(HRP) Makina Doll
Prologue
Elle resta encore un moment, assise devant l'endroit qui lui servait de demeure, à savoir l'une des nombreuses maisons délabrées qui se trouvaient dans la Zone Cinq de la Cité. Elle ne dis rien et ne fis aucun geste autre que celui de se lever lorsque, lentement, la lune commença à descendre dans le ciel pour laisser la place au soleil.
A vrai dire, elle aurait pus ressembler à une statue, que ce soit par la pâleur de sa peau ou par son immobilité parfaite. Néanmoins, un oeil averti aurait remarqué que, au fur et à mesure que la lumière apparaissait, les mâchoires de la femme se crispaient et qu'une lueur de rage enflammait son oeil unique.
Quiconque qui, en sachant cela, aurait pus l'observer à cet instant aurait vus en cet acte une sorte de défi, comme si elle cherchait à se montrer plus forte que l'étoile incandescente.
Ainsi, au fur et à mesure que la nuit faisait place au jour et que sa peau commençait à émettre une inquiétante fumée, d'abord légère, puis de plus en plus abondante, elle resta là, forte et fière malgré la douleur qui se faisait de plus vive.
Puis, vint l'instant où se fut trop. D'un bond, elle se jeta en arrière, rejoignant la pénombre protectrice. Toutefois, elle ne partit pas immédiatement et resta un moment sur place, ses dents toujours serrées, regardant toujours le soleil comme si, d'un simple regard, elle pouvait le détruire et faire tomber la nuit éternelle.
Mais toute la haine que contenait son regard n'était rien face à la puissance de l'astre maudit. Il continuait à s'élever, repoussant les ombres et contraignant les êtres ténébreux à se dissimuler au plus profond de leur cachette.
Les rayons avaient presque atteint ses pieds lorsqu'elle finit par tourner les talons, non sans cracher une dernière malédiction avant de rejoindre sa cachette...
Elle traversa sa demeure d'un pas rapide, passa le salon qui faisait désormais office de salle d'entraînement, ne s'arrêta dans la "cuisine/boucherie" que le temps de récupérer un rat encore vivant qui lui servirait de casse-croûte et descendit dans la cave tout en aspirant le sang de sa proie.
Elle le finit rapidement, malgré la grimace de dégoût qui était apparu sur son visage. Hélas, sa chasse de la nuit s'étant révéler peu fructueuse (un seul vampire, lui même affamée et n'ayant que peu de sang). Elle caressa rapidement l'idée de prendre un des Humains qui effectuaient les tâches les plus basses mais la repoussa aussi vite.
Qu'importe le nombre, ce n'était pas le problème (il y a deux nuit de ça, elle avait réussis à vaincre un de ses semblables qui s'était montré aussi généreux quand à sa rançon que ses esclaves). Le problème était que, si ils voyaient qu'ils allaient devenir des repas, il y avait fort à parier qu'ils saboteraient le boulot ou s'enfuiraient carrément, hurlant à tous ceux qui voulaient l'entendre qu'elle étais une dévoreuse d'humain.
Quoique, si elle était discrète...
C'est en se promettant d'y penser et d'élaborer un plan qu'elle arriva jusqu'au bas des escaliers. Elle parcourus les quelques mètres qui servait de "hall d'entrée" pour arriver dans une pièce circulaire, au milieu de laquelle se trouvait une sorte de trône, assemblage de divers pièces de métal et de bois, qui était légèrement surélevée. Derrière lui se trouvait deux portes, menant chacune aux chambres des policiers en services et à celles des gardes. Les autres patrouillaient à l'extérieur ou avaient leurs chambres dans les étages. Un groupe permutait chaque jour avec celui de nuit pour leur permettre de se reposer et d'assurer un maximum de protection.
Néanmoins, l'objet de ses désirs ne fus ni le trône, ni même les chambres. Elle contourna le podium, n'adressa même pas un regard aux policiers qui l'accompagnaient et qui, de toute façon, allaient partir se coucher, et mis un genoux à terre, juste derrière l'estrade.
Ses mains agiles coururent sur les dalles en pierre qui ornaient le sol, puis s'arrêtèrent lorsqu'elle sentit une légère faille qui devaient faire cinq millimètre. Doucement, elle posa les mains à plat, inspira un coup et planta ses ongles dans la faille, jusqu'à ce qu'un léger déclic se fasse entendre. Un assemblage de dalle s'éleva légèrement, ayant la forme d'un rectangle, et la femme se saisit d'un bord, le ramenant sur le côté.
Il s'agissait en vérité du couvercle d'un cercueil qui était enfoncé dans la pierre pas soucis de discrétion.L'intérieur était, comme bien des cercueils, capitonné de soie rouge sang et possédait un coussin de la même couleur. Si il parait étrange d'offrir au mort un tel luxe (aux yeux des Vampire il s'entend), pour les êtres de la nuit, il s'agissait d'un confort non négligeable. Il est dur de bien se battre si on a passé la journée à dormir entre quatre planches de bois moisies...
Elle commença à s'allonger à l'intérieur, s'apprêtant à tomber dans sa léthargie habituelle, lorsque l'un des gardes l'interrogea.
Si ces yeux dardaient l'audacieux avec colère, c'était avec une voix qui pouvait paraître douce qu'elle l'interrogea.
"Que désires-tu Tomas?
Dépêche-toi, mon temps est précieux..."
L'homme triturait sa casquette, nerveux. Il avait depuis longtemps appris à ne pas se fier à la voix où à l'humeur de sa maîtresse, car celle-ci pouvait vite changer...
Il chercha du secours près de ses camarades qui, dans un élan de courage, firent tous un pas en arrière. Renonçant finalement à s'échapper, il s'élança.
"C'est... A propos de la maison de passe....
Devons nous...."
"
Fais comme d'habitude!"
La voix de la Vampire s'était faites beaucoup plus froide, mais ce n'est pas cela qui choqua le garde.
"Mais, Dame Xuè, avec les espions qui...."
Il sursauta lorsque, folle de colère, la jeune femme redressa son torse et frappa le sol avec le plat de ses mains.
"JE M'EN FOUS DE CA!!
ALLEZ DONC LES CHERCHER, TORTURER LES ET TUER LES, MAIS OCCUPEZ VOUS EN!!"
Elle s'arrêta un instant, non pas pour reprendre son souffle qu'elle n'avait de toute façon plus, mais pour fixer l'Humain qui semblait sur le point de défaillir. En voyant la panique dans son regard, elle s'adoucit un peu.
"Sache, Tomas, que je n'accepterais pas de perdre de l'argent à cause d'une menace pareille... Surtout lorsque je paye des hommes comme vous pour éviter ce genre de choses...."
Elle se recoucha, non sans lancer un dernier avertissement.
"Si je perd ne serait-ce qu'un centime à cause de ça, je vous promet que vous supplierez tous les Dieux méprisables auxquels vous croyez de vous tuer..."
Le garde ne dis rien, tremblant trop pour qu'un seul son puisse franchir ses lèvres tandis que ses camarades refermaient le couvercle du cercueil sur son occupante.
Celle-ci, une fois dans l'obscurité, confortablement installée et en sécurité, ébaucha un rapide plan quand à son alimentation prochaine en sang humain frais et se laissa aller à sa léthargie habituelle qui avait la fâcheuse tendance à la plonger dans ses souvenirs.
Si ce n'était pas une nuit de chasse, c'était sa rencontre avec Azel, le loup-garou, ses victoires ou ses défaites, beaucoup trop douloureuse, dans certaines quêtes.
Et aussi, rarement, mais toujours aussi haïs, des scènes de son enfances, et pire, sa transformation en Vampire...
Et ce ne fus que lorsque son esprit alla à la dérive, lorsqu'elle ne pouvait plus rien faire jusqu'à la tombée de la nuit, qu'elle constata avec horreur que ses visions allaient être ceux de son passé tant haï....