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03. 10. 2009, 19:01

Poèmes

Parce que ça peut être sympa de partager les poèmes qu'on aime bien, parce que le topic des citations est fait pour des citations et non pas pour des pavés. :) ( et aussi pour le plaisir de contredire ceux qui disent que les floodeurs ne font qu'ouvrir des topic dénués d'intérêt O_O */ tire la langue*/ )

Comme on voit sur la branche...

"Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses."

Pierre de Ronsard (1524-1585), Le second livre des Amours, Sonnets sur la mort de Marie, 1578
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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03. 10. 2009, 23:43

*/ Fait comme s'il n'avait rien vu...*/

Une Charogne.

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,


Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.


Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;


Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.


Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.


Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.


Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.


Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.


Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.


- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!


Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.


Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!

Charles Baudelaire ; Les Fleurs du Mal, XXIX.
"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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04. 10. 2009, 00:24

Une odyssée

Le navire, cette statue brisée par les années
Relique d'un temps crucifié pour cette gloire
Des hommes dévorés par la cupidité.
De cet être apeuré, naît l'ivresse de l'espoir

L'océan,erre sans fin, figé devant l'instant,
Emmuré dans son immensité, enchaîné,
Doucement il se retire, pour l'éternité.
L'Albatros cynique n'est plus prisonnier des vents!

L'oeil de la nuit veille sur l'étendue glacée.
Ses rayons argentés et ceux de ses soeurs,
Guident les aventuriers à leur apogée
Celle d'un peuple cruel, d'un peuple qui se meurt


et






Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule
Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le
Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La
fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.


El desdichado

Devise: On ne fouette pas les chats!
*********"Eury jest najbardziej zbzikowanym kotem na świecie" *********

IG UT4 : eury-le-chat

Chat # 1 ™



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04. 10. 2009, 08:34


J'aime le souvenir de ces époques nues

J’aime le souvenir de ces époques nues,
Dont Phœbus se plaisait à dorer les statues.
Alors l’homme et la femme en leur agilité
Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,
Et, le ciel amoureux leur caressant l’échine,
Exerçaient la santé de leur noble machine.
Cybèle alors, fertile en produits généreux,
Ne trouvait point ses fils un poids trop onéreux,
Mais, louve au cœur gonflé de tendresses communes,
Abreuvait l’univers à ses tétines brunes.
L’homme, élégant, robuste et fort, avait le droit
D’être fier des beautés qui le nommaient leur roi ;
Fruits purs de tout outrage et vierges de gerçures,
Dont la chair lisse et ferme appelait les morsures !

Le Poëte aujourd’hui, quand il veut concevoir
Ces natives grandeurs, aux lieux où se font voir
La nudité de l’homme et celle de la femme,
Sent un froid ténébreux envelopper son âme
Devant ce noir tableau plein d’épouvantement.
Ô monstruosités pleurant leur vêtement !
Ô ridicules troncs ! torses dignes des masques !
Ô pauvres corps tordus, maigres, ventrus ou flasques,
Que le dieu de l’Utile, implacable et serein,
Enfants, emmaillotta dans ses langes d’airain !
Et vous, femmes, hélas ! pâles comme des cierges,
Que ronge et que nourrit la débauche, et vous, vierges,
Du vice maternel traînant l’hérédité
Et toutes les hideurs de la fécondité !

Nous avons, il est vrai, nations corrompues,
Aux peuples anciens des beautés inconnues :
Des visages rongés par les chancres du cœur,
Et comme qui dirait des beautés de langueur ;
Mais ces inventions de nos muses tardives
N’empêcheront jamais les races maladives
De rendre à la jeunesse un hommage profond,
— À la sainte jeunesse, à l’air simple, au doux front,
À l’œil limpide et clair ainsi qu’une eau courante,
Et qui va répandant sur tout, insouciante
Comme l’azur du ciel, les oiseaux et les fleurs,
Ses parfums, ses chansons et ses douces chaleurs !


Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, V
¯¯¯¯¯¯``°¤ø,¸©¸,ø¤°`°¤ø,¸¸,ø¤°`°¤ø,¸©¸¸, ø¤°´´¯¯¯¯¯
"Diem perdidi ad kalendas graecas "
_____________________
"Virtus post nummos"
"Scio me nihil scire."

Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Machiavelitho" (04.10.2009, 08:36)


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04. 10. 2009, 18:02

Hymne à la Beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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04. 10. 2009, 22:41


La Mort des Amants.


Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.


Charles Baudelaire ; Les Fleurs du Mal ; CXXI.

"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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04. 10. 2009, 22:44

Le Dormeur Du Val.

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud.

"La foi, pour celui qui se tient au bord de tout ce qu'il connaît, et qui s'apprête à se jeter dans l'obscurité, c'est la certitude qu'il ne peut se passer que deux choses : qu'il trouvera sous ses pieds quelque chose de solide, ou qu'il apprendra à voler"
Horus Lupercal.

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05. 10. 2009, 11:48

Chanson de Nimrodel

Il était jadis une vierge elfique,
Étoile brillant de jour:
Son blanc manteau était d'or bordé,
Ses chaussures gris d' argent.

Une étoile était posée sur son front,
Une lumière sur ses cheveux,
Comme le soleil sur les rameaux d' or
En Lorien la belle.

Ses cheveux étaient longs et ses bras blancs;
Belle et libre était-elle;
Et dans le vent elle allait aussi légère
Que la feuille de Tilleul.

Au bord des cascades de la Nimrodel,
Près de l'eau claire et fraiche,
Sa voix tombait comme une chute d' argent
Dans la mare brillante.

Où maintenant elle erre, nul ne le sait,
A la lumière du soleil ou dans l' ombre;
Car perdue fut jadis Nimrodel
Et dans les montagnes isolée.

La nef elfique dans le havre gris
Sous le vent de la montagne
Bien des jours l'attendit
Au bord de la mer rugissante.

Un vent nocturne dans les terres du Nord
Se leva, et haut il cria,
Et mena le navire des rives elfiques
Au travers des flots mouvants.

Quand vint la terne aurore, la terre était perdue,
Les montagnes plongeaient grises
Au-delà des vagues gonflées qui lançaient
Leurs panaches d'écume aveuglante.

Amroth vit la rive évanescente
A présent basse derrière la houle,
Et il maudit le perfide navire qui l' emportait
Loin de Nimrodel.

Jadis il était un Roi-Elfe,
Un seigneur de l'arbre et des vallons,
Quand d'or étaient les rameaux printaniers
Dans Lothlorien la Belle.

Du mât à la mer, on le vit s'élancer
Comme la flèche de la corde,
Et plonger dans l'eau profonde
Comme la mouette en vol.

Le vent était dans ses cheveux flottants,
Sur lui brillait l'écume;
De loin, ils le virent fort et beau
S'en aller, glissant tel un cygne.

Mais de l'Ouest n'est venu aucun message
Et sur la Rive Citérieure
Nulle nouvelle n'ont plus jamais entendue
Les Elfes d' Amroth

J.R.R. Tolkien
Info
J'ai une surcharge de boulot IRL en ce moment. Vous savez ce que c'est... boulot boulot boulot...



Cela dit... J'adore mon boulot! :love:

9

05. 10. 2009, 15:42

Mon Rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? --Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


Paul VERLAINE, Poèmes saturniens (1866)

Ps : ;(


:love: Ancien Super Modérateur regretté et aimé de tous (sauf des truffes). :love:
8|
Somme toute, j'aime assez vous taper dessus mon cher...

Les absos sucent, les moches pèlent, les capteurs végètent, les cucul pètent... les sdb cognent.

UT1 Eelkam ......................... UT2 Maeelk

10

05. 10. 2009, 19:30

Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.

Alfred de Musset, Poésie nouvelle.
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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05. 10. 2009, 19:51

Magnitudo parvi

Le jour mourait ; j'étais près des mers, sur la grève.
Je tenais par la main ma fille, enfant qui rêve,
Jeune esprit qui se tait !
La terre, s'inclinant comme un vaisseau qui sombre,
En tournant dans l'espace allait plongeant dans l'ombre ;
La pâle nuit montait.

La pâle nuit levait son front dans les nuées ;
Les choses s'effaçaient, blêmes, diminuées,
Sans forme et sans couleur ;
Quand il monte de l'ombre, il tombe de la cendre ;
On sentait à la fois la tristesse descendre
Et monter la douleur.

Ceux dont les yeux pensifs contemplent la nature
Voyaient l'urne d'en haut, vague rondeur obscure,
Se pencher dans les cieux,
Et verser sur les monts, sur les campagnes blondes,
Et sur les flots confus pleins de rumeurs profondes,
Le soir silencieux !

Les nuages rampaient le long des promontoires ;
Mon âme, où se mêlaient ces ombres et ces gloires,
Sentait confusément
De tout cet océan, de toute cette terre,
Sortir sous l'oeil de Dieu je ne sais quoi d'austère,
D'auguste et de charmant !

J'avais à mes côtés ma fille bien-aimée.
La nuit se répandait ainsi qu'une fumée.
Rêveur, ô Jéhovah,
Je regardais en moi, les paupières baissées,
Cette ombre qui se fait aussi dans nos pensées
Quand ton soleil s'en va !

Soudain l'enfant bénie, ange au regard de femme,
Dont je tenais la main et qui tenait mon âme,
Me parla, douce voix,
Et, me montrant l'eau sombre et la vie âpre et brune,
Et deux points lumineux qui tremblaient sur la dune :
- Père, dit-elle, vois,

Vois donc, là-bas, où l'ombre aux flancs des coteaux rampe,
Ces feux jumeaux briller comme une double lampe
Qui remuerait au vent !
Quels sont ces deux foyers qu'au loin la brume voile ?
- L'un est un feu de pâtre et l'autre est une étoile ;
Deux mondes, mon enfant !

Victor Hugo, Les contemplations
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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06. 10. 2009, 01:28

Pas vraiment un poème mais ...

Edmond Rostand : l'Aiglon

LE LAQUAIS
Et nous?...
LE DUC et MARMONT
Hein?
LE LAQUAIS
Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades,
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
Sans espoir de duchés ni de dotations;
Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne;
Nous qui par tous les temps n'avons cessé d'aller,
Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler,
Ne nous soutenant plus qu'à force de trompette,
De fièvre, et de chansons qu'en marchant on répète;
Nous sur lesquels pendant dix-sept ans, songez-y,
Sac, sabre, tourne-vis, pierres à feu, fusil,
-Ne parlons pas du poids toujours absent des vivres!-
Ont fait le doux total de cinquante-huit livres;
Nous qui coiffés d'oursons sous les ciels tropicaux,
Sous les neiges n'avions même plus de shakos;
Qui d'Espagne en Autriche exécutions des trottes;
Nous qui pour arracher ainsi que des carottes
Nos jambes à la boue énorme des chemins,
Devions les empoigner quelque fois à deux mains;
Nous qui pour notre toux n'ayant pas de jujube,
Prenions des bains de pied d'un jour dans le Danube;
Nous qui n'avions le temps quand un bel officier
Arrivait, au galop de chasse, nous crier :
"L'ennemi nous attaque, il faut qu'on le repousse!"
Que de manger un blanc de corbeau sur le pouce,
Ou vivement, avec un peu de neige, encor,
De nous faire un sorbet au sang de cheval mort;
Nous...
LE DUC
Enfin!
LE LAQUAIS
...qui, la nuit, n'avions pas peur des balles,
Mais de nous réveiller, le matin, cannibales;
Nous...
LE DUC
Enfin!...
LE LAQUAIS
...qui marchant et nous battant à jeun
Ne cessions de marcher...
LE DUC
Enfin! j'en vois donc un!
LE LAQUAIS
...Que pour nous battre,-et de nous battre un contre quatre,
Que pour marcher,-et de marcher que pour nous battre,
Marchant et nous battant, maigres, nus, noirs et gais...
Nous, nous ne l'étions pas, peut-être, fatigués?


Vilaine, Evangéline, Tristesse c'est ce que je voulais poster ensuite.


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06. 10. 2009, 12:03

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.


Pierre de RONSARD (1524-1585)


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06. 10. 2009, 14:57

LA VENUS DE MILO.
Marbre sacré, vêtu de force et de génie,
Déesse irrésistible au port victorieux,
Pure comme un éclair et comme une harmonie,
Ô Vénus, ô beauté, blanche mère des dieux !

Tu n' es pas Aphrodite, au bercement de l' onde,
Sur ta conque d' azur posant un pied neigeux,
Tandis qu' autour de toi, vision rose et blonde,
Volent les ris vermeils avec l' essaim des jeux.

Tu n' es pas Cythérée, en ta pose assouplie,
Parfumant de baisers l' Adonis bienheureux,
Et n' ayant pour témoins sur le rameau qui plie
Que colombes d' albâtre et ramiers amoureux.

Et tu n' es pas la muse aux lèvres éloquentes,
La pudique Vénus, ni la molle Astarté
Qui, le front couronné de roses et d' acanthes,
Sur un lit de lotos se meurt de volupté.

Non ! Les ris et les jeux, les grâces enlacées,
Rougissantes d' amour, ne t' accompagnent pas.
Ton cortége est formé d' étoiles cadencées,
Et les globes en choeur s' enchaînent sur tes pas.

Du bonheur impassible ô symbole adorable,
Calme comme la mer en sa sérénité,
Nul sanglot n' a brisé ton sein inaltérable,
Jamais les pleurs humains n' ont terni ta beauté.

Salut ! à ton aspect le coeur se précipite.
Un flot marmoréen inonde tes pieds blancs ;
Tu marches, fière et nue, et le monde palpite
Et le monde est à toi, déesse aux larges flancs !

Bienheureux Phidias, Lysippe ou Praxitèle,
Ces créateurs marqués d' un signe radieux ;
Car leur main a pétri cette forme immortelle,
Car ils se sont assis dans le sénat des dieux !

Bienheureux les enfants de l' Hellade sacrée !
Oh ! Que ne suis-je né dans le saint archipel,
Aux siècles glorieux où la terre inspirée
Voyait les cieux descendre à son premier appel !

Si mon berceau flottant sur la Thétys antique
Ne fut point caressé de son tiède cristal ;
Si je n' ai point prié sous le fronton attique
Vénus victorieuse, à ton autel natal ;

Allume dans mon sein la sublime étincelle,
N' enferme point ma gloire au tombeau soucieux ;
Et fais que ma pensée en rhythmes d' or ruisselle
Comme un divin métal au moule harmonieux.


Leconte De Lisle (1846) Extrait Des Poèmes Antiques


~~ID S3 : 2503~~

Besoin d'une Eval sur un Topic S3, Un MP avec le lien de l'item

15

07. 10. 2009, 21:05

Et la mer et l'amour...

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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08. 10. 2009, 19:16

A une jeune fille

Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.

Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.

Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.

Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
A ces plaisirs qui font pitié.

Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !

Victor Hugo
Que sonne le glas de la Mort, que résonne la colère des cieux déchaînés, que s'élèvent les hurlements de désespoir et les suppliques vaines, que déferle le torrent des flammes infernales, que coule le sang de ces vies impies, que perlent à leur paupière le regret de leur vie souillée. Mais que cesse enfin, cet insipide et insidieux battement dans ma poitrine...

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07. 11. 2009, 16:23

Bon, si j'avais eu un lien pour vous faire écouter, j'aurais posté dans "Musique", mais bon... Achetez l'album !


Eine Liebe ein Versprechen
Sagte ich komm zurück zu dir
Nun ich muss es leider brechen
Seine Kugel steckt in mir

Eine Liebe zwei Pistolen
Eine zielt mir ins Gesicht
Er sagt ich hätte dich gestohlen
Dass du mich liebst weiß er nicht

Roter Sand und zwei Patronen
Eine stirbt im Pulverkuss
Die zweite soll ihr Ziel nicht schonen
Steckt jetzt tief in meiner Brust

Eine Liebe ein Versprechen
Ach das Blut läuft aus dem Mund
Und keiner wird mich rächen
Sinnlos gehe ich zu Grund

Eine Liebe zwei Pistolen
Einer konnte schneller ziehen
Nun ich bin es nicht gewesen
Jetzt gehörst du ihm

Roter Sand und zwei Patronen
Eine stirbt im Pulverkuss
Die zweite soll ihr Ziel nicht schonen
Steckt jetzt tief in meiner Brust

Roter Sand und weiße Tauben
Laben sich an meinem Blut
Am Ende gibt es doch ein Ende
Bin ich doch zu etwas gut

Roter Sand und zwei Patronen
Eine stirbt im Pulverkuss
Die zweite soll ihr Ziel nicht schonen
Steckt jetzt tief in meiner Brust


Paroles ©2009 Rammstein & Universal Music Group



Un amour, une promesse
Je disais que je reviendrais auprès de toi
Hélas, je dois rompre ma promesse
J'ai sa balle dans le corps

Un amour, deux pistolets
L'un vise mon visage
Il dit que je t'aurais volé
Que tu m'aimes, ça il ne le sait pas

Sable rouge et deux cartouches
L'une meurt dans le baiser de la poudre
La deuxième ne doit pas rater sa cible
Elle est maintenant fichée profondément dans ma poitrine
Un amour, une promesse
Ah, le sang coule de la bouche
Personne ne me vengera
Je peris sans raison

Un amour, deux pistolets
L'un a su dégainer plus vite
Mais ce n'était pas moi
Maintenant tu lui appartiens

Sable rouge, deux cartouches
L'une meurt dans le baiser de la poudre
La deuxième ne doit pas rater sa cible
Elle est maintenant enfoncée profondément dans ma poitrine

Sable rouge et colombes blanches
Qui se délectent de mon sang
Pour finir, il ya pourtant une fin
Je suis quand même bon à quelque chose

Sable rouge et deux cartouches
L'une meurt dans le baiser de la poudre
La deuxième ne doit pas rater sa cible
Elle est maintenant fichée profondément dans ma poitrine


Traduction ©2009 par Lilie pour Rammsteinworld.com


Roter Sand, Liebe Ist Für alle Da, Rammstein 2009
¯¯¯¯¯¯``°¤ø,¸©¸,ø¤°`°¤ø,¸¸,ø¤°`°¤ø,¸©¸¸, ø¤°´´¯¯¯¯¯
"Diem perdidi ad kalendas graecas "
_____________________
"Virtus post nummos"
"Scio me nihil scire."

18

19. 11. 2009, 15:32

J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
— Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.


Alfred de Musset - Tristesse


:love: Ancien Super Modérateur regretté et aimé de tous (sauf des truffes). :love:
8|
Somme toute, j'aime assez vous taper dessus mon cher...

Les absos sucent, les moches pèlent, les capteurs végètent, les cucul pètent... les sdb cognent.

UT1 Eelkam ......................... UT2 Maeelk

19

22. 12. 2009, 13:46

L'addiction



Le fait d'être accro, accroché
Comme à un espoir perdu, paumé
Ne jamais s'en passer, molesté
Par les coups qu'il vient donner...


Toujours vouloir l'avoir, le trouver
S'en débarrasser et le consommer
Ne pas y toucher, œuvre à conserver
Pour toujours le briser, tout recoller...


Tout faire pour le plaisir, recommencer
Et encore et encore, drogué, étaler
Une vie, des histoires nulles, passionnées
C'est toujours avancer, la sensation de reculer...


L'addiction ou la méchanceté, éclaté
Amoureux, vaincu toujours attardé
Soit disant une passe à passer
Alors le bonheur est toujours au passé...




Requiema.
Ex-Evaluateur officiel

DEFI for ever

20

23. 12. 2009, 12:30

Y a une section "Nos oeuvres" pour ça...^^
¯¯¯¯¯¯``°¤ø,¸©¸,ø¤°`°¤ø,¸¸,ø¤°`°¤ø,¸©¸¸, ø¤°´´¯¯¯¯¯
"Diem perdidi ad kalendas graecas "
_____________________
"Virtus post nummos"
"Scio me nihil scire."

21

23. 12. 2009, 13:32

Mais c'est un poème =)

_(\___/) ____Ce lapin est stupide_____
_(Ô.ô )) utilisez des mots simples ou il explosera.
("")___("") ___________Merci____________

22

23. 12. 2009, 13:54

J'ai poster dans les 2 =)
Ex-Evaluateur officiel

DEFI for ever

23

23. 12. 2009, 17:50

evangeline dit: Parce que ça peut être sympa de partager les poèmes qu'on aime bien. moi j'aime bien les deux miens ^^ . et tant qu'a lire des poemes autant qu'ils soient l'oeuvre d'inconnu. ce des personnes connues sont a notre portée :thumbup:

Face au vide,face au mur (ombre1889)


Face au mur,je parle
Face au mur,je crie
Face au mur,je pleur
Mais toujours la même reponse.....le silence

J'avance dans ce vide,je te parle,
Et la seule réponse et l'echo de ma voix.
Chaque chemin que j'emprunte
Et un chemin de souffrance

Chaque fois que je pense a toi,je souffre
Chaque fois que je t'imagine,je meurs un peu
Mais un jour je prendrais une decision
Celle de la souffrance mais aussi du concret.

Face au mur d'indifference mes larmes ont coulées,
Elles ont formées la mer abyssale sur laquelle je suis partie,
Loin de toi,loin de tout,seul avec la solitude,
Encore une fois,une fois de plus,et peut etre une fois de trop.
UT2: Absynthia

Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "ombre1889" (23.12.2009, 17:57)


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23. 12. 2009, 17:55

sang (ombre1889)

Adieu ma douce,mon amour doit disparaitre,
Et il n'y a qu'une facon pour cela,c'est de disparaitre avec lui
De la même facon dont il a vecu,
Silencieusement et honteusement.

J'aurais connu le bonheur,celui d'etre dans tes bras,
J'aurais connu la douleur,celle de devoir te quitter,
J'aurais vecu ces moments si intense,
De la facon la plus simple.

Le peu que tu m'as donné est déja énorme,
Tes yeux,ta bouche,ta douceur,
Je t'aurais pris le maximum,
Ma soumission,ma gourmandise,ma douleur.

A jamais dans ma vie tu resteras graver,
Comme le moment de bonheur unique,
Le vrai,le pure,immateriel.
A jamais dans mon coeur tu vivras.

La lame de ton sabre viens de me transpercer,
C'est de ma faute je me suis jeter sur toi,
Mais je ne pouvais supporter de vivre loin de toi,
Alors j'ai preferé y rester en tant qu'esprit.

Notre amitié doit-elle pour autant mourrir,
Si longue et si pure soit-elle,
Sacrifié a un amour si ephemere,
Je ne pense pas,ai pitié de moi,je t'en supplie.

Ton coeur est si pure,tes yeux si clair,
Tu croyais me déplaire,je t'ai adorée,
Tu croyais etre idealisé,je te sous-estimé,
Accepte au moins mon amitié.

Aprés tout ce que l'on s'est dit,tu as fais ton choix,
Tu as decidée de renier tes sentiments pour moi,
Afin d'être fidele a ton amour,je ne peux te blamer,
Mais ne m'abandonne pas s'il te plait.


mon (tres) vieux blog: http://lostwerwolf.skyrock.com/
UT2: Absynthia