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23. 10. 2009, 10:40

[RP Personnel] Contes cruels & Légendes urbaines : Carnet inachevé de la Poussière.

1/ Namiko I

Ou es tu petit humain?

Le corps droit et immobile dans l'obscurité totale, ses yeux nyctalopes scrutent le long tunnel abandonné des égouts. Ses sens aux aguets captent la moindre information comme un trou noir absorbe la lumière. Il ne s'échappera pas parce qu'il a peur et que la peur est le meilleur moyen de faire des erreurs. Il ne s'échappera pas parce qu'elle est un prédateur avec cinq générations d'avance, pur produit de l'ancien savoir humain. La respiration rythmée sur la méditation, l'attente commence.

Plic, ploc..

Vu. Son corps se déplace comme le vent pour se fixer sur le plafond, elle avance et se place au dessus de sa cible. Comme une ombre, ses mouvements se cale sur ceux de sa proie. L'humain a réussi, dans sa fuite, à emporter un fusil. Il avance maladroitement dans l'eau noire, braquant son arme sur la moindre ombre et respirant fort comme un animal. Prenant son temps pour l'observer, elle se contente de le suivre. Elle aime se mettre en difficulté, s'inventer des défis. Pas cap de le désarmer sans le toucher avant de le tuer. Mais la faim reprend le dessus. Il serait pourtant aisé de se laisser tomber derrière lui, de dire "Bouh!" et de le tuer au corps à corps. Non, quand on chasse, on chasse correctement. La perfection ne s'obtiens que par la répétition.
Ses mains glissent sur ses wakizashis pour en saisir les poignets. Son esprit se concentre sur les mouvement de sa proie. Attendre l'instant. Entre deux pas. Ici.

Le sang gicle de son cou décapité au rythme des derniers battements de son cœur. Namiko saute à coté du corps pour le rattraper, elle découvre le bras et plante ses crocs dans le poignet. Le sang chaud coule dans sa gorge. Doux instant de réconfort. La chaleur envahit et ragaillardit son corps et son esprit. Rassasié, elle se retire enfin de la plaie ouverte pour laisser le corps tomber dans l'eau sale et écarlate. Dans un réflexe elle ressaute au plafond. Toujours se déplacer par rapport au bruit. Un petit rot s'échappe alors de sa bouche, elle met vite sa main devant pour retenir un fou rire. Décidément l'ivresse du sang lui monte à la tête. Il est tant de remonter à la surface. Elle se prépare à partir quand elle s'aperçoit qu'un son étouffé lui arrive aux oreilles plein Est. Qu'es que ca peut bien être? Ces couloirs sont sensés n'abriter que quelques mutants, hors elle ne reconnait pas ce son. Il est toujours bon de savoir avec quoi on vit. Elle décide de se laisser guider vers sa source.
Après une petite marche à travers les ancien couloirs, le son semble finalement provenir d'un puits. Plus elle s'en approche, plus elle pense reconnaitre comme un chant humain monocorde et monotone. Elle penche sa petite tête au dessus du puits. C'est le noir absolu, et même elle ne distingue rien si ce n'est une faible lumière orangée au fond. Elle aime pas trop les trous mais allez, pas cap. C'est pas le moment de faire demi-tour à deux pas de savoir.

Le tunnel étroit et obscure débouche d'un plafond vouté sur une immense pièce en pierre taillée. Au milieu de la pièce, une centaine d'humain disposés en cercle, habillés d'un manteau noir et encapuchonnés, sont debout et parfaitement immobiles. Les mains jointes en prières et la tête baissée, ils chantent ce chant continu et grave qui commence à lui tourner la tête. Elle ne distingue aucun visages sous les capuches, de tel sorte qu'on dirait une armée de stèle noire. Prise par la curiosité, elle se risque doucement sur le plafond pour se rapprocher de la scène. Au milieu du cercle un hideux totem se dresse, fruit bâtard du croisement entre un arbre mort, un épouvantail et une statue païenne. Prudemment, elle arrive petit à petit sur le sol, derrière un des moines. Le chant continu lui occupe de plus en plus l'esprit. Une forte odeur rance et épaisse brouille ses sens. Cachée dans l'ombre elle observe la scène.

C'est pas qu'on s'ennuie mais ca doit bien faire dix minutes qu'ils chantent leur hululement lugubre et répétitif de pantin. Namiko réfléchie à ce qu'elle pourrait faire comme bêtise pour passer le temps. Elle sourit en s'imaginant le scandale si elle se mettait à brailler à tue-tête "Drunken Sailors". Ou pourquoi pas utiliser son arme secrète : se mettre à parler à la cible la plus proche jusqu'à se qu'elle craque. Arme qui a envoyé les plus coriaces dans les jupes de leur mères. Allez, c'est assez pour ce soir, on en verra pas plus. Elle remonte sur son mur et se hisse jusqu'au puits. Un dernier regard se tourne sur l'assemblée. Il n'ont pas l'air bien dangereux, à part pour leur voisin. Elle rentre dans le puits et entame sa route jusqu'à la surface.

Enfin. La lune est ronde et blanche, et la nuit calme. Le vent glacé qui fouette sa peau réveil ses sens. Cette viré souterraine lui a fait oublier la réalité de la surface. Le clan, le devoir, le siège. Son esprit vif retiens la meilleure route à prendre. Sombre et rapide. Ses muscles se détendent, la projetant comme une flèche dans la nuit.

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Ce message a été modifié 3 fois, dernière modification par "Dysmenorrhe" (10.11.2009, 11:57)


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10. 11. 2009, 11:57

2/ Brice

Il parait que l'humain sent la même odeur que le porc quant il brule. Je serai curieux de voir ça?

Je n'arrive pas à me concentrer sur mon dossier. Le papier est trop râpeux sous mes doigts, il fait trop chaud dans cette salle, je suis mal alaise dans mon costume chemise blanche-cravate bleue. L'immeuble du commissariat où je travaille est trop plein.
Je suis un de ces maillons de la longue chaine administrative qui remplit consciencieusement des dossiers pour un autre maillon qui remplira lui même sa partie, jusqu'à ce qu'il soit régurgité dans une autre administration d'un autre immeuble. Au fil du temps, j'en suis arrivé à me fondre dans le décor comme une photocopieuse. Et là, j'ai pu voir.
Mon bureau est situé dans une grande pièce, au milieu de dix-neuf autres bureaux, où l'ambiance est dominé par les discussions, les sonneries de téléphones, et le son du papier frotté, gribouillé, froissé. Toute une population d'humain qui se fixe sur ça tache pour justifier son existence et, accessoirement, un salaire minable et quelques boites de cachet anti-stress. Des singes élevés comme des fourmis. Ou plutôt comme des porcs. Ce que je trouvais au début ridicule chez eux, devient maintenant nauséeux. Leurs odeurs de sueur, leurs attitudes détachées ou faussement impliquées, et même le son de leurs voix me deviens insupportable, je n'y vois qu'un couinement informe et pathétique. On nous élève pour nous becter. L'administration nous élève pour nous becter notre essence et faire de nous des êtres gris sans envies. Cette race maudite de vampire nous élève pour nous becter tout cour. Même cette ville noire et sale nous élève pour nous becter et nous fondre dans son bitume.

Il parait que les porcs élevés en élevage intensif, sur des surfaces trop réduites, sont sujet au cannibalisme. Je serai curieux de voir ça?

Je doit apporter ce dossier chef du service pour le faire signer. Nous sommes des centaines et demain des millions. Je sais que l'arme blanche est cachée derrière l'armoire, à droite de la porte d'entrée, parce que je sais que quelqu'un en aura mis une. Je fini de mettre les deux derniers tampons et range soigneusement les feuilles dans la chemise rose saumon. Nous sommes l'indigestion. Je me lève et me dirige vers la porte en bois bleu. Je me sens léger et libéré comme flottant en apesanteur. Mes congénères vont, plus ou moins souriant selon l'humeur, à leurs occupations quotidiennes. Nous sommes la greffe rejetée. La porte s'ouvre, il est derrière son bureau, l'air concentré, son crane dégarni penché sur un tas de papier. Je referme tranquillement la porte et passe la main derrière l'armoire. L'arme est bien là. C'est une hache rouge de pompier. Nous sommes les cellules cancéreuses. Il m'adresse un bonjour machinal sans relever la tête. Je laisse tomber le lourd dossier sur la moquette grise et me dirige vers lui en faisant trainer ma hache sur le sol. L'idée de cette moquette trop propre que je vois tout les jours, déchirée par la pointe de la hache me rend encore plus léger et souriant. L'idée de choisir me rend heureux. Quand il lève ses gros yeux suintant sur moi, c'est un grand sourire épanouie que je lui fait, la hache dressée derrière ma tête. Nous sommes la poussière.

Le sang et les bouts de cervelle on recouvert la paperasse et maintenant la moquette. Les coups ont même attaqués jusqu'au bois du bureau. L'adrénaline fait encore trembler tout mes membres. Mon sang bat à pleine vie dans mes veines, et la chair de poule me fait frissonner la peau. J'entends la porte s'ouvrir d'un coup derrière moi dans un fracas. "Lâche ton arme tout doucement!" Ils sont trois, leurs flingues braqué sur moi, le regard injecté de sang. Des gentils animaux bien gras défendant tout ce qui n'a jamais été que la seule réalité pour eux. Bien sage et discipliné comme des chiens. Des coquilles de viandes vides sans aucune volonté. Des animaux d'élevage. Des..

- "BANDE DE PORC!!"

Mes oreilles bourdonnent. Je n'arrive plus à savoir si les détonations ont eu lieu il y a une heure ou une demi-seconde. Le plafond devient flou et les bruits de discussions raisonne à mes pieds. Je revois en boucle la dernière image de moi leur sautant dessus pour les tuer tous. Je ne sais plus si .. Nous sommes..

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Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Dysmenorrhe" (14.11.2009, 12:48)


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