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Je refile le cours des trois semaines passées mentalement alors que je suis posée dans un coin à moitié roulée en boule. La nuit est tombée, je le sens, mais j'ai la flemme.... Il faut dire qu'on a plus fais grand chose depuis notre avant dernière expédition à part une sortie durant laquelle j'en ai profité pour récupérer des fringues un peu plus mettable et pratique. Bon, ce que j’ai rendu à Black était un peu cramé/ déchiré/ troué/ destroy…. J’ai encore en souvenir la tête qu’elle a tiré lorsqu‘elle à vu ses vêtements, trop marrant!
D’ailleurs, en parlant de mes compagnons vampirique, j’ai, chose étonnante, réussie à me rapprocher en partie d’eux. Ma méfiance naturelle s’estompe doucement, mais il reste quelques habitudes tenaces, comme le fait de me mettre à l’écart pour dormir ou manger. Enfin enfin…

Je suis à moitié réveillé par Allen (en même temps, j’étais déjà à moitié réveillée… J’suis donc à un quart endormie?) qui commence à lire un mail venant du vampire qui nous as aidé la dernière fois. J’pourrais même pas dire la première lettre de son nom quand j’y pense. Dommage, elle avait l’air sympa, même si elle m’as lancée un regard ultra dégouttée lorsque je m’amusais avec le cœur humain. Comprend toujours pas pourquoi soit dis en passant. Bah… Me demande aussi pourquoi elle me demande, je cite « de lâcher ces globes oculaires ». Allusion au jouet?
Ouais, j’vois pas comment elle pourrait être au courant pour le reste sinon… Pour ceux qui se demandent de quoi je parle, disons que j’aime bien m’amuser avec ma nourriture quand je suis sûre d’en avoir d’autres et qu’il faut pas faire de réserve. C'est plus clair?

Je me lève à moitié et m’étire doucement, laissant échapper un bâillement. Vas y avoir de l’action, yes! J’en avais marre de rester à rien faire à part fumer, boire, bouffer, boire, fumer, boire ma bouffe, fumer les ennemis… et autres choses qui y ressemblent. Au moins, j’ai réussis à nouer un contact avec Allen… Je crois…. Partiellement…

…

Bref.

Je tâtonne les poches de mon baggy imprimé militaire en jurant, à la recherche d’une clope. Il m’en reste une, j’suis sûre, mais où? J’ai retrouvé le zippo et m’apprête à sauter sur Turmac quand je vois que je n’ai plus à fumer lorsque j’aperçois un truc qui vole vers moi du coin de l’œil. Sans y réfléchir, je l’attrape et regarde ce que c’est, comme si de rien était. Des camels… Bon, on vas faire avec.

J’adresse un signe de tête pour remercier Black et sort une cigarette que j’allume vite fais avant de ranger le paquet dans la poche arrière GAUCHE de mon fut’. D’ailleurs, je retrouve la Malboro qui me restait. Curieux, j’aurais juré que Turmac me l’avait piqué… Heureusement que la médecin m’as arrêté, j’aurais fais un carnage sur un innocent sinon!

- Allez les morveux, on y va, et tenez-vous bien, il n'est pas question de bouffer qui que ce soit à la surface, sinon je lamine le fautif à coups de pied au cul jusqu'à ce que ça lui pète une dent! Allez! Et plus vite que ça!

-On vas faire ce qu’on peut….

….

Et si on bouffe un gosse des rues; ça gênerait personne tu sais?

Regard mortel de sa part, je grimace. Chier, j’suis bonne pour la diète… Alsys aussi d’ailleurs.
En parlant de lui, je lui jette un regard en coin. Il est un peu schizo sur les bords et j’lui ai pas beaucoup parlé mais il me semble plus qu’étrange pour un vampire. Le genre gamin qui sait pas ce qu’il fout là et qui lutte contre sa part de prédateur. Sont tous dingue, c’est moi qui le dit. J’dois l’être aussi pour rester avec eux remarque…

Pendant que je cogite à leurs drôles de manières, je glisse mécaniquement les deux magnums à canon long que j’ai réussis à chopper et les glisse dans mes holsters avant d’enfiler une veste noire par-dessus mon débardeur. Pas que j’ai froid mais me trimballer avec des armes visibles et un tatouage qui prouve que je suis un vampire quand on est cherché, c’est pas une bonne idée à ce qu’il paraît. Dommage, les ennemis affluent et du coup on peut les exploser grâce à ça. Mais bon, c’est pas dans le trip de cette sortie apparemment. Un jour, je me ferais un massacre en haut rien qu’à moi seule, promis….
En attendant, c’est discrétion donc. La seule chose que je laisse bien en évidence, c’est le couteau de combat qui est accroché à ma cuisse. Ca a au moins l’avantage d’éloigner certains badauds sans que j’ai besoin de leur écraser la gueule à coup de rangers. Question espionnage/ furtivité, c’est quand même pas mal.
Black et le p’tit s’en vont, je les suit.


Ah, putain, j’vous promet, l’air frais après plusieurs semaines dans un trou puant, c’est quelque chose! Aussi bon qu’une rasade de Vodka à 50° si ce n’est plus! Si il n’y avait pas l’interdiction de se faire remarquer et donc de tuer, ça serait génial. Mais c’est pas le cas, donc c’est que bien. CQFD.

On entre dans un village humain apparemment en période de fête. Bon, là, rien à foutre, le premier qui m’écrase le pied, je l’explose. Si si…

J’ai Alsys à ma gauche et Black juste derrière. Mon unique iris capte un mouvement et je tourne la tête pour m’apercevoir que le jeune a rejoint la médecin. Font ce qu’ils veulent, j’avance. Je réduit juste un peu ma cadence afin qu’ils ne me perdent pas de vus alors que je cherche à capter la présence d’un de nos semblable. Je marche à moitié et esquive en partie les gens qui ne se bougent pas pour me laisser passer en résistant à l’envie de leur enfoncer ma lame dans leurs globes oculaire jusqu’à atteindre le cerveau. Calme Xu, calme…
…
Bon, y a un gosse de trois ans qui vient de manquer de s’éclater par terre et qui s’accroche à ma jambe maintenant…. J’hésite vraiment à le buter là. En attendant, je suis figé, fixant le gamin. Soit sa mère vient le récupérer dans les cinq secondes qui viennent, soit il me lâche, mais si y a pas un truc qui se passe rapidement, je pète un câble!
Une… Deux… Trois…

-Jules, vient ici! Et dis pardon à la dame!

-’Ardon Madame.

-…

Je me force à étirer mes lèvres en un mince sourire alors que je regarde la mère en lui faisant un signe de ma main.

-Ce n’est… rien.

Connasse, je te laisse deux secondes à toi et ton gamin pour disparaître de ma vue ou je te jure que tu finis au menu.

Je me retourne vers Black et lui jette mon regard typique de « toi tu vas devoir casquer pour ce que j’ai du endurer! ». Oui, un truc que je leur ai appris sur moi: si je dois faire quelque chose qui me fais chier/ qui est trop pour moi, il vaut mieux pour eux que j’ai une « récompense » qui puisse me calmer les nerfs…

-Je compte les clopes pour le gamin, mais la mère, c’est un autre tarif… J’ai intérêt à pouvoir vider une mignonette remplis d’absinthe à 80° avant la fin de la soirée….

Je dis plus rien et tourne soudainement la tête vers une ruelle plutôt mal éclairé. J’ai crû apercevoir un mouvement et deux corps. L’odeur du sang, plutôt faible, me vient bientôt. Faut dire que pour ce qui est de la bouffe, j’ai toujours eu une certaine facilité à la renifler!
J’adresse un petit signe aux deux autres en leur indiquant la direction à prendre et je les laisse là, me glissant dans la foule comme un fantôme. Je me met rapidement dans une situation d’assassinat et me dirige à pas lent vers la petit rue, tous mes sens en alerte. L’odeur et de plus en plus forte et je dois me concentrer pour ne pas me ruer vers la nourriture. Les humains ne semblent plus me remarquer, tant mieux.

Je tourne au coin d’un mur et pénètre dans l’endroit sombre. Instinctivement, j’ai une main qui traîne au niveau de la cuisse, prête à dégainer mon couteau au cas où alors que je cherche à garder un air confiant et surtout pacifique. C’pas facile lorsqu’on est, selon certaine, « d’une humeur de dogue »….

Un enfant humain est allongé à même le sol, une bouteille brisée à côté de lui pour faire croire qu’il est ivre mort. Je lève un sourcil, étonnée, puis sourit. C’est bon, tous vas bien, ce n’est qu’une piquette de basse qualité qui a été sacrifiée!
En tous cas, le chasseur n’est pas dans mon champs de vision, ce qui m’intrigue. Il aurait quand même pas réussis à bouffer aussi vite, aurait-il senti ma présence? Quand même pas, moi qui me targue d’être une preuve de discrétion et de souplesse! Et qu’il finisse aussi rapidement un humain de cette taille n’est pas normal. Je m’accroupis à moitié et m’avance prudemment jusqu’à la victime. L’odeur du sang est trop forte pour que le petit corps soit vidé, ne serait ce que de moitié. Cela confirme ma théorie; il a été interrompu avant notre arrivée, mais par qui? Un des siens qui lui avait ordonné d’être discret? Nous? Un garde?

Tant de questions qui ne trouverons jamais de réponse… si on ne rencontre pas le chasseur! Cool je sens déjà que ça vas me plaire.

J’avise une gouttière, jette un rapide coup d’œil en arrière pour m’assurer qu’aucun humain ne me voit et m’élance rapidement, me servant des jointures comme point d’escalade. Je me retrouve bien vite sur les toits. Putain, ce que j’aime ça, ce sentiment de liberté, être au dessus de la masse humaine qui grouille en bas, surplomber leur petit monde sans qu’ils me voient et être libre…. Et tous ça dans l’air frais de la nuit, y a pas mieux!
Doucement, je fais rouler ma tête sur le côté, puis en arrière, alors que j’étends les bras et profite d’un petit vent apaisant. C’est l’une des plus grande drogue pour moi, avec la musique, les clopes et l’alcool. Bon évidemment, les deux premiers sont pas réellement des drogues et les seconds sont « doux », mais bon, vous m’avez compris j’espère!

J’reste ainsi un petit moment, à profiter. J’en oublierais limite ma mission, mais j’ai pas ce plaisir et je part très vite en chasse. Prenant mon élan, je cours jusqu’au rebord du bâtiment et saute gracieusement les quelques mètres qui me sépare du toit d’une maison plutôt coquette. Mes pieds touchent les briques sans faire de bruit ou les écraser. Que du bonheur!
Mes pas me mènent bien vite jusqu’à une sorte de villa délabré et étrangement à l’écart. Serait-ce la « maison du crime » du village? Peut être…. En tous cas, c’est un endroit rêvé pour un fuyard et un rebelle.
Comme si de rien n’était, je saute tranquillement en bas de mon perchoir et atterrit avec souplesse, comme si la dizaine de mètres qui me séparait du sol n’était rien qu’une petite marche. J’allume une cigarette, tranquillement, en attendant que les deux autres se ramènent. En tous cas moi, je suis prête à parier que c’est là qu’on doit aller. De un parce qu’il y a une odeur de sang frais, de deux parce qu’y a pas d’autres endroit où les nôtres pourrait se planquer.
Enfin, je préfère attendre les ordres de Black avant de foncer. Pas envie de me faire plomber par des gens qui savent pas que je viens en paix moi!

-Je compte les clopes pour le gamin, mais la mère, c’est un autre tarif… J’ai intérêt à pouvoir vider une mignonette remplis d’absinthe à 80° avant la fin de la soirée….

Au moins, Xuè ne perd pas le sens des priorités...
Elle nous fait un signe rapide, nous indique une direction, et disparaît.
Aussitôt, nous partons dans la direction en question. Très vite, une odeur de sang nous parvient. C'est donc ça qu'elle avait remarqué... Ses sens sont vraiment aiguisés.
Au bout de quelque temps, nous la retrouvons devant une maison à l'écart du village, une clope au bec, l'air agacée, comme si l'on avait trop trainés.

-Alors, qu'est-ce qu'on fait?
-Eh ben, on rentre, qu'est-ce que tu veux faire d'autre?

J'acquiesce et pousse la porte, qui s'ouvre en grinçant. Un grand éclat se trouve au niveau de la poignée, comme si elle avait été forcée.
Lentement, je rentre dans la bâtisse, et me retrouve dans une pièce assez grande et délabrée. De nombreuses taches parsèment le mur, des trous constellent le plafond et les rares meubles des lieux sont en morceaux, le tout étant recouvert d'une épaisse couche de poussière. On pourrait croire que personne n'est venu ici depuis des lustres, mais des traces de pas nettement découpée dans la poussière prouvent le contraire.
Sans bruit, je commence à les suivre, Blac derrière moi et Xuè... Quelque part, dissimulée.

Nous avançons et arrivons dans un couloir qui se divise en deux parties, et les traces de pas partent dans chacune des deux parties. D'un commun accord, nous nous séparons, et je me retrouve donc seul, à suivre les traces. Elles me mènent jusqu'à une petite pièce dénuée de fenêtres dans laquelle se trouvent une table et quelques chaises en bois. Étonné de ne rien trouver, je promène mon regard sur les alentours quand un bruit venant de derrière moi me parvient. Je me retourne, pour mieux recevoir le poing lancé vers ma tête, et m'écroule par terre, sonné. La silhouette massive qui se tient désormais devant moi se penche, m'attrape par le col et me soulève à sa hauteur; mes pieds ne touchent plus terre.

-Tu ne devrais pas trop t'éloigner de chez toi par les temps qui courent, petit humain...

Moi... Humain? Non, je ne suis pas humain. Inconsciemment, je ne peux m'empêcher de sourire de toutes mes dents devant cette stupidité, révélant mes canines vampirique. Mon agresseur écarquille les yeux, puis me dépose au sol.

-Tu... Tu es un vampire? Désolé, je ne savais pas... Mais qu'est-ce que tu fais là?

Sans dire un mot, je frotte ma joue douloureuse, puis je le regarde.
-Il faut prévenir les différentes cellules d'Absorbeur. Un gros coup se prépare. Blacwell t'expliquera mieux que moi.

-Tu veux dire que tu n'es pas seul? Il faut prévenir les autres, ou ceux qui t'accompagnent risquent de se faire tuer...

Je laisse échapper un léger rire. Blacwell à bien trop sale caractère pour se laisser faire, et encore moins pour mourir. Quand à Xuè, il faudrait déjà qu'ils réussissent à la trouver... Et même si ils y arrivaient, ce sont eux qui risqueraient de passer un sale quart d'heure.

-Je ne me fais pas de soucis, mais bon, allons-y. Juste une chose...
-Quoi donc?

Mon poing le percute de plein fouet à la mâchoire, il titube quelque peu. Cette fois, je suis calmé.
-Maintenant, on est quittes.
Stupéfait, il me regarde, puis éclate de rire, avant de me donner une grande tape dans le dos, me faisant à moitié trébucher.
-Mais c'est qu'il a du caractère le petiot! Jt'aime bien, tiens!

Sans faire attention à cette dernière remarque, je rebrousse chemin pour essayer de retrouver Xuè et Blacwell.
Très vite, une légère plainte me parvient. La voix est une voix d'homme, donc ça ne peut pas être elles, mais juste leur "victime". Je pense que c'est l'œuvre de Xuè, Blacwell étant plutôt du genre "pétage de câble qui s'entend à des kilomètres".
Je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne entrée pour travailler ensembles par la suite, mais bon, ils n'avaient qu'à y regarder à deux fois avant de nous prendre pour des humains et nous agresser... Non?

Haaa !!

Mais d'où vient-elle ?!

Je pensais pourtant connaitre cette baraque !

Et me voila à genoux dans la poussière.

Et cette douleur dans l'épaule, le sang qui coule le long de mon bras. Je me relève péniblement, elle se tient droite, face a moi, l'air hautain, et dans ses yeux, je pouvais lire une envie de sang ... je connaissais cette envie, pas simplement de voir le sang giclé par les nombreuses artères que l'on peut s'amuser à découper, mais plutôt une folle envie de boire du sang frais, giclant des carotide par litres entiers.

-Qui est-tu, ou plutôt, qui êtes-vous ? Que venez vous faire dans cet endroit ?! Lança Keysman, dans un rictus de douleur.

En attendant la réponse, il regardé toujours celle qui se tenait en face de lui