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24. 12. 2009, 12:11

Conte de Noël (si l'on veut)

Je ne sais pas ce que ça vaut, mais il m'a pris l'envie d'écrire cette nouvelle un peu grinçante, ce matin...


J'avais envie d'écrire quelque chose d'amusant, en ce 24 décembre 2009... Voilà le résultat.



Il était une fois un petit garçon qui rêvait de voir le Père Noël. Pas un père Noël de pacotille, non ! Pas un de ces hommes déguisés à la barbe mal accrochée, avec un coussin sur le ventre ! Mais le vrai Père Noël, le seul, l'unique, avec son sourire bienveillant au coin des yeux, son traîneau enchanté et ses rennes volants...

Les autres enfants se moquaient de lui : « Le père Noël n'existe pas, hé, ballot ! »
Sa soeur, adolescente hystérique au parler... distingué, se moquait de lui : « Wah hé, l'aut', t'es trop con, sérieux ! 'tain, tout le monde sait qu'il existe pas, l'vieux ! »
Les adultes se moquaient de lui : « Alors, mon garçon, on croit encore au Père Noël ? »
Bref... Il était la risée de tout le monde.

Mais lui s'entêtait dans sa foi absurde. « Ce n'est pas parce qu'on ne l'a jamais vu qu'il n'existe pas, lâcha-t-il ce soir-là, en réponse aux habituelles boutades de sa famille.

Un éclat de rire généralisé accueillit sa déclaration et sa moue boudeuse.

- A ton âge, mon garçon, c'est un peu fort d'y croire encore. Et pourquoi pas croire à la Reine des Neiges, tant que tu y es ?

C'était le jour du réveillon. Tous étaient réunis dans le grand salon qui faisait la fierté de sa tante, comme chaque année ; et comme chaque année, on s'amusait aux dépens de l'enfant.
Celui-ci, sans se départir de cette moue qui le rendait adorable, répliqua à son oncle :

- La reine des Neiges existe ! je l'ai entrevue derrière les flocons hier soir, en regardant par la fenêtre.
- Mais ouais bien sûr ! T'as rêvé frérot !
- Certainement pas, je n'arrivais pas à dormir, et...
- C'est ça, ouais... et mon...
- Oh, ça va, vous deux ! lâcha un des adultes présents, exaspéré. Et toi, surveille ton langage, miss, tu es pire qu'une poissonnière, bon sang !
- Nan mais Papa, ça s'fait pas ! comment qu'tu peux...
- La ferme ! »

Le petit garçon, lui, n'écoutait plus. Rêveur, il repensait à la silhouette entrevue dans la tempête de neige qui avait fait rage la veille. La Reine des Neiges avait beau être le personnage d'un conte d'Andersen, l'enfant avait du mal à imaginer qu'elle ne pût pas exister.

Cette nuit-là, quand tout dormait dans la demeure de sa tante, il se glissa hors des draps et se dirigea vers la fenêtre. La neige, plus blanche que jamais, s'étendait à perte de vue dans la campagne déserte et réfléchissait les rayons de la lune, rendant la nuit aussi claire que le jour. Quelques flocons tombaient çà et là.
Alors qu'il allait retourner se pelotonner dans son lit, le garçon la vit.
Comme la veille, pâle silhouette dans la nuit blanche, elle semblait à peine marcher, tant son pas était léger : derrière elle, c'est à peine si l'on distinguait l'empreinte de ses petits pieds nus. L'enfant, admiratif, contempla la peau ivoirine, les cheveux argentés, les prunelles de lune qui se levaient vers la fenêtre. Elle lui adressa un léger signe. Il ouvrit sa croisée. Rêvait-il quand la noble dame s'éleva jusqu'à sa fenêtre pour le bercer de ses bras froids comme glace ? Qu'importait, il se sentait si bien sous son regard maternel... Souriant, il leva une main vers son visage gracieux. Elle lui rendit son sourire, dévoilant des dents blanches, très blanches et très pointues...


Nul ne sut jamais si l'enfant avait été emmené par sa Reine des Neiges ou s'il avait fugué. Quoiqu'il en soit, le lendemain matin, sa fenêtre était ouverte, son lit défait, et sur le bord de la croisée, la neige était tachée de rouge...
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

yohannj

Dropinosaure à ses heures perdues

Messages: 2 584

ID UT2: 99625

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2

24. 12. 2009, 12:56

Très bien écrit, j'y ai pris un grand plaisir, la chute surprenante, c'est la cerise sur le gâteau ! 8o
Amendil
MégaChef de la confrérie des boulets
Créateur et chef de la confrérie anti-caravane

3

24. 12. 2009, 13:05

C'est rare mais lecture plaisante

4

24. 12. 2009, 13:05

Merci... *rougit*
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

5

24. 12. 2009, 14:32

L'histoire est bien trouver !

Avant que moi j'écrive cela, les poules auront des dents.
ID UT II: 63503
Login UT II : therock

6

24. 12. 2009, 18:50

Allons donc *rougit*
Je suis sûre que tout le monde peut le faire, quand je vois les textes et poèmes qui s'écrivent ici :D
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

7

31. 12. 2009, 13:29

Un peu trop... rapide à mon goût :rolleyes: (vive les longues phrases!!! et les longues descriptions he he :D " Les étoffes mêmes prenaient sur vous une grâce douloureuse, s'attristaient sur vos bras surtout, vos bras juste assez découragés pour rester simples et charmants. Puis j'imaginais de vous comme d'un princesse venue de très loin, à travers les siècles, qui s'ennuyait ici pour toujours avec une langueur résignée, princesse aux vêtements d'une harmonie ancienne et rare et dont la contemplation serait vite devenue pour les yeux une douce et ennivrante habitude. J'aurais voulu vous faire raconter vos rêves, vos ennuis. J'aurais voulu vous voir tenir dans la main quelque hanap, ou plutôt une de ces buires d'une forme si fière et si triste et qui, vides aujourd'hui dans nos musées, élevant avec une grâce inutile une coupe épuisée, furent autrefois, comme vous, la fraîche volupté des tables de Venise dont un peu des dernières violettes et des dernières roses semblent flotter encore dans le courant limpide du verre écumeux et troublé." Marcel Proust, Les plaisirs et les jours. He he) Mais sinon, comme d'habitude, c'est fluide c'est clair, avec une petite touche... je trouve pas le mot (j'ai des trous ces temps-ci, faut m'excuser T_T), bref... de poétique et attendrissant? Enfin voilà... Au plaisir :D (et j'attends le post de Lumiel O_O Non je ne suis pas tyranique O_O)
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

velerynne

Centurion du Signe

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8

02. 01. 2010, 10:33

Bonjour!

Eryndel..je ne suis pas du tout d'accord avec toi..:
tout le monde n'a pas un don pour l'écriture comme toi ou d'autre qui postent sur ce forum (Evangéline t'es la première visée la !! :p) , tout le monde ne peux pas faire aussi bien!

En général je passe pas mal de temps sur cette partie du forum a vous lire mais sans laisser de trace de mon passage mais la ce que tu dis me fait réagir..
Ok tout le monde sait écrire (quoi que ça reste a prouver vu le langage kikoulol de certains ) mais tout le monde n'arrive pas a mettre les choses en place, a organiser ses idées et surtout a déclancher l'imagination du lecteur!
Y' a écrire et écrire!
Que ce soit ton conte de Noël ou certains poèmes comme ceux d'Evangéline, certains écrits sont bien au dessus de ce que postent certains!
Alors stop les remarques du genre "Tout le monde peut en faire autant" et continue a écrire quand l'envie te prends et soit sur que t'aura au moins un lecteur!
Même chose pour toi Evangéline, n'hésite jamais a écrire quelque chose, c'est tellement rare de lire d'aussi belles oeuvres...
Cum tacent consentiunt

9

02. 01. 2010, 21:10

Evangéline, j'essaierai de suivre tes conseils (une admiratrice de Proust :) tes suggestions ne peuvent qu'être judicieuses ^^).
Velerynne, je retiens la leçon *rougit* mais peut-être que ceux qui écrivent moins bien ont simplement besoin d'entraînement ?
Quoi qu'il en soit, merci pour vos commentaires, ils sont très formateurs. :)
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

10

02. 01. 2010, 21:37

J'avoue être passé à côté de ce texte quand il a été posté, faute de temps, et ne pas y avoir pensé par la suite...
Dommage, il est bien sympathique ^^
Chute inattendue, il faut le dire, c'est ce qui est bien :)
J'ai pas grand-chose à te dire pour améliorer ton texte, c'est vrai. C'est peut-être parce que je ne suis pas assez doué pour déceler les erreurs... Ou peut-être parce qu'il n'y en a pas, qui sait? :P

@Velerynne : selon moi, y'a pas de "don" pour l'écriture. Juste une habitude.
Y'a pas grand-chose de requis, en plus. Une orthographe acceptable et c'est parti.
Le seul truc, c'est qu'il faut se lancer. Les premiers écrits seront sûrement les moins biens, mais quelle importance? Si tu veux, lance-toi. Y'aura des avis dessus, en principe.
Des avis comme "j'aime bien". Pas très utile, mais qui font plaisir. D'autre comme "C'est pourri". Guère plus utiles, mais qui font beaucoup moins plaisir. Suffit des les ignorer, et de dénicher les "J'aime pas PARCE QUE y'a truc qui cloche, et machin-chose qui me dérange", les "Pas mal MAIS tu pourrais changer ceci-cela pour améliorer", etc...
C'est en forgeant que l'on devient forgeron :)
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

11

03. 01. 2010, 11:28

J'aurais peut-être l'air d'en rajouter une couche, mais ce que dit Evangéline est vrai, un peu plus de descriptions et de détails auraient été appréciables ^^. Ceci dit, cela donne un autre charme à ton texte : il est court, et c'est pratique pour ceux qui n'ont pas beaucoup de temps :).

Pour la question du "don" de l'écriture, je pense qu'il existe, et tout le monde ne peut pas faire ce que d'autres produisent naturellement. Pas par faute de talent, selon moi, mais par manque d'imagination et de créativité. Certains ont l'imagination fertile, et, pour peu qu'ils s'entraînent un peu, ils réussiront à écrire des choses tout à fait acceptables, selon moi. D'autres n'ont pas cette chance et auront beau pouvoir disserter avec brio sur un thème posé, ils ne pourront pas écrire de grande épopée fantastique et originale, ou créer une intrigue inédite.
¯¯¯¯¯¯``°¤ø,¸©¸,ø¤°`°¤ø,¸¸,ø¤°`°¤ø,¸©¸¸, ø¤°´´¯¯¯¯¯
"Diem perdidi ad kalendas graecas "
_____________________
"Virtus post nummos"
"Scio me nihil scire."

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06. 01. 2010, 20:20

Bon, ce week-end, je vais tenter d'étoffer un peu cette nouvelle sans la dénaturer, et je vous la proposerai pour que vous me disiez si c'est mieux ou non ^^

Pour reprendre le sujet développé sur l'écriture,je suis d'accord avec Kalfa, c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Quand je relis les textes (inachevés,d'ailleurs) que j'ai pu écrire quand je me suis lancée dans ce loisir passionnant, j'en frémis... Ceci dit, il est vrai que sans imagination on ne peut produire de texte exceptionnel, mais l'imagination peut se travailler également : en cherchant à voir le monde sous des angles différents de celui sous lequel on l'envisage ordinairement, par exemple ; ou en s'attachant à imaginer toutes les conséquences possibles des actes des personnages que l'on crée, etc.

Petit à petit, on s'enhardit, on ne craint plus de donner libre cours à son imagination, et on découvre que finalement, on n'en manquait pas vraiment... Il ne reste plus qu'à écrire le plus possible, et l'on finit par produire quelque chose de satisfaisant.

En tout cas, c'est ainsi que je conçois les choses. ^^
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

13

06. 01. 2010, 20:34

Pour ta nouvelle version, tu compte faire un autre post ou éditer l'autre?
Ce serait sympa de pouvoir comparer :)
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

14

08. 01. 2010, 16:33

+1 pour Kalfa ^^
Oui, c'est en forgeant qu'on devient forgeron, en dormant qu'on devient une marmotte, en mangeant qu'on devient loutre, et en vachkiriant qu'on se rapproche de l'état de Malékitho. Et c'est en Rpant qu'on devient Rpgiste ( mais je suis pas forcément sûre que ce soit une bonne chose dans certains cas XD)

En tout cas, c'est sûr que c'est en écrivant qu'on s'améliore dans ce domaine, il n'y a qu'à comparer les premiers écrits des Rpgistes de la Bibliothèque, avec leurs derniers. C'est flagrant :) (moi j'ose pas me relire XD enfin pas trop, après je me sauve en courant...)

ça m'a donné envie d'écrire tout ça...
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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16. 01. 2010, 14:12

Je ferai un autre post. Effectivement, il vaut mieux pouvoir comparer (désolée, je comptais faire ça le week-end dernier, mais j'ai eu quelques imprévus irl).

EDIT : Voici la deuxième version. Elle n'est pas beaucoup plus longue, mais j'y ai apporté plus de précisions concernant les deux protagonistes, l'enfant surtout, et la vampire. Par contre, je reste volontairement peu précise sur les personnages secondaires. Dites-moi ce que vous en pensez. ^^




Il était une fois un petit garçon de onze ans qui rêvait de voir le Père Noël. Pas un père Noël de pacotille, non ! Pas un de ces hommes déguisés à la barbe mal accrochée, avec un coussin sur le ventre ! Mais le vrai Père Noël, le seul, l'unique, avec son sourire bienveillant au coin des yeux, son traîneau enchanté et ses rennes volants...

Les autres enfants se moquaient de lui : « Le père Noël n'existe pas, hé, ballot ! »
Sa soeur, une grande perche d'adolescente hystérique au parler distingué, se moquait de lui : « Wah hé, l'aut', t'es trop con, sérieux ! 'tain, tout le monde sait qu'il existe pas, l'vieux ! »
Les adultes de sa connaissance – parents, amis de la famille, voisins - se moquaient de lui : « Alors, mon garçon, on croit encore au Père Noël ? »
Bref... Il était la risée de tout le monde. Mais lui s'entêtait dans sa foi absurde. Celle-ci ne se limitait pas au Père Noël, d'ailleurs : les personnages de contes lui semblaient aussi réels que les gens de son entourage, et les récits qu'il dévorait continuellement n'étaient pas différents à ses yeux des livres d'Histoire. Sa perception du monde en était altérée, du moins selon le point de vue des autres.
Lui pensait simplement être plus observateur... Il lui semblait voir des créatures d'écorce se fondre aux arbres noueux. Il croyait que les feuilles des arbres étaient des fées : en automne, quand elles prenaient des teintes cuivrées ou jaune d'or, les minuscules demoiselles aux membres délicats prenaient leur envol, arrachaient leurs ailes desséchées et se réfugiaient dans les crevasses des murs ou du sol pour hiberner. Souvent aussi, les ombres fantastiques qui se dessinaient dans sa chambre, la nuit, à la lueur des étoiles, le poussaient à regarder par la fenêtre à qui, à quoi elles appartenaient : il percevait alors un mouvement furtif mais, avant qu'il eût pu satisfaire sa curiosité, la créature avait fui.
Tout ceci ne l'aidait pas à être accepté par les autres, au contraire. Sans compter que cet enfant - dont les yeux cernés trahissaient une constitution fragile, dont le visage délicat trahissait une rêverie mélancolique, dont les gestes maladroits lui valaient moult réprimandes – s'entêtait à croire en toutes ces choses, demeurait sur ses positions, quitte à se gagner le mépris de tout le monde pour défendre ses convictions de grand rêveur coupé de la réalité. Alors ses yeux un peu vagues s'animaient d'une flamme d'exaltation effarante ; il serrait les poings à en faire blanchir les jointures de ses doigts grêles ; ses narines fines palpitaient dans sa petite figure rougie par la colère ; toute son attitude, enfin, prêtait à rire par le caractère excessif de cette fureur et par le ridicule de son entêtement... Surtout en ce qui concernait le Père Noël.


« Ce n'est pas parce qu'on ne l'a jamais vu qu'il n'existe pas, lâcha-t-il ce soir-là d'un ton renfrogné, en réponse aux habituelles boutades de sa famille.
Un éclat de rire généralisé accueillit sa déclaration et sa moue boudeuse.
- A ton âge, mon garçon, c'est un peu fort d'y croire encore. Et pourquoi pas croire à la Reine des Neiges, tant que tu y es ?

C'était le jour du réveillon. Tous étaient réunis dans le grand salon lambrissé qui faisait la fierté de sa tante, femme rondelette et souriante, comme chaque année ; et comme chaque année, on s'amusait aux dépens de l'enfant crédule. Celui-ci, sans se départir de cette moue qui le rendait adorable, répliqua à sa tante, qui se trouvait assise près de lui :
- La reine des Neiges existe, je l'ai entrevue derrière les flocons hier soir, en regardant par la fenêtre.
- Mais ouais bien sûr ! T'as rêvé frérot !
Serrement de poings, montée de sang au visage.
- Certainement pas, je n'arrivais pas à dormir, et...
- C'est ça, ouais... et mon...
- Oh, ça va, vous deux ! lâcha un des adultes présents, exaspéré. Et toi, surveille ton langage, miss, tu es pire qu'une poissonnière.
- Papa ! comment qu'tu peux...
- La ferme ! »

Le petit garçon, lui, n'écoutait plus. Rêveur, il repensait à la silhouette entrevue dans la tempête de neige qui avait fait rage la veille. La Reine des Neiges avait beau être le personnage d'un conte d'Andersen, l'enfant avait du mal à imaginer qu'elle ne pût pas exister. Il était sûr et certain de l'avoir aperçue, et malgré l'obscurité, la grâce de sa tournure et la légèreté de sa démarche dansante l'avaient frappé à tel point qu'il avait remis en question la méchanceté qui était sienne dans le conte : elle était si belle ! Peut-être Andersen était-il jaloux ? Peut-être avait-il quelque grief contre elle quand il avait écrit ce récit diffamatoire pour attirer toutes les haines sur la noble Reine de l'Hiver ? Le garçon se jura qu'il en aurait le coeur net, et pas plus tard que ce soir.
Cette nuit-là, quand tout dormait dans la demeure de sa tante, il se glissa hors des draps et se dirigea vers la fenêtre. La neige, plus blanche que jamais, s'étendait à perte de vue dans la campagne déserte et réfléchissait les rayons de la lune, rendant la nuit aussi claire que le jour. Quelques flocons tombaient çà et là. De la Reine, point trace. Mais il était plus tard, sans doute, quand il l'avait entr'aperçue une première fois... Fort de cette idée, l'enfant attendit à la croisée, le coeur battant, les yeux grands ouverts dans l'obscurité.
Les étoiles brillaient, froides et indifférentes à ce petit garçon qui veillait, entre les nuages de neige qui étouffaient les sons. Le silence environnant était si intense que ce dernier, au bout de quelques minutes, songea que, peut-être, la Reine des Neiges ne viendrait pas. Qu'est-ce qui l'obligeait à repasser dans cette campagne déserte, après tout ? Sans doute préférait-elle demeurer dans son palais de glace somptueux, loin du monde des hommes qui avait banni son nom au point de la considérer comme une chimère... L'enfant bâilla, soupira. Tant pis... une autre fois.

Alors qu'il allait retourner se pelotonner dans son lit, le garçon la vit. Comme la veille, pâle silhouette déliée dans la nuit blanche, elle semblait à peine marcher, tant son pas était léger : derrière elle, c'est à peine si l'on distinguait l'empreinte de ses petits pieds nus. L'enfant, admiratif, contempla la peau ivoirine, les cheveux argentés parés d'une tiare, les prunelles de lune qui se levaient vers la fenêtre. Elle lui adressa un léger signe de sa main fine au doigts effilés, avec une grâce et une fluidité de mouvement qui eût rendu jalouse les étoiles de l'Opéra. Il ouvrit sa croisée. Rêvait-il quand la dame vêtue de lin blanc s'éleva jusqu'à sa fenêtre pour le bercer de ses bras froids comme glace ? Qu'importait, il se sentait si bien sous son regard maternel... Souriant, il leva une main vers son visage gracieux encadré de longs cheveux souples et brillants. Elle lui rendit son sourire, dévoilant des dents blanches, très blanches et très pointues...

Nul ne sut jamais si l'enfant avait été emmené par sa Reine des Neiges ou s'il avait fugué. Quoi qu'il en soit, le lendemain matin, sa fenêtre était ouverte, son lit défait, et sur le bord de la croisée, la neige était tachée de rouge.
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Eryndel" (16.01.2010, 15:22)


16

20. 01. 2010, 12:19

Salut,



Super ton texte, j'aime les deux versions.^^



Ce qui fait la beauté de l'art de l'écriture c'est que chaque personne à son propre style, comme pour l'art du dessin ou de la peinture. Un style n'est pas plus beau ou moins beau qu'un autre, il est différent. Ce qui est le reflet de l'artiste qui l'a composé. Donc, tout les styles sont beaux car ils viennent de l'inspiration d'une personne unique.^^ Et on doit respecter ça. À chacun de trouver son propre style, celui qui lui convient et qui l'inspire. Le style de l'artiste est sa signautre, elle lui es propre.


L'inspiration est la musique du coeur.


La plus belle musique qui existe au monde est celle du cœur, alors, laissez-le chanter et vibrer!!! ( extrait de mon recueil de pensées positives en cour de production.) ^^

Akistuki


Akistuki



http://r4.fr.bloodwars.net/r.php?r=4379

17

20. 01. 2010, 20:32

Merci Akitsuki ! Tu n'as pas tort, chaque style a sa beauté propre, pourvu qu'il corresponde à celui ou celle qui écrit ; mais parfois, il s'écoule du temps avant qu'on le trouve et qu'on le maîtrise parfaitement. Le style n'est pas simplement issu du coeur, mais aussi de l'entraînement. Si l'un de ces deux ingrédients manque, cela se ressent, je pense, à la lecture...
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Eryndel" (20.01.2010, 20:37)


18

28. 01. 2010, 11:58

Bonjour!

Heureusement que tu as mis une parenthèse à ton titre.
:P

C'est une très belle prose que tu nous offres là. J'aime les petits contes et celui-là ne déroge pas à la règle.

Bravo! Continue à nous faire rêver de ta belle plume.
:love:

Flienfels
Info
J'ai une surcharge de boulot IRL en ce moment. Vous savez ce que c'est... boulot boulot boulot...



Cela dit... J'adore mon boulot! :love:

19

28. 01. 2010, 21:53

Merci de tes encouragements :)
UTII : Eryndel Luvalan
Moria : Eryndel