en son cynisme, et qui errait en attendant de se trouver un but au gré de ses pérégrinations. Il avait mis de côté pas mal de ses centres d’intérêts (lecture, écriture, imagination, créativité, ballades…) et pour tout dire, il s’oubliait lui-même peu à peu.
Au cours d’un de ses voyages, il fit la rencontre d’une étrange chimère. Une jeune et fascinante dryade lunatique, aimant la nature et pouvant montrer des variations d’humeur assez spectaculaires en l’espace de 30 minutes. Une fée cachant en elle de doux et magnifiques rêves, des rêves de voyage, des rêves de liberté, et comme toutes les rêveuses (et rêveurs) de ce monde, elle souffrait de schizophrénie chronique provoquée par le terrible poids de la triste réalité de notre société pas souvent rose.
Le « mal » dont souffrait la demoiselle lui rappela, à lui, son propre état, celui dans lequel il se trouvait au temps ou il luttait encore.
Cette rencontre fût comme un déclic, tout en elle lui rappelait qui il était, ses propres rêves enfouis sous trop de réalisme terre à terre, en bref, il retrouvait petit à petit son originalité au contact de cette femme.
Il avait déjà connu l’amour, avec tout ce que cela implique de pulsions passionnelles, de contacts, d’étreintes et de sentiments… Mais jamais il n’avait vécu un amour, une passion si forte, dans la plus totale abstraction physique.
Il avait maintes fois connu le mélange des corps, elle lui offrait le mélange d’esprits, ou comment les idées allaient de l’un à l’autre pour n’en ressortir que plus fortes.
C’est pourquoi oui, durant cette trop brève étape, cette petite idylle sur le périple, et au cours de chaque contact, de chaque échange de mots ou de regards, il l’avait aimé, ardemment désiré, elle qui lui avait rouvert les yeux sur ses rêves et sur lui-même.


Merci à toi, mon amoureuse spirituelle (j’aime bien ce terme que tu as choisi), pour m’avoir fait me sentir si vivant, cette rencontre inopinée m’a fait un bien fou, j’espère qu ‘elle ne sera pas la dernière.


La fuite


Oulà !Le mal de tronche ! Les paupières lourdes… L’impression d’avoir reçut une tonne sur la caboche à la suite d’une chute de cent mêtres.
Bon concentre toi… Et ouvre les yeux ! Et mais… Merde, j’suis debout ! Je ne m’en étais même pas aperçu! Et… C’est quoi cet endroit ? Ou suis-je ?! Qu’est ce qui m’est arrivé ?
Re-concentre toi, Raaaaa mal au crâne ! Putain le trou noir ! Qui suis-je ?
Ne t’affole pas vieux, ça ne fait qu’empirer la migraine. Commence par analyser cet endroit, reconnaître ton environnement te ramera quelques onces de souvenirs…
Des murs sombres et nus, il y a à peine assez de lumière pour me permettre de distinguer un objet qui contient un liquide dans un coin de la pièce.
Snif, snif, pas d’odeur particulière. Hmm ? Pas de goût particulier non plus. De l’eau ! oui c’est ça de l’eau, ça j’me souviens, une bonne lampée, un bon coup sur le coin de la gueule, ça devrait atténuer un peu le mal de crâne… Ah ! C’est déjà mieux !
Tiens et ça, ça doit être de la nourriture…. Mouais, après examination, cette bouillie infâme ressemble plus à de la boue qu’à autre chose…
Bon, continuons l’analyse, on progresse déjà, c’est vraiment tout petit ici, qu’est ce qu’il y a derrière moi ? Mais… Putain ! Je ne peux pas me retourner, la salle est totalement close ! Je suis coincé ici, enfermé !
La peur m’envahit soudain, ça j’me souvient aussi, quand on se met à trembler, qu’on a juste envie de se cacher dans un trou, ou de courir très loin sans regarder derrière et sans savoir vraiment si c’est mieux devant…
Pourquoi je suis là ? Est-ce que j’ai toujours vécu ici ?
Trop de questions sans réponses, et ce casse tête fait tambouriner mes tempes comme si on jouait de la grosse caisse contre mes tympans.
En tous les cas, je sais bien que ce n’est pas normal d’être coincé comme ça, vu ma physionomie, je suis fait pour me déplacer, marcher, courir…
J’ai des souvenirs de grands espaces tout vert qui reviennent sous forme de flash, avec de la nourriture à profusion, et de la bonne nourriture.
Ces flash sont si intenses, presque palpables, et me montrent combien j’ai raison. Cette situation n’a rien de normal!
La peur commence à se changer en panique, je martèle les murs de mes quatre membres, et de ma tête aussi, ça arrangera pas la migraine mais tant pis, quand y faut, y faut ! A gauche ! A droite ! Et puis sur cette porte de merde derrière moi aussi ! D’ailleurs… j’suis con, autant concetntrer toutes mes forces sur cette foutue porte, elle va bien finir par céder, l’a pas l’air si solide…Je la martèle alors de coups… Raaaaaa ! Clack ! BAOUM !
Ca y est je vais pouvoir quitter cet endroit sans me retourner, et partir à la recherhce de mes souvenirs, en commençant par ses vastes étendues vertes que j’ai vu dans mes rêves éveillés.
Liberté… Ce mot me vient alors à l’esprit, pendant que je marche à reculons pour sortir de cette foutue salle, encore plus petite qu’un cercueil.
Liberté, ce doux mot prend tout son sens alors que d’autres parties de mon cerveau semblent sortir d’une profonde léthargie et m’envoient, tour à tour, des images chaotiques de mon passé.
Je me vois courir dans ces milieux qui me sont revenus en mémoire précedemment. Je ne suis plus seul à présent, mais accompagné de toute une bande de mes congénères, ensemble nous crapahutons dans l’herbe verte et l’eau turquoise, nous rions aussi, emplis de bonheur.
Chacun d’entre eux me ressemblent beaucoup, nous sommes très unis, apparemment chacun de mes souvenirs me ramène à au moins l’un d’entre eux… Ils sont très chers à mes yeux, je me souviens que j’aurais pu faire n’importe quoi, à n’importe quel prix pour eux…
Ils sont du même sang que toi… Ils sont du même sang qu toi… Mais qu’est ce que ça veut dire bordel. Famille… Mes frères et sœurs ! Je me souviens très nettement de chacun d’entre eux à présent ! Mais alors où sont-ils, eux ? Est-ce qu’ils me cherchent ? Sont-ils en vie ? En danger ? Merde… J’ai mal au crâne bordel !
Qu’est ce que… Une autre image, plus floue, me vient en tête, celle d’un être me ressemblant aussi, mais plus vieux. Les liens qui nous unissaient étaient plus fort que tout, elle nous protégeais, moi et frères et sœurs, et nous à nourris dans notre prime jeunesse…Maman ! Ma mère, c’est ma mère dont je me souviens à présent !
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

2

25. 12. 2007, 04:23

Pour le premier texte, j'aime bien. Même si l'écriture (si tu me le permets) estassez basique au début (répétitions des "et" et ce genre de ptites erreurs) j'aime beaucoup. De plus, arrêtes d'essayer de nous faire croire que ce sont tes personnages qui sont cyniques; c'est toi qui l'est. Et franchement c'est ça qui me plaît le plus dans ta façon de raconter.

Dans le deuxième, le sentiment de solitude et d'errance oubliée y est trés bien décrite. Je n'ai encore jamais utilisé l'amnésie comme début d'un roman.. ce devrait être marrant à écrire. Enfin toujours est-il que j'aime bien.


Bien à toi (enfin en pensée, car le reste est déjà réservé :D )
Gardes tes amis prés de toi et tes ennemis encore plus prés...

3

25. 12. 2007, 09:53



La fuite (suite)

Chaque détail me revient peu à peu. Comment elle m’a appris ce qu’on peut manger, ce qui est mauvais, respecter le groupe, et surtout aimer la nature, je me souviens de nos longues ballades dans les prairies où elle me racontait que la nature nous prodiguait les soins dont nous avions besoin, et que sans elle, ben on ne serait pas grand chose…
Maman… En sortant de ma torpeur je m’aperçois que je suis sorti de la salle où j’étais enfermé, et alors, je ne sais pas trop pourquoi, mais instinctivement, un cri me remonte du fond des tripes : MAMAN ! MAAAAMAN ! Hurlai-je. Je reçoit en réponse d’innombrables cris, les voix de dizaines de mes semblables, certains me demandant de les aider, d’autres me demandant qui je suis, ou encore qui ils sont…
Affoler par ces appels cadavériques, je me dirige droit devant moi, me mettant à courir dans ce couloir interminable, entre deux rangées de portes toutes similaires et dissimulant, je le devine, des pièces semblables à celle où j’étais séquestré.
Courir, droit devant, ne pas écouter, ne pas entendre, aucune de ces voix n’est celle de ma mère, ou d’un autre membre de ma famille. De toutes manières, je ne peux rien faire tout seul, il me faut de l’aide, ceux qui nous tiennent ici semblent bien organisés, et ils doivent être nombreux, comment un enfant comme moi pourrait en venir à bout, seul conte tous ?
Le bout du tunnel, encore une porte, cette fois ça passe ou ça casse, c‘est du premier coup ou rien, pas le temps de faire dans la dentelle !
VLANCRACK ! Faut croire que j’ai les os durs, le verrou de la porte à fait voler le bois du tenant en éclat sous mon poids, me voilà enfin libre !
Premier choc avec l’extérieur : la lumière. A l’intérieur, seule la lumière blafarde des néons nous éclairait, et là, les rayons du soleil aveugle mes yeux trop longtemps habitués à la semi-obscurité de ce qu est en fait une sorte de hangar, un hangar où nous sommes parqués dans de minuscules pièces, sans que personne ne fasse où ne sache rien.
Et puis il y a l’air frais, celui du dehors, qui vient fouetter mon visage et m’apporte des odeurs que je croyais elles aussi oubliées : l’odeur fumée d’une forêt de pins, l’odeur grasse d’un champ de blé fraîchement moissonné, et l’odeur suave que dégage la terre humide après une pluie d’été.
La pluie… Y a t-il quelque chose de plus magnifique que de sentir ces milliers de fines gouttelettes dardées par le ciel qui viennent doucement lécher votre visage ?
En un mot tout ça sent la vie !
« Hola les gars ! R’gardez moi c’ui là, là bas ! »
Merde ! J’suis cuit ! Ils ont entendu le vacarme de mon évasion (pas étonnant entre nous, vu le ramdam dont je suis la seule cause) et déjà trois hommes en blouses blanches commencent à courir vers moi.
Courir ! plus vite ! toujours plus vite ! Sur cette terre encore humide d’une pluie antérieure c’et pas de la tarte, qu’est ce que ça glisse bordel ! Mais je crois que je commence à les distancer, la peur donne vraiment des ailes apparemment… Par contre, ils semblent guère disposer à lâcher l’affaire, évidemment, ils ne veulent pas que leurs activités soient ébruitées et dévoilées au grand jour, et ben vous pouvez courir mes salauds, parce que gamin ou non vous me mettrez pas le grappin dessus de sitôt.

Qu’est ce que… Merde ! Un engin motorisé surgit de derrière les dernier bâtiment du complexe, pour venir me bloquer la route ! Alors que je manque de m’aplatir contre le flanc du tas ferrailles, deux autres gusses blanchâtres en sortent et se dirigent vers moi, cette fois-ci, vieux, t’es foutu. Trois derrière, et deux devant, contre un gosse, sont vraiment prudents, ils ne laissent rien aux hasard… J’suis fait.
Alors qu’un premier essaie de me choper par le cou, un autre flash m’arrive en plein figure.
Images chaotiques d’une lutte, une sensation de grande peur, des mains s’emparant durement de moi, m’éloignant de ma mère, ce sont là les souvenirs de mon enlèvement !
Et la peur est vite remplacé par la rage, lorsque je vois clairement deux hommes en blouses blanches maintenir ma mère hors de ma portée à l’aide d’appareils électrocuteurs…Puis plus rien, souvenir d’une douleur vive à l’épaule, puis d’une chute dans un profond sommeil, un sommeil noir, tellement épais qu’il en est presque palpable, ce bourbier qui m’a fait perdre la mémoire.
Mais à présent c’est différent, je suis bel et bien éveillé, et je connais mes ennemis, j’assène un joli coup de tête à l’hurluberlu qui s’était mis en tête de m’étrangler. Il s’en souviendra longtemps ce con là, vu l’angle bizarre qu’a pris son nez…
Mais les quatre autres sont déjà sur moi, j’ai beau rué comme un beau diable, je suis dépassé, foutu, je plie sous le nombre. Ils me font entrer de force dans leur engin et montent à l’avant, après m’avoir enchaîné à la paroi… Je ne dois pas être aussi inoffensif que je le pensais, et eux aussi d’ailleurs.
Je les entend discuter à l’avant :
Ben c’ui là, ils nous aura bien fait courir le salaud !
Ouais, ben toi au moins t’a eu qu’à courir, j’te rappelle que cet enfant de putain m’a littéralement brisé le nez !
Du calme les gars, Charles j’t’amène direct à l’infirmerie, y vont s’occuper de toi là bas, t’inquiètes.
Ben oui justement je m’inquiètes, bordel, ça fait seulement dix jours que je bosse ici, et j’suis défigurer ! C’est ça les risques du métier, on s’fout un peu de ma gueule, en plus de me la ravager !
Arrêtes j’te dit, je sais de quoi j’parle, une fois une de ces saletés m’a peté la jambe, et j’suis pas mort, et puis si ça peut te rassure, c’ui là, il est dans le lot 412, il y passe aujourd’hui.
Ouais ben quand même hein, c’est pas ça qui me ramènera le nez dans le bon sens !
Bon dieu ! C’est quoi cet histoire de lot et de numéro ? Qu’est ce qui va m’arriver ? Pris de panique, je me met à hurler, avec ces entraves de métal, la voix est la seule pseudo-arme qu’il me reste… Je les supplies, leur demande de m’expliquer ce qui se passe.
Arrêtes de brailler, me lance le chauffeur, t’as déjà assez foutu le bordel comme ça aujourd’hui !
Tu vas voir le savon que va nous passer le patron !
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

4

26. 12. 2007, 02:20

Oups j'ai sauté une intervention là!

Alors réponse à Umbranor avant la (re)suite de votre épisode... Bien sûr que c'est moi qui suis cynique, gros nigaud :P et je ne me cache pas derrière mes personnages par lacheté puisque ce prologue parle justement de moi, et d'un épisode de ma vie, rencontre avec une sirène (à qui je tente desespéremment de rendre hommage) qui a été une renaissance...

Enfin c'est pas grave... c'est mieux quand le lecteur essaie de lire un peu plus loin que le bout de son nez c'est sur, mais bon faut pas trop en exigé non plus, hein? :P...

En tout cas, merci de l'intérêt que tu portes à mes textes et de tes conseils, et vivement tes prochaines productions.

Amicalement
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

5

27. 12. 2007, 00:16

La fuite (3)


Alors ils ont un chef ? Très bien, c’est lui que je dois voir, c’est peut-être prétentieux mais au moins je pourrais en apprendre plus, au moins sur les raisons de ma, de notre présence à tous ici.
L’engin vient de stopper et deux des connards encapuchonnés ouvrent les portes de la cabine ou je suis enfermé.
Viens par-là toi ! Et pas d’entourloupe, le patron sera déjà assez furax quand tu vas le voir tout à l’heure.
Parfait, apparemment mes projets d’évasion ont fait que j’ai rendez-vous pour un tête-à-tête avec l’organisateur de cette ignominie.
A peine ai-je le temps de descendre que mes deux « anges gardiens » me tirent par la chaîne attachée à mon cou. Tirez pas si fort ! Vous allez m’arracher la tête ! Criai-je.
Roooh ! La ferme qu’on t’a dit ! Ca change rien de gueuler, ça énerve juste tout le monde ! Et ça rend les choses plus difficiles encore !
Il est marrant lui ! C’est lui qui à été enfermé sans savoir ni où, ni comment, ni pourquoi, ni combien de temps ? Et j’en passe et des plus terribles.
Humph ! Le collier me déchire la peau du cou, le sang commence à suinter.
Merde, faut en finir, déjà nous nous rapprochons d’un grand bâtiment au fond d’une cour de gravier épais.
Cette bâtisse me met mal à l’aise, est-ce à cause de l’absence de fenêtres, ou peut-être son aspect trop propre par rapport au reste des installations, je ne saurais le dire. Mais j’aperçois l’entrée, une immense porte en bois à double battant, restée ouverte, et plusieurs engins comme celui qui m’a poursuivit sont garés devant.
De nombreux geôliers, paraissant être chacun le jumeau de l’autre, vont et viennent des véhicules à l’intérieur, de l’intérieur aux véhicules. L’anxiété me gagne, ça a l’air plus dur de s’échapper de cet endroit, peut-être l’endroit où l’on place les récalcitrants ?
Les deux gorilles me poussent à l’intérieur et j’aperçois alors un gros bonhomme rougeaud habillé en chemise et jeans qui fait tâche dans ce milieu aseptisé et blanc.
C’est lui ? Demande t-il d’une voix aussi suave qu’un grincement de porte.
Ouais patron.
C’est donc ce pathétique morceau de lard qui est à l’origine de toute cette mascarade, lui l’immonde néo-nazi responsable de l’enfermement de tous mes semblables, l’infâme bout de rien, qui, pour je ne sais quelle raison, à décider de nous parquer dans des box à peine assez grands pour pouvoir nous permettre de chier debout.
Mais… garde ton calme, exprime toi calmement, essaie juste, pour commencer, de savoir en quoi consiste cette « plaisanterie ».
Pourquoi ? Lui demandai-je simplement.
Il semblait m’ignorer et ne me regardait même pas, il farfouillait dans je ne sais quelle paperasse.
Pourquoi ?! Réitérai-je, Pourquoi nous séquestrer ainsi ?
Quelle est la fin de tout ça ? Quel est votre but ?!
Le gros lard lève alors ses yeux porcins de ses papelards et, haussant un sourcil, s’adresse à un de ses larbins. Y beugle toujours comme ça ce corniaud ?
Ouais patron, il arrête pas, on dirait qu’il a le diable au corps et un grain à la caboche…
Pour sûr qu’il est taré patron !
S’en est trop ! Mais vous foutez de moi ?! Je vous demande juste ce que je fous là, ce que nous foutons tous là !
Bon ça va comme ça, y m’a gonflé c’ui là ! Rentrez le maintenant, avant qui continue à me taper sur le système !
Bordel… Je parle dans le vent, ils m’ignorent, je sens la moutarde me monter au nez, et la colère me brouille la vue. S’en est assez ! Je commence à distribuer coups de boule et de pieds, les deux gugusses tirent sur mes chaînes, AAAARGH ! Le collier rattaché aux chaînes que ces immondes bâtards utilisent pour m’immobiliser est un collier à étranglement, je sens les pointes métalliques entrer dans ma chair, et plus je me débats, plus la souffrance se fait stridente.
Les gorilles me tirent alors à l’intérieur de ce bâtiment trop propre pour être innocent… Une aura vraiment malsaine se dégage de cet endroit, mais je n’arrive pas à la cernée précisément.
Tout est fait en carrelage blanc ici, ça sent comme un mélange de vie chimique et de mort camouflée, tout paraît propre en surface, mais beaucoup plus sal sous l’apparence superficielle, comme un furoncle sous une épaisse couche de fond de teint…
Mes deux matons me mènent par la peau du cou vers un couloir dont le carrelage est rouge incarnat, il y a à peine de place pour une personne dans cet étroit corridor. Les bonshommes défont mes entraves et me libèrent, non sans me laisser d’autres choix que celui d’avancer vers un but qui m’est inconnue. Je commence donc à marche, sentant une odeur imprégnée sur les murs, une odeur plus que familière, l’odeur vague et lancinante de mes congénères, je ne suis pas le seul à être passé par ici, et je ne serais donc pas seul à l’arriver…
Ce chemin est vraiment des plus étranges, on dirait presque un labyrinthe où une seule voie serait possible…
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

6

27. 12. 2007, 15:09

et voici la fin (4eme episode)

La fuite (4)


Tout ça me paraît bizarre, tous ces coudes et virages, tous les deux mètres le couloir décrit un angle droit… Malgré tout cela, je me sens comme envahie d’une lourdeur sereine, cet endroit est plus chauffé que les autres pièces que j’ai pu « visiter », et cette couleur rouge presque hypnotique… L’environnement ambiant de ce long couloir dégage une chaleur lancinante, et je continue d’avancer, en état de semi-léthargie, sentant la délivrance de plus en plus proche. Les murs semblent tourner sur eux-mêmes, pour former une spirale, un vortex m’aspirant malgré moi vers une quelconque issue.
Le corridor semble s’élargir, à présent, et j’entrevois, droit devant moi, une porte presque invisible puisque de la même couleur que les murs… Une sortie !
Je me dirige donc vers cette issue salvatrice, lorsque, à 5 mètres d’y parvenir, deux arceaux métalliques, sortis des murs, viennent se rabattre autour de mon cou.
C’est rien, me dis-je, encore sous l’effet presque narcoleptique de ce couloir hallucinogène, encore une de leur épreuve à la con, reste calme et tout se passera bien, tout s’aggrave à chaque fois que tu pêtes les plombs.
J’attends, et j’attends encore… J’attends l’arrivée du gros lard, le chef, qui saura reconnaître la bravoure dont un gamin comme moi a su faire preuve. Peut-être m’écoutera-t-il cette fois, je pourrais enfin avoir quelques explications.
Mais tout ce que je vois pour l’instant, c’est l’espèce d’objet métallique indéfinissable, se rapprochant de moi, fixant, jusqu’à présent, mon attention sur la porte je ne l’avais pas remarqué.
Se déplaçant à l’aide de roulettes, il vient se placer dans le parfait alignement de mon visage. Aussi je me mis à penser que se devait être une espèce de microphone destiné à répondre à quelques questions qui ne devraient pas tarder à arriver, ils ont pas l’air très habitué aux rebellions dans le coin, y doivent sûrement se demander ce qui m’est passé par la tête…
Je remarque alors un homme, assis derrière une baie vitrée située en hauteur, presque hors de mon champ de vision, il semble affairé à manier un nombre incalculable de commandes… Sûrement le technicien chargé de déplacer le micro dans ma direction, et de gérer le son.
L’objet stoppe alors son cheminement juste devant moi.
Bon allez, et reste calme surtout, adresse toi à ce type sans faire preuve de la moindre émotion, où il va devenir aussi intolérant que les autres.
Je me mets donc à argumenter calmement sur l’ignominie de nos conditions de détentions (ça en devient vraiment glauque, parler aussi froidement de la situation ignoble dans laquelle nous nous trouvons), ainsi que sur le manque total de justification d’une telle barbarie.
A la suite de mon monologue (pour changer…), je commence à poser les questions dont j’attends les réponses avec tant d’impatience.
Pourquoi nous ? Qu’est ce qu’on a fait ? Quand s’arrêtera cette mascarade ? Qu’avez vous fait de ma famille ? Depuis quand suis-je ici ?
… Silence, encore et toujours, je n’obtiens pour seule réponse quelques mouvements latéraux microscopiques du micro…
Marre de tout ça, merde ! Plein le dos de leur jeu pervers ? Sûr que le patron doit bien se marrer derrière une quelconque vitre en me regardant lutter contre ma perte… Je n’y tiens plus, je bous littéralement, faut que j’expulse ma haine !
Montre toi ! Sors de là ! Viens te battre immonde fumier ! Dégonflé ! Montre moi ton courage, et viens te mesurer à ma rage ! Je vais te tuer !!
Pour toute réponse, le micro bouge soudain d’un coup vif, à peine le temps pour me laisser entrapercevoir avec effrois la petite pointe située à son extrémité, et qui se dirige à toute vitesse vers mon crâne.

========================= NOIR ==================================


Diling Dong ! Nous informons notre aimable clientèle que notre magasin fermera ses portes dans 30 minutes, merci de bien vouloir vous diriger vers les caisses.
Et merde ! C’est pas une vie ! Passer sa soirée de vendredi après le taf au supermarché, pour finalement faire la bouffe pour cinq… Raaalala, qu’est ce qui faut pas faire pour être un bon père de famille ?
Bon est-ce que j’ai tout moi ? Le pain, les légumes, la crème fraîche, et… Quel con ! J’ai oublié la base de ma recette, vite je cours à travers le magasin, rayon boucherie, rayon boucherie ! AH ! Le voilà ! Ouf ! Le vendeur est encore là…
Bonjour monsieur, est ce que je peux encore avoir quelque chose ?
Bien sûr, on est pas des bêtes quand même, j’vous ais vu courir comme dératé à travers le magasin, qu’esse qui vous faut ?
Une livre de veau, du tendron, s’il vous en reste…
‘Tendez j’vais voir au frigo.
Putain faites qu’il en ait, faites qu’il en ait !
Il revient du frigo avec une pièce de viande fraîche. Vous avez de la chance ! Il me reste un kilo d’une pièce abattue pas plus tard qu’hier, et celle là, elle est garantie ! Si vous venez vous plaindre, je mange ma coiffe, et je deviens charcutier !
Oulà ! Ben mettez moi ça alors !
Je paie, et avant de partir je me retourne vers mon conseiller en chair fraîche :
Et qu’est ce qu’elle à de si spécial votre viande, pour susciter un tel engouement ?
Nouvelle technique d’abattage ! Sans intervention humaine directe. La bête marche tranquillement vers sa mort, donc garantie sans stress… On ne peut plus tendre…


__________________THE END____________
et bon appétit ;)
Quoi qu'il advienne, nous sommes seuls, et il n'éxiste rien hormis la désolation sombre et glacée de l'éternité.

J'étais un vampire qui venait de naître, pleurant sur la triste beauté de la nuit.

7

16. 02. 2008, 10:59

On reconnait ton style, ironique et cynique ^^
La fin est surprenante , j'adore !! Pour ce bon moment passé devant mon ordi,merci. :)
¯¯¯¯¯¯``°¤ø,¸©¸,ø¤°`°¤ø,¸¸,ø¤°`°¤ø,¸©¸¸, ø¤°´´¯¯¯¯¯
"Diem perdidi ad kalendas graecas "
_____________________
"Virtus post nummos"
"Scio me nihil scire."

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Machiavelitho" (27.08.2009, 15:29)


Discussions similaires