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20. 08. 2009, 22:23

[RP perso] Et ainsi, tu seras vampire...


Où suis-je?


Ces mots faisaient écho dans mon esprit. Je ne sentais plus mon corps. Je n'entendais plus que mes rares pensées, qui s'estompèrent bientôt. J'avais l'impression qu'un voile avait été déposé sur mes yeux, ou bien que je me trouvais sous l'eau, tant ma vue était floue. Lentement, je revis l'ensemble de ma vie, comme si je lisais un livre la relatant.

Ma naissance. Ma maison. Ma mère, femme au foyer, et mon père, militaire. Je grandis dans la joie. A mon adolescence, mon père m'enseigna la mécanique et m'appris à me servir d'une arme à feu. Il ne cessait de me dire que j'avais un don pour ça. Je ne sais si c'était vrai. J'envisageai de devenir mécanicienne, et fit donc des études dans ce but. Un jour, peu de temps après mes 18 ans, mon père dut partir pour "Régler un conflit", et ne devais donc pas rentrer avant une semaine. Trois jours après, tous les journaux avaient les mêmes gros titres, à peu de choses près : "C'est officiel : La Troisième à débutée!"
Mon père n'est jamais rentré. La misère finit par toucher le pays, les impôts ayant augmenté pour financer le matériel de guerre. N'ayant plus personne pour ramener un salaire à la maison, nous dûmes vendre la maison et tout ce qu'elle contenait pour vivre pauvrement dans un taudis. Ma mère s'occupait des tâches ménagères de tout le quartier tandis que je faisais de mon mieux pour réparer les appareils mécaniques qui subsistaient.
Un soir, très tard, alors que je rentrais d'une des ces journées de travail, j'eus l'impression d'être suivie. J'accélérai le pas, avant de céder à la panique et de courir. Une main se plaqua soudain sur ma bouche avec une force étonnante, m'empêchant de crier, tandis qu'une autre me saisissait les bras, m'empêchant d'esquisser un geste. Mon agresseur me murmura quelque chose à l'oreille, quelque chose que la peur m'empêcha d'entendre. Et puis, soudain, une vive douleur dans la nuque et...
Plus rien. Le noir absolu, une abîme sans fond dans laquelle je sombrais, à demi-consciente.

Les souvenirs cessèrent, le voile s'ôta. Je voyais le ciel, noir, et la Lune, magnifique astre laiteux. Étant couchée, je me redressai, m'asseyais et contemplai la Reine de toutes les nuits. Je restais là un moment, sans penser à rien. Puis, je détournai le regard et me relevai. J'étais toujours dépourvue de sensations, à l'exception de la vue, ne pensait toujours à rien. C'est mue par un instinct inconnu que je me mettais en marche. Je finit par voir une fille, une adolescente sans doute, vu sa taille, à peu près égale à la mienne, qui marchait dans les rues, peu rassurée. Elle devait être perdue. Inconsciemment, je me mis à la suivre, me glissant d'ombre en ombre avec une facilitée étrange. C'est alors qu'elle empruntai une ruelle sombre que je me jetai sur elle et lui plaquai ma main sur la bouche tout en lui bloquaant les bras de l'autre, comme on me l'avait fait avant... Le noir.
Je restai un moment là, sans savoir que faire, ma respiration s'accélérant devant la scène. Elle, pour sa part, respirai difficilement, la gorge nouée par la peur. Et, soudain, poussée par une envie diabolique, je la mordais à la nuque. Elle poussa un cri de douleur, étouffé par ma main, et tenta désespérément de se débattre tandis que je le retenais sans difficulté et que je buvais avidement son sang. A mesure que la vie la quittait, elle fleurissait en moi. Je retrouvai mes sens, entendait à nouveau et sentait ses larmes couler sur ma main, tandis que la saveur suave du sang, doux nectar de vie, emplissait ma bouche.

Elle finit par s'effondrer, tandis que je reprenais conscience. Et pourtant,je ne ressentis aucun remord à avoir ôté la vie d'un être humain, même si j'avais l'impression que quelque chose s'était brisé en moi. Je l'observais rapidement. Elle était vêtue d'un t-shirt et d'un pantalon marrons, tout deux sales et recousus de multiples fois. Je baissai les yeux sur moi. J'étais vêtue d'une robe de la même couleur et dans un état guère meilleur. Sans réfléchir, j'échangeai ses vêtements avec les siens avant de repartir. Je retrouvais avec une facilité déconcertante le chemin de ma maison, m'orientant sans peine malgré l'obscurité. Étrangement, la porte était fermée. Les fenêtres étaient même condamnées. Au prix de quelques efforts, je parvint à briser les planches qui bouchaient l'une d'elle et à m'introduire à l'intérieur. Il n'y avait plus rien. Plus de meuble, plus de vie.
J'allai dans la pièce qui avait été notre chambre, à ma mère et moi, me blottis dans un coin et m'endormit d'un sommeil sans rêves.

Le chant d'un oiseau me tira de ma torpeur. A moitié réveillé, je retournai vers la fenêtre brisée. A peine avais-je pénétrée dans le mince carré de lumière qu'elle laissait passer que je ressentis une vive douleur dans tout le corps. Étouffant un cri strident, je me jetai sur le côté, et repartit dans la chambre en gémissant.
Je regardai ma main droite. Elle était, comme le reste de mon corps, légèrement brûlée. Les larmes commencèrent à perler sur mes joues à cause de la douleur ainsi provoquée. Je finis par pleurer pour de bon. Je passai ainsi le reste de la journée recroquevillée sur moi-même, sans comprendre ce qui s'était passé, et sans m'apercevoir que la douleur s'estompait et que ma peau était redevenue normale. C'est à la nuit tombée que les paroles que mon agresseur m'avait murmurées à l'oreille me revinrent.

-Et ainsi, tu seras vampire...
J'ai arrêté de jouer...


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21. 08. 2009, 21:00

Ces mots me crispèrent. Vampire? J’avais lu des choses là-dessus... C’était des êtres surnaturels qui n’existaient que dans les contes. Mais pourtant... Pourtant ça coïncidait. J’avais ressenti une douleur à la nuque, j’avais bu le sang d’un être vivant et le soleil m’avait brûlé la peau. Or, les légendes prétendent que les vampires se nourrissent de sang et vivent la nuit, par crainte de l’astre majestueux. Je touchais mes canines. En effet, elles avaient poussées, toujours comme indiqué dans les légendes. C’est donc vrai. Je suis... Un vampire. Un monstre suceur de sang. Une bête de la nuit.

Je me pris la tête entre les mains. J’étais horrifiée. Mais... Au fond, est-ce si terrible?

Moi qui avais toujours eue la peau sensible, vivre la nuit ne me dérangeait pas. Et puis, cela m’accordait tant de possibilité ! Je serais... Libre! Plus besoin de travailler du matin au soir pour ne manger qu’une seule fois par jour... Manger? Oui, je devrais me nourrir de sang à l’avenir... Donc tuer. Mais en définitive, allais-je le regretter? Qu’ont-ils fait pour moi, ces... Humains? Rien. Quand je souffrais, les plus riches passait à côté de moi sans me regarder, et les plus pauvres m’affirmaient que c’était normal, que c’était notre destin.

Au diable le destin! Au fond, qu’est-ce que c’est? Rien d’autre qu’une invention des humains pour se voiler la face, accepter de souffrir pour rien, parce que c’est "leur destin"
Je pris la décision de vivre pleinement ma vie de vampire. Et surtout, de chercher des semblables. Non pas par besoin de compagnie, mais par besoin de conseils sur la manière de vivre qu’il faudrait adopter. Car, bien que je sentais que les histoires sur la condition surhumaine des vampires étaient vraies tant je me sentais bien, il ne fallait pas sous-estimer les armes de l’humanité. Je doute fort qu’un vampire ne puisse être tué qu’au moyen d’un pieu en bois comme on le prétend.
Et désormais que j’en étais un, je n’avais pas l’intention de mourir, contrairement au temps où j’étais humaine et que cette pensée m’effleurait parfois l’esprit.

Je me rapprochai du centre de la pièce et me mit à défaire les lattes, exhumant ainsi une boite en métal. Ceux qui avaient vidés la maison ne l’avaient pas trouvée.
Je l’ouvris. C’était la boite dans laquelle je rangeais tous les objets auxquels je tenais.
A l’intérieur, une photo de mon père, ma mère et moi, le revolver et le béret que mon père m’avait donnée, trois balles, un bracelet de métal que je tenais de ma mère et une clé à molette d’excellente qualité, que je n’avait pas voulue utiliser pour mon ancien travail tant je le trouvais dégradant.
Je mit le béret ainsi que le bracelet, chargeait le revolver et le glissait avec la clé dans la poche de mon pantalon.
Puis je pris la photo dans ma main et la contempla longuement, avant de la remettre dans la boite que je rangeai à nouveau sous le plancher. Elle appartenait à ma vie humaine, que j’avais décidée de laisser derrière moi. Je ne l’oublierai pas, non. Mais il m’était inutile de la rappeler plus que nécessaire.

Par la suite, je sortis. Marchant au hasard des rues, mes pas finirent par me conduire vers l’église. J’y entrai et y trouvai le prêtre du village, qui m’avait maintes fois consolée quand le poids de mes obligations quotidiennes m’accablait. Quand il me vit, il s’écria :
-Mina! C’est bien toi? Mais où étais-tu passée? Ça fait trois jours qu’on ne te voit plus!
Trois jours? Tant que ça?

-Tu sais que ta mère a sombré dans la folie de ne pas te voir revenir? On raconte qu’elle se serait supprimée! Mais... Qu’à-tu fait à tes cheveux?

A ces mots, j’observais mon reflet dans l’eau du bénitier. Mes cheveux, d’ordinaire blond pâle, étaient désormais gris. Autre changement, que le prêtre n’avait pas remarqué, mes yeux, autrefois verts, avaient virés au violet. Ce changement, bien qu’étonnant, ne me déplaisait pas, je dois l’avouer. Quant à la mort probable de ma mère, je ne sais pourquoi, mais elle ne me peinait pas.

-Allez, viens, tu vas me raconter...
Il m’emmena m’asseoir sur un des bancs de l’église et me passa un bras autour du coup. Ce geste me surprit. Autrefois, je le prenais pour une marque de compassion, mais... Là où d’habitude je lui contai mes malheurs, je remarquais que sa respiration ainsi que son rythme cardiaque s’accélérait. Il ne savait pas trop où se mettre et gigotait discrètement. C’est quand je perçus son regard torve que mon dernier doute s’envola. Sale porc immonde...

Je marchai calmement dans la rue. J’essuyai de la main le sang autour de mon œil. Bien que j’eusse faim, savoir à qui il appartenait autrefois me dégoûtait. Un cri d’horreur déchira soudain la nuit, bientôt suivi
de pleurs. Une bonne sœur, sans doute alertée par le bruit, avait dû trouver le prêtre...
Je rangeais le revolver dans ma poche. Plus que deux balles.

Je suis un vampire, les lourdes chaînes de l’humanité ne m’entravent plus.
Je suis... Libre comme l’air.
J'ai arrêté de jouer...


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23. 08. 2009, 00:45

J’attendais. Le jour était en train de tomber, ce n’était plus qu’une question de minutes avant que je ne puisse de nouveau sortir.
Je guette la disparition du mince filet de lumière qui passe encore par la lucarne de la cave dans laquelle je m’étais réfugiée.
Un instant après, la voie est libre. Je me glisse hors de ma cachette et commence à errer au gré des rues, comme à mon habitude. Le vent fait claquer les feuilles d’un journal abandonné là. Je le ramasse et lit le gros titre.

« Le pseudo vampire a encore frappé ! »

"C’est par cette triste matinée de Décembre que la police a retrouvée un cadavre dans une ruelle. Comme beaucoup d’autres avant lui, il avait été vidé de son sang, sa jugulaire percée par un outil inconnu. Il semble que cela soit l’œuvre d’un tueur en série fou qui croit être un vampire, ces êtres imaginaires peuplant de nombreuses histoires et légendes. C’est du moins l’hypothèse avancée par le chef de la police, qui n’a fait aucun autre commentaires sur le sujet. Les meurtres s’élèvent maintenant à presque un tous les deux jours, parfois plus. Cela va sans dire que ce criminel, qui opère maintenant depuis bientôt deux ans ne saurait
échapper encore longtemps aux forces de l’ordre... "

Je jetais le journal par-dessus mon épaule sans finir de le lire, amusée. Ainsi, ils n’y croyaient toujours pas? Aucune importance, de toute façon je quittais la ville. La phrase "qui opère maintenant depuis bientôt deux ans... " résonnait toujours dans mon esprit
Deux ans? Vraiment? Je n’aurai pas cru. Ainsi, nous devons être en... Voyons, la guerre a débutée quand déjà ? Ah oui, en 2012. Nous devons être alors en 2014. Je soupirais, la nostalgie m’envahissant. Le temps passe à une vitesse... J’ai l’impression que c’est hier seulement que j’ai commencée à "vivre" pour de vrai.

Je me mis en marche; j’avais un train à prendre. Une fois parvenue à la gare, je payais mon ticket avec les économies prélevées sur mes diverses victimes. Dans une ville où un tueur en série était censé opérer, on peut
s’attendre à ce qu’il y ais une grande vigilance au niveau des trains. Mais non, rien. C’est sans la moindre difficulté que je pris place dans l’engin.

Depuis le début de la guerre, la situation s’était légèrement stabilisée dans les provinces, ce qui justifiait l’existence d’un train, qui aurait été impossible auparavant tant la misère était forte. Au bout d’un quart d’heure environ, le "cheval de fer" comme l’appelaient les indiens il y a bien longtemps, se mit en route vers Venise, ma destination. C’est ainsi que je quittais ma petite ville natale d’Italie pour me rendre dans
une autre, bien plus prestigieuse. Ou du moins, plus importante.

Le trajet se déroula sans encombre. J’avais pris la précaution de changer de vêtements, aussi n’avais-je pas l’air d’une gueuse. De plus, j’avais placé mon béret de façon à ce que la couleur de mes iris, pour le
moins singulière, ne puisse que difficilement être perçue par un oeil non averti. Et je faisais semblant de lire un énorme bouquin chipé je-ne-me-rappelle-plus-où, et dont je ne connais même pas le titre, l’air le plus absorbée possible. De ce fait, personne ne m’adressa la parole, à l’exception du contrôleur au moment de la vérification des tickets.

Quand je mis pied à terre, mon premier objectif fut de chercher un abri pour le jour qui commençait à poindre, le voyage n’ayant pas été particulièrement court.
C’est dans une masure abandonnée que je trouvais mon salut. Prenant soin auparavant de voler des draps pour me couvrir à cas où le bois pourri de la ruine laisserait passer les rayons de l’astre mortel, je me blottis dans un coin et m’endormit rapidement.

Un bruit m’extirpa de mon sommeil. Quelqu’un entrait dans la masure. Un rapide coup d’œil par un des trous de la cloison me fit dire que le soleil n’était pas encore tout à fait couché.
Je me tournais vers l’unique porte de la bâtisse. Deux hommes se tenaient devant l’encadrement de la porte. L’un d’entre eux s’adressa à son partenaire
-Tu vois? Je t’avais dit qu’il y avait une gamine planquée ici. On va pouvoir s’amuser...
Il se passa la langue sur les lèvres.
"Décidemment, j’ai le chic pour attirer les tordus", me dis-je en repensant au prêtre d’il y a deux ans.
Je baillai longuement puis me relevai. C’était deux gars minces et de taille moyenne, qui devaient sans doute toujours s’attaquer à plus faible qu’eux. Ils allaient avoir une surprise...

-Eh ben viens me chercher, si tu veux t’amuser...
J’avais pris le ton le plus dédaigneux possible.
-Oh, mais c’est qu’elle nous prend de haut en plus... Pour qui tu te prends gamine?

Je ne répondit pas et me contentai de rester là, sans bouger. Ils s’approchèrent et j’envoyais aussitôt mon poing dans le ventre de celui qui avait parlé. Je ne savais pas me battre au corps à corps, mais eux
n’étaient pas plus doués que moi.
Et moi, je n’étais pas humaine...
J'ai arrêté de jouer...


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4

23. 08. 2009, 22:22

Je laissai choir le cadavre de l’homme sur celui de son partenaire, après l’avoir vidé de son sang. Ils n’avaient aucune chance contre moi, même au corps à corps...
La nuit était bel et bien tombée cette fois, et je pus donc sortir. J’avais déjà mangée, rien ne m'empêcherait donc de flâner à ma convenance.

Tandis que je déambulais dans les rues de la Cité des Doges, j’assistai soudain, de l’autre côté d’un des canaux, à un braquage. Un jeune couple était tenu en respect par un type cagoulé et armé d’un glock, qu’il aura trouvé dieu sait où.
Cette scène provoqua mon intérêt. Non pas que j’étais tentée d’aider ces humains, mais mon revolver ne contenait plus qu’une balle, la seconde ayant été utilisée dans une escarmouche imprévue un an auparavant.
Sans un bruit, je pointais mon arme en direction de l’agresseur qui hurlait au couple terrorisé de lui donner toutes leurs possessions de valeur.
La détonation retentit. La femme cria et manqua de s’évanouir, avant de comprendre que le coup de feu ne venait pas de leur ravisseur, qui s’écroula, la tête percée d’un trou.

Je restais un moment à observer le couple qui restait là, scrutant les environs sans parvenir à percer l’obscurité et à localiser l'origine du tir. Ils finirent par partir le plus discrètement possible. Ils pouvaient s’estimer heureux que je n’aie plus faim... Je m’approchais du cadavre et récupérai l’arme, avant de jeter mon revolver, désormais inutile, dans le canal le plus proche.
Je fouillais ma victime et récupérai ainsi deux chargeurs supplémentaires. Bien, j’aurai de quoi faire.

Je me remis à errer au gré des rues. Par les temps qui courent, les agressions sont chose courante, la police ne cherchera donc même pas à mener l’enquête.
Le vent se leva. Je stoppai ma marche et me mit à humer l’air. Il portait une odeur de sang... Et vu la direction d’où il venait, ce n’était pas mon œuvre. Je partis donc à la recherche de la source de cette
senteur qui titillait mes sens.

Plus je me rapproche de mon but, plus mes sens s’emballent. Ce sang n’est pas humain, c’est sûr. Sa fragrance est bien trop acide, pétillante. Il est plein de vie, de confiance en soi, d’arrogance, et de puissance. En cette époque, je doute fort qu’un humain puisse réunir tous ces attributs en même temps, tant le poids de la guerre est accablant pour cette espèce.

J’y arrive enfin. Devant mes yeux se déroule un combat violent. Les deux protagonistes, deux hommes, sautent, virevoltent, frappent, esquivent avec une aisance forçant l’admiration.
Ils vont si vite que je ne parviens pas à les distinguer clairement. Tout ce que je peux voir sont de longs cheveux gris, comme les miens, et d’autres, noirs, qui ondulent gracieusement, des lames qui s’entrechoquent ainsi que des gouttes de sang qui tombent sur le sol à chaque échange.

Au bout d’un moment, tout se fige. L’un des deux, celui aux cheveux gris, a porté un coup mortel à son adversaire, qui s’écroule dans une gerbe de sang.

Il range son arme et se met à parler.
-Alors, tu as appréciée le spectacle?
Je sursaute intérieurement. Il m’avait repérée depuis mon arrivée...
Je ne sais pas quoi dire, aussi je décidai de dire la vérité.
-Impressionnant.
Il se retourna et me fixa des ses yeux... Violets. Tout comme les miens...
-C’est chose commune parmi ceux d’entre Nous qui ont choisis cette voie...
Il avait marqué une très légère pause avant le mot « nous », qu’il avait prononcé avec une certaine fierté.
-Tu as mis longtemps à me retrouver, dit-moi. Que faisais-tu donc? J’ai bien failli m’impatienter...

Ces paroles me firent l’effet d’un coup de poing au ventre.
A ce moment, je revis la scène de ma transformation en vampire, mais en tant que spectateur et non pas en tant qu'acteur.

Je vois clairement celui qui m’a planté ses crocs dans la nuque. C’est l’homme, ou plutôt le vampire, qui vient de m’adresser la parole...

Ainsi, c’est lui, mon "créateur"...
J'ai arrêté de jouer...


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5

25. 08. 2009, 00:03

-Alors? Que faisais-tu?
La question me ramena à la réalité.
-Eh bien... Rien de spécial. Je m’habituais juste à ma condition...
-Ma foi, on dirait que tu as réussie... Depuis tout ce temps tu n’as pas été débusquée une seule fois par les humains, bravo !
-Comment le savez-vous? Vous m’espionniez?
-Pas moi, des sous-fifres. C’est facile pour notre race de se faire obéir.
-Notre race? Les vampires?

Il émit un rire léger et doux.
-Non voyons. Je parle des Capteurs d’esprit, bien entendu.
-Les quoi?
Je ne voyais absolument pas de quoi il voulait parler. Il reprit alors un air sérieux.
-Tu ne sais pas ce qu’est un Capteur? Tu veux dire que tu n’as pas rencontrée d’autres vampires entre temps?
Je secouais la tête. Il soupira doucement.

-Bon, pour faire simple, il existe, parmi les vampires, trois races distinctes : les Capteurs d’esprit, les Seigneurs des bêtes et les Cultistes. Les Capteurs te sont sans doute plus familiers étant donné que j’en suis un, et que, par conséquent, toi aussi. Nous sommes les meilleurs diplomates parmi les vampires, et nous savons très bien nous dissimuler parmi les humains.
Les caractéristiques des Seigneurs des bêtes sont assez bien résumées par leur nom. Impulsif, violents, sauvages, mais aussi puissants et endurants, et avec un instinct plutôt affûté. Et souvent avec un sale
caractère. J’aime les appeler « ours mal léchés ».


Il sourit malicieusement après ce trait d’humour.

-Enfin, les Cultistes, ben... C’est lui.
Il désigna d’un signe de tête le cadavre derrière lui.
-Ce sont des shamans. Ils tirent leurs pouvoir du sang. C’est un peuple fier, qui n’a pas peur du défi et qui font souvent preuve de sagesse malgré tout... Voilà, je ne peux pas t’apprendre grand-chose d’autre. Sauf qu’il y a, comme pour toute chose, des exceptions. Ah oui, on raconte aussi qu’il y aurait une quatrième race sur le point d’apparaître. Mais je n’y crois pas. On ne crée pas de vampires en claquant des doigts...

Je reste pensive. Le monde des vampires est bien plus diversifié que ce que j’aurai cru...

-Bon, on ne va pas rester une aeternam ici. Suis-moi, je vais te présenter à quelques amis...
-Hein? Heu, d’accord...

Je lui emboîtais le pas et il me conduisit le long des rues.
Tandis que nous marchions, je m’appliquai à l'observer plus attentivement. Outre ses longs cheveux gris et ses yeux violets, il avait peu de choses en commun avec moi.
Déjà, il devait faire environ 1 mètre 70. Ensuite, il était bien bâti sans être mister univers, et il se déplaçait avec une certaine élégance, contrairement à moi qui marchai d'une manière que je trouvai banale.
Il était vêtu d’une simple chemise noire ainsi que d’un pantalon en feutre de la même couleur. Pour ma part, j'étaie vêtue de blanc.

Nous finîmes par arriver près d’un bâtiment en pierre, dans lequel nous pénétrâmes.
Il était vide. Il m’emmena dans la pièce adjacente, se pencha et poussa un tissu qui traînait là, révélant ainsi une trappe qui devait sans doute mener à la cave.
Il l’ouvrit et descendit l’escalier qu’elle révéla, en me faisant signe de le suivre.

La cave était une pièce d’environ 25 mètres². Quelques casiers à bouteilles étaient disposés contre les murs, recouverts de poussière et de toile d’araignée, et une table carrée se trouvait au milieu de la pièce.
Un homme et une femme étaient assis là.
C’est la femme qui prit la parole.

-Eh bien, Sven, qui nous ramène-tu là?

Sven? Je réalisai qu’il ne m’avait pas encore dit son nom. Eh bien, comme ça je le saurais.
Il lui répondit.
-Mon infante. Mina, je te présente Lucia.
La femme me fit un signe de la main en souriant. Elle était grande, enfin pour moi, et fine. Son visage était radieux et ses yeux d’émeraude lui donnaient un air mystérieux. Elle était habillée d’un t-shirt blanc couvert d’esquisses vertes représentant des fleurs, ainsi que d’un short blanc, vierge de tout autre couleurs.

-On avait deviné. Elle a la même gueule que toi c’te gamine...
Cette fois, c’était l’homme qui avait parlé. Sa voix était puissante, chaude et teintée d’une légère agressivité, qui s’apparentait plus à de la provocation amicale.
Sven le désigna de la main.
-Et voici...
Un sourire narquois naquit sur ses lèvres.
-Et voici ours mal léché.
-Oh putain, ta gueule avec ça maintenant... Mon nom c’est Bash, pigé? Eh gamine, écoute pas cette andouille, moi c’est Bash, ok?

Je hochai la tête, un sourire amusé aux lèvres.
Il semblait s’indigner d’être appelé « ours mal léché », mais il était évident qu’il ne le prenait pas vraiment mal. Il avait le sens de l’humour.
Je le détaillais plus attentivement. C’était un colosse, d’au moins deux mètres, large d’épaule, une musculature à faire pâlir un culturiste et une gueule à rendre jaloux un pitbull. Menton carré, visage large, son cou donnait presque l’impression d’être du même bloc que sa tête. Bref, un mur.
Il portait une veste bleu marine et un long pantalon "camouflage".

La femme reprit la parole.
-Et elle sait faire quoi, la chtiote ?
J'ai arrêté de jouer...


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Ce message a été modifié 1 fois, dernière modification par "Kalfa" (26.08.2009, 17:57)


6

26. 08. 2009, 23:45

Je m’apprêtait à réponde, mais Sven fut plus rapide.

-C’est une tireuse.

-Une tireuse? Comme moi?
Lucia sourit. C’est alors que je remarquais l’arc à ses pieds. Il était grand et finement ouvragé.
-Non. Elle ferait mouche là où toi tu raterais, crois-moi.
Il me regarda et fit la moue, avant de se tourner à nouveau vers l’archère.
-Mais en contrepartie, si on l’atteint au corps à corps, elle est mal barrée... Toi au moins tu pourras t’en tirer, mais pas elle, elle est pas taillée pour...

Mes joues s’empourprèrent. Il avait souligné ma plus grande faiblesse face à ces deux inconnus, et c’était plutôt gênant, il fallait le dire.
Bash reprit la parole.
-Ouais, c’est une tireuse d’élite quoi. Et c’est pas un problème.
Il se tourna vers moi.
-Bon, pour faire simple, mon boulot à moi c’est de faire en sorte que personne t’atteigne. Je le faisais déjà avec Lucia, donc t’en fais pas, je suis rodé.

Il sourit avec sincérité en se frappant la poitrine. Je commençais à saisir les spécialités de chacun.

-Donc, Lucia est douée à mi-distance, Sven et toi êtes taillé pour le corps à corps, et moi je suis là pour les longues distances c’est ça?
-Exactement, même si t'es pas encore super équipée. Dis donc, tu comprends vite. Ça m’a tout l’air
d’être une bonne recrue que tu nous as ramené là, Sven!

-C’est bien la première fois que quelqu’un te plait en si peu de temps, répondit l’intéressé. Je me rappelle qu’il ta fallu deux mois pour juger Lucia douée...

Nous passâmes le reste de la nuit ainsi qu’une bonne partie de la journée à discuter ainsi, avant de nous installer chacun dans un coin et de sombrer dans le sommeil.
Le soir venu, je me réveillai et m’étirai longuement.
Sven rompit le silence.
-Bien. Je propose que nous profitions de l’arrivée de Mina pour nous débarrasser des autres.
-Les autres? Quels autres?
-Une bande de vampires qui nous cherchent des noises depuis quelque temps. Ils sont nombreux mais chacun d’entre nous vaut plusieurs d’entre eux. L’autre que tu m’as vu tuer l’autre jour, c’était l’un d’eux.
-En clair, c’est une guerre des gangs?
Il éclata de rire.
-Pas vraiment non. A quatre, on peut pas vraiment nous considérer comme un gang!

Nous finîmes par partir, après avoir passé quelque temps à nous préparer.
Tandis que nous nous dirigions vers l’endroit où les autres s’étaient établis, Sven me fit rentrer dans un bâtiment qui disposait d’un escalier menant au toit. Ainsi, je les suivais en progressant de toit en toit; cela aurait pu être difficile mais la disposition des constructions, très serrées les unes contre les autres, me facilitait la tâche.
Tout en avançant, j’aperçus Lucia de l’autre côté de la rue, sur des bâtiments moins haut.
Sven avait un bon sens tactique.
Au bout d’un moment, Sven et Bash furent abordés par un homme. Aussitôt, je cessai de bouger, et Lucia fit de même.
Je tendis l’oreille pour écouter les propos de l’inconnu.

-Et alors, qu’est-ce que vous foutez là vous deux? Vous savez, le patron vous aime pas trop, alors je vous conseille de partir tant que je suis de bonne humeur...

Tout en disant cela, il jouait avec un ak-47. A voir la façon dont il le tenait, je me demandais fortement si il savait vraiment s’en servir... Ou alors, il était bourré. Oui, c’était sûrement ça...
-Bon, ben je vais compter jusqu'à cinq, et si je vous vois encore après, je vous plombe la gueule !

Sven et Bash se regardèrent. Je ne pouvais pas voir leur visage, mais il n’était pas difficile de deviner que la situation les amusait.
-Un! D... Deux! Trois! Quatre!

Il n’eut pas le temps d’aller jusqu’à cinq; une flèche s’était plantée dans sa gorge. Lucia avait lancé l’offensive...
J'ai arrêté de jouer...


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28. 08. 2009, 22:10

Cet événement n’était visiblement pas passé inaperçu, puisque des gardes déboulèrent aussitôt et se mirent à attaquer Sven et Bash, tandis que d’autre prenaient une autre direction, sans doute dans le but de trouver Lucia.
Mes deux compères n’ayant visiblement pas de difficultés face à leurs ennemis, je continuais à progresser tout en restant dans l’ombre, prête à intervenir dès que cela s’avèrerait nécessaire. Quelle ne fut pas ma surprise quand, en sautant sur un toit en contrebas, je tombai à quelques pas d’un tireur embusqué, muni d’un fusil de sniper...

En m’entendant, il prit un beretta à sa ceinture et tira en même temps que moi; cependant, son fusil l’avait empêché d’ajuster correctement sa visée et, tandis que ma balle l’atteignait à la tête, la sienne ne fit "que" me transpercer le flanc gauche. C’était une blessure sans grande gravité, je le savais, mais pourtant je tombais à genou, la main droite crispée sur la blessure. Durant ma période humaine, j’avais endurée beaucoup de choses, comme la faim, le froid et la honte. Mais la douleur, je n’avais jamais dû ni pu la supporter. Je respirai fort, et faisait de grands efforts pour me calmer. Après quelques minutes, la douleur avait suffisamment décrue pour que je puisse me relever. Je récupérai le fusil et le beretta, convaincue que cela pourrait être utile, fouillait le cadavre à la recherche de chargeurs, en trouvait deux pour chaque arme -ça commençait à faire beaucoup pour mes deux poches- et repartit, consciente que des ennemis viendraient bientôt voir pourquoi leur tireur avait usé d’une arme de poing.

Je courais désormais, ramassée sur moi-même afin d’être plus difficilement repérable.
Je finis par m’arrêter. J’étais suffisamment éloignée désormais, et j’avais à nouveau autant de chances d’être débusquée qu’avant de faire cette rencontre. Je m’allongeai avant de prendre le fusil en main. A travers la lunette, je vis Sven et Bash, bataillant face à une demi douzaine d’adversaires, au milieu d’autant de cadavres si ce n’est plus, tandis que les flèches pleuvaient. Sans attendre, je fis feu sur l’un de nos ennemis qui tomba, mort. Sven fit un bond en arrière, paniqué, mais quand il vit le mort, une lueur éclaira son regard. Il avait compris. La bataille fut rapidement finie après ça. Sven, qui avait repéré à peu près ma position, me fit signe de revenir, ce que je fis aussi vite que possible. Quand j’arrivais, Lucia était déjà arrivée.

-Mais où t’as trouvé ce truc?
Elle montrait le fusil de la main.
-Une rencontre opportune.
Je lui fis un grand sourire.
-Eh ben, on peut dire que c’est tombé à pic, y’a des gus qui me sont tombés dessus et j’ai pas pu continuer à couvrir les deux autres... Bon, on y va? Il reste plus que leurs chefs...
-Je te suis.

Les chefs en question firent bientôt leur apparition. L’un était armé d’une hache de bûcheron, tandis que l’autre était muni de deux dagues. Ils prirent leur élan et chargèrent. Lucia recula et je fis de même, munie de mon beretta et de mon glock. Cependant, la proximité de mes cibles avec mes amis m’empêchait de tirer. Soudain, celui muni de la hache s’écroula, et celui avec les dagues s’écarta de la mêlée pour courir vers moi à une vitesse impressionnante... Trop impressionnante. Je n’eus pas le temps de tirer, il était sur moi, prêt à frapper. Le temps sembla se figer l’espace d’un instant. Les lames des dagues brillaient à la lumière de la lune. Et puis, soudain, elles disparurent avec le cri étouffé de mon attaquant. Bash lui avait lancé le cadavre de son compère.

-Tu vois, je te l’avait dit : mon boulot, c’est de faire en sorte que personne ne t’atteigne.

Je souris.
-Attention, il n’est pas encore mort.
Je me tournai et vidai le chargeur de mon glock sur lui.
-Maintenant, si.
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30. 08. 2009, 23:07

Nous rentrâmes, fourbus, mais heureux d’avoir triomphé, et nous passâmes le reste de la nuit à nous reposer, après que Sven nous ait tous congratulés.
La nuit suivante, tous les journaux que l’on pouvait trouver faisaient état de la guerre de gangs qui s’était déroulée dans les rues. Chose étonnante, personne ne semblait avoir remarqué la nature vampirique des cadavres. Je décidai d’en demander la raison à Sven.

-Tu sais, tous les vampires ne sont pas comme nous, cachés le temps de pouvoir à nouveau sortir... Certains sont hauts placés, très hauts placés, et comme ils ne souhaitent pas que l’existence des vampires soit révélée au grand jour, eh ben ils masquent tout ça. D’ailleurs, on ferait bien de mettre les voiles, parce qu’ils vont vouloir retrouver les responsables, c'est-à-dire nous, et si ils nous trouvent, on va pas avoir la paix.
-Et on va aller où?
-On va quitter l’Italie, de toute façon c’est mort ici. Qu’est-ce que vous pensez de Paris, tous?

Il y eut un blanc. Je m’apprêtais à dire que cela m’importait peu, quand un grand cri perça la chape de silence.

-PARIIIIIIIIIIS!!!!!!!!!!
Lucia gesticulait en tout sens, un grand sourire sur les lèvres.
-J’ai TOUJOURS rêvée d’y aller! Quand est-ce qu’on part? Hein? Dis, dis, quand est-ce qu’on part?!?
Sven se bouchait une oreille de la main gauche, et utilisait la droite comme porte voix.
-Bien, je vois que Lucia est... disons enthousiaste. Et vous?
Ayant renoncée à couvrir le vacarme produit par Lucia, j’acquiesçai d’un signe de tête. Bash, hilare, fit de même entre deux éclats de rire.
-Bon, alors c’est entendu. Il y a justement un train qui part dans peu de temps vers la France, on a qu’à le prendre; de toute façon, Paris c’est trop loin pour se permettre de le faire en un voyage.

Nous partîmes alors. Quand j’y repensai, cela ne faisait que deux jours que j’étais ici... Mais après tout, j’étais venue ici pour rencontrer d’autres vampires, et c’était chose faite, donc je n’avais pas besoin de rester.
Une fois dans le train, une nouvelle fois peu surveillé, nous nous dirigeâmes vers le fond de ce dernier, afin de pouvoir être tranquilles, mais des gorilles nous firent signe d’aller ailleurs. Ne souhaitant pas attirer l’attention sur nous, nous nous exécutâmes. Ainsi, nous nous installâmes plus près des autres passagers que nous l’aurions souhaités.

-Qu’est-ce qui se passe? C’est qui ces types?
-Des gardes du corps, m’expliqua Bash. Y’a sûrement un ou plusieurs riche dans ce train. Ils peuvent plus utiliser des moyens de transport privés comme dans le temps, donc ils réquisitionnent une partie des transports normaux... Eh ouais, même maintenant l’argent à énormément de pouvoir.
-Mouais...

Je n’étais pas rassurée. Je serrai contre moi ma valise, achetée il y a quelques minutes, dans laquelle j’avais mis mes armes.
Le train finit par partir. Au bout de quelques minutes, la pluie commença à tomber, frappant doucement les vitres.
J’aimais la pluie. Cela m’apaisait, me calmait, telle une douce mélodie.
Je restai ainsi à écouter cette mélopée naturelle, tandis que Lucia dormait et que Sven et Bash étaient en train de débattre sur la meilleure position à adopter dans un siège de train.
J’ignorai cette conversation, le regard perdu dans le paysage qui défilait, et faisait semblant de ne rien avoir entendue quand ils me demandaient mon avis.
Soudain, le train freina violemment. Les passagers commencèrent à protester à voix basse...
J'ai arrêté de jouer...


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9

05. 09. 2009, 17:34

Plus le temps passait, plus la rumeur s’amplifiait.
D’après ce que disaient certains passagers, un arbre était tombé sur la voie, forçant le train à freiner. Comme par hasard, pile au moment où un riche était dans le train...
Quoi qu’il en soit, il fallait agir; on allait pas attendre que le soleil se lève...
Je jetais un coup d’œil à Sven et Bash. Ils avaient cessés leur débat Ô combien passionnant, et Lucia s’étaient réveillée. Sans rien dire, nous nous étions mis d’accord pour attendre quelques instants et voire ce qui allait se passer.

Peu de temps après, cinq hommes en armes montèrent dans le train, sous le regard effrayé des passagers, et se dirigèrent vers le "wagon du riche". Comme on pouvait s’y attendre, il y eut des échanges de coups de feu et la panique s’empara du train. Cependant, d’autres hommes empêchaient quiconque de sortir.

-Bon, et maintenant?
Sven fit la moue.
-Je sais pas trop. Disons que si ces types s’approchent trop près, on se défendra...

Les coups de feu cessèrent. Les hommes revinrent. Il en manquait un et l’un d’entre eux pressait sa main contre son flanc ensanglanté. Les autres arboraient une mine satisfaite. Celui qui semblait être le chef prit la parole.

-Bien bien bien... Maintenant que notre ami le porte-monnaie nous a donné ce que l’on voulait, on va voir ce que vous avez, tant qu’à faire... Allez, tout le monde vide sa valise!

Je n’esquissai pas un geste. Le chef ne bougeait pas et surveillait ses hommes qui récupéraient le moindre objet de valeur : montres, vêtements de qualité suffisante, lunettes, bijoux dans de rares cas... L’un d’entre eux arriva finalement à ma hauteur.

-Eh ben la miss, on fait pas ce que les grandes personnes disent? Allez, ouvre ta valise, comme tout le monde...
Il me prenait donc pour une enfant... Je regardais Sven dans les yeux. Je ne mis pas longtemps à comprendre ce qui allait se passer.

J’ouvrais ma valise. L’homme ouvrit des yeux ronds en voyant les armes qu’elle contenait. Bash profita de sa surprise pour lui briser la nuque. Aussitôt, j’attrapai mon beretta et mon glock et abattait l’ennemi le plus proche de nous, tandis que Lucia achevait le blessé d’un couteau de lancer. Il ne restait déjà plus que leur chef.

Ce dernier se planta au milieu de l’allée et prit un fusil à pompe qu’il avait dans son dos. Ce n’était pas prévu... Je me jetais au sol alors qu’il tirait. La grenaille mit un fauteuil en pièce.

Nous passâmes un moment à éviter les tirs tant bien que mal, sans pouvoir l’approcher.
Cependant, au bout d’un moment, il dû recharger. Sven en profita et le tua sans plus de cérémonie. Les hommes qui gardaient les sorties, en voyant leur chef mort, prirent peur et s’enfuirent. Sven se lança à leur poursuite. Nous le suivîmes, sans comprendre pourquoi il faisait ça; au passage, je ramassais le fusil à pompe et les quelques munitions qui étaient tombées de la poche de son ex-propriétaire. Bash, bien que blessé, finit tout de même par rattraper notre leader, et l’incendia.

-On peut savoir ce qui t’a pris?
-Rien de spécial. Ça nous donnait une bonne raison de quitter le train sans avoir l’air louches.
-Hein?
Je ne voyais pas ce qu'il voulait dire.
-Les passagers ont dû nous prendre pour des gardes qui voyageaient incognitos. Et donc, pour eux, il est logique que nous poursuivions les attaquants. Et maintenant, on va pouvoir se trouver un abri pour la journée,
grâce aux bois qu’il y a dans le coin...


Décidément, il pensait à tout... Il ne cessera donc jamais de m’étonner?
J'ai arrêté de jouer...


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10

09. 09. 2009, 19:11

Assise sur le sol de la vieille cabane délabrée dans laquelle nous nous étions installés, j’observais les autres, qui dormaient encore.

Lucia, blottie dans un coin, dormait comme une bienheureuse, un large sourire lui fendant le visage. Bash, allongé sur le dos à l’autre bout de l’unique pièce qui composait la baraque, ronflait comme un ours. Sven, lui, était adossé au mur à quelques pas de moi. Vu le rythme de sa respiration, il ne dormait pas et ne faisait que somnoler. Depuis quand était-il réveillé? Je dormais toujours très peu, mais pourtant il était comme ça depuis que j’étais sortie de mon sommeil.
D’ailleurs, avait-il seulement dormi? Bonne question.

Un grognement me tira des mes pensées. Bash se réveillait. Et quand il se réveille, ça s’entend. Sven ouvrit un œil et poussa un profond soupir. Lucia grommela, quittant visiblement à regret son sommeil.

-Bon, on va où maintenant?
Si par hasard il restait des être vivants endormis dans les parages, la voix de Bash avait mis fin à leur torpeur.
-Oui, c’est quoi la suite Sven?
-On va continuer à pied, répondit l’intéressé. Ce n’est plus très loin désormais, et de toute façon on peut pas faire grand-chose d’autre... Ça vous convient?

Je hochai la tête, et Bash fit de même. Lucia, la tête posée sur ses genoux qu’elle avait ramenée vers son torse, se contenta d’un "Mmmh..." peu enthousiaste. Mais la connaissant, c’était normal; nous mîmes donc en route. Pour rejoindre notre destination, il suffisait de suivre les rails. En plus, cela nous permis de nous nourrir, car il restait encore quelques humains égarés dans les environs du train qui était resté sur place.

Le trajet se déroula sans encombres, les bois étant suffisamment présents aux alentours pour nous permettre de suivre les rails sans risquer d’être vus. Nous finîmes par arriver à une petite ville non loin de la frontière. Sans doute avait-elle un nom autrefois. Ce n’était plus le cas; seule les villes les plus grandes avaient conservées leur patronyme, car les noms ne représentaient plus rien, aussi personne n’avait jugé utile de se
souvenir des moins importants.

Nous entreprîmes de chercher un abri pour la journée. Cave, grenier, entrepôt, peu importe, du moment que ça protégeait du soleil.
Problème, il n’y en avait pas. Du moins rien de facilement accessible.
Au bout d’un long moment à déambuler, alors que l’aube commençait à poindre, c’est avec soulagement que nous trouvâmes un entrepôt sans surveillance un peu à l’écart de la ville.
En moins d’une minute, nous avions trouvés une entrée, et nous nous étions mis à l’abri des rayons assassins.

C’était un entrepôt à paille. Les bottes étaient empilées sur des hauteurs impressionnantes, et elles étaient si nombreuses qu’elles formaient une structure relativement stable. C’est derrière l’une de ces grandes piles que nous nous installâmes.

Le temps passait, les heures défilaient, les minutes s’écoulaient, les secondes s’égrenaient. Et pourtant, envers et contre tout, je ne parvenais pas à m’endormir. Quelque chose, bien que je ne sache pas quoi, me tracassai. Soudain, Sven me secoua par l’épaule, avant de murmurer :
-Debout.
-Pour...
-Chut. On est pas seuls...
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

11

14. 09. 2009, 18:10

-De quoi?
Il ne répondit pas et se contenta de réveiller les deux autres, avant de se tourner à nouveau vers moi.
-Monte sur ce tas de pailles. Ils sont hostiles.

Je ne voyais pas de qui il parlait, mais je m’exécutai. Au moment même où j’atteignais le haut de la pile, la porte du hangar s’ouvrit brutalement sur une dizaine d’humains armés de fourches et autres outils agricoles, tandis que le soleil dessinait un carré sur le sol. Le plus imposants des hommes prit la parole d’une voix tonitruante.

-Montrez-vous, vampires!
Comme à chaque fois qu’une conversation avec des humains avait lieue, c’est Sven qui répondit.

-Vampires? Vous vous méprenez. Nous ne sommes que des voyageurs trop humbles pour nous offrit le gîte de manière légale... Nous pouvons comprendre que vous soyez en colère pour cela, mais nous ne sommes pas des vampires... D’ailleurs, ces créatures n’existent pas...

-Foutaises! Nous savons de source sûre qu’ils existent... Et que vous en êtes.

-De source sûre?

-Eh oui. En tant que maire, j’ai des relations fiables.

-Oh, je vois. Len, c’est ça? Tsss... Savez-vous au moins combien nous sommes?

-C’est évident. Vous êtes trois, et bientôt vous ne serez plus...

-Trois vous dites? Grave erreur. Tire.


Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’il s’adressait à moi. Mon tir atteint le maire en pleine tête et il s’affala.
Les autres humains, décontenancés, en restèrent figés sur place. C’est alors que Bash s’approcha tranquillement, et stoppa à la limite du carré de lumière que laissait passer la porte.

-Bouh.
Sur ce simple mot, les humains abandonnèrent leur immobilité pour s’enfuir en hurlant, ce qui me fit éclater de rire.
Bash contourna le carré de lumière et poussa la porte, nous protégeant des rayons assassins.
Lucia grommela quelque chose comme "bien la peine de me réveiller pour ça..." et se rendormit. Je me laissais également gagner par le sommeil, sans râler toutefois.

La nuit venue, je m’éveillais. Les autres dormaient encore, comme d’habitude, à l’exception de Sven; comme d’habitude...
J’en profitais pour lui demander quelle était notre prochaine destination.

-La frontière, bien sûr. Et puis, ensuite...
Il baissa la voix jusqu’à en faire un murmure.
-Paris...

-Raté, j’ai entendu.


Lucia se tenait derrière moi, un grand sourire sur les lèvres. Elle ne tenait déjà plus en place, elle qui pourtant a toujours du mal à se réveiller...

-Alors, quand est-ce qu’on part?
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

12

26. 09. 2009, 15:16

Nous marchions depuis un moment quand nous aperçûmes la frontière.

Lucia trépignait déjà d’impatience. Elle ne devait pas réaliser que se rendre en France ne serait pas si facile. En effet, même si l’Italie et la France entretenaient des rapports suffisamment bons pour que les italiens puissent franchir la frontière sans trop de problèmes, il fallait prouver que nous en étions... Et étant donné que depuis notre vampirisation, nous étions officiellement mort ou disparus, ça n’allait pas être de tout repos.

La frontière consistait en une longue rangée de barbelés; la barrière sensée empêcher le passage de véhicule était brisée depuis bien longtemps. Trois hommes se trouvaient à son emplacement, assis par terre autour d’un feu de camp. L’un d’entre eux fumait, les deux autres jouaient aux cartes. Près d’eux étaient posées plusieurs armes à feu.

En nous voyant arriver, le fumeur se leva et se dirigea vers nous.
-Halte. Déclinez votre identité et déposez vos armes avant de continuer.
C’est Sven qui répondit.
-Nous sommes italiens. Quand à nos armes, nous sommes navrés, mais nous en avons besoin. Par les temps qui courent, les chemins ne sont plus surs.
L’homme fronça les sourcils.
-Dans ce cas, nous ne pouvons pas vous laisser passer. Et je me doute que vous êtes italiens; ce n’est pas ça que je vous demande.
-Eh bien, je me nomme Sven, et voici Bash, Lucia et Mina. Mais je ne comprends pas pourquoi vous souhaitez nous ôter nos armes; cela ne ferait que nous porter préjudice, et ce n’est pas comme si il nous serait difficile de nous en procurer d’autres...
-Je me moque de vos noms. Vous devez fournir votre identité complète, un passeport. Quant aux raisons qui nous poussent à prendre vos armes, elles ne regardent que nous.
-Êtes-vous vraiment douaniers?

L’homme parût piqué au vif par cette question. Derrière lui, ses compères commençaient à s’agiter.
-Bien sûr que oui! C’est une question ridicule, je ne vois même pas comment vous avez pu en douter!
-Eh bien... Je ne crois pas que vos habits constituent un uniforme. De plus, je ne crois pas non plus que l’odeur de sang qui flotte dans les environs soit normale... Je suis persuadé que vous avez tués les vrais douaniers pour usurper leur identité.

Une odeur de sang? Je savais bien que cette odeur me disait quelque chose, mais elle était trop légère pour que je m’en rende compte. La réaction du faux douanier ne se fit pas attendre.
-Les gars! On les bute!

Tellement prévisibles... Ils ouvrirent le feu sur nous. Sven et Lucia se jetèrent sur le côté, dans les buissons environnants. Je n’eut pas le temps d’en faire autant : Bash me jeta comme une poupée à l’abri de leur vue, puis me rejoignit en vitesse.
Ils tiraient désormais au hasard sur les buissons, dans l’espoir de nous toucher, nous obligeant à changer sans cesse de position. C’était le moment de tester ma nouvelle acquisition.
Je pris le fusil à pompe dans mon dos, y mit une cartouche puis le pointais sur l’ennemi le plus proche de nous; le fumeur, en l’occurrence. Il était assez loin de moi pour une arme de ce type, mais qu'importe, c'était justement l'occasion de tester ma précision. Le coup partit dans un vacarme assourdissant. La grenaille toucha le fumeur en pleine tête, qui s'écroula dans une gerbe de sang. Les deux autres reportèrent aussitôt leur
attention sur moi, permettant à Lucia et Sven de les abattre silencieusement.


Intriguée par ces évènements, je me tournai vers Sven.
-C'était qui au juste? Quel intérêt ils avaient à se faire passer pour des douaniers?
-C'était des trafiquants d'armes. La confiscation leur permettait d'en revendre en bonne quantité.

En effet, c'était logique... Eh bien, il ne me restait plus qu'à me servir.

Le tas d'arme et de munition était conséquent, et je pus me débarrasser de mon glock, plutôt peu efficace, et me munir d'un second beretta. Je récupérai également quelques munitions; j'allais bientôt ouvrir un magasin...
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

13

27. 09. 2009, 16:01

Une musique flottait dans l'air glacé de cette nuit sans lune. Lucia était en pleine béatitude, des étoiles plein les yeux. Je ne le comprenais pas. Paris n'était pas une ville exceptionnelle...
Du moins, elle ne l'était plus.

L'éclairage public diffusait une faible lumière sur les murs gris et usés des bâtiments, permettant de voir diverses affiches. La plupart partaient en lambeaux, si bien que l'on pouvait à peine lire ce qu'il y avait marqué dessus. "Arrivée du cirque en ville! Spectacle formidable!" et autre "Fête de la paix" côtoyaient les affiches du style "Avis de guerre : appel aux volontaires!"
En arrière plan, les restes de la tour Eifel, démontée en partie par besoin de matériaux, étaient à peine visible dans le mince brouillard qui planait sur la ville.

Nous passâmes devant un bar, d'où provenait la musique. Ce n'était pas un de ces bars du 21e siècle, où les hommes et les femmes se réunissait, discutaient et riaient fort. Non, c'était un de ces bars d'autrefois, où seuls les hommes se rendaient, abandonnant leur femmes chez eux, grisonnants, les traits tirés par la fatigue et les souffrances quotidiennes, noyant leurs soucis dans l'alcool, sans dire mot, tandis qu'un pianiste dépourvu de sourire jouait, et parfois chantait, quelque musiques qui, bien qu'elle soient quelque peu entraînantes, sont étrangement teintées de la même lassitude que l'on peut lire dans les regards presque éteints de ces êtres ayant perdus ou n'ayant même jamais eus la moindre volonté de changer ce qui est leur vie.

Rares étaient les commerces qui n'affichaient pas "Fermeture définitive pour cause de faillite". Les magasins de mode, les bijouteries, les restaurants de luxe et autres magasins d'électronique étaient désormais introuvables. Seuls subsistaient les épiceries, les friperies et autres boutiques vendant des denrées indispensables et peu chères.

Les cimetières étaient envahis par les mauvaises herbes, les tombes tombaient en morceaux et les fosses communes étaient pleines des morts emportés par les maladies qui, faute de médicaments, se révélaient bien plus virulentes et dangereuses qu'avaient pu le croire l'humanité.

Les rues étaient pleines de clochards, n'ayant que la peau sur les os, la barbe sale et hirsute, se disputant les restes trouvés dans les poubelles avec les chiens errants, et dormants avec des journaux en guise de
couverture.

Les industries avaient cessés toute activité, à l'exception des fabriques d'armements, qui fonctionnaient à plein régime et en permanence, créant des objets utilisés par des hommes pour tuer d'autres hommes.

Il suffisait de tendre l'oreille pour entendre les cris des imprudents agressés au détour d'une rue pour quelques sous, des habits en état convenable ou même un morceau de pain.

Oui, Paris était l'archétype même du monde d'aujourd'hui : morne, triste, gris, dépourvu d'ambition, teinté de violence et de cruauté.

Et pourtant, les gens continuaient d'affluer vers la capitale, se rattachant à la perspective de vivre mieux que là d'où il venait; l'espoir fait vivre, dit-on. Et ce qui les attendaient n'était qu'une cruelle désillusion : où que l'on vive, on subissait le même sort qu'ailleurs. Peut-être que souffrir en compagnie d'autres personnes rendait ces mêmes souffrances plus supportables. Je n'en avais aucune idée, moi, dépourvue de toute obligation envers cette société.

Pourquoi Sven nous avait-il fait venir ici plutôt qu'ailleurs? Cette question me brûlait les lèvres, aussi me tournais-je vers notre leader.
-Et maintenant?
J'ai arrêté de jouer...


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14

29. 09. 2009, 18:25

Il se passa la main derrière la nuque, l'air gêné, cherchant apparemment ses mots.
-J'ai entendu qu'il y aurai un rassemblement quelque par ici... Finit-il par dire.
-Hein? T'as entendu ça où?
Il poussa un long soupir.
-J'ai pas toujours été un baroudeur. J'ai déjà fait partie de ces types hauts placés que je critique désormais.
Il sembla maussade. Ce n'était visiblement pas quelque chose dont il était fier.
-Et ça se passera où?
-Bonne question. Ça reste à découvrir. C'est pour ça que j'ai insisté pour qu'on se dépêche... Histoire d'avoir le temps de chercher.
-Et par "chercher", je suppose que tu veux dire "interroger les autres vampires"?
-Oui, exactement. On en trouve un, on lui fait cracher le morceau et on y va.

Je restai pensive. J'étais légèrement vexée que Sven ne m'ait pas dit qu'il avait été 'haut placé". Mais en même temps, je le comprenais.
Maintenant, restait à trouver un vampire.
La ville était vaste, ce ne serait pas tâche aisée à première vue. Mais au fond, les altercations étaient si nombreuses ici qu'il ne serait pas surprenant que certains vampires ne prennent même pas la peine de se cacher. Et donc, les débusquer serait facile; il suffirait de suivre les cris...

La nuit n'était pas très avancée quand nous en trouvâmes un. Nous l'avions surpris en plein repas, les crocs dans la nuque d'une jeune femme; il ne pouvait nier ses origines.
En nous voyant, il se fit agressif.
-Vous avez vu quelque chose de trop cette nuit... Vous ne reverrez pas jour se lever!
Il bondit sur nous. Bash l'attrapa stoïquement par la gorge et le souleva à sa hauteur, laissant ses pieds pédaler dans le vide.
-Il y a bien longtemps que je ne supporte plus la lumière de l'astre du jour, nabot...
La voix grave de Bash calma aussitôt notre éventuelle victime -selon qu'il se révèle enclin ou pas à nous aider- qui reprit d'une voix plaintive (quoi que légèrement étouffée)
-Vous en êtes aussi? Je suis désolé, je ne savais pas... Pitié, laissez moi... J'ai mal...
Échange de regards moqueurs entre Sven et Bash, qui déserra légèrement son étreinte, sans lâcher toutefois.
-Tout dépend de ta coopération, fit notre leader. Nous sommes à la recherche d'une information...
-Tout ce que vous voudrez! Demandez, je répondrais! Karst n'a qu'une parole!
Sa voix s'était faite tout à fait implorante.
-Eh bien, nous avons entendus parler d'un rassemblement de vampires de grande amplitude... Sais-tu où et quand il aura lieu?
-Un rassemblement de vampires? Il parût réfléchir, puis une lueur d'espoir brilla dans son regard. Vous devez sans doute parler de... Oui, c'est sûrement ça, vous parlez de La Genèse! Oui, je sais où c'est!

Bash le lâcha; il perdit l'équilibre, se releva péniblement et toussa bruyamment tout en frottant sa gorge, qui gardait la trace de la main de notre mur ambulant.
-La Genèse? Pourquoi ce nom?
-Je ne sais pas trop, ils sont restés vagues sur ce sujet... Ils disent que quelque chose d'important naîtra à la suite de cette réunion...
-"Ils"? Qui ça "ils"?
Décidément, chaque réponse apportait une nouvelle question...
-Enfin, les Grands voyons! Ceux qui font partie des plus importants pontes de la société!
Une ombre voila le regard de Sven, qui pourtant fit comme si de rien n'était.
-Bon... Revenons à notre question initiale. Le lieu la date de cette... Genèse.
-C'est ce soir! Je m'y rendais justement! Suivez-moi, je vais vous y mener!

Il semblait tout à fait sincère, et les autres partageaient mon impression. Nous lui emboîtâmes donc le pas. Tandis que nous marchions, j'observai plus en détail notre guide. Il était vêtu d'un sweet-shirt gris, dont il portait la capuche par dessus une casquette noire, et d'un pantalon marron. Son visage était fin et creusé, ses yeux marrons et très expressifs.
Il nous mena jusqu'à un entrepôt à quelques quartiers de là où nous l'avions rencontrés.
-Voilà, c'est ici...
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

15

30. 09. 2009, 20:11

Alors que nous nous approchions, un garde nous interpella.
-Halte! Que faite-vous ici?
Karst retira sa capuche et lui sourit de toutes ses dents, montrant clairement ses canines vampiriques.
-On vient assister à la Genèse... Dit-il calmement.
La sévérité s'effaça du visage du garde.
-Oh, toutes mes excuses, ami Vampire. Entrez.
Il s'écarta et nous désigna la porte.
Nous débouchâmes sur une petite passerelle métallique, en hauteur par rapport au sol du hangar. Des centaines et des centaines de vampires y étaient massés devant une sorte d'estrade surélevée, du gentleman au sourire carnassier au militaire avec un biceps à la place du cerveau, en passant par la charmeuse mortelle et l'assassin silencieux...
Je m'apprêtai à descendre, mais Karst me retint.
-Tu veux descendre au milieu de ces types? Tu vas mourir étouffée, ou compressée si ils s'agitent un peu trop... Autant rester ici, y'a de l'air et on voit très bien ce qui se passe...
Je restai silencieuse. Il me fit un grand sourire.
Note pour l'avenir : pour faire des gens vos amis, agressez-les; ça marche très bien...

Le temps passa; certains en bas commençaient à s'agiter.
Un homme vêtu d'un costume deux pièces gris finit par paraître sur l'estrade, et prit la parole en parlant dans un micro qu'il avait apporté.
-Mes très chers frères et sœurs, je suis ravi de vous voir tous ici. Je me nomme Ashkan, et je suis votre hôte. Ce fut dur de tous vous réunir en ce jour...
-Assez de blabla! Pourquoi sommes-nous venus ici? Et pourquoi ça fait une heure qu'on poireaute?
C'était un vampire situés dans les premiers rangs qui avait parlé –ou plutôt hurlé-, d'une voix tonitruante.
-Hélas, repris "notre hôte", je ne peux pas encore vous le révéler pour le moment, mais ne vous inquiétez pas, vous en serez bientôt informés...
-Pas question d'attendre plus longtemps! Crachez le morceau!
C'était un autre vampire qui avait parlé, d'une voix aussi puissante, si ce n'est plus, que l'autre.
Notre orateur parût inquiet.
-Voyons, calmez vous, je ne peux réellement rien vous dire pour le moment...
Une grande agitation naquit dans la foule, et certains commencèrent à escalader l'estrade en poussant des cris de colère.

Une grande détonation se fit entendre, calmant les ardeurs de la foule. Le cadavre d'un vampire retomba en bas de l'estrade et toucha le sol en un bruit mat, parfaitement audible dans le silence qui s'était fait. Un homme, muni d'un énorme fusil à pompe, s'approcha du bord de l'estrade et commença à jouer avec une grenade.
-Des volontaires pour jouer à la balle avec moi? Ou alors vous avez compris que dans ce genre de réunion, quand on vous demande d'attendre, ON ATTEND ET ON FERME SA GUEULE?!?
Il était visiblement hors de lui. Il continua.
-Donc, comme Ashkan vous l'a dit, vous attendez! Et le premier qui fait chier le monde, je lui arrache les tripes pour m'en faire un collier et je redécore les murs avec le reste! PIGÉ? Les Grands vont bientôt arriver!

Restait plus qu'à attendre encore, donc... Au moins maintenant on avait droit à du silence.
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

16

04. 10. 2009, 17:46

Combien de temps avons-nous attendu au juste?
Peut-être un quart d'heure, peut-être plus.
Toujours est-il qu'au bout d'un moment, trois vampires, deux hommes et une femme sont arrivés. Ils étaient bien habillés, mais avaient l'air malsain, et dégageaient un charisme oppressant.
L'un des hommes, le plus massif, prit un micro qu'un serviteur lui apportait et pris la parole, d'une voix si grave que Bash passait pour un castrat à côté.
-Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, assassins, bandits, fanatiques, drogués, déments et tapettes en tout genre... Je me nomme Siva. Vous me voyez désolé de l'attente qui vous a été imposée...
Sa voix sonnait faux. Il s'en fichait.
-Je suis le représentant des Seigneurs des bêtes. Non, je ne suis pas ici pour défendre vos idées. Je suis ici, avec les autres, pour vous avertir sur ce qui va se passer. Et pour cela, il est nécessaire que chaque race soit représentée. Sur ce, je laisse la parole à mes collègues...

L'autre homme s'avança. Il était plus fin que son prédécesseur, mais visiblement plus agile également. De nombreux tatouages dépassaient des manches de sa chemise et de son col.

-Je suis Ashati. Je représente les Cultistes. Il faut savoir que ce que nous allons vous annoncer est d'une importance capitale pour les vampires... Tous les vampires. Ne perdez pas le fil, car nous ne répéterons pas.

La femme s'avança finalement et pris la parole. Elle était vêtue d'une longue robe blanche serrée à la taille, ornée de motifs violets, et portait un collier de perles, blanches également.
-Quand à moi, je me nomme Nos.
Elle sourit. Sa voix était douce, extrêmement douce même, mais extrêmement imposante également. Quand à sa beauté, elle était tout simplement envoûtante.
Elle continua.
-Je représente, pour ma part, les Capteurs d'Esprit. Et maintenant, entrons dans le vif du sujet... Voilà deux ans que la guerre dure. Dans cinq ans, elle sera finie. Les armes nucléaires vont bientôt tomber sur le monde. Et nous, vampires, érigeront un bastion pour survivre. Une Cité représentant notre gloire! Son emplacement vous sera communiqué en temps voulu, n'ayez crainte... Sachez simplement que nos trois races ne seront pas seules là-bas...

Un humain, d'apparence asiatique, parût alors derrière elle. Il était habillé comme un scientifique, et il puait la malfaisance et la cruauté à des kilomètres. Il prit la parole.
-Effectivement, amis vampires...
Il ricana.
-Nous avons développés un projet d'importance... Vous aurez bientôt de nouveaux confrères... Pour quand, on ne peut le dire, mais avant la fin de la guerre, pour sûr...
Puis il éclata d'un rire dément.
La suite de la réunion fut d'un ennui total.

Quand nous sortîmes, Karst nous dit au revoir et pris congé.
Je me tournai alors vers Sven.
-T'en pense quoi?
-Que le monde est mal barré. Mais qu'en attendant leur "Exode", on peut vaquer à nos occupations sans soucis...
-Et on va où maintenant?
-On verra. Pour l'instant, je pense qu'on ferait mieux de se reposer...
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)

17

28. 10. 2009, 18:56

Aujourd'hui, jour, ou plutôt nuit de repos, donc. Comme si tous les vampires des environs s'étaient concertés, aucun cri ne troublait l'immensité de la nuit. Ce fut l'occasion pour Lucia et moi de "faire les boutiques". C'est ainsi que, après être rentrées discrètement dans un magasin, je troquais mes vielles frusques contre un débardeur blanc, un pantalon militaire muni de nombreuses poches –ce qui n'est pas superflu, vu toutes les munitions que je trimballe...- et des chaussures solide, car je marchais pratiquement pieds nus, tandis que Lucia abandonnait son short qui, d'après elle, n'était pas assez chaud, pour un pantalon, blanc également.
Certes, c'était une boutique pour homme, mais bon, on fait avec ce qu'on a...
Bash et Sven étaient également partis changer leur garde robe. Peut-être ont-ils trouvés une boutique pour femme? Ce serait amusant...
Je retins un éclat de rire en imaginant Bash affublé d'une jupe. Quoi que, Sven en talon aiguille ça vaudrait le détour aussi... Encore faudrait-il que ça existe encore, ce qui m'étonnerait fortement...
Tant de choses ont disparues ou se sont raréfiées depuis le début de la guerre. On abandonne l'esthétique au profit de l'utile. En même temps, c'est compréhensible. Plus personne n'achète ce genre de choses, par soucis
d'économie, économie rendue indispensable à cause de la guerre qui a fait croître les impôts de manière dramatique. Même si, si on en croît les paroles des autres illuminés, tout ça sera bientôt fini... C'est ainsi. Ils tirent les ficelles, on n'y peut rien.

Et au fond, cela ne changerait sûrement pas tant que ça les choses. Les humains tuent le monde à petit feu. De cette manière, ce seront les vampires qui contrôleront le contrôleront. Et même si, au même titre que les humains, certains vampires sont assoiffés de pouvoir, ce pouvoir n'est pas symbolisé de la même façon que pour les humains. Nul besoin d'argent et de grandes propriétés pour un vampire. Tout ce qu'il faut, c'est du sang et de la puissance. Pouvoir écraser ses ennemis, c'est tout ce qui intéresse ce genre de vampires. Vraiment, quelles ambitions peu communes...

Enfin, si pendant ce temps ils laissent en paix ceux qui ne demandent rien de mieux, pourquoi pas?

De toute façon, être le meilleur ne sert à rien. Être fort, oui, le meilleur, non. Juste à s'attirer plus d'ennemi.
Enfin. Inutile de m'encombrer l'esprit avec ce genre de choses alors qu'il s'agit d'une nuit de repos.
Lucia était occupée à regarder les rares vestes qui ornaient les rayons. Elle a vraiment froid, ma parole... Un bon grog et ça passe, voyons!
... Tiens, Lucia bourrée, doit y'avoir de quoi rire ici aussi.

C'est fou comme tout peu devenir amusant pour peu qu'on l'imagine avec quelques détails différents.
Enfin, ça dépend des choses.
Bash mal réveillé par exemple, ça fait plus peur qu'autre chose...
Oui, même avec une coiffe de nonne!
J'ai arrêté de jouer...


Chat #1!(autoproclamé)