Je rentrais chez moi. Pas la peine de continuer à tourner en rond, je me couchais. A mon réveil, Veil m'attendais dans la salle principale.
-Alors? Dépêche.
-Ils sont 5, dans les bas-fonds, Ma Dame. Quand j'ai cessé de les suivre, ils se dirigeaient vers un hôpital désaffecté.
Les bas fond. Une partie de mon quartier laissée à l'abandon, dans laquelle les rares humains qui avaient déclenchés ma colère et avaient réussi à survivre se réfugiaient, vu que je ne prenais jamais le temps d'aller là-bas.
-Bien. T'aura un toit au dessus de toi pour quelque temps encore.
Bon, pas la peine de traîner. Le temps de prendre ma barre de fer et j'étais partie.
En traversant mon quartier, je pus voir que de nombreux humains s'arrêtaient à ma vue, et se mettaient à parler entre eux. Je percevais des murmures du genre :
-Elle va tuer les mutants!
ou
-On est sauvés!
Pfff. Bande d'imbécile heureux.
Je décidai de les ignorer et de continuer mon chemin. Au bout d'environ une demi-heure de marche, j'atteignis une barrière de barbelés. C'est moi qui l'avait faite installer pour ne pas que la vermine pénètre dans la partie "saine" (façon de parler, bien sûr). Ça ne marchait apparemment pas aussi bien que je l'aurai voulu...
Bref. Veil avait parlé d'un hôpital, et il n'y en avait qu'un à ma connaissance là-bas. Je m'y rendit donc.
En chemin, je voyais des formes disparaître dans l'ombre; sans doute ces types qui m'avaient foutue en rogne et s'étaient planqués ici. Mais j'avais pas le temps de m'en occuper. Pour l'instant.
Une fois rendue, je ne trouvais pas de mutants, mais d'énormes empreintes imprimées dans la poussière indiquaient qu'ils étaient bien là avant. J'entrepris donc de suivre la piste et, au bout de quelques minutes, j'entendis un cri qui venait de la gauche, endroit où bifurquaient les empreintes. Inconsciemment, je pressais le pas, et arrivait devant une cour, où des mutants (ils étaient effectivement cinq : deux mastodontes et trois arachnopodes) essayaient d'attraper ce que je pris d'abord pour une fillette, mais qui se révéla être adulte -jeune, mais adulte-; une vampire, même.
C'était elle qui poussait ces cris. Pourquoi ne se défendait-elle pas? Elle avait pourtant un fusil dans les mains, mais elle ne faisait que courir, sauter et esquiver en criant. Tandis que je m'interrogeai, elle tourna soudainement et je pus apercevoir, l'espace d'un instant, pourquoi elle ne se servait pas de son arme. C'est sûr que quand le canon est séparé du reste du fusil, ça marche moins bien.
Bon, que faire? L'aider, ou la laisser se faire bouffer? D'un côté, j'avais tout mon temps, et je me fichais bien pas mal de ce qui pouvait lui arriver. D'un autre côté, elle pourrait toujours servir de diversion, ou de repas (mais pour moi cette fois). Et puis, ses cris me cassaient vraiment trop les oreilles... Bon, c'est décidé, je l'ai... Non, je tue les mutants avant qu'ils ne la tuent, nuance.
Je mis mit à courir, puis je me jetais sur un des arachnopodes, qui couina, surpris. Il était à présent à terre, et je le rouais de coups. Un mastodonte arriva derrière moi; par chance, ces bestioles beuglent systématiquement avant d'attaquer, ce qui me permit d'esquiver aisément en roulant sur le côté, laissant l'arachnopode reçevoir le coup à ma place, ce qui eu pour effet de broyer sa carapace et de le laisser se vider de son sang. Il ne me laissa pas le temps de me relever et essaya de me transpercer avec ses grandes griffes; cependant, il me suffisait de ma décaler très légèrement sur le côté pour éviter les coups des cet être pataud. Je finis par lui envoyer mon pied en pleine tête, le faisant tituber et me laissant tout le loisir de me relever. J'observais rapidement la situation : en face de moi, le mastodonte, qui recouvrait son équilibre; derrière lui, son confrère et, à ma gauche, un arachnopode. Le dernier et la petite avaient disparus.
J'attrapais ma barre de fer.
-Venez les petits, je vous attends...
Ils ne se firent pas prier. Le mastodonte le plus proche de moi tenta de m'attraper à deux "mains", sans doute dans l'espoir de me broyer; je fis un bond en arrière pour éviter l'attaque, mais l'arachnopode en profita, et sa patte me transperça l'épaule gauche. Pas de bol pour lui, j'avais justement choisi une arme qui pouvait s'utiliser à une main en cas de problèmes, et en plus j'étais droitière. Je commençai à le matraquer; ma barre rebondissait souvent sur sa carapace, me je parvenais parfois, par hasard à frapper à des endroits plus mous lui arrachant par là-même des couinements de douleur, ce qui finit par le faire lâcher prise; juste à temps pour m'écarter et ne pas recevoir l'attaque conjointe des deux mastodontes. Tsss. Un mutant n'avait aucune chance face à moi, mais leur nombre leur donnait un avantage sur moi. Mais bon, un peu de challenge ne fait pas de mal, n'est-ce pas?
Avant tout, il fallait éliminer l'arachnopode. Il n'était pas difficile de deviner que son rôle était d'immobiliser la proie du groupe pour laisser aux mastodontes le loisir de la tuer. Une technique étonnamment élaborée pour des créatures aussi stupides. Mais ce n'était pas le moment de s'émerveiller.
L'arachnopode chargea à nouveau, mais je l'attendais et je lui transperçai la gorge avant qu'il ne m'atteigne; certes, mon armes n'étaient pas prévue pour ça, mais ça a le mérite de marcher.
Restait les mastodontes. Eux, au moins, étaient dépourvus de protection et seraient facile à blesser, mais il était plus endurants et frappaient plus fort.
Leur grande taille me donnait cependant un avantage : ils se gênaient mutuellement.
Soudain, l'un d'eux frappa vers ma tête, mais j'eus le réflexe de parer; je poussai pour ne pas que le coup m'atteigne, et lui en faisait autant. Je n'arrivais pas à croire qu'il résiste aussi facilement; ça m'énervait et je sentais l'adrénaline monter. Un grand craquement se fit entendre, suivit d'un hurlement. Il avait un bras brisé. J'en profitais pour frapper de toute mes forces sur sa nuque; il s'écroula, me laissant le champ libre pour le deuxième qui, au final, ne m'avait pas vraiment posé de problèmes jusqu'ici. Ses réflexes ridicules, couplés à la perte de son compagnon, me permirent d'en finir rapidement avec lui.
C'était fini. Je frottais mon épaule -une cicatrice de plus...- tout en contemplant les cadavres. Soudain, je réalisai qu'il en manquait un. Je l'avais déjà remarqué, mais, dans mon excitation, je l'avais oublié. Heureusement, les traces étaient facile à suivre. Elle me menèrent dans une impasse, où l'arachnopode avait coincée la petite. Sans réfléchir, je lui jetais ma barre de fer, pour attirer son attention; j'étais vraiment en veine cette nuit, car elle se glissa entre deux morceaux de la carapace au niveau du cou. Il s'écroula en poussant un hurlement guttural.
La fillette, enfin en apparence, me regarda quelques instants, interloquées.
-Oh, merci merci merci! Vous m'avez sauvée la vie, un peu plus et il me bouffait!
Laisser un mutant m'échapper aussi facilement, même en plein combat, m'avait coupé l'appétit. Je ne la boufferais donc pas pour l'instant.
Je me mit à la détailler. Elle était petite, guère plus d'un mètre cinquante, et frêle. Son visage était fin, ses yeux violets; elle était coiffée d'un béret, et portait un débardeur blanc et un pantalon noir, tout deux tâchés. Seuls ses canines montraient qu'elle était bel et bien vampire, tant elle paraissait chétive et innocente.
-Qu'est-ce que tu foutais là?
Elle parût surprise. Elle hésita, cherchant ses mots. Le genre de choses qui a le don de m'énerver.
-Eh bien, euh, en fait, c'est à dire que, vous voyez...
-Putain, mais arrête de tourner autour du pot! Crache le morceau!
-J'étais poursuivie par ces bestioles. Elle commençait à se reprendre.
-J'ai vu ça, oui. Ce que je veux savoir, c'est ce que tu foutais sur MON quartier!
-Mais, c'est là que je vis!
L'annonce eu l'effet d'un coup de poing à l'estomac. De quelle droit squattait-elle ici?! Je me sentais bouillir, mais je me retenais; je voulais savoir la suite.
-Et de quel droit tu squatte ici?
-Ben, c'est ici que vivent les parias de votre quartier, et vu que vous ne venez jamais et que j'ai pas mon propre quartier, je me suis permise de...
- Rien à battre!! J'ai pas le souvenir de t'avoir autorisée à t'installer!
-Ca fait déjà deux mois que je suis là sans vous déranger!
Putain, elle marquait un point là. Je me foutais tellement de cette partie de mon quartier que le Maître des Ténèbres aurait pu s'y installer sans que je m'en aperçoive.
-Pfff... Et tu veux me faire croire que tu as réussi à te défendre pendant tout ce temps, taillée comme tu es?
-Parfaitement! Elle était maintenant assez enthousiaste.
-Je me sers très bien des armes à feu. J'ai simplement été prise au dépourvu quand ces mutants m'ont attaquée et que l'unique arme que je transportais à rendu l'âme sous le coup d'un mastodonte.
-Unique arme?
-Oui bien sûr, j'en ai d'autres. J'ai mon atelier, dans lequel je répare ou modifie ce que je trouve. Vous voulez que je vous montre?
Ce message a été modifié 2 fois, dernière modification par "Kalfa" (23.07.2009, 19:58)